
Gilbert Rozon mis face à ses contradictions
La journée s'est ouverte avec un petit rassemblement organisé à l'extérieur du palais de justice par L'R des centres des femmes du Québec qui a réuni une cinquantaine de personnes.
Les participants, qui tenaient des pancartes où l'on pouvait lire « Refusons le silence », manifestaient entre autres contre la contestation judiciaire par Rozon de l'article portant sur les mythes et stéréotypes.
Le contre-interrogatoire de M. Rozon avait débuté la semaine dernière avec les évènements du Manoir Rouville-Campbell, à la suite desquels Gilbert Rozon avait plaidé coupable à une accusation d'agression sexuelle à l'endroit d'une jeune croupière de 19 ans,
Gilbert Rozon avait notamment affirmé que le résumé conjoint des faits, qu'il avait signé en 1998, « ne correspondait pas à sa vérité », qu'il s'agissait d'un « compromis » qu'il « assumait », mais qu'il n'avait pas la même perception de ce qui s'était produit.
Me Bruce Johnston, qui mène le contre-interrogatoire, s'est attardé, lundi, à une entrevue télévisée que Rozon avait accordée à Josélito Michaud, dans le cadre de son émission On prend toujours un train pour la vie.
Au cours de cette entrevue, Josélito Michaud évoque l'agression du Manoir Rouville-Campbell. Rozon lui répond qu'il a fait des conneries. Puis, il lui dit : « Je paie pour celle-là, mais j'aurai pu payer pour bien d'autres auparavant. »
Interrogé sur cette réponse, Gilbert Rozon a affirmé qu'il se référait à des épisodes « où il avait conduit en état d'ébriété » et non à d'autres cas d'agression.
Il a également été question des consultations psychologiques de Gilbert Rozon, vu que l'ex-producteur a parfois répondu oui, parfois non. Il a fini par dire que son « plus grand thérapeute et confident » avait été l'ex-premier ministre Pierre-Marc Johnson.
Il a aussi admis avoir consulté un chanoine, une psychologue et un psychiatre, dont il ne se souvenait plus des noms, mais de façon très ponctuelle. « Je n'ai pas la patience de m'épancher longtemps auprès de thérapeutes. »
Gilbert Rozon témoigne dans le cadre de son procès civil qui s'est ouvert au mois de décembre dernier. Neuf femmes lui réclament 14 millions pour des agressions sexuelles et des viols qu'il aurait commis à leur endroit entre 1980 et 2004.
Plus de détails à venir.
Hashtags

Essayez nos fonctionnalités IA
Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment...
Articles connexes


La Presse
2 hours ago
- La Presse
Daniel Bélanger fébrile à la veille de la première
Dans quelques jours, l'univers de Daniel Bélanger vivra en musique, mais aussi en tableaux acrobatiques, à l'Amphithéâtre Cogeco de Trois-Rivières. Alors que le Cirque du Soleil peaufine son spectacle Les Incouchables en hommage à l'auteur-compositeur-interprète, le principal intéressé soutient que si le jeune Daniel avait eu vent de cet honneur, « il aurait probablement ri ». geneviève beaulieu-veilleux Le Nouvelliste « J'ai l'imagination fertile, mais je n'aurais vraiment pu imaginer cela… Jeune, j'étais vraiment dans le moment présent ! Ce qui m'importait, c'était de travailler la chanson que j'étais en train d'écrire », raconte l'artiste de 63 ans. Actif sur la scène musicale depuis le début des années 1980, le chanteur fait sa grande entrée en 1992 avec le marquant album Les insomniaques s'amusent et le succès Opium. Après plus de trois décennies et une demi-douzaine d'albums, l'œuvre de Bélanger jouit toujours de l'appui du public, qui l'a d'ailleurs consacré meilleur artiste masculin au plus récent gala de l'ADISQ. Le musicien, qui est aussi auteur de poésie et photographe, l'avoue d'emblée : il n'est pas un spécialiste du milieu circassien. Il reçoit tout de même cet hommage comme un honneur. « Je ne suis pas porté à aller voir du cirque, mais, un coup que j'y suis, j'en suis toujours ravi », résume-t-il. Si Daniel Bélanger se dit en mode ouverture en vue de la première de mercredi, il s'attend tout de même à une proposition de haut calibre. « Je n'ai pas d'attentes. En fait, oui, il y a l'attente que le Cirque offre toujours des spectacles de qualité : aussi spectaculaires que dangereux ! Sur cet aspect, vont-ils se casser la gueule sur mes chansons ? Je ne sais pas », laisse-t-il tomber, en riant. La nuit comme une « trêve » Avec une autoroute stellaire géante, le personnage de l'Homme qui ne dort jamais et des maquillages marqués par « le cerne comète », l'équipe du Cirque du Soleil a déjà signifié son intention d'exploiter la thématique de la nuit, qui s'inscrit dans l'œuvre de Daniel Bélanger. « Je pense que la thématique de la nuit est un monde qui a été idéalisé. C'est un monde de libertés qui fonctionne sans pression de la société et qui est très inspirant. La nuit, c'est une trêve ! » Je pense que je vais me retrouver à 8 ans et demi comme tout le monde devant des figures spectaculaires, périlleuses et poétiques. J'ai l'impression que je vais vivre une forme de détachement. Daniel Bélanger Le compositeur a pris plaisir à revisiter l'une de ses pièces – qui demeure secrète à ce jour – en compagnie du directeur musical Jean-Phi Goncalves. En revanche, on sait déjà que 12 de ses succès seront repris dans la production, dont Sèche tes pleurs, Dans un spoutnik, Rêver mieux ou encore La folie en quatre, dans une version réarrangée. « Je ne vais pas là pour travailler » À part la chanson qu'il a retravaillée, Daniel Bélanger ne sait à peu près rien du spectacle et est à l'aise avec la situation. « Quand j'ai su que c'était Jean-Phi Goncalves qui était à la direction musicale, j'étais en confiance. C'est quelqu'un que je connais depuis très longtemps. Je crois que je vais me trouver à l'extérieur de moi et regarder cela comme si je n'avais jamais fait ces chansons-là. C'est ce que j'aimerais ! » Devant la représentation, Bélanger souligne qu'il sera plutôt en état de sensation qu'en mode analyse. « Ce sera primaire : je veux ressentir quelque chose ! » Les Incouchables, à l'Amphithéâtre Cogeco du 16 juillet au 16 août Consultez la page du spectacle


La Presse
3 hours ago
- La Presse
Les tambours de la diversité
Il vient du nord du Brésil et elle, du sud du pays. Il joue des percussions et elle chante. Et c'est ici, à Montréal, que Carlos Henrique Feitosa et Thaynara Peri se sont connus et ont lancé un projet musical à la fois festif et inclusif. Tamboréal Samba Bloco, le nom qu'ils ont donné à leur groupe, résume bien leur projet. Fusionner les mots « tambour », symbole des rythmes brésiliens, et « boréal », qui désigne notre territoire, est une façon pour les deux amis d'enraciner leur projet dans leur ville d'accueil, mais aussi de citer leur source d'inspiration principale, la samba, musique emblématique de leur pays d'origine et de ses extravagants carnavals. Un bloc de samba, rappelle Carlos Henrique Feitosa, est un groupe qui peut rassembler des centaines de percussionnistes. Un « bloco » est beaucoup plus petit. Le leur compte 15 musiciens, la plupart brésiliens, mais aussi deux percussionnistes québécoises. L'ensemble a été fondé sur des valeurs d'inclusion, mais aussi de pédagogie : certains membres du groupe sont encore adolescents et les deux musiciennes d'ici veulent notamment approfondir leurs connaissances des rythmes brésiliens. Désolé, votre navigateur ne supporte pas les videos Video Player is loading. 0:29 Lecture Skip Backward Skip Forward Désactiver le son Current Time 0:00 / Duration 0:00 Loaded : 0% 0:00 Stream Type LIVE Seek to live, currently behind live LIVE Remaining Time - 0:00 Picture-in-Picture Plein écran This is a modal window. Beginning of dialog window. Escape will cancel and close the window. Text Color White Black Red Green Blue Yellow Magenta Cyan Opacity Opaque Semi-Transparent Text Background Color Black White Red Green Blue Yellow Magenta Cyan Opacity Opaque Semi-Transparent Transparent Caption Area Background Color Black White Red Green Blue Yellow Magenta Cyan Opacity Transparent Semi-Transparent Opaque Font Size 50% 75% 100% 125% 150% 175% 200% 300% 400% Text Edge Style None Raised Depressed Uniform Drop shadow Font Family Proportional Sans-Serif Monospace Sans-Serif Proportional Serif Monospace Serif Casual Script Small Caps Reset Done Close Modal Dialog End of dialog window. Tamboréal Samba Bloco se présente comme un groupe de fusion. « On mélange la samba traditionnelle avec d'autres rythmes brésiliens, afro-brésiliens, africains et du monde », explique Carlos Henrique Feitosa. Il y a aussi du chant – avec entre autres Thaynara Peri au micro –, des guitares électriques et des flûtes. L'objectif premier du groupe est de mettre en valeur les percussions et les rythmes, souligne Carlos Henrique Feitosa, qu'on a vu au tambour auprès du groupe de forro de Flavia Nascimento. L'autre envie est de mélanger les gens et les cultures. Le musicien formule d'ailleurs le souhait d'intégrer le rythme caractéristique de la musique traditionnelle québécoise –, le tapage de pied, ou podorythmie – à son projet. La diversité culturelle est d'ailleurs l'une des raisons qui ont attiré Thaynara Peri ici. « Il y a de bons musiciens qui ont des influences de partout », dit la chanteuse, qui publiera ses premiers morceaux en solo prochainement. En faisant de Tamboréal Samba Bloco une école de percussions, Carlos Henrique Feitosa, lui, veut justement provoquer et nourrir des échanges culturels. Sur la scène TD de la place des Festivals samedi à 20 h 15 Consultez la page du spectacle


La Presse
4 hours ago
- La Presse
Il nous a aimés à la folie
Serge Fiori sera mort comme il a vécu : à contretemps, toujours là où on ne l'attend pas, jamais là où on l'attend, préférant se faire oublier quand on le voyait partout, et resurgissant dans l'actualité quand on le croyait perdu. À peine l'écrivain Victor-Lévy Beaulieu s'était-il éteint que Fiori partait à son tour. Le jour de la Saint-Jean, de surcroît, comme pour mieux rappeler à quel point il était attaché à ce pays encore à faire. En ce jour de funérailles nationales, il faut pourtant se garder des récupérations faciles. Car si Fiori, fils d'un immigrant italien, était assurément un grand Québécois (bien plus qu'un « remarkable Canadian », comme le ministre Steven Guilbeault l'a affirmé récemment), il était avant tout un artiste d'exception, dont la trajectoire l'a conduit toujours plus loin dans la recherche de notre humanité commune. Fiori refusait de vivre dans un monde où « chacun est assis tout seul sur son île1 ». C'était un homme de groupes (avant Harmonium, il y a eu momentanément Morphus et Les Comtes Harbourg2), de duos (avec Richard Séguin, Louis-Jean Cormier) et d'ensembles (le Ballroom Orchestra, dirigé par son père Georges ; le projet de L'Heptade, mené par Neil Chotem). Et si, dans ses textes, Fiori parlait de lui-même, il préférait le plus souvent « oublier son nom » afin de retrouver, ne fût-ce que « pour un instant », cet autre qui constituait la part la plus précieuse de lui-même, ce « toi » aux mille visages – une amoureuse, un ami, un passant – qui le tenait en vie et lui donnait son élan : « Souffle un peu on a besoin d'air/C'est toi qui pars le courant/C'est toi, le courant d'air/C'est toi qui cours en soufflant. » Comme si le « je » de l'artiste reconnaissait d'emblée son insuffisance, ne pouvait exister pleinement sans une présence amie, sans ce mouvement qui le portait vers autrui. « Y a deux importances », écrira-t-il dans Comme un sage, sa chanson préférée, celle qu'il voulait qu'on joue à ses funérailles : « La première, c'est toi pis moi/L'autre, c'est qu'il nous reste encore un autre jour. » Dans un monde où Dieu lui-même – s'il existe – « a fermé ses yeux et ses bras », Fiori avait choisi de se tourner vers ses semblables, seule source de consolation : « Donne la vérité, j'ai faim/Donne-moi du bonheur, j'ai peur/Y'a rien qu'toi qui peux le savoir/Parce que moi je sais rien. » Et quelque chose me dit que si ses chansons exprimaient une telle soif de relation, c'est que Fiori demeurait pour lui-même une sorte d'énigme, qui attendait encore d'être résolue. « Dis-moi qui je suis », chantait-il, espérant peut-être qu'un jour quelqu'un lui donne la clé. Avec ses yeux rieurs et sa dégaine juvénile, sa voix chaude et agile, capable d'éclats de joie et pourtant si proche des pleurs, Fiori avait le don de l'intimité. Ses chansons prenaient aux tripes, au point que chacun pouvait croire qu'elles avaient été écrites pour lui. « J'ai pensé à toi », disait-il dans un murmure discret, je chante « juste pour toi ». « Je viens vers toi », « je crois en toi tellement fort », lançait-il, plein de foi. « Où es-tu, j'en peux plus/Je ne t'entends plus », s'inquiétait-il, supportant mal le silence et rêvant de retrouvailles : « Ça fait du bien/de savoir que tu reviens ». Jusqu'à la fin, Fiori aura ainsi pratiqué l'art du lien, rappelant que la chanson demeure l'espace privilégié de la communion, de l'accord retrouvés. En cette ère du virtuel, il déplorait la déréalisation des rapports humains et la montée de la solitude : « Tout seul, tout le monde est tout seul/Parti, tout le monde est parti/[…] J'm'ennuie… » Aussi, ce n'est rien enlever à Fiori que de rappeler la contribution précieuse de ceux qui l'ont entouré et ont permis à son œuvre incomparable d'exister. Je pense à Monique Fauteux, pianiste à la voix si juste, à la présence si apaisante ; à Denis Farmer, batteur inventif et énergique ; à Libert Subirana, au saxophone aérien ; à Serge Locat, claviériste funambule. Sans oublier le guitariste Michel Normandeau, qui a aussi contribué à l'écriture des chansons, et le bassiste Louis Valois, membres fondateurs du groupe Harmonium. Au début des années 1970, il faut rappeler qu'aucune compagnie ne voulait produire les chansons de cette bande de rêveurs chevelus, jugées inutilement longues et compliquées, avec leurs mélodies pleines de modulations, leurs enchaînements audacieux, leurs harmonies inouïes. Fiori, déjà, débordait du cadre. Mais il n'était pas question pour lui d'accepter le moindre compromis. Quelque chose dans son art résistait aux étiquettes et aux stratégies de mise en marché. C'était, je ne trouve pas d'autre mot, une quête de transcendance, laquelle n'avait rien à voir avec la religion et ses « cathédrales en carton », mais tenait plutôt à ce besoin de découvrir quelque chose de plus grand, qui nous dépasse et nous englobe, à cette nécessité de voir large et loin, aspiration infiniment rare dans une culture habituée à se contenter de l'ordinaire. Fiori avait compris que « plus on est haut, plus tout s'assemble », que « plus on est loin, plus on se ressemble ». Avec une obstination admirable, il aura refusé le banal et l'insignifiance, rêvant d'un « théâtre magique », d'un « lieu d'espoir » qui allait trouver dans L'Heptade son expression la plus aboutie. L'ambition de Fiori était si vaste que lui-même finirait par se sentir dépassé par cet abîme au-dessus duquel il avait eu l'audace de marcher, comme si l'œuvre qu'il avait composée était habitée par quelque chose de trop grand pour lui, de presque trop beau, qui risquait de mener vers la folie celui qui, au fond, n'avait jamais voulu être qu'« un musicien parmi tant d'autres ». Par son art, il aura découvert le lien invisible qui réunit tout : l'amour, enfant de la folie, seul en mesure de survivre à l'épreuve du temps et d'unir ceux que la mort sépare. « C'est fou quand on aime, la mort n'a jamais existé ». Salut Fiori, merci de nous avoir aimés à la folie. 1. Dans ce texte, les citations sont toutes tirées de chansons écrites par Serge Fiori et Harmonium (Viens danser, Le premier ciel, Comme un sage, Pour un instant, Si bien, Chanson noire, De la chambre au salon, Ça fait du bien, En pleine face, Ça fait du bien, Le monde est virtuel, Le corridor). 2. À découvrir : les pièces Jeune fille de couvent et L'humanité (Trans-Canada, 1968) 2. Écoutez la chanson Jeune fille de couvent Qu'en pensez-vous ? Participez au dialogue