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Politique suisse: Au sujet de l'armée, le PS doit-il changer son fusil d'épaule?

Politique suisse: Au sujet de l'armée, le PS doit-il changer son fusil d'épaule?

24 Heures19 hours ago
Au sujet de l'armée, le PS doit-il changer son fusil d'épaule?
En bref:
Le prochain congrès du Parti socialiste suisse aura lieu en février, et promet déjà du spectacle. Une motion, que la « NZZ am Sonntag » a dévoilée ce week-end, y sera débattue. Elle émane de la Plateforme réformiste au sein du PS Suisse, orientée libérale, et présidée par le conseiller aux États (ZH) Daniel Jositsch. La motion entend réécrire un passage du programme du PS, daté de 2010. Il y est inscrit: «Le PS s'engage pour la suppression de l'armée.» Selon Jositsch, cité par le journal alémanique: «L'objectif du PS d'abolir l'armée est complètement dépassé au vu des guerres qui font rage dans le monde. Si nous voulons mener une politique de sécurité crédible, nous devons soutenir l'armée.»
Voilà un principe que la plateforme, lancée en 2016, défend depuis longtemps. Elle a pris avec la guerre en Ukraine, puis au Moyen-Orient, une actualité urgente. Pour Jositsch, il s'agirait de remplacer la suppression par une phrase pragmatique: «Le PS s'engage pour une armée efficace, moderne et performante.»
Certains députés PS au parlement ne cachent pas leur intérêt. Priska Seiler Graf, conseillère nationale zurichoise: «Cela me faciliterait le travail.» Débats, interviews, tables rondes, on lui reproche souvent d'être opposée à l'armée. «Je dois toujours lutter pour ma crédibilité afin que mes critiques à l'égard de l'acquisition des avions de combat F-35 , qui coûtent des milliards, soient prises au sérieux.» Même son de cloche auprès de la base. Pascal Vinard, conseiller communal à Courtepin (FR), membre du comité des réformistes: «On ne peut pas être écoutés par la population sur ces sujets avec au-dessus de nous cette idée que l'on veut supprimer l'armée.» Réformistes minoritaires
Reste que les réformistes sont encore minoritaires au sein du PS. «Cette motion va permettre un débat interne jusqu'en février», remarque Pascal Vinard. La résistance au sein du PS sera forte. Mattea Meyer, coprésidente du parti, réaffirme: «La coprésidence se prononce contre la réécriture du programme du parti de 2010.» Ce programme n'a changé que sept fois en cent vingt-cinq ans, et en 2010, c'étaient les Jeunes socialistes qui étaient parvenus, en fin de congrès, à y inscrire la suppression de l'armée. Leur chef d'alors: Cédric Wermuth, devenu depuis l'autre coprésident du parti.
D'autres pensent aussi qu'un but à atteindre n'empêche pas de se confronter aux réalités du moment. Pour le conseiller national Benoît Gaillard (VD): «Un monde en paix avec le moins d'armées possible est une vision de long terme. Ça ne nous a jamais empêchés de nous montrer pragmatiques face aux conflits, comme, par exemple, lorsque nous avons voulu autoriser de manière spécifique des réexportations d'armes pour soutenir l'Ukraine.» Pour le congrès de février, la ligne de front est déjà dessinée.
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