
L'Ontario devrait réorganiser l'aide aux entreprises automobiles, selon un rapport
(Toronto) L'Ontario devrait remanier ses programmes destinés à soutenir les entreprises du secteur automobile concernant les répercussions des droits de douane et l'incertitude économique qui en découle. Leur structure actuelle laisse les petites entreprises dans l'embarras, affirme un groupe de défense dans un nouveau rapport.
Allison Jones
La Presse Canadienne
La Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI) a publié mercredi un rapport basé sur un sondage mené auprès de 187 petites et moyennes entreprises du secteur automobile, allant des fournisseurs de pièces aux ateliers de réparation, et a constaté que les droits de douane ont déjà des répercussions.
Leurs revenus ont diminué de 13 % en moyenne, et la moitié d'entre elles ont dit avoir suspendu ou annulé des investissements en raison de l'incertitude causée par la guerre commerciale entre le Canada et les États-Unis, ce qui pourrait entraîner des pertes de revenus de plusieurs milliards de dollars ou des investissements manqués, selon le rapport.
« Il est impossible pour un propriétaire d'entreprise de savoir réellement ce qui se passe de nos jours », a affirmé Joseph Falzata, coauteur du rapport et analyste des politiques à la FCEI en Ontario, à propos de l'impact des nouvelles sur les politiques commerciales.
« Je fais cela à temps plein, et c'est toujours difficile pour moi. On peut donc imaginer un entrepreneur qui travaille 50 à 60 heures par semaine et qui essaie de suivre. »
Leurs revenus sont affectés en partie par la hausse des prix et la confusion quant aux produits touchés par les droits de douane, ainsi que par les coûts liés à la recherche de nouvelles chaînes d'approvisionnement, a expliqué M. Falzata.
L'Ontario dispose de programmes destinés à soutenir les entreprises du secteur automobile, mais bien qu'appréciés, ils ne sont pas à la hauteur lorsqu'il s'agit de soutenir les petites entreprises, soutient le rapport de la FCEI.
Dans son budget du printemps, le gouvernement provincial a annoncé l'investissement de 85 millions dans deux programmes : le Programme de modernisation pour le secteur automobile de l'Ontario, pour aider les fournisseurs de pièces à moderniser leur équipement, et le Réseau ontarien d'innovation pour les véhicules, pour la recherche et le développement.
« Bien que ces programmes aient été créés avec de bonnes intentions, peu de petites entreprises prévoient y recourir, et plus d'un tiers d'entre elles ne sont pas admissibles », indique le rapport de la FCEI.
« Ces programmes se concentrent sur l'innovation en recherche et développement et la fabrication à grande échelle, sans tenir compte du fait que la plupart (des petites et moyennes entreprises) du secteur automobile ne peuvent pas se permettre ces processus ou n'y participent pas. »
Le nouveau fonds « L'Ontario, ensemble pour le commerce », doté de 50 millions et destiné à aider les entreprises à développer de nouveaux marchés et à trouver des chaînes d'approvisionnement nationales, exige que les entreprises démontrent une perte de revenus d'au moins 30 % et qu'elles investissent 200 000 $ de leurs propres capitaux, ce que le rapport qualifie de « luxe que la plupart (des petites et moyennes entreprises) ne peuvent pas se permettre ».
Le gouvernement a déclaré que ses programmes ont déjà aidé des centaines d'entreprises : le Réseau ontarien d'innovation pour les véhicules a soutenu plus de 600 petites et moyennes entreprises depuis sa création en 2019, et le Programme de modernisation pour le secteur automobile de l'Ontario a soutenu 215 projets depuis 2021.
« Face à une incertitude économique mondiale sans précédent, notre gouvernement protège et renforce les progrès que nous avons réalisés pour soutenir les petites entreprises du secteur automobile et de l'ensemble de l'économie », a écrit Jennifer Cunliffe, porte-parole du ministre du Développement économique de l'Ontario, Vic Fedeli, dans un communiqué.
Selon la FCEI, la meilleure façon d'aider les petites entreprises serait de réduire leur taux d'imposition de 3,2 % à 2 %. Le gouvernement a abaissé ce taux qui était de 3,5 % en 2020.
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