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La « job de rêve » de Valérie Tétreault

La « job de rêve » de Valérie Tétreault

La Presse4 days ago
Nous sommes le 11 juillet. En ce vendredi après-midi, la plupart des Québécois trépignent de joie à l'arrivée de la fin de semaine. D'autres s'apprêtent à se la couler douce en vacances. Pour Valérie Tétreault, le travail commence.
Lorsque Tétreault a reçu La Presse dans le quartier général de Tennis Canada au deuxième étage du stade IGA, Eugenie Bouchard n'avait pas encore annoncé que l'Omnium Banque Nationale (OBN) serait son dernier tournoi en carrière. La première raquette mondiale, Aryna Sabalenka, n'avait pas encore déclaré forfait. Néanmoins, la directrice du tournoi en avait déjà plein les bras.
Tétreault vivra l'OBN pour la troisième fois en tant que directrice de l'évènement. En plus, cette année, le tournoi durera douze jours au lieu de sept. Et Montréal accueillera 96 joueuses, au lieu de 56.
Ça fait des mois que Tétreault et son équipe préparent l'un des tournois les plus importants de l'année sur le circuit de la WTA. Sur le bureau de la directrice, des dossiers sont ouverts, des feuilles sont éparpillées et les écrans d'ordinateur sont allumés. On se croirait dans le bureau d'une professeure d'université. Tétreault, toutefois, ne fait pas de la science ni des mathématiques. Elle fait de son mieux. À cette période de l'année, après des mois de préparation, c'est bientôt l'heure de l'examen.
« Je suis sur des appels de 9 h à 17 h, parce qu'on est en train de finaliser des scénarios pour le tournoi. La WTA commence à poser des questions. Il faut organiser les cérémonies, voir si on a tout, faire les plans de communication. On est beaucoup dans l'opération. »
Ce tournoi, Tétreault le porte dans son cœur. C'est plus que son travail. C'est une partie de qui elle est. « Je n'ai pas manqué une édition depuis que j'ai 8 ans. Dans différents rôles, mais maintenant, je veux contribuer à créer de nouveaux souvenirs pour d'autres jeunes de 8 ans qui vont venir au tournoi cette année et pour qui ça va continuer à faire partie de leur été. »
PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, ARCHIVES COLLABORATION SPÉCIALE
Valérie Tétreault
C'est pourquoi l'an dernier, après les nombreuses averses ayant ralenti les activités, Tétreault faisait partie de ceux et celles qui essuyaient le terrain avec des serviettes pour tenter d'assécher la surface de jeu. Même si ce tournoi fait partie de la série WTA 1000, « on ne sera jamais une assez grosse équipe pour que je ne m'implique plus directement », raconte celle qui porte toujours son veston avec les manches retroussées.
« Avec mon expérience en communications, l'un des rôles clés que j'ai pendant le tournoi est de m'assurer que tout le monde a ce dont il a besoin pour bien faire son travail. Dans un évènement aussi gros, c'est une partie ultra-importante et qui aura un impact sur l'expérience de tout le monde. »
Dès qu'on a une urgence à gérer, j'appelle le groupe pour qu'on se rencontre dans ce qui est l'ancien bureau d'Eugène [Lapierre]. Et on discute des options et on se fait un nouveau plan de match.
Valérie Tétreault
Avec le temps, Tétreault a appris à savourer l'évènement pour lequel elle travaille pendant plus de 300 jours par année. Comme directrice, elle est sollicitée de toutes parts. Comme amatrice de tennis et ancienne joueuse professionnelle, elle souhaite offrir la meilleure expérience possible aux partisans et aux athlètes.
« Avec la WTA, le gros de mon travail concerne beaucoup les horaires de tournoi au jour le jour. Chaque jour, quand il ne pleut pas, je vais probablement avoir deux rencontres pour l'horaire des matchs avec [la WTA] et les télédiffuseurs. Et quand il pleut, ces rencontres-là se multiplient. Il y a les entrevues avec les médias, des petites allocutions dans chaque évènement… »
Nouvelle formule
Tétreault, comme son équipe, devra s'adapter au fur et à mesure. Avec le nouveau format allongé, ils devront un peu construire l'avion en plein vol. Et le réparer en cours de route si survient un imprévu.
L'équipe de Tétreault se prépare depuis trois ans à cette version bonifiée du tournoi. Selon elle, « dans 20 ans, on dira que, dans l'histoire de notre tournoi, l'année 2025 a été une année importante, parce que c'est le début d'une nouvelle ère ».
Cette nouvelle ère, donc, s'amorce avec « un peu plus d'inconnu ». Surtout que l'organisation bénéficie d'une journée de moins de préparation, puisque les qualifications s'entament le samedi et ne durent qu'une seule journée. Le lendemain, le premier tour s'amorce.
« Habituellement, le vendredi, quand on ouvre le site pour des entraînements, ce sont un peu nos journées de pratiques, c'est notre rodage. Habituellement, on a deux jours de qualifs et une journée d'entraînement. Donc, tout le monde le voit venir et l'anticipe. Ça change la cadence. Et on est une semaine plus tôt que d'habitude dans le calendrier et on dirait qu'on le sent. »
Sans gêne, Tétreault avoue que « le niveau de stress est assez élevé ». Impossible, donc, de rentrer chez elle la tête vide et l'âme en paix. « Ça fait partie de mes défis au quotidien, surtout avec de jeunes enfants. »
La fébrilité
Au moment de notre passage, les employés du stade s'affairaient à préparer la surface. Une étape déterminante, selon Tétreault. « S'il y a quelque chose dans quoi on ne peut pas se tromper, c'est la surface. Ce sont des trucs sensibles. L'an passé, on a dû refaire les terrains quelques fois. Il y avait plein de bulles qui sortaient. Il y aura toujours des imprévus. »
PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE
Le court du stade IGA
Ce petit stress, cette anxiété de performance et cette éternelle quête de perfection redonnent à Tétreault des sensations qu'elle croyait avoir perdues au moment d'accrocher sa raquette en 2010.
« J'ai l'impression d'être à mon meilleur quand on est un peu dans l'urgence. Quand j'ai pris ma retraite de joueuse, j'ai eu l'impression de devoir faire un deuil sur un certain niveau d'adrénaline que je n'allais pas être capable de revivre dans d'autres facettes de ma vie. Et ce qui se rapproche le plus de ça, c'est ce que je fais pendant le tournoi. »
Jamais Tétreault n'aurait cru diriger le tournoi qui lui a donné la passion du tennis. Enfant, elle rêvait aux grands chelems et à des titres à l'international. Aujourd'hui, elle rêve de pouvoir transmettre sa passion au plus de gens possible.
« C'est une job de rêve à laquelle je n'ai jamais rêvé. Ça m'a pris du temps à l'avoir et c'est une manière différente de vivre ma passion pour le tennis. Mon passé d'athlète fait en sorte que j'étais tellement concentrée sur la performance, mais là, chaque année, mon but est qu'on améliore l'expérience des gens sur place. »
Chaque fois qu'un joueur canadien évolue sur le court central, Tétreault l'accompagne dans le tunnel menant au terrain. « Il n'y a rien qui me fait plus plaisir. Sentir à quel point l'ambiance est électrique. Et chaque fois, je me dis que c'est pour ça qu'on fait ce qu'on fait. »
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