
« Inadmissible » : pourquoi le choix de l'Alaska pour le sommet Trump-Poutine fait polémique
Des raisons géographiques ont d'abord été évoquées. Choisir l'Alaska était « assez logique », a jugé le conseiller diplomatique du Kremlin, Iouri Ouchakov. L'État américain, vaste territoire à cheval sur le cercle polaire arctique, n'est en effet séparé du territoire russe que par le détroit de Bering. « La Russie et les États-Unis sont des voisins proches, avec une frontière commune », a ainsi pointé Iouri Ouchakov.
L'Alaska, une terre de l'ancien empire russe
Le Kremlin a également mentionné une raison plus concrète. « L'Alaska et l'Arctique sont des zones où les intérêts économiques de nos deux pays se recoupent et il y a des possibilités de projets de grande ampleur mutuellement avantageux », a souligné Iouri Ouchakov, rappelant toutefois que les discussions porteraient avant tout sur l'Ukraine.
Si ni Moscou ni Washington n'y a fait référence, difficile toutefois d'éluder la dimension symbolique de ce choix. L'Alaska partage en effet une histoire commune entre les deux puissances. Ce territoire, plus vaste État américain avec une superficie de plus de 1,7 million de km², avait été racheté aux Russes par Washington en 1867 pour 7,2 millions d'anciens dollars. Un héritage qui questionne certains observateurs : désigner l'Alaska comme lieu de rencontre serait-il déjà le signe (même inconscient) d'une petite victoire pour le maître du Kremlin ?
« Trump a choisi d'accueillir Poutine dans une partie de l'ancien empire russe. Je me demande s'il sait que les nationalistes russes affirment que la perte de l'Alaska, comme celle de l'Ukraine, a été une mauvaise affaire pour Moscou, qu'il faut corriger », a remarqué sur X, Michael McFaul, ancien ambassadeur des États-Unis en Russie.
Déjà une « victoire » pour Poutine ?
Certains soutiens de Poutine n'ont jamais cessé de réclamer la restitution de l'Alaska à la Russie. La télévision d'État russe a d'ailleurs régulièrement relayé la parole de certains propagandistes demandant sa réintégration dans la fédération de Russie, comme l'indique sur X la journaliste américaine Julia Davis.
Trump inviting war criminal Putin to America is nauseating enough, but hosting him in Alaska — while Putin's pet propagandists routinely demand it back from the US on state TV — is beyond the pale. Unless Putin is arrested upon arrival, there's no excuse.https://t.co/C1xAnA91vG — Julia Davis (@JuliaDavisNews) August 9, 2025
« L'invitation de Trump au criminel de guerre Poutine aux États-Unis est déjà assez écœurante, mais l'accueillir en Alaska – alors que les propagandistes favoris de Poutine réclament régulièrement sa restitution à la télévision d'État – est inadmissible », a-t-elle ainsi jugé.
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