
« Garder beaucoup d'humilité dans la victoire » : heureuses mais pas euphoriques, pourquoi les Bleues la jouent modestes à l'Euro
Angleterre (2-1)
, les
Bleues
ont réussi l'exploit de rassurer les sceptiques et de faire taire toutes les critiques. En décidant d'entamer l'Euro 2025 en effectuant un grand chambardement dans son effectif,
Laurent Bonadei
, le sélectionneur des Bleues, avait pris un risque.
En 90 minutes assez convaincantes face à l'Angleterre, qui est tout simplement le tenant du titre de l'Euro, le nouvel homme fort de l'équipe de France féminine tient son premier gros coup.
Évidemment, il y avait juste avant un parcours sans faute lors de la Ligue des nations féminine. Mais le révélateur, c'était cet Euro suisse qui commence et plutôt bien pour la troupe des Sakina Karchaoui (29 ans),
Marie-Antoinette Katoto
(26 ans) et Sandy Baltimore (25 ans). Les nouvelles leaders de cette équipe qui ont pris la place des
Wendie Renard
(34 ans),
Eugénie Le Sommer
(36 ans) et
Kenza Dali
(33 ans), priées de rester à la maison regarder leurs copines tenter de faire ce qu'elles n'avaient pas réussi : remporter un premier titre avec les Bleues.
Laurent Bonadei avait présenté sa volonté de rajeunir son groupe comme une nécessité vitale pour l'équipe de France.
Ce brin de jouvence
passait par les Alice Sombath (21 ans), Maëlle Lakrar (25 ans) ou encore Oriane Jean-François (23 ans).
« On savait qu'on était attendues sur ce match, a dit cette dernière au micro de TF1. Prendre les championnes en titre sur le match d'ouverture, c'est forcément un gros défi. Ça n'a pas été facile en tout cas, les trois points sont importants pour la qualification. »
Placées dans le groupe de la mort avec l'Angleterre donc, mais aussi les Pays-Bas, l'une des meilleures équipes du Vieux Continent et un degré moindre, le pays de Galles, ces Bleues-là étaient attendues au tournant.
« C'est mon premier match dans une grosse compétition, reprend la joueuse de Chelsea. C'est un match que j'attendais énormément. J'ai vécu des périodes assez compliquées ces derniers mois, ces dernières années. Mais j'étais sûre de mes forces. Je savais que je pouvais apporter quelque chose à cette équipe. Le coach me fait confiance, l'équipe me fait confiance. C'est toujours plus facile de s'exprimer quand on est bien entouré. Merci aux filles parce qu'on a fait un gros match ce soir toutes ensemble et je suis sûre qu'on pourra répéter de telles performances. »
Si emballantes contre les Anglaises, les Bleues sont attendues sur ce point-là : avoir la capacité de reproduire de telles prestations. « C'est une très belle entame, confirme
Grace Geyoro
. On est très contentes. On savait que le premier match allait être très difficile. Les Anglaises n'ont rien lâché jusqu'à la fin. Elles nous ont poussées mais on décroche cette victoire. On est très fières. Il faut qu'on soit ensemble. On a bien vu les filles qui sont entrées nous ont apportées un réelle plus. Il nous reste beaucoup de matchs. On a déjà commencé très fort. »
Parmi les grosses satisfactions, la défense a tenu le choc face aux Anglaises déchaînées : « Ce qui m'impressionne le plus c'est défensivement. On a été très solides avec des jeunes joueuses vraiment au rendez-vous. C'est positif pour la suite et pour l'équipe », résume l'attaquante Delphine Cascarino, et « franchement elles nous ont fait beaucoup de bien ».
Plein de promesses pour la suite, les Bleues ne veulent pas s'enflammer et garde les pieds sur Terre. Conscientes que le plus dur est de confirmer et que le chemin est encore long vers la victoire finale : « Je ne changerai pas de position par rapport à notre statut, confirme le sélectionneur. On n'a rien gagné, on est toujours des challengers avec de l'ambition. On a montré beaucoup de courage, la capacité à rivaliser avec une très bonne équipe. On a gagné un match, il en reste encore deux dans ce groupe. Ce n'est qu'un match. Il ne faut pas s'enflammer. Il faut garder beaucoup d'humilité dans la victoire. »
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L'Équipe
6 minutes ago
- L'Équipe
Viktor Gyökeres : « Je suis à la table des meilleurs attaquants du monde »
« Vous étiez encore méconnu à 25 ans, à une époque où les futures stars sont repérées très tôt. Comment expliquez-vous cette anomalie ?La clé, c'était de recommencer à jouer comme quand j'étais enfant. Jeune, on ne se prend pas la tête avec les détails, on veut juste jouer au foot et prendre du plaisir. Au début de ma carrière, je me parasitais l'esprit. En arrêtant de trop réfléchir sur le terrain, j'ai rendu mon football plus direct et instinctif. Cette obsession du but, que j'ai toujours eue, est à nouveau l'essence de mon jeu. Je ne pense à rien d'autre qu'à marquer et à gagner, ça change tout. Enfant, étiez-vous déjà un buteur ?Depuis que j'ai commencé le foot. Mon idole absolue, c'était Zlatan (Ibrahimovic), le plus grand joueur de Suède. Ici, nous l'admirions tous, on était à fond devant chacun de ses matches. Il m'a énormément inspiré. Comme lui, j'ai toujours beaucoup marqué. J'adorais entendre les filets trembler. Le premier but dont je me souviens, c'était lors d'un tournoi à Stockholm, j'étais très, très jeune. On jouait à cinq contre cinq sur un terrain qui n'était ni de l'herbe ni du gazon artificiel, presque du sable. C'est là que j'ai réussi ma première lucarne. Un kif. Quel genre d'enfance avez-vous connu à Stockholm ?J'ai grandi au rythme du football. À partir de mes 10 ans, on m'a mis en école de foot (une sorte de sport-études). Tous les gars de ma classe jouaient aussi, on passait notre temps avec un ballon dans la cour de récréation. On essayait aussi de bien travailler à l'école, mes parents m'ont toujours dit que c'était important. Même si, pour être honnête, ça n'a jamais été mon objectif principal. Pourquoi avoir joué à l'IFK Aspudden-Tellus, le club de votre quartier, jusqu'à vos 15 ans ?Quand tu es le meilleur d'une petite équipe, tu as beaucoup plus de responsabilités. Tu dois porter les tiens, faire la différence par toi-même. Dans les académies des grands clubs, tu évolues avec plein d'autres super joueurs, tu peux te reposer sur eux. Et vu que tu joues dans les meilleures équipes du pays, les adversaires te challengent un peu moins. Ça m'a construit différemment des autres, ça a fait de moi le joueur que je suis aujourd'hui. Stefan, votre père, y a été votre entraîneur. Votre amour du football vient-il de lui ?C'est lui, avec ma mère, qui m'a inscrit dans une équipe de football à 6 ou 7 ans. La première fois, je n'avais pas du tout aimé l'expérience. Je ne me sentais pas à l'aise, j'étais petit et il y avait beaucoup trop de nouvelles personnes. Mais ils m'ont emmené à nouveau à l'entraînement. La deuxième fois, j'ai tenu bon, puis j'y ai passé les huit années suivantes. Mon père m'a entraîné quelque temps. Lui aussi a joué au foot, même si ce n'était pas à haut niveau. On a parfois eu quelques disputes, après des matches où je n'avais pas été aussi bon que je le voulais. (Il sourit.) Ça a été une expérience extraordinaire de l'avoir comme coach, et très amusante aussi. Aujourd'hui encore, il m'aide beaucoup. À 19 ans, vous rejoignez Brighton, en Angleterre, pour un bilan de trois prêts en trois ans et demi, aucune apparition en Premier League... Comment avez-vous vécu cette période ?Je n'ai vraiment pas l'impression d'y avoir passé autant de temps. C'était la première fois que je m'éloignais de chez moi, que je découvrais une culture différente, tout était nouveau. Je ne jouais pas, ou alors ailier gauche. On m'a donné du temps de jeu en FA Cup et en Coupe de la Ligue, mais je n'ai pas été assez bon pour percer là-bas (8 apparitions pour 1 but). C'est le football. Pour bien jouer, il faut être dans un bon environnement. À ce moment-là, ce n'était pas mon cas. Donc on m'a prêté à Sankt Pauli (Deuxième Division allemande), puis à Swansea et à Coventry (D2 anglaise). J'ai pas mal vadrouillé. C'étaient de belles années, mais j'ai eu mon lot de moments difficiles. « J'ai connu pas mal de moments où je ne performais pas. Je m'en voulais, c'était dur. Avec le temps, j'ai accepté. J'ai arrêté de penser, comme le ferait un enfant, que c'était la fin du monde » Viktor Gyökeres Avez-vous l'impression d'avoir perdu du temps ?Non, car cette expérience me sert encore beaucoup. Ça m'a fait grandir comme joueur et comme personne. Même si à l'époque je voulais jouer en Premier League, j'ai appris plein d'autres choses. J'ai compris que tout ne se passe pas toujours comme on le souhaite, qu'on ne joue pas forcément toutes les minutes de chaque match, qu'on a parfois des périodes de disette... J'ai connu pas mal de moments où je ne performais pas. Je m'en voulais, c'était dur. Avec le temps, j'ai accepté. J'ai arrêté de penser, comme le ferait un enfant, que c'était la fin du monde. À cette époque, quelles ambitions aviez-vous ?J'ai toujours vu les choses en grand. Mais quand rien ne vous réussit, vous vous remettez en question et vos ambitions avec. Mon parcours m'a appris que, même dans les moments difficiles, il faut garder ses rêves d'enfant. Continuer à travailler, à avancer sans ralentir, et penser au jour le jour car le futur est trop incertain. La preuve, tout a changé pour vous à l'été 2021. Vous signez définitivement à Coventry et vous enchaînez les buts. C'était quoi, le déclic ?Après trois prêts, faire enfin vraiment partie d'un club, cela a tout changé. Je ressentais les choses différemment, je suis arrivé en pré-saison avec un autre état d'esprit. Même si mon prêt n'avait pas été une franche réussite (19 matches de Championship, 3 buts), j'ai senti que le club me voulait réellement. J'avais besoin de ça. L'entraîneur a voulu me conserver car il a vu quelque chose en moi. Je voulais lui montrer, à lui comme au club, qu'ils ne s'étaient pas trompés. La différence, c'était votre confiance en vous ?Pour un 9, c'est primordial. C'est même ce qu'il y a de plus important. Quand vous êtes en confiance, vous n'avez même pas à réfléchir à l'endroit où vous allez glisser le ballon, à la surface de pied que vous allez utiliser. Tout vient naturellement. Et ça fonctionne. On lit sur certains sites de statistiques que vous êtes ambidextre, est-ce vrai ?(Rires.) Non, non. Je ne suis pas comme (Ousmane) Dembélé. Je suis droitier. Mais, bien sûr, je peux utiliser mon pied gauche quand le jeu le demande. De plus en plus, d'ailleurs. Ça m'aide énormément dans la surface. Il faut agir vite, c'est tout, on n'a pas le temps de se demander quoi faire. Je carbure à l'instinct. Y a-t-il eu un conseil d'un coéquipier, d'un entraîneur, d'un ami, qui vous a aidé à devenir si "tueur" devant le but ?J'ai connu beaucoup d'excellents coaches, notamment à Brommapojkarna en Suède (2013-2018, son premier club pro, à Bromma, dans la banlieue de Stockholm). Là-bas, (Olof) Mellberg (ex-défenseur international, septième joueur le plus capé du pays avec 117 sélections) et Azrudin Valentic ont énormément bossé avec moi. Ils ont été très patients. Notre entraîneur adjoint disait toujours qu'il avait des cheveux gris à cause de moi. Que c'était trop difficile de m'enseigner des choses car je voulais toujours faire à ma façon. Mais j'ai progressé sur plein d'aspects. Ensuite, à Coventry justement, Mark Robins, qui a lui-même été attaquant (à Manchester United notamment), m'a beaucoup conseillé. C'est au cours de votre dernière saison à Coventry que vous avez commencé votre fameuse célébration, avec vos doigts entremêlés devant la bouche, mimant un masque. D'où vient-elle ?C'était pendant la Coupe du monde 2022. La Suède n'étant pas qualifiée, je suis parti en vacances avec des amis. Ils m'ont confié qu'ils en avaient marre de me voir changer de célébration à chaque but, que je devais trouver la mienne, ma signature. Au bout d'un certain temps, j'ai tenté celle-ci. Tout le monde a adoré. Depuis, je la fais à chaque but. Plein de gens l'ont reproduite, c'est cool ! Même si certains l'ont fait contre moi (il fait référence au défenseur brésilien Gabriel lors de la victoire 5-1 d'Arsenal face au Sporting, le 26 novembre), en vrai je trouve juste ça drôle. L'origine vient-elle du personnage de Bane, dans l'univers de Batman, comme vous l'avez sous-entendu sur vos réseaux sociaux ?Oui, enfin, peut-être ! (Rires.) Je préfère garder le mystère, ça me fait marrer. Beaucoup de personnes me posent la question. Je trouve que le plus important, c'est l'impact qu'elle a, pas d'où elle vient. C'est pour ça que je préfère ne rien dire. Vous avez repris cette citation de Bane : "Personne ne s'en souciait jusqu'à ce que je mette le masque." Avez-vous eu l'impression qu'avant de marquer autant, personne ne vous regardait ?Oui, un peu. C'est la vie d'un attaquant. La reconnaissance vient avec les buts. Je m'y suis fait. Est-ce qu'on m'a sous-estimé ? Peut-être. C'est un mélange de plein de choses. Pour être honnête, avant je ne jouais pas aussi bien. Je n'étais pas forcément dans le bon contexte, avec les bonnes personnes autour de moi. Depuis quelques années, je le suis. Ça m'aide à montrer tout mon potentiel. J'ai franchi un cap, je joue mon vrai football et je repousse mes limites. Je compte bien m'améliorer encore. Sur votre jeu de tête notamment ? Vous n'avez mis que quatre buts de la tête parmi vos 97 au problème, ce n'est pas ma tête. Ce sont nos ailiers, leurs centres sont trop mauvais ! (Rires.) Plus sérieusement, c'est un aspect de mon jeu que je dois améliorer. J'aimerais vraiment pouvoir marquer plus de buts de la tête. Vous sortez de deux saisons exceptionnelles à Lisbonne, avec 109 buts et 31 passes décisives en 114 matches, en club et sélection. Vous avez surpris le monde entier mais, vous, pensiez-vous pouvoir atteindre un tel niveau ?La seule chose qui m'étonne, c'est de voir tout ce qui se passe autour de moi, les éloges que je peux recevoir. Mais ce que je fais sur le terrain, j'ai toujours su que j'en étais capable. Atteindre ce niveau ne m'a donc pas surpris. C'est clair qu'aujourd'hui, j'ai un nouveau statut. « Je dois beaucoup au Sporting Portugal. On a gagné des trophées, j'ai énormément progressé avec l'équipe. Tous ensemble, on a créé des souvenirs extraordinaires » Quel rôle a joué le Sporting dans votre arrivée au plus haut niveau ?Je leur dois beaucoup. On a gagné des trophées, j'ai énormément progressé avec l'équipe. Tous ensemble, on a créé des souvenirs extraordinaires. Bien sûr, Ruben Amorim (qui a été le coach du Sporting de 2020 à 2024) a aussi une grande responsabilité. C'est lui qui m'a fait venir ici, et son style de jeu me convenait très bien. Je ne le remercierai jamais assez. Avez-vous eu du mal à accepter son départ à Manchester United, en novembre dernier ?Oui, forcément. Ça a été un choc. Voir son entraîneur partir en plein milieu de la saison alors que nous n'avions pas perdu une seule rencontre (la Supercoupe du Portugal a été remportée par le FC Porto après prolongation, 3-4 a.p., le 3 août 2024), je n'avais encore jamais vécu ça. On avait énormément de matches à jouer, c'était une vraie surprise. Mais je comprends parfaitement sa décision, toute l'équipe aussi, il n'y a eu aucune rancoeur. Nous sommes allés de l'avant. Et on a quand même remporté le Championnat ! Ce deuxième titre de champion est-il encore plus fort que le premier ?Faire gagner au club deux Championnats d'affilée pour la première fois depuis soixante et onze ans, c'est fantastique (mais aussi une Coupe du Portugal, face au Benfica [3-1 a. p., il arrache la prolongation sur penalty, à la 90e + 10], trois jours après notre entretien). Avec tout ce qui s'est passé cette saison, c'était incroyable d'aller chercher ce titre lors du dernier match, à la maison (face à Guimaraes, il marque le but du 2-0 qui scelle la victoire). Le célébrer avec les supporters a été une expérience folle que je n'oublierai jamais. On a une relation incroyable. Certaines personnes dévalorisent vos performances en raison du niveau du Championnat portugais. Que répondez-vous à cela ?C'est souvent comme ça. Quand quelque chose d'inhabituel se passe, les gens essaient de trouver une explication. "C'est parce qu'il joue dans la meilleure équipe du Championnat", "le niveau au Portugal n'est pas assez bon"... Ce n'est que l'opinion des gens. Et je m'en fous. Je sais ce que j'ai accompli ici, j'ai toujours fait de mon mieux. La Ligue portugaise est un très bon Championnat, avec beaucoup de joueurs techniques. Elle n'est peut-être pas aussi physique qu'en Angleterre, mais il y a vraiment un bon niveau. Cette saison, vous avez découvert la Ligue des champions. Quel est votre ressenti ?Dès le premier match contre Lille (2-0, il ouvre le score), j'ai senti que le niveau de la compétition était plus élevé que tout ce que j'avais connu jusqu'ici. On a joué contre beaucoup d'équipes de pays différents, c'était une expérience géniale. J'en avais toujours rêvé. Nous avons prouvé que nous étions capables de rivaliser avec ce genre de clubs en Ligue des champions (élimination face à Dortmund en 16es, 0-3, 0-0). Ça a été une sensation extraordinaire à chaque rencontre. Et puis y marquer, encore plus un triplé... (Lors de la victoire 4-1 contre Manchester City, le 5 novembre.) C'est gravé dans ma mémoire. Certains joueurs vous ont-ils impressionné ?Oui, carrément. Surtout dans les clubs anglais. Des milieux de terrain comme Bernardo Silva, (Mateo) Kovacic à City ou (Bukayo) Saka à Arsenal sont impressionnants à voir jouer. J'ai aussi affronté des défenseurs de très haut niveau, comme (les Gunners) Gabriel et (William) Saliba. C'est une chance de jouer contre ce genre de joueurs. Comment préparez-vous vos duels face à de tels défenseurs ?Avant le match, j'observe la façon dont ils jouent, leurs points forts et faibles. Chaque défenseur est différent. Certains ne vous lâchent pas d'une semelle, d'autres vous laissent de l'espace, il faut s'adapter. Mais je crois que je suis meilleur quand je ne pense pas trop à ça. Et sur le terrain, parfois je taquine un peu. Lorsque ça arrive, ce n'est pas quelque chose que j'avais l'intention de faire, ça me vient comme ça. Avez-vous des rituels avant les matches ?Avec le Sporting, qu'on joue à domicile ou à l'extérieur, on ne dort pas chez nous, on passe la nuit ensemble avec l'équipe. On a nos habitudes. Mon seul petit rituel à moi, c'est de prendre une douche juste avant d'aller au stade. Vous avez beaucoup de surnoms : le Cyborg, le Viking, le Cannibale, le Tracteur... Quel est votre préféré ?Certainement pas le Tracteur. (Rires.) Ce surnom est terrible, sans déconner ! À choisir, je partirais sur le Cyborg ou la Machine. « Ce que j'ai réussi à faire au Sporting, je suis persuadé de pouvoir le réaliser n'importe où. Vous n'avez pas encore vu le meilleur Gyökeres » Ces dernières années, vous êtes devenu une véritable star à Lisbonne. Qu'est-ce que cette célébrité a changé dans votre vie ?Ça m'est parfois utile pour réserver un restaurant ici. (Rires.) Je dois signer beaucoup d'autographes aussi. Peut-être trop. C'est comme tout, il y a du bon et du mauvais. Rester proche des siens et parler le moins possible de foot, c'est ça la meilleure recette pour garder les pieds sur terre. En dehors du foot, qu'aimez-vous faire ?Question difficile. (Il réfléchit.) Bien sûr, j'aime passer du temps avec ceux qui m'entourent. Ah, si, je joue pas mal au golf. Mais je ne dirais pas que je suis un très grand golfeur pour autant. Aussi, j'habite près de la plage, ma famille adore ça. Je suis tombé amoureux de Lisbonne. Est-ce ça qui vous a fait rester l'été puis l'hiver dernier ?J'ai eu un petit problème physique pendant l'été. Finalement, j'ai fait la pré-saison ici, j'ai joué tous les matches. Le club m'a montré qu'il me voulait vraiment dans l'équipe. Pareil cet hiver. Alors, je suis resté. Ne pas partir n'était pas un problème pour moi. Votre départ est-il pour cet été (l'interview a été bouclée le 7 juillet) ?Peut-être. C'est le foot, on ne sait jamais. Je n'y pense pas, on verra ce qui se passera. Si quelque chose doit arriver, ça arrivera. Le plus important pour moi, c'est d'évoluer dans un club qui me veut vraiment. La Premier League, est-ce une option ?C'est l'un des plus grands Championnats d'Europe. J'y ai passé plusieurs années sans avoir pu jouer le moindre match. Alors, bien sûr, c'est une chose que j'aimerais faire. Ce serait une belle revanche ! Quels sont vos objectifs de carrière ?Gagner la Ligue des champions. Et participer aux grands tournois avec la Suède, aller le plus loin possible. On a manqué le dernier Euro et le dernier Mondial, alors on veut tous jouer la Coupe du monde 2026 (élargie à 48 ; en qualifications, à partir de septembre, la Suède évoluera dans groupe B avec la Suisse, la Slovénie et le Kosovo). La Suède peut se targuer d'avoir deux tops buteurs avec vous et Alexander Isak, qui évolue à Newcastle. Sur le terrain, ça fonctionne entre vous ?Carrément ! Parfois, je marque et il me fait la passe décisive. Parfois, c'est l'inverse. On s'aide mutuellement. C'est génial de jouer avec lui, c'est un attaquant extraordinaire. Il est très intelligent, il manie le ballon avec une telle aisance... C'est tellement simple de jouer avec lui. Où vous situez-vous actuellement parmi les meilleurs attaquants du monde comme Harry Kane (Bayern), Robert Lewandowski (Barça) ou encore Erling Haaland (City) ?J'en fais partie, c'est certain. C'est difficile de me classer mais, oui, je suis à la même table qu'eux désormais. Ce sont des joueurs extraordinaires, au top niveau depuis de nombreuses années, qui ont bien plus prouvé que moi. De mon côté, je dois montrer que je suis capable de maintenir ces performances saison après saison. Ce que j'ai réussi à faire au Sporting, je suis persuadé de pouvoir le réaliser n'importe où. Vous n'avez pas encore vu le meilleur Gyökeres. »


L'Équipe
6 minutes ago
- L'Équipe
Les gains financiers du PSG à la Coupe du monde des clubs vont-ils influencer son mercato ?
Avec déjà plus de 90 M€ de gains, la Coupe du monde des clubs va offrir au PSG une manne financière conséquente. Utilisée pour le mercato ? Il est 23 heures ce 31 mai et à Munich, le calme n'est pas encore revenu dans un vestiaire baigné par une forme de folie. Devant les vainqueurs de la Ligue des champions, Nasser al-Khelaïfi en finit avec son discours de félicitations et annonce à ses joueurs une double prime. Ce type de scène pourrait se répéter dimanche. Car avant même la finale de la Coupe du monde des clubs, le PSG sait qu'il a réussi, avec ce déplacement américain, une juteuse opération financière. Le club de la capitale a déjà cumulé plus de 90 M€ gains, auxquels s'ajouteraient 33,9 M€ en cas de succès en finale contre Chelsea, dimanche (21 heures). Quelle influence pourrait avoir ce « magot » dans l'organisation du mercato parisien ? En interne, on se veut mesuré expliquant que les cibles du duo Luis Enrique - Luis Campos ont été déterminées avant le début du tournoi. Et qu'un éventuel succès n'aurait qu'une influence toute relative. En clair, les deux postes prioritaires - défenseur axial droit, attaquant - restent les mêmes. Et les millions d'euros accumulés ne changeront pas les objectifs fixés par les deux hommes forts du projet parisien. En négociation depuis des semaines, l'arrivée de l'Ukrainien Ilya Zabarni (Bournemouth) reste ainsi dépendante d'un nouvel effort parisien. Que le PSG, en l'état, n'est pas prêt à faire. L'argent touché par le club de la capitale, s'il ne bouleversa pas structurellement les plans parisiens, pourrait offrir une marge de manoeuvre différente en matière salariale. Dans ses échanges avec les entourages des cibles, Luis Campos a eu l'habitude, depuis des mois, d'user l'argument du fair-play financier qui l'empêcherait d'avoir une latitude plus importante. Ce sera, sans doute, moins le cas prochainement. Des départs inattendus ? Mais cette manne financière pourrait être utile dans la perspective de départs imprévus. Dans l'entourage de plusieurs joueurs, peu utilisés ces derniers mois, on attend la fin de la Coupe du monde des clubs pour ouvrir réellement le temps des échanges avec la direction sportive. Les semaines à venir s'annoncent intenses. Les cas de Gonçalo Ramos, Lee Kang-in voire Lucas Hernandez, pour ne citer qu'eux, vont ainsi s'ouvrir. D'autres dossiers de joueurs davantage utilisés cette saison pourraient-ils émerger ? Ce n'est pas du tout à écarter. Mais pour pallier d'éventuels départs, le PSG dispose, encore plus que sur d'autres séquences, de fonds conséquents.


L'Équipe
6 minutes ago
- L'Équipe
« Une opportunité en or pour nous » : Marquinhos, avant la finale du PSG contre Chelsea
Le capitaine du PSG, Marquinhos, a exprimé les ambitions des Parisiens, désireux d'écrire un peu plus l'histoire du club, à la veille de la finale de la Coupe du monde des clubs contre Chelsea dimanche. « Vous rendez-vous compte de ce que représenterait un titre de champion du monde ?Je pense que l'on est conscient de l'importance de ce match (la finale, dimanche, contre Chelsea). On sait qu'il s'agit d'une opportunité en or pour nous, c'est une compétition qui n'a lieu que tous les 4 ans. Depuis le premier jour ici, le coach a dit que c'était une opportunité pour nous, dans 4 ans on ne sait pas où on sera, si on aura une autre opportunité d'y participer. On s'est amusé à jouer contre des équipes que l'on n'a pas l'habitude de rencontrer tout au long de la saison. Maintenant qu'on est arrivé jusque-là, cette finale a une valeur importante pour nous. Ce serait une saison parfaite et ce sera très dur à reproduire. Cela nous tient à coeur de remporter ce titre. Pouvez-vous nous dire comment vous avez vécu ce mois passé ensemble avec vos partenaires ?C'était super, on a vécu un très bon mois ensemble, avec certains temps de liberté pour des sorties en famille ou avec des amis. On a réussi à s'amuser sans perdre la concentration pour cette compétition, on a envie de jouer tous ensemble et de partager de bonnes choses. Vivre ensemble pendant un mois nous a apporté beaucoup d'expérience pour le groupe. Le groupe vit vraiment très bien. Parlez-nous de Fabian Ruiz, qui atteint un niveau très élevé dehors du terrain, il est excellent aussi. C'est bizarre un peu, nous, on connaît la qualité du joueur. Il a une intelligence de jeu, pour comprendre les espaces, les déplacements, peu de joueurs sont capables de faire comme lui. Je suis très heureux pour lui, il mérite ce qui lui arrive actuellement. Il travaille beaucoup, il est très pro, il travaille pour lui et l'équipe. Que pouvez-vous nous dire de Chelsea ?Chaque match a son histoire. Il ne faut pas penser aux matches d'avant. Cette finale aura son histoire, ça dépendra de nous et de Chelsea. Le PSG est prêt à aller chercher ce titre. Le coach nous a très bien préparés à Chelsea, à son jeu et on va mettre le nôtre en place. On possède notre philosophie mais on respecte tous nos adversaires. Une finale c'est du 50-50. « On veut véritablement écrire l'histoire. On connaît le goût de la victoire et on veut continuer » Qu'est-ce que ça représente pour vous d'évoluer dans cette équipe ?C'est un honneur, une fierté d'être dans cette équipe. On comprend de mieux en mieux ce que le coach veut, comment jouer entre nous. Depuis quelques mois, on est à un très haut niveau, dans la compréhension du jeu et des moments. Mentalement l'équipe est prête. Je suis très fier de notre équipe. Est-ce la meilleure équipe du PSG dans laquelle vous avez joué ?C'est une question que l'on m'a déjà posée. C'est dur d'y répondre. En termes de résultats, c'est la meilleure c'est sûr. Mais j'ai joué avec des joueurs incroyables qui ont écrit l'histoire du foot, qui étaient des idoles. Et avec ces joueurs j'ai passé des moments exceptionnels aussi. Mais c'est vrai que c'est l'équipe actuelle qui a le mieux atteint ces objectifs. Quelle leçon retenez-vous de cette saison ?Une leçon ? Des moments difficiles on en retire des enseignements. Ce que je retiens c'est que gagner c'est très sympa et j'espère que l'on va continuer (sourire). Gagner la Ligue des champions m'a procuré une émotion que j'ai rarement connue dans ma vie. Je vais retenir ça de cette saison. Il reste encore deux jours de compétition, dont la finale que l'on veut gagner. On veut véritablement écrire l'histoire. On connaît le goût de la victoire et on veut continuer. »