
Gaza : des pourparlers difficiles en raison du plan de retrait d'Israël
Les négociations indirectes entre Israël et le Hamas sur un cessez-le-feu à Gaza achoppent sur la question du retrait de l'armée israélienne du territoire palestinien dévasté par 21 mois de guerre, ont indiqué samedi à l'AFP des sources palestiniennes proches des discussions. Pendant les pourparlers à Doha lancés dimanche par le biais des médiateurs - Qatar, États-Unis, Égypte -, l'armée israélienne a poursuivi son offensive dans la bande de Gaza, où 14 Palestiniens ont été tués dans de nouvelles frappes selon la Défense civile locale.
La guerre à Gaza a été déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël le 7 octobre 2023. En représailles, l'armée israélienne a lancé une offensive destructrice meurtrière, s'emparant de vastes secteurs de Gaza.
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Le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a réaffirmé ces derniers jours les objectifs de la guerre : libérer les otages retenus à Gaza, détruire le Hamas et le chasser de Gaza. Il a précédemment indiqué vouloir prendre le contrôle du territoire palestinien situé à la frontière sud d'Israël. Les négociations à Doha rencontrent «des obstacles et des difficultés complexes», a dit à l'AFP l'une des deux sources palestiniennes, en mettant en cause «l'instance d'Israël» à s'en tenir à une carte prévoyant «le maintien de [ses] forces sur plus de 40% de la superficie de Gaza».
Selon elle, l'armée israélienne envisagerait de se redéployer tout autour du territoire de plus de deux millions d'habitants, assiégés par Israël depuis 21 mois et qui vivent dans des conditions terribles selon l'ONU. Israël a aujourd'hui pour objectif «d'entasser des centaines de milliers de déplacés» dans le sud de Gaza, «en préparation d'un déplacement forcé de la population vers l'Égypte ou d'autres pays», a accusé la même source.
«Des progrès» malgré tout
Les médiateurs «ont demandé aux deux parties de reporter les négociations sur le retrait [israélien] jusqu'à l'arrivée de l'émissaire américain Steve Witkoff», a-t-elle poursuivi. «Le Hamas a exigé un retrait total des forces israéliennes de toutes les zones reprises par Israël après le 2 mars 2025», a précisé à l'AFP la deuxième source palestinienne, en accusant Israël «de retarder et d'entraver l'accord, afin de poursuivre sa guerre d'extermination».
Elle a néanmoins fait état de «progrès» sur les questions liées à l'entrée des aides humanitaires à Gaza et l'échange d'otages israéliens contre des prisonniers palestiniens détenus en Israël. Sur les 251 personnes enlevées lors de l'attaque du 7 octobre, 49 sont toujours retenues à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne.
Avant son retour vendredi d'une visite aux États-Unis où il a rencontré le président Donald Trump, Benyamin Netanyahou a affirmé jeudi qu'il était prêt à négocier un cessez-le-feu permanent à Gaza après une éventuelle trêve de 60 jours. Mais il a conditionné un cessez-le-feu permanent à un désarmement du Hamas et à un abandon par ce mouvement de la gouvernance du territoire.
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«250 cibles terroristes»
Dans la bande de Gaza, parmi les 14 morts, un homme, sa femme et leur enfant ont péri dans leur tente après une frappe nocturne israélienne dans un camp de déplacés de Deir al-Balah (centre), selon Mahmoud Bassal, porte-parole de la défense civile. L'armée israélienne a indiqué dans un communiqué avoir «frappé environ 250 cibles terroristes» au cours des dernières 48 heures à travers le territoire palestinien.
Ces cibles comprenaient «des combattants, des bâtiments piégés, des dépôts d'armes, des postes de lancement de missiles antichars, des postes de snipers, des tunnels et d'autres infrastructures terroristes», a-t-elle détaillé. Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans et affirmations des différentes parties.
L'attaque du 7 octobre a fait 1.219 morts du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles. Au moins 57.823 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans la campagne de représailles israéliennes à Gaza, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
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Le projet d'une « ville humanitaire » à Gaza comparé à un « camp de concentration » par l'Unrwa
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Destination : Gaza. Un nouveau bateau de la « Flotille pour la liberté » transportant des militants pro-palestiniens et de l'aide humanitaire a quitté dimanche Syracuse, en Sicile, a constaté l'AFP, un peu plus d'un mois après l'interception par Israël d'un précédent navire. Le Handala, navire de ce mouvement international non violent de soutien aux Palestiniens, a quitté le port de Syracuse peu après midi, avec à son bord une quinzaine de militants. Il tentera de rejoindre l'enclave palestinienne en proie à une situation humanitaire désastreuse après plus de 20 mois de guerre. Quelques dizaines de personnes, certaines munies de drapeaux ou de keffieh palestiniens, se sont réunies sur le port pour acclamer le départ du bateau aux cris de « Free Palestine », a constaté l'AFPTV. Cet ancien chalutier norvégien, chargé de matériel médical, de nourriture, d'équipement pour enfants et de médicaments, naviguera pendant environ une semaine en mer Méditerranée pour parcourir quelque 1 800 km jusqu'aux côtes de Gaza. L'expédition, financée par des campagnes de dons, a pour but « d'apporter de la solidarité humaine, internationale, à la population palestinienne de Gaza », a expliqué Claude Léostic, coordinatrice de la « Flottille pour la liberté » en France. Le bateau fera escale à Gallipoli, dans le sud-est de l'Italie, où deux élues de La France Insoumise (LFI), Gabrielle Cathala et Emma Fourreau, doivent monter à bord le 18 juillet. « C'est une mission pour les enfants en Gaza, pour briser le blocus humanitaire et pour briser le silence estival sur le génocide, confie Gabrielle Cathala. J'espère qu'on va arriver jusqu'à Gaza, mais si ce n'est pas le cas, ce sera une énième violation du droit international » par Israël. L'initiative intervient six semaines après le départ du Madleen , un autre navire parti d'Italie le 1er juin pour « briser le blocus israélien » à Gaza. Le voilier avait alors à son bord 12 militants dont la militante écologiste Greta Thunberg et l'eurodéputée LFI Rima Hassan , qui avait été détenue trois jours après l'interception du navire, à environ 185 km à l'ouest de la côte de Gaza. Israël, dont l'offensive a débuté au lendemain de l'attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023, a imposé début mars au territoire palestinien un blocus humanitaire. Ce blocus a entraîné de très graves pénuries de nourriture, médicaments et autres biens de première nécessité, et n'a été que partiellement assoupli.


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