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En réponse à des affrontements entre druzes et troupes syriennes, Israël bombarde Damas

En réponse à des affrontements entre druzes et troupes syriennes, Israël bombarde Damas

Le Figaro13 hours ago
RÉCIT - L'armée israélienne est intervenue dans la capitale et dans le sud du pays, où des affrontements ont fait plusieurs centaines de morts.
Par Apolline Convain à Damas et Guillaume de Dieuleveult , correspondant à Jérusalem
Le bruit sourd d'une nouvelle explosion retentit dans le centre de Damas. Un nuage de fumée envahit les rues du quartier d'Abou Roummaneh. Il est si épais qu'il cache le soleil. Un homme en tongs, le visage couvert de poussière, surgit en courant. « Vous avez de l'eau ? », demande-t-il. « Je travaille au quartier général de l'état-major et j'y étais quand ils ont bombardé. Je n'ai vu que des éclats, le bâtiment s'effondrait sur nous. Dieu merci, j'en suis sorti vivant, mais j'ai vu des corps à l'intérieur », raconte-t-il, paniqué, tandis que les sirènes d'ambulances se rapprochent.
Vers 15 h 20, mercredi, l'armée israélienne a frappé, pour la cinquième fois de la journée selon une source sécuritaire, le bâtiment du quartier général de l'état-major du régime syrien. Le palais présidentiel a aussi été ciblé, selon l'armée israélienne.
Ces bombardements interviennent dans un contexte d'affrontements à Soueïda. Cette ville située au sud de Damas, à une quarantaine de kilomètres…
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Qui sont les Druzes, minorité au cœur d'un conflit sanglant au sud de la Syrie ?

Les Druzes forment une communauté religieuse issue d'une branche ésotérique de l'islam chiite, née au XIe siècle. Leur foi, syncrétique, mêle des éléments de chiisme, de philosophie grecque, de mysticisme et de réincarnation. C'est un courant très fermé : les conversions ne sont pas autorisées, et seuls les initiés ont accès aux textes religieux. Le mariage en dehors de la communauté est fortement découragé, et contrairement à la plupart des écoles juridiques de l'islam, les Druzes interdisent la polygamie et le divorce. Même si la foi druze a émergé de l'islam et en partage certaines croyances, de nombreux Druzes ne se considèrent pas comme musulmans. La religion druze ne reconnaît pas les cinq piliers de l'islam et, selon plusieurs chercheurs, elle « diverge substantiellement de l'islam, tant sunnite que chiite ». Son statut, religion indépendante ou branche de l'islam, reste un sujet de débat. Historiquement, les relations avec les musulmans ont été marquées par de fortes persécutions : massacres, destructions de lieux saints et conversions forcées dès le XIe siècle. On comptait environ 700 000 Druzes en Syrie avant la guerre civile, répartis principalement dans le Jabal Druze, à la frontière sud-ouest du pays, près de la Jordanie, mais aussi dans le Golan, où ils sont plus de 20 000. D'autres communautés importantes vivent au Liban, avec près de 250 000 membres, et en Israël , avec près de 130 000 membres. Dans l'État hébreu, les hommes Druzes sont soumis à la conscription militaire obligatoire et servent dans l'armée depuis 1956. Depuis dimanche, la ville de Soueïda, à majorité druze, est le théâtre de violences meurtrières. Les affrontements sont le résultat de l'intensification d'un conflit qui a débuté lorsque des membres d'une tribu bédouine ont assailli un marchand de légumes druze le 11 juillet. Les affrontements se poursuivaient mercredi dans la cité, jusque-là tenue par des combattants druzes locaux, où les forces gouvernementales et leurs alliés se sont déployés mardi avec une volonté d'y étendre leur autorité. L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) faisait état de plus de 300 morts mercredi : 69 combattants druzes et 40 civils druzes ont été tués, « 27 d'entre eux exécutés sommairement » par des membres des forces gouvernementales. En parallèle, 165 membres des forces gouvernementales, 18 combattants bédouins, ainsi que 10 membres des forces de sécurité ont été tués dans des frappes israéliennes, selon l'OSDH. Face aux massacres, Israël a mené des frappes aériennes pour le deuxième jour consécutif sur la ville de Soueïda. Mercredi, le ministre israélien de la Défense Israël Katz a exigé du pouvoir syrien qu'il « laisse tranquilles » les Druzes de Soueïda, et a prévenu : « Israël n'abandonnera pas les Druzes en Syrie et imposera la politique de démilitarisation » dans le sud du pays. Un responsable militaire israélien a confirmé le déploiement de troupes à sa frontière avec la Syrie : « L'une des divisions (…) opérant actuellement à Gaza (…) se prépare à être déployée à notre frontière nord avec la Syrie », a-t-il déclaré. Face aux accusations, la présidence syrienne a affirmé mercredi son « engagement total à enquêter sur tous les incidents concernés et à punir tous ceux qui y sont impliqués. » Un nouveau cessez-le-feu a été annoncé mercredi à Soueïda, où de nouveaux heurts ont eu lieu après le déploiement des forces gouvernementales. Un précédent cessez-le-feu, mardi, n'avait pas tenu. Toutefois, les dirigeants druzes sont divisés sur l'accord de cessez-le-feu. Hikmat al-Hijri, chef spirituel druze à Soueïda a rejeté l'annonce du gouvernement syrien dans un communiqué : « Nous affirmons la poursuite du combat jusqu'à ce que l'ensemble du territoire du gouvernorat de Soueïda soit libéré ». Pour Bertrand Besancenot, ancien ambassadeur de France au Qatar et en Arabie saoudite, Benyamin Netanyahou veut « profiter de la friction » entre la communauté bédouine et druze à Soueïda pour imposer une reconnaissance de la puissance d'Israël. Pour ce spécialiste du Moyen-Orient, le Premier ministre israélien veut également convaincre les Druzes, jusqu'à présent fidèles à la Syrie , qu'il n'y a « pas d'avenir pour eux » dans le pays. Si Israël s'est autoproclamé le protecteur des Druzes dans la région, prêt à intervenir militairement pour les protéger, c'est aussi, selon lui, pour éviter un pouvoir militaire syrien fort dans la région qui pourrait être une menace pour Israël. Pour Bertrand Besancenot, cela explique également son attaque ce mercredi sur le ministère de la Défense syrien à Damas. Benyamin Netanyahou chercherait enfin à faciliter l'annexion du plateau du Golan, région stratégique où vivent de nombreux Druzes, explique l'ancien ambassadeur. Depuis la guerre des Six Jours en 1967, Israël occupe une partie du Golan, y compris des zones auparavant placées sous contrôle onusien, et cherche à renforcer sa mainmise depuis l'effondrement de l'État syrien.

Syrie : Ahmed al-Charaa transfère le maintien de la sécurité à Soueïda aux Druzes, plus de 350 morts depuis dimanche
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LE POINT SUR LA SITUATION - Le président syrien a affirmé vouloir éviter «une guerre ouverte» avec Israël dont il a condamné l'intervention dans le sud du pays, théâtre d'affrontements communautaires qui a fait plus de 350 morts depuis dimanche. Le président syrien Ahmed al-Charaa a annoncé ce jeudi le transfert «à des factions locales et des cheiks» druzes la responsabilité du maintien de la sécurité à Soueïda. Il a également affirmé vouloir éviter «une guerre ouverte» avec Israël dont il a condamné l'intervention dans le conflit. «Nous avons donné la priorité à l'intérêt des Syriens plutôt qu'au chaos et à la destruction», a déclaré celui-ci dans une allocution télévisée. Publicité Le sud du pays est le théâtre d'affrontements communautaires qui ont fait plus de 350 morts depuis dimanche. Le Figaro fait le point sur la situation. Ahmed al-Charaa transfère le maintien de la sécurité à Soueïda aux Druzes Des affrontements entre des tribus bédouines sunnites et des combattants druzes, une minorité ésotérique issue de la branche ismaélienne du chiisme, ont éclaté dimanche dans la province de Soueïda après l'enlèvement d'un marchand de légumes druze. Le gouvernement syrien a déployé ce mardi des forces dans la région dans l'objectif affiché de rétablir l'ordre. Mais Israël, hostile à toute présence militaire syrienne près de sa frontière et disant vouloir protéger la communauté druze, a répliqué en bombardant Damas et d'autres zones du pays. «Nous avons décidé que des factions locales et des cheikhs avisés assumeraient la responsabilité du maintien de la sécurité à Soueïda», a dit Ahmed al-Charaa, le président syrien, en évoquant «la nécessité d'éviter de sombrer dans une nouvelle guerre de grande ampleur» après quatre jours de violences. «Nous avions deux options: une guerre ouverte avec l'entité israélienne aux dépens de notre peuple druze, de sa sécurité et de la stabilité de la Syrie et de la région tout entière, ou bien donner aux anciens et aux cheikhs druzes la possibilité de revenir à la raison et de donner la priorité à l'intérêt national», a-t-il expliqué. À lire aussi En réponse à des affrontements entre druzes et troupes syriennes, Israël bombarde Damas Retrait des troupes syriennes de Soueïda Les forces gouvernementales syriennes ont commencé à se retirer mercredi de Soueïda à la suite d'un accord de cessez-le-feu, après avoir été accusées d'avoir combattu les Druzes aux côtés des tribus bédouines. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une organisation basée au Royaume-Uni et qui s'appuie sur un vaste réseau de sources en Syrie, les affrontements ont fait plus de 350 morts depuis dimanche, dont 27 civils victimes d'«exécutions sommaires» par les forces gouvernementales. Publicité Dans son discours, Ahmed al-Charaa a promis de faire «rendre des comptes» aux auteurs d'exactions contre «notre peuple druze, qui est sous la protection et la responsabilité de l'État». «L'État syrien est intervenu pour mettre fin aux affrontements entre les groupes armés de Soueïda et des régions avoisinantes», a-t-il affirmé. Des frappes israéliennes à Damas ont fait trois morts Le président syrien a également accusé Israël d'avoir «eu recours à un ciblage à grande échelle des installations civiles et gouvernementales pour saper ces efforts, ce qui a entraîné une complication significative de la situation et poussé les choses à une escalade à grande échelle, sauf pour l'intervention efficace de la médiation américaine, arabe et turque, qui a sauvé la région d'un sort inconnu». Ahmed al-Charaa n'a pas précisé quels pays arabes étaient intervenus dans la médiation. Mercredi, le secrétaire d'État américain Marco Rubio avait annoncé «un accord sur des mesures spécifiques qui permettront de mettre fin à cette situation troublante et terrifiante» en Syrie. Israël a mené mercredi des frappes sur le quartier général de l'armée à Damas et sur une «cible militaire» dans la zone du palais présidentiel. Les autorités syriennes ont fait état de trois morts. Des bombardements ont aussi visé près de Damas «les environs de l'aéroport militaire de Mazzé», selon les autorités syriennes. D'autres ont ciblé notamment Soueida et l'autoroute Damas-Deraa, d'après l'agence Sana.

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Il a choisi de donner « la priorité à l'intérêt des Syriens plutôt qu'au chaos et à la destruction ». Le président syrien Ahmad al-Chareh a annoncé jeudi le transfert « à des factions locales et des cheikhs » druzes la responsabilité du maintien de la sécurité à Soueida, théâtre d'affrontements communautaires meurtriers depuis dimanche . Les violences entre des tribus bédouines sunnites et des combattants druzes, une minorité ésotérique issue de la branche ismaélienne du chiisme, ont éclaté dimanche après l'enlèvement d'un marchand de légumes druze. Le gouvernement syrien a déployé mardi des forces dans la région dans l'objectif affiché de rétablir l'ordre. Mais Israël, hostile à toute présence militaire syrienne près de sa frontière et disant vouloir protéger la communauté druze, a répliqué en bombardant Damas et d'autres zones du pays . « Nous avons décidé que des factions locales et des cheikhs avisés assumeraient la responsabilité du maintien de la sécurité à Soueida », a dit le président intérimaire syrien dans une allocution télévisée, en évoquant « la nécessité d'éviter de sombrer dans une nouvelle guerre de grande ampleur » après quatre jours de violences. « Nous avions deux options : une guerre ouverte avec l'entité israélienne aux dépens de notre peuple druze, de sa sécurité et de la stabilité de la Syrie et de la région tout entière, ou bien donner aux anciens et aux cheikhs druzes la possibilité de revenir à la raison et de donner la priorité à l'intérêt national », a-t-il expliqué. Les forces gouvernementales syriennes ont commencé à se retirer mercredi de Soueida à la suite d'un accord de cessez-le-feu, après avoir été accusées d'avoir combattu les Druzes aux côtés des tribus bédouines. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), les affrontements ont fait plus de 350 morts depuis dimanche, dont 27 civils victimes d'« exécutions sommaires » par les forces gouvernementales. Dans son discours, Ahmed al-Chareh a promis de faire « rendre des comptes » aux auteurs d'exactions contre « notre peuple druze, qui est sous la protection et la responsabilité de l'État ». « L'État syrien est intervenu pour mettre fin aux affrontements entre les groupes armés de Soueida et des régions avoisinantes », a-t-il affirmé. Il a accusé Israël d'avoir « eu recours à un ciblage à grande échelle des installations civiles et gouvernementales pour saper ces efforts, ce qui a entraîné une complication significative de la situation et poussé les choses à une escalade à grande échelle, sauf pour l'intervention efficace de la médiation américaine, arabe et turque, qui a sauvé la région d'un sort inconnu ». Ahmed al-Chareh n'a pas précisé quels pays arabes étaient intervenus dans la médiation. Mercredi, le secrétaire d'État américain Marco Rubio avait annoncé « un accord sur des mesures spécifiques qui permettront de mettre fin à cette situation troublante et terrifiante » en Syrie. Israël a mené mercredi des frappes sur le quartier général de l'armée à Damas et sur une « cible militaire » dans la zone du palais présidentiel. Les autorités syriennes ont fait état de trois morts. Des bombardements ont aussi visé près de Damas « les environs de l'aéroport militaire de Mazzé », selon les autorités syriennes. Mercredi, des soldats israéliens déployés sur le plateau du Golan occupé ont tiré des gaz lacrymogènes pour disperser une foule de Druzes massés à la clôture barbelée entre Israël et la Syrie en soutien aux membres de leur communauté à Soueida, a constaté un journaliste de l'AFP. Des dizaines de personnes ont réussi à traverser la frontière dans les deux sens, dans une atmosphère de chaos. La communauté druze de Syrie était, avant la guerre civile, forte de quelque 700 000 personnes, présente principalement à Soueida. Les Druzes sont aussi implantés au Liban et en Israël. Les récentes violences illustrent les défis auxquels fait face le gouvernement d'Ahmed al-Chareh depuis qu'il a renversé, avec une coalition de groupes rebelles islamistes sunnites, le président Bachar al-Assad en décembre.

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