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«Nous perdons le contact avec les chiens»

«Nous perdons le contact avec les chiens»

24 Heuresa day ago
Spécialiste suisse des chiens de protection de troupeaux et des loups, Jean-Marc Landry réagit à l'étude australienne qui démontre l'impact totalement sous-estimé des chiens sur l'environnement. Publié aujourd'hui à 08h21
Marchairuz, le 19 novembre 2021. Jean-Marc Landry, spécialiste du loup. Ici il relève les images des caméras placées sur le passage des meutes.
24heures/Odile Meylan
En bref:
Le chien est un loup pour l'homme?
C'est surtout un loup qui a mieux réussi à évoluer que les autres en devenant un chien. À l'origine, le chien était un loup. Et aujourd'hui, il y en aurait 1 milliard sur la planète, contre 250'000 loups. Le chien a donc beaucoup mieux réussi son évolution. Il l'a tellement bien réussie que, quand il pose des problèmes, on hésite à en parler. C'est encore un sujet très sensible et largement tabou.
Pourquoi ce silence?
Je pense que nous perdons le contact avec les chiens. On ne sait plus comment ils fonctionnent, et on ne connaît plus leur langage. Quand j'étais gamin, il y avait des chiens dans les fermes, et nous apprenions comment nous comporter avec. Aujourd'hui, on les laisse manger à table et ils prennent parfois la place d'un enfant dans la famille. Malgré cela, on voit bien qu'il y a de plus en plus de gens qui ne maîtrisent pas leur chien. Les gens demandent de la liberté pour leur animal, mais ils ne le contrôlent plus. Et pourtant, on doit maîtriser son chien. C'est important pour sa sécurité comme pour celle des autres.
Pourquoi?
Parce qu'ils ont un impact sur la faune, qui est sous-estimé, et sur les humains. On le voit avec le nombre d'accidents, de morsures et même de morts, parfois. Pourtant, le sujet reste tabou, alors que nous avons un prédateur qui vit chez nous, à la maison, et qui dort parfois sur notre lit. Même quand un chien pose clairement problème, il est de plus en plus difficile pour un vétérinaire cantonal de le faire euthanasier.
Que pensez-vous de leur impact chimique sur l'environnement?
C'est un autre point très intéressant de l'étude. En Suisse, nous avons observé des effets similaires avec le bétail. On vermifuge tellement les animaux de rente que cela impacte considérablement les sols et les insectes. En Suisse, cet impact n'est pas mesuré, mais il y a eu une étude dans la région de Zurich qui a montré que certains parasites (Neospora caninum) passent du chien aux bovins, et qu'ils provoquent des avortements. C'est pour cela que les paysans ont fait campagne en demandant aux gens de ramasser les crottes de leurs chiens.
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Jocelyn Rochat a travaillé pour le Nouveau Quotidien, le Journal de Genève, L'Hebdo et Télétop Matin. Il écrit désormais dans Le Matin Dimanche, la Tribune de Genève et 24 Heures. Plus d'infos
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Video À Genève, le géologue Thierry Basset organise des journées au bord de l'Allondon pour trouver le métal jaune déposé voilà 25'000 ans par un glacier. Reportage. Publié aujourd'hui à 13h46 Orpaillage en rivière pour petits et grands GEORGES CABRERA En bref: Il fait chaud, très chaud même. Une dizaine de voitures sont parquées dans le petit parking à proximité de la rivière Allondon (GE). On cherche de l'ombre en cette fin juin. Une vingtaine de personnes, souvent des familles avec des enfants, écoutent, bottés, les instructions de Thierry Basset , géologue et chercheur d'or à ses heures: «On va récupérer des paillettes d'or dans les alluvions et le sable, qu'on lavera dans la batée avec l'eau de la rivière.» L'orpaillage demande un travail minutieux. «On peut, au travers de cette journée, montrer la richesse de notre terre à nos enfants, leur donner envie de la protéger, tout en leur apprenant à se confronter à une tâche, leur offrant une récompense après l'effort», s'enthousiasme Annick, l'une des participantes. FRANK MENTHA Le patron de l'agence de voyages Geol captive les enfants. Il raconte les 800 mètres de glace qui recouvraient le bassin genevois voilà 25'000 ans. «Le glacier allait jusqu'à Lyon et charriait les cailloux et l'or des Alpes comme un tapis roulant», confie-t-il. Récolter de l'or Les participants ont déboursé entre 15 et 50 francs pour cette activité. Le petit groupe emprunte le chemin de terre qui mène à la rivière. «Je voulais savoir comment l'on fait pour en récolter et avoir le plaisir d'en trouver», raconte Christine, la soixantaine énergique. Thierry Basset donne ses indications au bord de la petite rivière. Le soleil tape dur. Il explique comment utiliser la batée, cette assiette en plastique rainurée qui rappelle un chapeau chinois. Un vacancier allongé au bord des berges, fâché, grogne: «Vous ne pouvez pas aller ailleurs!» Le géologue lui répond gentiment qu'il a une autorisation du Canton, obligatoire, pour «orpailler» dans le coin. Les microparticules d'or se déposent au fond de la batée, une fois le sable et les cailloux lavés par l'eau de la rivière. FRANK MENTHA Le travail commence. La batée est remplie au tiers de sable et de cailloux arrachés avec une truelle, un peu en retrait de la rivière. Le géologue noie le tout dans l'eau de l'Allondon. D'un mouvement circulaire, il nettoie le contenu sablonneux et l'eau commence à se troubler. L'or est très lourd et va se déposer au fond. Même sous forme d'infimes paillettes. L'or du glacier Les gens sont captivés. «Son rêve est de trouver de l'or», dit Lisemay, la quarantaine, à propos de son mari, Sylvain, qu'elle accompagne. C'est également le cas du petit Emil: «C'est joli, l'or, et je veux en ramener un peu pour le garder.» Sa maman n'est pas loin. Ces derniers sont venus à deux familles et quatre enfants, casquettes vissées sur la tête. «Les enfants ne me croyaient pas lorsque je leur disais que l'on trouvait de l'or ici», raconte Petra, l'une des deux mamans. À ce propos, le glacier a déposé 3000 kilos de métal jaune dans le bassin genevois, nous apprend Thierry Basset. L'eau de la batée, où le géologue frotte les gros cailloux, est délicatement changée. Il reprend le mouvement circulaire et les pierres se mettent à chanter. «Je dois entendre les cailloux tourner», souligne l'organisateur de cette journée d'orpaillage . Le contenu liquide se fait de plus en plus clair. Au fond de la batée C'est le moment de débusquer le précieux métal jaune. Le géologue scrute le fond de la batée qu'il fait légèrement pivoter pour la vider. «Regardez la petite paillette», montre-t-il. D'un doigt habile, il la glisse dans une petite fiole. Jeunes et moins jeunes s'activent pour débusquer les précieuses paillettes de métal jaune. FRANK MENTHA Voilà les instructions données. Jeunes et moins jeunes sont prêts pour la traque magique, truelle et batée en main. Un alignement de chasseurs d'or en shorts et t-shirts colorés lavent maintenant le sable, scrutant, excités, le fond des batées. 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Plus d'infos Georges Cabrera est journaliste vidéo. Auparavant, il a travaillé plus de quinze ans comme photographe en couvrant la vie locale pour la Tribune de Genève. Il a reçu le Swiss Press Photo en 2003 (art et culture) et en 2012 (sport). Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

Comment le Valais révise sa loi pour mieux protéger l'environnement
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Comment le Valais révise sa loi pour mieux protéger l'environnement

Les autorités valaisannes entament une consultation pour actualiser leur arsenal juridique et mieux protéger en particulier les sites pollués. Publié aujourd'hui à 13h44 L'Etat du Valais veut notamment revoir les mécanismes de financement pour les sites pollués (photo d'illustration). KEYSTONE/ANDREA SOLTERMANN L' État du Valais met en consultation la révision de la loi sur la protection de l'environnement (LcPE). Outre une adaptation aux nouvelles bases légales fédérales, il s'agit notamment de renforcer les mécanismes de financement pour les sites pollués et d'introduire de nouvelles mesures de protection , par exemple pour les sols et contre la pollution lumineuse. L'un des objectifs consiste ainsi à redéfinir le fonds cantonal pour les sites pollués. Son alimentation doit pouvoir reposer «en priorité sur le principe de causalité», indique lundi l'Etat du Valais. Taxes sur les déchets spéciaux Pour réduire la charge financière des collectivités, le but est d'introduire des taxes sur les déchets spéciaux, sur les mâchefers stockés en Valais et qui ne sont pas issus de communes valaisannes, ainsi que sur les ordures ménagères et boues d'épuration incinérés dans les usines de valorisation thermique des déchets, précise le communiqué. Le Canton du Valais souhaite aussi introduire le principe de circularité des ressources dans la nouvelle LcPE. Celle-ci doit aussi contenir de nouvelles dispositions, par exemple pour la lutte contre les émissions lumineuses et la conservation durable des sols. Elle prévoit aussi la possibilité d'entreprendre des mesures urgentes en cas de menace d'une atteinte grave à l'environnement. Jusqu'au 13 octobre Le nouveau texte vise encore à apporter «des précisions et des simplifications législatives, à mieux ancrer et préciser les compétences de l'Etat du Valais et des communes, à clarifier les aides que le canton apporte aux communes, à encourager une coordination efficace entre les différents acteurs et à supprimer des prescriptions qui ne sont plus applicables aujourd'hui», poursuit le communiqué. Adoptée il y a 15 ans, la LcPE doit être complètement revue. La procédure de consultation a démarré lundi et dure jusqu'au 13 octobre. «Toute personne ou institution peut participer à cette procédure de consultation et soumettre une prise de position», rappelle l'Etat du Valais. Les informations se trouvent sur un site internet dédié, Davantage sur la protection de l'environnement ATS/EAH Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

Le guérisseur Denis Vipret accusé par 5 femmes d'agressions sexuelles
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Le guérisseur Denis Vipret accusé par 5 femmes d'agressions sexuelles

La RTS a donné la parole à des victimes présumées du célèbre magnétiseur romand, visé par une nouvelle plainte pénale. Publié aujourd'hui à 11h23 Déjà condamné pour des gestes à caractère sexuel, Denis Vipret conteste les nouvelles accusations. Jean-Paul Guinnard Denis Vipret, l'un des guérisseurs les plus connus de Suisse romande, fait face à de nouvelles accusations. Dimanche, la RTS a diffusé les témoignages de cinq femmes l'accusant d'agressions sexuelles. Toutes décrivent un mode opératoire similaire: le magnétiseur aurait profité de ses séances pour se livrer à des attouchements. La RTS révèle également qu'une nouvelle plainte pénale a été déposée contre lui en décembre 2024. Pour rappel, Denis Vipret a déjà été condamné en mai 2024 par la Cour d'appel fribourgeoise, pour des gestes à caractère sexuel envers une patiente. À l'époque, son avocat soulignait qu'aucune autre plainte comparable n'avait été enregistrée. Mais d'après la RTS, quatre autres femmes ont été agressées. Le média donne notamment la parole à une jeune femme qui explique avoir porté plainte en 2020 pour des attouchements lors d'une consultation. La trentenaire a ensuite retiré sa plainte à la suite d'un accord financier conclu avec le magnétiseur. Une issue qu'elle indique regretter aujourd'hui. Denis Vipret, qui bénéficie de la présomption d'innocence, conteste fermement ces accusations et répond via son avocat à la RTS. Convoqué en juin par le Ministère public pour la nouvelle plainte, le Broyard a obtenu le report de l'audience en invoquant des raisons de santé. Accusations contre Denis Vipret Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

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