
Un restaurant ciblé par balle deux nuits de suite
Un restaurant sur le boulevard Cousineau, dans l'arrondissement de Saint-Hubert à Longueuil, a été la cible de tirs lors des deux dernières nuits.
La 22e succursale de la chaîne Shaker à cet endroit, qui est la plus récente ouverte le printemps dernier, a été visée par des projectiles d'arme à feu mercredi matin, vers 1 h 30, puis jeudi à 3 h 30. Les tirs ont visé la vitrine, indique Mélanie Marcil porte-parole du Service de police de l'agglomération de Longueuil « Il n'y avait pas personne, l'établissement était fermé, il n'y a pas eu de blessés. »
Les enquêteurs disposent des images de caméras de surveillance qui pourraient fournir des indices quant aux auteurs de ces tirs. Aucun lien n'a encore été établi avec la vague d'incendies criminels et de coups de feu, liée à de l'extorsion, qui avait visé une dizaine de restaurants et commerces dans la grande région de Montréal ce printemps.
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La Presse
3 hours ago
- La Presse
La mauvaise blague a assez duré
Léa Clermont-Dion réplique à une lettre de Gilbert Rozon1, poursuivi au civil par neuf femmes qui allèguent avoir subi des agressions sexuelles, dans laquelle il réagissait à une chronique2 et à un éditorial3 publiés dans La Presse les 9 et 12 juillet. Léa Clermont-Dion Autrice, réalisatrice et chercheuse à l'Université Concordia Le 17 juillet dernier, Gilbert Rozon prenait l'initiative de nous exposer son point de vue sur les violences sexuelles, le mouvement #metoo qu'il caricature grossièrement comme un grand complot – et, surtout, de se poser en victime. Sociologue improvisé, Rozon dépeint le mouvement comme un « bûcher qui, dans sa version actuelle, n'attend plus de preuves ». Faut-il comprendre que, dans sa logique, ce sont les agresseurs présumés qui seraient envoyés au bûcher ? Si l'on suit sa métaphore, les victimes d'agressions sexuelles qui dénoncent deviennent les véritables coupables. Une inversion des rôles pour le moins perverse, mais répandue chez les influenceurs masculinistes comme Andrew Tate et parfois même dans la défense des agresseurs lors de procès au Québec. Autre observation généreusement offerte par Monsieur Rozon : « C'est kafkaïen. C'est ubuesque. C'est stalinien. C'est une forme douce de totalitarisme. » Il poursuit : « Et, malheureusement, je dois encore me battre contre les médias devenus les complices zélés de #metoo. » Un mouvement historique Le mouvement #metoo est historique, et le Québec s'y illustre de façon exemplaire. Grâce à cette mobilisation – portée par des milliers de voix –, des gains politiques concrets ont été réalisés. Le système de justice a été amélioré pour mieux traiter les plaintes d'agressions sexuelles. Des exemples ? L'implantation de tribunaux spécialisés en matière de violences sexuelles et conjugales, l'adoption de la loi 22 qui vise à prévenir les violences à caractère sexuel dans les établissements d'enseignement supérieur et à lutter contre elles, l'adoption de la poursuite verticale, etc. À ce jour, 166 des 190 recommandations du rapport Rebâtir la confiance qui a découlé de #metoo ont donné lieu à des actions concrètes pour améliorer l'accompagnement des victimes d'agressions sexuelles dans leur processus judiciaire. Rozon erre en comparant ce mouvement à une forme de totalitarisme émotionnel. « Une reprogrammation des faits au service d'un récit. » Le totalitarisme, si l'on se fie à l'analyse d'Hannah Arendt, désigne généralement un régime fondé sur la terreur, le mensonge systémique et l'effacement de la réalité. Alors vraiment, le mouvement #metoo serait-il totalitaire ? Au contraire : #metoo a renforcé l'équité, la justice et l'État de droit. Suis-je surprise de lire de telles errances ? Pas vraiment. Je viens tout juste de publier un chapitre dans l'ouvrage collectif Polémiques publiques, médias et radicalités discursives (Presses de l'Université Laval)4, qui porte précisément sur les rhétoriques du blâme de la victime dans les médias. Gilbert Rozon a bu le kool-aid de l'idéologie réactionnaire dénigrant joyeusement les victimes d'agressions sexuelles – un discours bien rodé qui ne se contente pas de discréditer les personnes qui dénoncent, mais attaque aussi systématiquement le mouvement #metoo. À partir d'une analyse de discours des textes médiatiques marquants depuis 2017, j'ai mis en lumière cette mécanique de décrédibilisation. La lettre publiée jeudi en est un exemple éclatant. Trois arguments à démonter Dans le livre, j'identifie trois grands argumentaires de dénigrement des victimes et du mouvement #metoo. Le premier, appelé argumentaire victimaire, repose sur l'idée que les femmes qui dénoncent se complairaient dans une posture de victime perpétuelle. Cette posture est dépeinte comme stratégique, voire manipulatrice, et associée à une forme de fanatisme idéologique. La psychologue Patrizia Romito montre que cette accusation vise à renverser la culpabilité, à banaliser la violence subie et à déshumaniser les victimes en les rendant responsables de leur propre souffrance. Le deuxième argumentaire, celui du lynchage, accuse les victimes de chercher à punir publiquement les présumés agresseurs sans passer par la justice formelle. On y retrouve l'idée d'un « néoféminisme toxique » qui instrumentaliserait les dénonciations pour mener des campagnes de diffamation, souvent facilitées par les réseaux sociaux. Le troisième argumentaire mobilise la défense de l'État de droit. Il avance que les dénonciations publiques érodent la présomption d'innocence et constituent une menace pour la démocratie. Selon cette perspective, la libération de la parole se ferait au détriment des principes fondamentaux de justice. Les femmes dénonciatrices sont parfois qualifiées d'hystériques ou d'instrumentalisées, et l'on craint une substitution des « tribunaux médiatiques » aux institutions judiciaires officielles. La parole de Gilbert Rozon est symptomatique d'une perspective malheureusement répandue et c'est déplorable. Ces trois types de discours forment un socle commun de remise en question de la parole des victimes. Ils contribuent à la banalisation des violences sexuelles, à la perpétuation d'un ordre social inégalitaire et à la consolidation d'un backlash sous couvert de défense des libertés et des institutions. Je suis profondément préoccupée. Une récente étude révèle que 75 % des jeunes Québécois âgés de 15 à 25 ans adhèrent à des mythes remettant en question la crédibilité des femmes victimes d'agressions sexuelles. Plus de 7 jeunes sur 10 de cette même tranche d'âge adhèrent également à des idées qui tendent à déresponsabiliser les hommes auteurs de ces violences5. Ce constat est alarmant. Il me semble impératif de redoubler d'efforts en matière d'éducation à la prévention des violences sexuelles. Surtout, il faut répliquer aux discours fallacieux et dangereux qui continuent d'être relayés, parfois avec aplomb et ridicule, dans les médias. Cette mauvaise blague a assez duré. 1. Lisez la lettre de Gilbert Rozon 2. Lisez la chronique d'Isabelle Hachey « Le monde parallèle de Gilbert Rozon » 3. Lisez l'éditorial de Stéphanie Grammond « Rozon fait l'étrange procès de son procès » 4. Clermont-Dion, L. (2025). Blâme de la victime : une analyse dans la presse québécoise (2014 – 2022). Dans M. Potvin, F. Nadeau, S. Tremblay, M.-E. Carignan & M. Colin (Dirs.), Polémiques publiques, médias et radicalités discursives (chap. 8). Presses de l'Université du Québec. 5. Karine Baril, Dominique Trottier, Manon Bergeron, et Sandrine Ricci (2025). L'adhésion aux mythes et préjugés sur l'agression sexuelle chez les Québécoises et Québécois de 15 ans et plus – Rapport synthèse. Montréal (Qc), Canada : Chaire de recherche sur les violences sexistes et sexuelles en milieu d'enseignement supérieur, Université du Québec à Montréal. Qu'en pensez-vous ? Participez au dialogue


La Presse
4 hours ago
- La Presse
Intervention d'urgence demandée dans une ressource intermédiaire
La ressource intermédiaire (RI) Le Dufresne accueille 110 personnes âgées en perte d'autonomie à Laval. L'établissement était autrefois connu comme le CHSLD Villa Val-des-Arbres. Des travailleurs en soins de santé à domicile qui fréquentent la ressource intermédiaire pour aînés Le Dufresne, à Laval, disent y avoir constaté une « situation critique ». Ils demandent une intervention urgente du gouvernement « afin d'assurer la sécurité et la dignité des personnes hébergées ». « On dénonce depuis le mois de mai la situation, mais rien de bouge », déplore le président de l'Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), Robert Comeau. Au cabinet du ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, on indique que Santé Québec a été contacté pour faire la lumière sur la situation et que « les informations reçues sont rassurantes quant à la qualité des soins prodigués ». La ressource intermédiaire (RI) Le Dufresne accueille 110 personnes âgées en perte d'autonomie à Laval. L'établissement était autrefois connu comme le CHSLD Villa Val-des-Arbres. Mais un nouveau propriétaire, l'entreprise NOTREmaison, en a pris possession en 2023. Dans la ressource intermédiaire, les soins de santé sont offerts par des travailleurs en soins à domicile du CISSS de Laval. Mais les soins d'hygiène, l'entretien ménager et les repas sont fournis par la ressource intermédiaire. Dans un communiqué émis jeudi après-midi, l'APTS indique que certains de ses membres « signalent depuis des mois des cas de maltraitance, des soins prodigués de manière aléatoire, un manque flagrant d'hygiène, des repas sautés, des épisodes de déshydratation grave et une chaleur suffocante dans les chambres, sans mesures adéquates pour y remédier » à la RI Le Dufresne. « On nous parle de résidents qui sont lavés avec des taies d'oreiller et d'autres qui ont des mycoses aux pieds faute d'hygiène minimale », mentionne M. Comeau. Ce dernier ajoute que la clientèle hébergée à la RI Le Dufresne est « lourde » et « devrait plutôt être hébergée en CHSLD ». Au CISSS de Laval, on dit travailler en « collaboration » avec la RI Le Dufresne depuis des semaines « pour assurer une prestation de soins et services de qualité et sécuritaire aux résidents ». « Le CISSS de Laval a des employés, des gestionnaires sur place pour s'assurer de cet aspect », indique la porte-parole du CISSS de Laval, Isabelle Miller, par courriel. Dans une lettre envoyée aux familles et signée conjointement par le CISSS de Laval et la RI Le Dufresne, on peut lire que des « investissements importants » ont été faits pour améliorer les infrastructures et « des ajustements ont été apportés pour s'assurer d'une prestation de soins et services sécuritaires », peut-on lire dans la missive. Au cabinet du ministre Carmant, on ajoute qu'une enquête est présentement en cours par l'Inspectrice nationale de Santé Québec. Les résultats sont attendus à l'automne 2025. L'APTS déplore que l'enquête externe ait été annoncée en mai, « mais les délais ont été régulièrement repoussés – d'abord à la mi-juin, puis à septembre, et maintenant à octobre », peut-on lire dans le communiqué. « En attendant, on ne voit pas d'amélioration sur le terrain. On parle de personnes âgées qui souffrent. Des gens qui ont bâti le Québec », dénonce M. Comeau.


La Presse
5 hours ago
- La Presse
Publier Rozon ou pas ?
Je me réveille plus tard ces jours-ci et la controverse avait déjà la force d'un ouragan de catégorie 4 quand je me suis branché sur les réseaux asociaux, jeudi matin. Car jeudi, La Presse a publié une lettre de Gilbert Rozon. Et la moitié du Québec numérique peste et tempête depuis : « Comment osez-vous publier ce salaud ? ! » Dans sa lettre, intitulée Je ne suis pas cet homme (1), Rozon se défend de ce dont on l'accuse dans ce procès civil : neuf femmes le poursuivent pour plusieurs millions de dollars, ces femmes ont raconté comment leurs vies ont été bouleversées quand elles ont croisé Rozon. Elles allèguent toutes des agressions sexuelles, selon des modus operandi qui se ressemblent souvent. Je reviens à cette phrase : « La Presse a publié une lettre de Gilbert Rozon. » C'est une phrase qui peut choquer, qui provoque depuis jeudi cette question orageuse : « Pourquoi donner une tribune à Gilbert Rozon ? » Il est vrai que La Presse donne des tribunes chaque jour dans sa section Dialogue. Citoyens sans titre, PDG, profs, humanitaires, syndicalistes : le spectre de points de vue publiés dans Dialogue est très, très vaste. Mais ce n'est pas à ce titre que Rozon a pu faire publier son texte dans la section Dialogue. On ne publierait pas les vues de Rozon sur le financement de la culture, par exemple. Pourquoi ? Parce que Rozon s'est lui-même éjecté de la sphère de la respectabilité avec ses comportements répréhensibles, largement documentés dans des enquêtes journalistiques successives du Devoir (2), du 98,5 FM (3) et de La Presse (4). Comme je l'ai écrit après son procès criminel : même acquitté, Gilbert, t'es radioactif… Non, si Rozon a vu son texte publié dans La Presse jeudi, c'est au nom d'un principe qui est quasiment sacro-saint dans ce journal : le droit de réplique. Si vous êtes mis en cause dans une chronique ou dans un éditorial, les chances que La Presse publie votre réplique sont grandes. Chaque année, à vue de nez, La Presse doit publier une demi-douzaine de répliques à mes chroniques. Le principe : vous êtes critiqué dans nos pages, vous pouvez répondre dans nos pages. Le journal n'est pas obligé de le faire. Mais on le fait par principe d'équité, d'équilibre. Il y a quelques années, j'ai par exemple houspillé Christian Rioux du Devoir pour une chronique complaisante sur le pédophile français Gabriel Matzneff. Christian Rioux a une tribune médiatique, il aurait pu répliquer dans son journal. Il a demandé que La Presse publie sa réplique dans les pages du journal qui l'a critiqué, pour que les lecteurs de ce journal voient sa réplique. Ce fut fait. J'étais d'accord. Ce principe de droit de réplique, chez nous, est appliqué de façon large. Il peut choquer : il y a quelques années, La Presse a par exemple publié une lettre de l'ambassade de Chine au Canada après une chronique qui critiquait la Chine, un des régimes les plus répressifs sur la planète… Mais La Presse fait confiance au jugement de ses lecteurs, qui ont lu la réplique de ce régime qui a un rapport tordu aux faits et à la vérité. Ces derniers temps, Rozon a donc fait l'objet d'une chronique d'Isabelle Hachey et d'un éditorial de Stéphanie Grammond dans La Presse, deux textes hyper-critiques face à la défense de Rozon dans le procès qui l'oppose à neuf femmes. Je cite Isabelle, dans « Le monde parallèle de Gilbert Rozon », à propos de la dénégation totale et intégrale de tous les faits qui lui sont reprochés : « Qui peut croire à un témoignage aussi invraisemblable ? » Je cite Stéphanie, dans « Rozon fait l'étrange procès de son procès » : « Cela n'empêche pas Gilbert Rozon de se présenter comme une victime, 'comme un paria' forcé de se défendre seul contre un groupe de femmes qui ont été 'embrigadées' pour lui réclamer 14 millions… » Deux textes hyper-critiques face à Gilbert Rozon, donc, tous deux publiés dans La Presse. Je suis d'accord avec tous les arguments soulevés par mes collègues Hachey et Grammond. Si je n'avais été en vacances, j'aurais renchéri : Rozon déploie une défense qui repose sur la critique du mouvement #metoo, il surfe sur des critiques parfois légitimes du mouvement, sur certains de ses excès… Mais Rozon est le pire porte-parole pour lancer une réflexion sur #metoo : les femmes qui l'ont dénoncé pour des faits qui s'étendent sur des décennies pourraient quasiment remplir les maillots de deux équipes de soccer. **** Je termine en disant que La Presse n'est pas au-dessus des critiques. Aucune institution, aucune personne, aucun mouvement ne l'est. La Presse non plus. Critiquez-nous, c'est votre droit le plus légitime. Et c'est sain : il y a une leçon pour nous dans cette controverse, celle de systématiser l'explication du pourquoi nous donnons un droit de réplique à des gens visés par des critiques dans nos textes d'opinion, quand on les publie. Il faut faire ce travail de pédagogie plus explicitement. Mais je souligne ceci : même pour un type socialement radioactif comme Rozon, La Presse a maintenu ses principes. Il a eu le droit de répliquer à deux textes qui l'attaquaient : ce principe-là rappelle que notre journal pense que sa parole n'est pas au-dessus de la critique, que ceux qui sont visés par nos textes d'opinion pourront répliquer… Qu'ils soient socialement radioactifs ou pas. Ce n'est pas un mauvais principe, je trouve. Je le dis comme citoyen, plus que comme journaliste. Et pour le reste, je fais confiance aux lecteurs de La Presse pour ne pas boire le Kool-Aid de Gilbert Rozon.