
Tamara Funiciello veut une Constitution pensée aussi par les femmes
Tamara Funiciello (PS/BE) est à la tête des Femmes socialistes.
Nicole Philipp/Tamedia AG
L'égalité entre hommes et femmes est déjà inscrite dans la Constitution. Une révision féministe est-elle nécessaire?
L'égalité existe en théorie. Mais dans les faits, on en est encore loin. L'écart de rémunération est toujours de 43% entre les hommes et les femmes. Les femmes sont les principales victimes de la violence domestique. Et le droit à l'autodétermination corporelle et sexuelle est toujours plus attaqué. Pour ne citer que quelques exemples. Une révision féministe de la Constitution est nécessaire. D'autant plus que la Constitution a été écrite uniquement par des hommes, et pourrait-on dire pour des hommes. Il est temps de prendre en compte les thématiques qui concernent l'autre moitié de la population.
Concrètement, que voulez-vous?
Une autonomie financière pour toutes et tous. Une protection contre la violence patriarcale. Et le droit à l'autodétermination corporelle et sexuelle.
L'autonomie financière, ça veut dire quoi? Donner un job à tout le monde?
Tout le monde a déjà un job. Il n'est juste pas toujours rémunéré. Le travail de care, principalement effectué par les femmes, est l'exemple parfait. La société ne pourrait pas fonctionner sans. Qui s'occuperait des enfants et des personnes âgées? Le problème est que ce travail non rémunéré met en péril l'autonomie financière et la sécurité des femmes. Sans argent, elles ne peuvent pas quitter un mari violent car elles n'ont pas de quoi louer un appartement. L'argent est la base de notre système, et donc de notre liberté et de notre sécurité. Sans, vous êtes complètement dépendant.
Vous voulez donc payer le travail de care non rémunéré?
C'est une réponse possible. On pourrait aussi diminuer le temps de travail hebdomadaire payé, donc augmenter les salaires. Pour moi, ce serait même une des possibilités les plus intéressantes à l'heure de la révolution numérique.
Tamara Funiciello (PS/BE) est aussi conseillère nationale depuis 2019.
Nicole Philipp
Passons au droit à l'avortement. Il n'est pas menacé. Deux initiatives voulant le restreindre ont échoué. Ça changerait quoi de l'inscrire dans la Constitution?
L'avortement n'est pas un droit en Suisse. Il n'est seulement pas punissable. Si ça avait été un droit, il serait écrit dans la Constitution. Or il n'est mentionné que dans le Code pénal. Si le droit à l'avortement n'est pas en danger, pourquoi ne pas l'inscrire dans la Constitution? Mieux vaut prévenir que guérir. Surtout quand on voit la rapidité à laquelle la situation peut changer. Il suffit de regarder aux États-Unis, où la Cour suprême est revenue sur l'arrêt Roe vs. Wade. L'avortement n'est désormais plus garanti au niveau fédéral. En Pologne, il n'est plus autorisé que si la grossesse résulte d'un viol ou que la santé de la mère est menacée.
La Suisse n'est pas les États-Unis ou la Pologne. Les femmes peuvent avorter sans problème…
Certains médecins, peut-être plutôt en Suisse alémanique, ont fait usage de la clause de conscience (ndlr: qui permet à un médecin de refuser un avortement pour des convictions personnelles ou professionnelles) . Il ne faut pas minimiser la montée de l'idéologie conservatrice chez nous aussi. Les premières personnes qui en pâtissent sont les femmes, les personnes LGBT, les migrants et les autres minorités. Les droits de ces personnes doivent être garantis par la Constitution.
Dernier volet: les violences domestiques et sexuelles. Ne sont-elles pas déjà interdites et punissables?
On est déjà à plus de 20 féminicides cette année. Vous savez combien d'argent on met dans la prévention contre les violences faites aux femmes? 1,5 million. Et dans le traitement des chevaux de l'armée? 2,7 millions. Voilà les priorités de notre pays. La vie des femmes est la plus basse des priorités, après les chevaux de l'armée. C'est incroyable! Changer la Constitution ne va pas résoudre tous les problèmes. Mais une loi devra être créée et de l'argent débloqué. Aujourd'hui, tout le monde se refile la patate chaude sur les violences domestiques. Si on inscrit ça dans la Constitution, il y aura un devoir clair de protéger la vie des femmes, et des personnes en général, contre la violence patriarcale. Notre Constitution contient tout et n'importe quoi, comme l'interdiction de la burqa. Pourquoi ne contient-elle pas les droits fondamentaux des femmes?
La facture s'annonce salée. Qui paiera?
La violence faite aux femmes coûte chaque année 350 millions de francs. C'est plus que le budget de la ville d'Yverdon-les-Bains (VD). Et ce chiffre provient d'une étude conservatrice datant de 2013, donc il ne prend même pas en compte l'inflation. La violence est l'une des choses les plus chères pour une société. On demande toujours combien coûte la sécurité des femmes. Mais les scandales à répétition dans l'armée nous font perdre des centaines de millions de francs. Or je ne me rappelle pas qu'un seul Suisse ne soit mort dans une guerre depuis la formation de la Suisse moderne. En revanche, 20 femmes ont été tuées cette année. Ne rien faire coûte des vies, investir pour les protéger me semble le minimum.
Votre proposition est soutenue uniquement par des socialistes. Honnêtement, elle n'a aucune chance de passer. Pourquoi la déposer?
Pour que le débat révèle qui est réellement prêt à agir. Tout le monde est toujours contre les violences faites aux femmes. Mais dès qu'il faut montrer un soutien concret, il n'y a plus personne. La droite devra assumer publiquement de refuser aux femmes une autonomie financière, sexuelle et corporelle. Elle devra assumer de refuser de dépenser de l'argent pour les protéger.
Le féminisme traverse une période de poussée conservatrice. Votre proposition peut apparaître comme une provocation…
Si la vie des femmes est une provocation pour la droite, je provoque.
N'est-ce pas contreproductif pour la cause des femmes?
La droite, ici et ailleurs, veut contrôler la vie et le corps des femmes. Ce n'est pas un fantasme. On le voit avec Trump, Poutine et Meloni. On va au-devant d'un manque de main-d'œuvre. Mais composer avec l'immigration n'est pas une option, pour eux. La droite veut donc obliger les femmes à avoir plus d'enfants, en les empêchant d'avorter et d'être financièrement indépendantes. Il faut tout faire pour éviter ça.
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Delphine Gasche est correspondante parlementaire à Berne depuis mai 2023. Spécialisée en politique, elle couvre avant tout l'actualité fédérale. Auparavant, elle a travaillé pendant sept ans pour l'agence de presse nationale (Keystone-ATS) au sein des rubriques internationale, nationale et politique. Plus d'infos
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À une semaine du délai, le stress test commence pour la présidence du PLR
Personne ne s'est encore déclaré officiellement pour succéder à Thierry Burkart. Gênant, d'autant que le favori, Andri Silberschmidt, vient de décliner. Publié aujourd'hui à 11h01 Les candidats intéressés à succéder à Thierry Burkart ont jusqu'au 20 août pour s'annoncer. L'élection aura lieu en octobre. Nicole Philipp En bref: Il est des déclarations qui vieillissent mal en politique. Et certains poids lourds du PLR pourraient s'en souvenir. Le parti doit trouver un nouveau président pour succéder à Thierry Burkart . L'élection aura lieu en octobre, mais la commission de sélection a fixé au 20 août le délai de candidature. Or, à une semaine de l'échéance, aucune personnalité n'est sortie du bois. Plus embêtant, plusieurs favoris ont décliné. Le dernier, c'était Andri Silberschmidt (ZH), mardi. Un coup dur, car beaucoup misaient sur le trentenaire pour rajeunir l'image du parti, qui enchaîne les échecs électoraux. 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Souvenez-vous. «Comment Le Centre veut-il nous déposséder d'un siège alors qu'il ne peut même pas offrir un choix de parlementaires fédéraux pour son siège au Conseil fédéral?», taclait, par exemple, l'influent conseiller national Marcel Dobler (SG) dans «Blick». L'idée d'une coprésidence évoquée Côté romand, c'est Damien Cottier (NE), le chef de groupe, qui s'était fendu d'un tweet cinglant après que deux des favoris, Martin Candinas (GR) et Philipp Matthias Bregy (VS) avaient décliné. «Quand tu revendiques deux sièges au Conseil fédéral, mais que tu ne trouves personne pour occuper le premier», écrivait-il sur X avec le hashtag #boncourage . À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Au final, Le Centre a pu présenter un ticket et fêté l'élection du Zougois Martin Pfister. Philipp Matthias Bregy est ensuite devenu président du parti. Pour ne pas être ridicule, le PLR n'a donc plus qu'une semaine pour dégoter une perle rare. Le cas n'est pas encore désespéré, car il reste encore des papables qui «réfléchissent». Quatre noms sont cités pour une présidence ou – pourquoi pas, une coprésidence, puisque l'idée est avancée. On fait le point. L'autre favori lucernois Damian Müller (LU). Services du Parlement Outre Andri Silberschmidt, il est un nom qui a été régulièrement cité comme papable idéal: Damian Müller. À 40 ans, le sénateur lucernois est un personnage qui compte à Berne. Sur les questions migratoires, il a une position très à droite, mais sur les questions environnementales ou les relations Suisse-UE, il est beaucoup plus ouvert qu'un Thierry Burkart. La Saint-Galloise qui monte Susanne Vincenz-Stauffacher (SG). Services du Parlement Présidente des femmes PLR, Susanne Vincenz-Stauffacher s'est fait un nom en incarnant l'initiative pour l'imposition individuelle . La Saint-Galloise de 58 ans est appréciée dans le parti. C'est sans surprise que son nom circule. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois: la conseillère nationale était déjà présentée comme concurrente potentielle à Burkart il y a quatre ans. L'alternative neuchâteloise Damien Cottier (NE) Services du Parlement Comme chef du groupe parlementaire PLR, Damien Cottier est de facto le numéro 2 du parti. Voudra-t-il en devenir le numéro 1? «C'est une réflexion en cours», nous confiait le Neuchâtelois de 50 ans le 3 août dans une interview . Reste que son élection compromettrait ses chances d'entrer un jour au Conseil fédéral. Or, tout le monde à Berne dit qu'il en rêve. L'outsider glaronnais Benjamin Mühlemann (GL) Services du Parlement C'est un peu l'invité surprise. Benjamin Mühlemann ne siège au Conseil des États que depuis un an et demi, mais à 46 ans, il n'exclut pas de diriger le parti. Preuve que ce n'est pas du pipeau, c'est sur les ondes de la radio nationale SRF, qu'il a fait part de son intérêt. Son défi à lui sera surtout de se faire un nom. Actuellement, il ne fait pas franchement partie des pointures du parti. Plus sur le PLR, l'élection du président et Thierry Burkart Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Florent Quiquerez est journaliste à la rubrique Suisse depuis 2015. Spécialisé en politique, il couvre avant tout l'actualité fédérale. Auparavant, il a travaillé comme correspondant parlementaire pour les Radios Régionales Romandes. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


24 Heures
an hour ago
- 24 Heures
L'Hongrin, un atout pour le tourisme des Alpes vaudoises
Moins réputé que certains barrages valaisans, l'ouvrage vaudois permet de randonner, pêcher, rouler, camper ou simplement flâner à ses abords, dans un panorama de rêve. Découverte. Publié aujourd'hui à 10h26 Avec sa double voûte, le barrage de l'Hongrin offre une silhouette en «cœur». Dans son écrin de nature et les montagnes environnantes, sa silhouette n'en est que plus photogénique. Chantal Dervey En bref: Quand vous posez la question à l'Office du tourisme des Mosses, le barrage de l'Hongrin n'est pas à proprement parler une attraction touristique. Pourtant, au fil des lacets, que ce soit, à distance, par la route du sud du lac ou par celle, cabossée de, 6 km qui mène à l'ouvrage, vous trouverez une aire d'arrêt à chaque fois que la vue se dégage totalement sur la double voûte en béton. Ses courbes aux allures de «cœur» ont de quoi ravir les amateurs de selfies et de réseaux sociaux, sans compter le panorama à couper le souffle, avec son plan d'eau, ses fermes et leurs vaches en pâture, la forêt et les sommets environnants. Un bonheur pour les randonneurs. Après être descendu de quelque 500 marches à l'intérieur du barrage, on prend mieux la mesure du monstre de béton et de la puissance qui s'en dégage. Le directeur des Forces motrices Hongrin-Léman, , savoure. Chantal Dervey Une fois posté au sommet des murs du barrage, le contrechamp est tout aussi photogénique, avec cette impression de force supplémentaire que dégage l'ouvrage du haut de ses deux pans de 95 et 123 mètres, retenant 52 millions de m³ d'eau à 1255 mètres d'altitude, à la frontière de Château-d'Œx et Ormont-Dessous. 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En optant pour la droite depuis la caserne, vers le barrage, vous faites le choix de la tranquillité, en laissant sur le versant sud du lac la circulation plus fournie venant de Corbeyrier et des Agittes. Javier Agraso vient régulièrement depuis Delémont pour profiter de l'Hongrin, sur son vélo ou à bord de son van. Chantal Dervey Javier Agraso l'a bien compris. L'Espagnol, qui vit à Delémont (JU), stoppe son vélo et s'en explique: «Je viens faire découvrir la région à des amis. On est partis de Montbovon, passés par le barrage (ndlr: qu'on atteint via un tunnel dans la montagne) et on va en direction du Pillon. Ici, j'adore, il y a peu de trafic, on peut causer en roulant.» En temps normal, le Jurassien vient plutôt avec son van et sa tente de toit. «J'adore me réveiller dans une nature sauvage, avec quasi personne, même si certaines belles journées peuvent être plus chargées», ajoute le planificateur de métier de 34 ans. Un havre pour les pêcheurs Le lac de l'Hongrin offre aussi de beaux spots aux pêcheurs de montagne . Deux intrépides sont carrément descendus au pied du barrage, dans la caillasse et une pente ardue. Louis Dubath préfère les berges plus vertes et à l'abri des regards, comme l'embouchure du Petit Hongrin. L'étudiant de la Haute École de gestion d'Yverdon, 24 ans, habitant de La Tour-de-Peilz, est un habitué, même si d'autres lacs de montagne ont davantage ses faveurs. «Ceux où il faut marcher et suer. Ici, on peut venir en voiture, alors forcément, il y a davantage de monde. Entre pêcheurs, on est toujours courtois, mais on aime bien être seuls.» Louis Dubath est un adepte de la pêche en montagne et vient parfois lancer sa ligne dans le lac de l'Hongrin aux abords duquel il trouve «le silence et la part de mystère» qu'il aime tant. Chantal Dervey Il trouve tout de même à l'Hongrin «le silence et la part de mystère» qu'il aime tant. Au bout de sa canne, il sort des perches, truites arc-en-ciel et fario, et même des brochets. «Avec le réchauffement climatique, de nouvelles espèces se sont développées, introduites ou non», ajoute le Boéland. Au sujet des barrages, son discours se fait un peu plus engagé: «Ils ont du bon et du moins bon. Les lacs créent des biotopes magnifiques, de l'énergie verte, mais font aussi des dégâts écologiques, avec un mur là où il n'y en a pas, et des vidanges.» En effet, les puissants mouvements d'eau qui s'opèrent lorsque le barrage est vidangé peuvent s'avérer destructeurs pour les frayères, et mortifères pour les poissons. Un «raton laveur» en observation Eric Cherix aussi aime poser ses gaules au bord du lac, notamment sur la petite presqu'île dite du «tronc à Costa». «Ça vient du nom du gars qui avait laissé sa bouteille près d'un tronc et qui avait dû aller la chercher dans le lac après une montée des eaux», se marre le sympathique retraité. 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24 Heures
2 hours ago
- 24 Heures
DIRECT – Gaza: l'armée israélienne a «approuvé» le nouveau plan des opérations pour Gaza
12.08.2025, 15h48 L'Union européenne et 24 pays, dont la Suisse, ont dénoncé mardi une situation de «famine» à Gaza. Ils ont appelé à agir de manière «urgente» pour y mettre fin. Des Palestiniens, principalement des enfants, se pressent pour recevoir un repas chaud dans une cuisine caritative du quartier de Mawasi, à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 22 juillet 2025. AFP «La détresse humanitaire à Gaza a atteint un niveau inimaginable. Une famine se déroule sous nos yeux», écrivent l'UE et 24 pays dans un communiqué commun. Ces États exhortent Israël à «autoriser tous les convois d'aide humanitaire des ONG internationales et à lever les obstacles qui empêchent les humanitaires d'intervenir». «La Suisse s'est jointe à d'autres Etats dans une déclaration exprimant sa profonde préoccupation face aux nouvelles restrictions d'enregistrement imposées aux ONG, qui pourraient contraindre des acteurs humanitaires essentiels à quitter les Territoires palestiniens occupés, aggravant ainsi la crise à Gaza», écrit le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) sur X. La déclaration appelle à un accès sûr et à grande échelle de l'aide humanitaire, à la protection des civils et des travailleurs humanitaires, à un cessez-le-feu durable et à la libération de tous les otages, ajoute-t-il. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. L'UE est divisée Cette déclaration a été signée par les ministres des affaires étrangères des pays suivants: Australie, Belgique, Canada, Chypre, Danemark, Estonie, Finlande, France, Grèce, Islande, Irlande, Japon, Lituanie, Luxemburg, Malte, Pays-Bas, Norvège, Portugal, Slovaquie, Slovénie, Espagne, Suède, Suisse et Royaume-Uni. On y trouve 17 États membres de l'UE, dont la France, mais pas l'Allemagne. Les Vingt-Sept se sont montrés particulièrement divisés sur l'attitude à adopter vis-à-vis d'Israël depuis le début de sa guerre à Gaza contre le Hamas, en réplique à l'attaque sans précédent menée le 7 octobre 2023 sur le sol israélien par ce mouvement islamiste palestinien. Plusieurs pays, dont l'Allemagne, ont longtemps insisté sur le droit d'Israël à se défendre, dans le respect du droit international, tandis que d'autres, comme l'Espagne, dénoncent un «génocide» à l'encontre des Palestiniens de Gaza. Berlin a toutefois amorcé un changement de cap majeur vendredi, en annonçant suspendre les exportations d'armes qu'Israël pourrait utiliser à Gaza. Au sein même de la Commission, les lignes commencent elles aussi à bouger. Dans une interview donnée à Politico, sa vice-présidente Teresa Ribera a estimé que la situation à Gaza «ressemblait beaucoup» à un «génocide».