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Affaire Sansal : la grâce présidentielle en Algérie, soupape d'une justice inique

Affaire Sansal : la grâce présidentielle en Algérie, soupape d'une justice inique

Le Figaro07-07-2025
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DÉCRYPTAGE – Alors qu'en France, la grâce présidentielle est rare et individuelle, en Algérie, cette mesure est fréquente et inscrite dans la vie politique.
Boualem Sansal, condamné à 5 ans de prison ferme en Algérie et incarcéré depuis novembre 2024, ne pourra être libéré qu'à une seule condition : il doit faire l'objet d'une grâce présidentielle. Alors qu'en France, cette mesure est exceptionnelle et ciblée - la dernière en date remonte à 2018, lorsque Emmanuel Macron a commué la peine de réclusion à perpétuité d'une détenue en une peine de 20 ans -, en Algérie, la grâce présidentielle est une pratique régulière, le plus souvent collective, et intimement liée à la vie politique.
Elle est encadrée par la Constitution : l'article 91, alinéa 8, stipule que le chef de l'État dispose « du droit de grâce, du droit de remise ou de commutation de peine ». L'article 182 précise quant à lui que le Conseil supérieur de la magistrature émet un avis consultatif préalable à son exercice. « En pratique, la grâce étant une prérogative constitutionnelle attribuée exclusivement au président, il est peu probable qu'il la partage réellement avec…
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POLITIQUE - La facture s'annonçait salée. C'est effectivement le cas. Lors de la présentation de ses orientations budgétaires ce mardi 15 juillet, François Bayrou a proposé plusieurs mesures particulièrement difficiles à vendre et qui ont, logiquement, du mal à passer dans la classe politique. Parmi elles, la suppression de deux jours fériés, soit un mécanisme conduisant (de facto) à une baisse de la rémunération de base. D'autant que les jours cités par le Premier ministre, à savoir le lundi de Pâques, « qui n'a plus de signification religieuse » et le 8-Mai, au motif que celui-ci intervient « dans un mois rempli de ponts », sont assez chargés en symbole pour provoquer un tollé dans l'opposition. « François Bayrou propose donc que le 8 Mai, qui commémore la victoire contre le nazisme, ne soit plus férié. On doit le comprendre comment exactement ? », s'interroge sur le réseau social X la cheffe du parti Les Écologistes, Marine Tondelier. Même perplexité exprimée du côté du Rassemblement national. « La suppression de deux jours fériés, par ailleurs aussi chargés de sens que le lundi de Pâques et le 8 mai, est une attaque directe contre notre histoire, contre nos racines, et contre la France du travail. Aucun député RN n'acceptera cette mesure, qui relève de la provocation », a prévenu sur le même réseau social le président du RN, Jordan Bardella. Marine Le Pen s'est montrée bien plus menaçante. « Si François Bayrou ne revoit pas sa copie, nous le censurerons », a-t-elle averti, dénonçant un plan prévoyant « près de vingt milliards d'euros d'impôts et de privations » pour les Français. « Ce gouvernement préfère s'en prendre aux Français, les travailleurs et les retraités, plutôt que de faire la chasse aux gaspillages », a-t-elle également dénoncé. « Rendez-vous en octobre » Au-delà de la question liée aux jours fériés, plusieurs membres de l'opposition, de gauche comme du RN, dénoncent une feuille de route trop injuste, qui devrait, pour certains, logiquement déboucher sur une censure. « Des milliards d'économies, toujours pour les mêmes : demandeurs d'emploi, retraités, fonctionnaires, patients… Pour les riches, circulez il n'y a rien à taxer ! », a grondé le député socialiste Arthur Delaporte, tandis que plusieurs parlementaires LFI, d'Aurélien Le Cocq à Manon Aubry, prédisent déjà la chute du gouvernement à l'automne. Sans aller jusqu'à parler explicitement de « censure », le RN est aussi très remonté contre la copie rendue par François Bayrou, et lui donne rendez-vous à la rentrée pour en découdre. « Du sang et des larmes pour les Français, la dolce vita pour l'État obèse. La rigueur promise par François Bayrou franchit toutes les lignes rouges : non-remboursement des médicaments, hausse des impôts, désindexation des retraites… On fait payer aux Français les incuries de la classe politique, sans aucune économie sérieuse sur l'immigration ni sur la dépense publique ! », dézingue Éric Ciotti, laissant entendre que les conditions sont réunies pour faire chuter le Premier ministre. « François Bayrou a pris six mois pour trouver un 'plan' et finir par supprimer deux jours fériés. Pas un seul mot sur l'immigration. Son seul plan, c'est de faire payer toujours les mêmes : les Français qui bossent et qui se font déjà matraquer. Rendez-vous en octobre », prévient le député RN Thomas Ménagé, dans le sillage d'autres élus RN qui prennent date pour la rentrée parlementaire. Des menaces claires pour certains, et déguisées pour d'autres, dont le Premier ministre explique avoir parfaitement conscience. À la fin de son discours, le chef du gouvernement s'est dit prêt à aller au bout, « qu'importe le risque » d'une censure. François Bayrou a souligné qu'il était « à la merci des oppositions, autant qu'ici ou là aux doutes de ses soutiens ». Il ne croit pas si bien dire. Dans la foulée des annonces, certains élus du socle commun, à l'image d'Anne-Laure Blin, porte-parole du groupe LR à l'Assemblée nationale, qui fustige l'annonce concernant les jours fériés, jugeant que celle-ci pénalise ceux qui travaillent déjà. « Pour plus de productivité, il faut remettre au boulot ceux qui ne travaillent pas ou qui n'y ont pas intérêt ! C'est cela le vrai courage », a-t-elle dénoncé. Si l'été est chaud, la rentrée budgétaire attendue à l'automne s'annonce d'ores et déjà brûlante pour François Bayrou.

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