
Trump assure avoir « définitivement » réconcilié l'Azerbaïdjan et l'Arménie
(Washington) L'Arménie et l'Azerbaïdjan, qu'un conflit territorial oppose depuis des décennies, se sont engagés vendredi à Washington à « cesser définitivement », selon Donald Trump, le conflit qui les oppose depuis des décennies.
Aurélia END
Agence France-Presse
À ses côtés à la Maison-Blanche, le président azerbaïdjanais Ilham Aliev et le premier ministre arménien Nikol Pachinian ont estimé que la médiation du président américain, notoirement sensible aux honneurs et distinctions, devait lui valoir le prix Nobel de la paix.
Les deux anciennes républiques soviétiques « s'engagent à cesser définitivement tout conflit, à ouvrir les relations commerciales et diplomatiques et à respecter la souveraineté et l'intégralité territoriale » de chacune, a assuré le président américain.
La nature contraignante ou non de cet engagement n'est toutefois pas claire.
« Vous allez avoir une très bonne relation », a-t-il lancé à ses deux invités, ajoutant : « Si ce n'est pas le cas, appelez-moi et j'arrangerai ça ».
Nobel de la paix
PHOTO ANDREW CABALLERO-REYNOLDS, AGENCE FRANCE-PRESSE
Le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev
Ilham Aliev a salué un jour « historique » et proposé d'envoyer, avec Nikol Pachinian, une lettre pour soutenir la candidature au prix Nobel de la paix.
« Qui, si ce n'est le président Trump, (le) mérite ? », a-t-il demandé.
Il a aussi remercié Donald Trump pour sa décision, également annoncée vendredi, de lever les restrictions pesant depuis plusieurs années sur la coopération militaire de son pays avec les États-Unis.
Le dirigeant arménien a lui aussi exprimé son soutien à un prix Nobel de la paix pour le président américain, dont il a salué le bilan de « faiseur de paix », en disant : « Nous allons défendre » cette candidature.
Donald Trump a plusieurs fois dit publiquement qu'il méritait cette distinction en raison de ses efforts de médiation dans plusieurs conflits internationaux.
PHOTO MARK SCHIEFELBEIN, ASSOCIATED PRESS
Le premier ministre arménien Nikol Pachinian
MM. Aliev et Pachinian se sont serré la main sous l'œil satisfait de Donald Trump, et ont ensuite signé tout comme lui un document que la Maison-Blanche a appelé une « déclaration commune ».
« Nous établissons aujourd'hui la paix dans le Caucase », a commenté le président azerbaïdjanais. Le premier ministre arménien a lui parlé d'un accord qui « ouvrait la voie pour mettre fin à des décennies de conflit ».
L'accord conclu vendredi prévoit par ailleurs la création d'une zone de transit passant par l'Arménie et reliant l'Azerbaïdjan à son enclave du Nakhitchevan plus à l'ouest.
TRIPP
PHOTO AZIZ KARIMOV, ARCHIVES REUTERS
La région contestée du Karabakh est reconnue internationalement comme faisant partie de l'Azerbaïdjan, mais a été contrôlée pendant trois décennies par des séparatistes arméniens.
Cette zone de transit, qui répond à une revendication de longue date de Bakou, sera nommée « Voie Trump pour la paix et la prospérité internationale » (TRIPP, son acronyme en anglais).
Les États-Unis y disposeront de droits de développement, ce qui leur permet d'avancer leurs pions dans une région très stratégique et riche en hydrocarbures.
Interrogé sur ce que l'Arménie tirait de cet accord, un haut responsable américain avait jugé plus tôt dans la journée qu'Erevan gagnait « le partenaire le plus énorme et le plus crucial du monde, les États-Unis », mais sans s'étendre sur la question toujours très sensible du Karabakh.
« Les perdants ici sont la Chine, la Russie et l'Iran », a-t-il affirmé, sous le couvert de l'anonymat.
La région contestée du Karabakh est reconnue internationalement comme faisant partie de l'Azerbaïdjan, mais a été contrôlée pendant trois décennies par des séparatistes arméniens après une guerre qu'ils avaient remportée à la dislocation de l'URSS, et qui avait provoqué l'exode de la quasi-totalité des Azéris qui l'habitait.
Bakou a repris partiellement cette enclave lors d'une nouvelle guerre à l'automne 2020, puis entièrement lors d'une offensive éclair en septembre 2023, provoquant à son tour la fuite de plus de 100 000 Arméniens du Karabakh.
Soucieux de dépasser le conflit, Bakou et Erevan s'étaient mis d'accord en mars sur le texte d'un traité de paix.
Mais l'Azerbaïdjan, victorieux, exige que l'Arménie modifie sa Constitution pour renoncer officiellement à toute revendication territoriale sur le Karabakh.
Nikol Pachinian s'est déclaré prêt à s'y conformer, annonçant son intention d'organiser un référendum constitutionnel en 2027. Mais le traumatisme de la perte du Karabakh, appelé Artsakh en arménien, continue de diviser son pays.
Les candidatures pour le prix Nobel de la paix 2025 sont closes depuis le 31 janvier et ne sont pas rendues publiques.
Israël, le Pakistan et le Cambodge ont annoncé récemment qu'ils nommaient Donald Trump pour cette distinction.
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