
«Tous les villages devraient agir en faveur de la biodiversité»
Théo Russbach (à g.) et Kilian Rossel aimeraient bien que toutes les communes prêtent autant d'attention à la biodiversité de leurs espaces verts que les clients qui choisissent leurs services.
Yvain Genevay / Tamedia
En bref:
Sous l'enseigne de leur entreprise Mycélium Jardins Vivants basée à Thierrens, Kilian Rossel et Théo Russbach s'évertuent à ramener de la vie et de la diversité dans les espaces verts dont ils se voient confier l'entretien ou la transformation. Le second nommé en a même fait son sujet de travail de brevet, en cours, sous l'intitulé «Création de structures favorisant la biodiversité dans les jardins».
Autant dire que lorsqu'ils sillonnent les campagnes vaudoises au volant de leur camionnette, ils observent avec attention les espaces verts des communes traversées. Et constatent que les bonnes pratiques en matière de biodiversité ne sont pas appliquées partout. «On voit encore trop souvent des bordures engazonnées alors qu'elles pourraient tout à fait être entretenues de manière extensive, ou des arbres victimes de travaux de taille inadaptés.» Travail de sensibilisation
Le duo ne jette toutefois la pierre à personne: «Si cela existe encore, c'est qu'il reste un travail de sensibilisation et de formation à effectuer. Et en tant que professionnels, il nous revient aussi. D'autant qu'en général, il est bien accueilli.» Kilian Rossel a, par exemple, contacté directement la commune de Bercher dans laquelle il habite et des mesures ont rapidement été prises. «Ils ont même organisé trois journées d'arrachage de plantes envahissantes!»
La création d'un point d'eau amène immanquablement de la biodiversité dans un jardin. Et elle n'est pas contradictoire avec l'amélioration du confort d'utilisation du jardin.
Yvain Genevay / Tamedia
À la fois député Vert, secrétaire général de Pro Natura Vaud et syndic de Daillens pour quelques semaines encore, Alberto Mocchi confirme ce retard, mais se veut optimiste: «On voit que les mentalités évoluent: il n'y a désormais presque plus de lettres dans le courrier des lecteurs de «24 heures» de personnes s'indignant de bordures laissées en cheni. Et le cadre légal évolue aussi: la fameuse nouvelle loi sur la protection du patrimoine naturel et paysager contraint toutes les communes, même les plus petites, à se pencher sur certaines problématiques comme, par exemple, celle des plantes invasives.» Planter des vivaces
L'élu n'en constate pas moins aussi qu'il reste du chemin à faire: «Quand ça bloque, c'est une question de méconnaissance ou de manque de volonté. Je ne crois pas à l'excuse du manque de moyens: entretenir une surface herbeuse de manière extensive, cela réduit plutôt les coûts. Et remplacer les tulipes, pensées et autres géraniums par des plantes vivaces qu'il n'y a donc pas besoin de replanter chaque année, aussi.»
Alberto Mocchi ne voit pas non plus comme une excuse le manque de formation des employés des petites communes, véritables couteaux suisses, mais, en conséquence, peu pointus dans le domaine de l'entretien des jardins. «Les bons comportements de base à adopter ne sont pas très compliqués à intégrer. À Daillens, nous avons envoyé nos employés suivre une formation d'une journée donnée par le Canton. Ça ne me semble pas être insurmontable.»
Papillons et autres insectes s'approprient très vite les nouveaux espaces dédiés à des prairies fleuries.
Yvain Genevay / Tamedia
En plus, les sources d'information ne manquent pas pour les communes souhaitant améliorer leurs pratiques. Le site de l'Office fédéral de l'environnement met, par exemple, à disposition, en ligne, un guide intitulé « Le jardin climatique ». Il propose «des astuces et idées pour la promotion de la biodiversité et l'adaptation aux changements climatiques».
À la suite d'un travail avec la Ville d'Écublens, la conseillère en environnement Réjane Juillet a aussi élaboré dans le cadre de son travail de brevet un kit à destination des communes baptisé « Les jardins extraordinaires ». «Tout y est indiqué, précise la spécialiste. La marche à suivre détaillée, les supports de communication, les délais d'exécution, les ressources humaines et financières nécessaires et une liste de mandataires pour les communes n'ayant pas le personnel expérimenté.»
Le potentiel d'action est immense: dans la commune de l'Ouest lausannois, une tournée dans des jardins privés a révélé que 85% d'entre eux hébergeaient des plantes invasives à l'insu de leur propriétaire.
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Sylvain Muller est journaliste à la rubrique Vaudoise depuis 2005. Il est responsable du bureau d'Echallens et couvre à ce titre l'actualité du district du Gros-de-Vaud. Plus d'infos
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