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La divulgation pourrait être décevante, selon d'anciens procureurs

La divulgation pourrait être décevante, selon d'anciens procureurs

La Presse4 days ago
Un manifestant tient une pancarte devant la Maison-Blanche pour demander la publication de tous les documents liés à Jeffrey Epstein, à Washington, le 18 juillet 2025.
(New York) La demande du département de la Justice visant à rendre publics les comptes rendus du grand jury dans le cadre des poursuites contre Jeffrey Epstein, agresseur sexuel chronique, et son ex-compagne, ne devrait pas satisfaire l'appétit du public pour de nouvelles révélations sur les crimes du financier, selon d'anciens procureurs fédéraux.
Larry Neumeister
Associated Press
L'avocate Sarah Krissoff, procureure adjointe des États-Unis à Manhattan de 2008 à 2021, a qualifié cette demande, dans le cadre des poursuites contre Epstein et la mondaine britannique emprisonnée Ghislaine Maxwell, de « diversion ».
« Le président essaie de se faire passer pour quelqu'un qui agit ici, alors que ce n'est rien », a indiqué Me Krissoff à l'Associated Press.
Le procureur général adjoint Todd Blanche a formulé cette demande vendredi, réclamant aux juges de rendre publics les comptes rendus des audiences du grand jury ayant abouti aux inculpations d'Epstein et de Maxwell, affirmant que « la transparence envers le public américain est de la plus haute importance pour cette administration ».
Cette demande intervient alors que l'administration cherche à contenir la tempête qui a suivi l'annonce de ne pas divulguer de nouveaux dossiers de l'enquête Epstein, malgré ses promesses antérieures.
Jeffrey Epstein s'est donné la mort à 66 ans dans sa cellule de prison fédérale en août 2019, un mois après son arrestation pour trafic sexuel. Maxwell, 63 ans, purge quant à elle une peine de 20 ans de prison prononcée après sa condamnation pour trafic sexuel en décembre 2021 pour avoir attiré des filles afin qu'elles soient agressées sexuellement par Epstein.
PHOTOS FOURNIES PAR LAURA CAVANAUGH, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE
Ghislaine Maxwell et Jeffrey Epstein
Me Krissoff et Joshua Naftalis, procureur fédéral de Manhattan pendant 11 ans avant de se lancer dans le privé en 2023, ont avancé que les présentations devant le grand jury sont volontairement brèves.
Selon Me Naftalis, les procureurs du district sud présentent juste assez d'éléments devant un grand jury pour obtenir une mise en examen, mais « ce ne sera pas tout ce que le FBI et les enquêteurs ont découvert sur Maxwell et Epstein ».
« Les gens veulent le dossier complet, quelle que soit sa longueur. Ce n'est tout simplement pas le cas », a-t-il expliqué, estimant que les transcriptions ne dépasseraient probablement que quelques centaines de pages.
« Ce ne sera pas grand-chose », a ajouté Me Krissoff, estimant la longueur à seulement 60 pages, « car le district sud de New York a pour habitude de fournir le moins d'informations possible au grand jury. »
« Ils donnent l'acte d'accusation au grand jury à la petite cuillère. C'est ce que nous allons voir, a-t-elle précisé. Je pense simplement que ce ne sera pas très intéressant. […] Ce ne sera pas quelque chose de nouveau. »
Les deux anciens procureurs ont mentionné que les témoins du grand jury à Manhattan sont généralement des agents fédéraux résumant leurs auditions.
Me Krissoff a prédit que les juges qui ont présidé les affaires Epstein et Maxwell rejetteront la demande du gouvernement.
Dans le cas de Maxwell, une requête est devant la Cour suprême des États-Unis, les voies de recours n'ont donc pas été épuisées. Dans le cas d'Epstein, les accusations sont liées à l'affaire Maxwell et l'anonymat de nombreuses victimes, dont l'identité n'a pas été rendue publique, est en jeu, bien que M. Blanche ait demandé que l'identité des victimes soit protégée.
Cheryl Bader, ancienne procureure fédérale et professeure de droit pénal à la faculté de droit de Fordham, a déclaré que les juges qui ont présidé les affaires Epstein et Maxwell pourraient mettre des semaines, voire des mois, à statuer.
« Surtout ici, où l'affaire impliquait des témoins ou des victimes d'abus sexuels, dont beaucoup étaient mineurs, le juge sera très prudent quant à ce qu'il divulguera », a-t-elle souligné.
Les journalistes de l'Associated Press Eric Tucker et Alanna Durkin Richer ont contribué à cet article.
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