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Le bonheur… sans dépenser assez !

Le bonheur… sans dépenser assez !

La Pressea day ago
« À moins de vivre avec des revenus très faibles, on peut épargner sans constamment avoir l'impression de se priver », écrit notre chroniqueuse.
Que ce soit avec une pointe d'admiration ou plus souvent d'agacement, mes copines me qualifient régulièrement d'écureuil. Je ne dépense pas assez, semble-t-il, et à l'évidence, ça dérange.
Certes, je ne suis pas un cordonnier mal chaussé qui écrit sur les finances personnelles tout en vivant de paie en paie. J'ai entièrement remboursé mon hypothèque il y a quelques années, j'ai acheté ma petite voiture usagée comptant et mon REER est plein.
Pourtant, je n'adopte pas tous les judicieux conseils de mon collègue Nicolas Bérubé qui se déplace surtout à vélo1 et privilégie le minimalisme vestimentaire. Confidence gênante : mes placards débordent de robes, je voyage, j'assiste régulièrement à des concerts. Il va me le pardonner puisque comme lui, je ne rêve pas de rouler en BMW et je ne commande jamais de pizza2. J'aime avoir les mains dans la pâte et épargner 40 $ par le fait même.
Cette combinaison peut sembler insignifiante dans une planification financière.
C'est plutôt la preuve qu'on peut être heureux sans dépenser beaucoup. À moins de vivre avec des revenus très faibles, on peut épargner sans constamment avoir l'impression de se priver. Mais intuitivement, ces notions semblent paradoxales.
Lorsqu'il est question d'argent, je constate que l'expression « Je veux vivre » justifie beaucoup d'achats censés rendre plus heureux : mocktails à 12 $, piscine creusée, fin de semaine dans un chalet avec spa, iPhone 16 Pro.
Le hic, c'est que la définition du mot « vivre » change grandement au cours de la carrière et des augmentations de salaire.
Ce phénomène est assez curieux, quand on y pense.
Dans l'un de ses spectacles, Louis-José Houde se demandait à quelle heure de la nuit on est soudainement frappés par la mauvaise haleine.
Le même genre de question se pose en matière de finances personnelles.
• À quel moment un VUS avec des sièges chauffants en cuir devient-il nécessaire au bien-être ?
• À partir de quand a-t-on besoin de boire des cafés à 7 $ pour se sentir en vie ?
• Quand est-ce que les lunettes, les sacs à main et les montres griffés font tout à coup partie de l'équipement de base pour se présenter en public ?
On ne s'en rend pas nécessairement compte, mais nos « besoins » prennent souvent de l'ampleur plus rapidement que nos revenus.
Résultat, les dettes de consommation sont monnaie courante. L'endettement non hypothécaire moyen s'élève à 21 859 $ par personne au Canada. Au Québec, ces dettes atteignent 18 985 $ (+2 % sur un an), selon Equifax. De son côté, Statistique Canada calcule que chaque ménage doit 1,74 $ par dollar gagné.
Comme l'a déjà écrit Nicolas, « je travaille fort, je peux me le permettre » est un très mauvais guide pour nos finances3. Cette philosophie nous amène bien souvent à faire des choix trop coûteux.
En résistant tout simplement à la tentation de s'inventer de nouveaux besoins, on accroît sa capacité d'épargne au fil du temps sans se priver. C'est mathématique. Et drôlement efficace dans mon cas.
J'ai demandé à mes amies de m'énumérer mes autres comportements qui leur font dire que je suis un écureuil.
« Quand tu voyages, tu échanges ta maison. » C'est beaucoup plus commode pour avoir de l'espace, des jouets pour fiston, une piscine privée et une cuisine pour préparer des pique-niques. J'aime découvrir les cultures à travers l'aménagement, la décoration et le contenu des lieux qu'on me prête.
« Vous n'avez qu'une seule voiture. » Je préfère pouvoir lire dans le transport en commun plutôt qu'être prise dans les embouteillages sur le pont. En plus, il n'y a pas de stationnement à La Presse et ça me permet de faire quelque chose pour la planète. C'est aussi par conscience écologique que j'ai remplacé le joint d'étanchéité de mon vieux frigo (surprise, il fonctionne encore !) plutôt que d'en acheter un neuf qui envoie des textos4.
« Tu apportes toujours ton lunch au bureau. » Ça m'évite de sortir au froid l'hiver (qui dure neuf mois par année selon mes standards) et de manger plus santé qu'au restaurant.
« Tu cuisines beaucoup. » C'est mon passe-temps préféré. Celui qui me permet de décrocher, d'user de créativité, d'améliorer mes techniques (notamment en matière de pain et de pâte à pizza). Quand je vais au restaurant, c'est pour manger des plats compliqués, comme le Doro wat ou la pastilla.
« Tu ne t'achètes pas de bijoux en or ou de diamants. Tu portes toujours les mêmes bagues en argent. » Question de goût. Le métal jaune ne me plaît pas particulièrement, et les diamants, ça accroche dans les bas de nylon.
« Tu achètes tout au rabais. » Si je peux étirer chaque dollar que je gagne, je ne vois pas pourquoi je me priverais de cette satisfaction. Même chose pour les gratuités obtenues avec mes cartes de points et de crédit. Ces dernières années, j'ai obtenu au moins 3000 $ d'épicerie gratuite. Je ne compte plus les pleins d'essence, les billets d'avion, les produits de pharmacie et les bouteilles de vin qui ne m'ont rien coûté. C'est devenu un jeu.
« Tu n'es abonnée à aucune plateforme de streaming. » Je paie pour le bon vieux câble et je n'arrive même pas à regarder tout ce qui m'intéresse à Télé-Québec, TV5, ARTV, Explora et RDI. N'en rajoutez pas, la cour est pleine !
Comme quoi on peut aussi trouver toutes sortes d'arguments pour justifier… de faibles dépenses !
1. Lisez « Le vélo est une machine secrète à fabriquer des millionnaires »
2. Lisez « Six choses sur lesquelles je ne dépense pas mon argent »
3. Lisez « Pas de million, pas de BMW »
4. Lisez « Un prochain frigo qui envoie des textos ? »
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Lion Électrique racheté pour une bouchée de pain
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La Presse

time11 hours ago

  • La Presse

Lion Électrique racheté pour une bouchée de pain

Les nouveaux propriétaires de Lion Électrique n'ont eu qu'à mettre 6 millions sur la table afin de racheter le constructeur d'autobus scolaires électriques, a appris La Presse. Cela confirme qu'il ne reste rien pour ses créanciers, une liste sur laquelle figurent les contribuables québécois. Gardée secrète devant la Cour supérieure du Québec, qui supervisait la restructuration judiciaire en vertu de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC), l'information a récemment été dévoilée dans un document judiciaire. La somme est inférieure au financement intérimaire de 16 millions obtenu par Lion en se plaçant à l'abri de ses créanciers, le 18 décembre dernier. Malgré l'équivalent de 70 autobus scolaires électriques déjà achevés et l'équivalent de 215 millions US en stocks en date du 30 septembre dernier, le groupe notamment formé de Vincent Chiara, président et fondateur du promoteur immobiliser Groupe Mach, de l'entrepreneur Pierre Wilkie et du financier Claude Boivin a obtenu l'ex-étoile montante pour une bouchée de pain. Le prix payé est bien loin de la valeur boursière de Lion au début du mois de juin 2021, quelques semaines après son arrivée à Wall Street et à Bay Street. La valeur boursière du constructeur avait brièvement frôlé les 4,7 milliards. Comment cela a-t-il pu être possible ? Deloitte, qui agit à titre de contrôleur dans le dossier, avait offert quelques pistes pour comprendre cette chute de valeur dans le cadre d'une séance de questions-réponses avec d'ex-salariés de Lion, le mois dernier. Essentiellement, les 6 millions offerts par les repreneurs québécois étaient supérieurs à ce qui aurait été récolté avec une liquidation en pièces détachées — un scénario où pratiquement aucune valeur n'était accordée aux stocks. « Quand il n'y a pas de service après-vente et personne pour entretenir les autobus […] un acheteur peut se retrouver sans aide, a expliqué Jean-François Nadon, spécialiste en restructuration de la firme. C'est pour cela que les actifs sont aussi dévalorisés. » Il s'agit aussi de l'analyse de Yan Cimon, professeur titulaire à la faculté des sciences de l'administration de l'Université Laval. PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE C'est à Saint-Jérôme, dans les Laurentides, que les activités de Lion Électrique ont été recentrées. « Dans la situation où elle est, l'entreprise n'est pas encore en mesure de garantir les mêmes niveaux de service d'il y a quelques trimestres, quand les choses allaient mieux, souligne-t-il. Dans ce contexte, c'est très difficile de vendre les stocks à leur valeur comptable. » Encore des défis Lion a peut-être de nouveaux propriétaires, mais l'entreprise n'est pas encore sortie de l'auberge. Le trio d'investisseurs québécois n'a pas fini de délier les cordons de la bourse pour renflouer les coffres du constructeur. Il y a beaucoup de risques liés à Lion 2.0. Il va y avoir un besoin assez exceptionnel de fonds de roulement. Jean-François Nadon, spécialiste en restructuration chez Deloitte À cela s'ajoutent les efforts nécessaires pour « rebâtir la crédibilité » du constructeur, ses relations avec les fournisseurs et les autres partenaires, ajoute M. Cimon. Il n'avait pas été possible de s'entretenir avec M. Chiara, au moment d'écrire ces lignes. Selon nos informations, environ 120 personnes – des employés d'usine ainsi que du côté administratif – ont été rappelées au cours des dernières semaines à Saint-Jérôme, où les activités ont été recentrées. Il reste à voir à quel moment la production redémarrera officiellement. Quant au fondateur et ex-président et chef de la direction, Marc Bédard, il est toujours dans l'environnement de l'entreprise, mais à titre de consultant. Tout indique que M. Bédard participera au redémarrage avant de partir pour de bon. Il y avait l'équivalent de 70 autobus d'écoliers électriques déjà achevés dans les Laurentides lorsque l'entreprise s'est placée à l'abri de ses créanciers. Elle peut donc remettre des véhicules à des clients. Le renouvellement, par le gouvernement Legault, du programme d'électrification du transport scolaire devrait aider l'entreprise à atteindre cet objectif. De l'argent qui s'envole La déconfiture financière survenue l'an dernier engendre d'importantes pertes pour l'État québécois, pour plusieurs institutions comme le Fonds de solidarité FTQ, ainsi que pour les banquiers du constructeur. Les petits actionnaires de l'entreprise ont aussi tout perdu. Québec a englouti 143 millions dans cette affaire. Il en va de même du prêt de 117 millions US consenti par un syndicat bancaire. Une autre page de la débâcle est sur le point de se tourner. L'encan pour ce qui était le joyau du constructeur, son usine de blocs-batteries à Mirabel, se tiendra ce mardi. Québec et Ottawa avaient conjointement mis 100 millions sur la table pour financer ce complexe. De l'équipement comme des robots industriels, des systèmes de contrôle des émissions de poussière et des cellules de batteries sera offert au plus offrant. C'est la firme Workingman Capital qui a été mandatée pour superviser ce processus, comme elle l'avait fait pour l'usine américaine de Lion à Joliet, en Illinois. Toujours dans le noir Des centaines d'anciens salariés de Lion attendent toujours de savoir s'ils seront admissibles au programme de protection des salariés. Cette mesure fédérale leur permettrait de toucher des indemnités n'ayant pas encore été versées par l'entreprise. La Cour supérieure du Québec doit trancher sur cette question. Devant le tribunal, l'Agence du revenu du Canada avait plaidé que les travailleurs mis à pied ne devraient pas avoir droit à la protection du programme fédéral.

Un ancien hôpital sauvé de la démolition
Un ancien hôpital sauvé de la démolition

La Presse

timea day ago

  • La Presse

Un ancien hôpital sauvé de la démolition

Un édifice emblématique de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve a évité la démolition grâce à deux promoteurs immobiliers, qui l'ont restauré afin de créer un immeuble résidentiel de 299 unités locatives. Malgré ce que son nom laisse croire, le manoir Grace Dart n'était pas une résidence de luxe. C'était plutôt un hôpital pour soigner les victimes de la tuberculose au début du XXe siècle. Son fondateur, le pharmacien Henry J. Dart, l'avait nommé en l'honneur de sa fille Grace, morte auparavant. Ouvert en 1907, l'établissement de santé a fonctionné pendant plus d'un siècle. À sa fermeture il y a 10 ans, ce bel édifice de style néo-géorgien avait été identifié comme un immeuble doté d'une valeur patrimoniale exceptionnelle. PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE Les promoteurs ont voulu mettre en valeur l'héritage architectural du bâtiment. C'est cet héritage architectural que les promoteurs TGTA et Maître Carré ont voulu mettre en valeur dans l'élaboration de leur projet de complexe multirésidentiel, rebaptisé Mellem Grace Dart. « C'est vraiment quelque chose qui nous tenait à cœur », affirme David Fernandez, chef des finances et des opérations chez Maître Carré. PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE David Fernandez, chef des finances et des opérations chez Maître Carré Quand nous l'avons visité, nous avons vu un magnifique bâtiment encore très solide. Architecturalement parlant, c'est un chef-d'œuvre de Montréal. Il fallait garder ça. David Fernandez, chef des finances et des opérations chez Maître Carré Les deux firmes peuvent revendiquer quelques succès notoires dans la conversion d'immeubles historiques. On doit notamment à Maître Carré l'intégration de la maison Keegan, le bâtiment le plus ancien de Griffintown, dans son projet Brickfields. De son côté, TGTA a notamment à son crédit la transformation d'une ancienne usine de textile en bureaux de type loft dans le secteur Mile-Ex. PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE Un nouvel aménagement paysager met en valeur le bâtiment. De la rue, les passants ne remarqueront pas immédiatement le changement, à l'exception du nouvel aménagement paysager. Une large allée en pavés, qui a conservé quelques éléments décoratifs du temps, mène désormais à l'entrée principale du complexe. Le vieux bâtiment a conservé son charme d'époque, avec ses murs de brique artisanale, sa toiture en cuivre, ses finitions en fer forgé, ainsi que certains encadrements métalliques originaux. PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE Le site a été densifié à l'arrière avec l'ajout d'un immeuble de six étages. Le petit bâtiment au premier plan est l'ancien pavillon des infirmières. PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE Les papiers peints aux motifs paysagers et autres éléments du décor rappellent le style Art nouveau, comme ici dans le hall d'entrée. PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE On voit aussi les portraits du fondateur du manoir, le pharmacien Henry J. Dart, et de sa fille Grace, qui rappellent l'histoire des lieux. 1 /3 Le site a été densifié à l'arrière du terrain. Dessiné par les architectes de Provencher_Roy, un immeuble contemporain de six étages a été érigé comme un écrin qui épouse la forme de l'ancien sanatorium. Ses lignes, ses ouvertures et ses teintes de briques renforcent la cohésion architecturale du nouveau complexe. PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE Un exemple d'appartement dont les espaces communs sont à aire ouverte. La décoration intérieure sert aussi de trait d'union et rend hommage à l'histoire de l'édifice d'origine. Ses papiers peints aux motifs paysagers ainsi que ses tapisseries et ses revêtements de plancher aux dessins floraux rappellent le style Art nouveau, très en vogue au tournant du XXe siècle. PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE Un joli espace de travail partagé, qui peut aussi servir de lounge, a été aménagé dans l'ancien pavillon des infirmières. Sentiment de communauté Maître Carré possède deux autres complexes multirésidentiels, appelés « Mellem », à Montréal et à Gatineau. Le terme « Mellem » provient du livre Livet mellem husene de l'urbaniste danois Jan Gehl. Il peut être traduit par « la vie entre les bâtiments » ou encore « vivre ensemble autrement ». Nous visons la mixité sociale dans nos immeubles. Nous voulons attirer les clientèles de tout âge. C'est ainsi que l'on crée une vraie vie communautaire. David Fernandez, chef des finances et des opérations chez Maître Carré « Par exemple, des parents et des grands-parents pourraient habiter ici, tout près les uns des autres, tout en gardant une distance qui leur convient dans leurs vies respectives », croit David Fernandez. PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE Il y a 299 logements en tout. PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE La majorité des appartements comptent une ou deux chambres, mais certains en ont trois. PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE Des studios sont aussi offerts. PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE Un autre exemple de chambre 1 /4 C'est dans cette optique de cohabitation intergénérationnelle que le Mellem Grace Dart a été imaginé. Si la majorité de ses appartements comptent une ou deux chambres à coucher, une trentaine d'autres en possèdent trois. Une vingtaine de studios sont aussi offerts. Un soin particulier a été apporté aux espaces communs, afin qu'ils provoquent les rencontres et contribuent à faire naître le sentiment de communauté. « Comme gestionnaire, ce que l'on aime le moins, ce sont des espaces vides. On apprend donc à bien utiliser chaque espace », souligne M. Fernandez. PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE Ce salon commun donne accès au toit où se trouve une grande terrasse. PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE Plusieurs barbecues sont à la disposition des locataires. PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE Pour compléter le tout, il y a aussi une piscine sur le toit, d'où on peut voir le mât du Stade olympique, les tours du centre-ville et les monts Saint-Hilaire et Saint-Bruno. PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE Une salle de yoga se trouve aussi dans le gymnase. PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE Le gymnase, avec un sauna attenant 1 /5 Ainsi, l'ancien pavillon des infirmières a été converti en espace de travail partagé à l'intention des télétravailleurs. Un gymnase, un sauna et une salle de yoga sont aussi à la disposition des locataires. Et une piscine, avec terrasse et barbecues à l'usage de tous, a été aménagée sur un toit. De là, on peut aussi bien apercevoir les tours du centre-ville que les monts Saint-Hilaire et Saint-Bruno. Les locataires seront aussi invités à participer à quelques activités organisées au cours de l'année, question de faire connaissance avec leurs voisins. « On aime le côté humain de notre profession », souligne David Fernandez. « Mettre les gens ensemble et les voir évoluer autour de nous, c'est notre paie. » PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE Le projet permet de réduire le manque de logements dans l'arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve. Un stationnement intérieur de 150 places avec bornes de recharge se trouve sous le nouvel immeuble. Quartier mature Outre la sauvegarde d'un immeuble d'intérêt patrimonial, ce projet permet de réduire quelque peu le manque de logements dans l'arrondissement. « Il n'y a pas beaucoup d'offres d'appartements locatifs neufs dans les alentours », remarque le gestionnaire, avant de souligner les bénéfices de réhabiliter un bâtiment dans un quartier mature. « Tous les services publics sont à proximité. Le métro, les lignes d'autobus, les écoles et les commerces sont à quelques rues de distance. Tout le monde sort gagnant d'un projet comme celui-ci », conclut David Fernandez. Consultez la page du projet Grace Dart sur le site de Mellem

Acheter une maison après une séparation
Acheter une maison après une séparation

La Presse

timea day ago

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Acheter une maison après une séparation

Acheter une propriété ou continuer à louer ? C'est la question que se pose Raphaël, père célibataire de 45 ans, qui souhaite offrir un meilleur espace de vie à sa fille de 8 ans tout en ayant assez d'épargne pour ses vieux jours. Puisque les prix des propriétés ont grandement augmenté au Québec dans les dernières années, il est de plus en plus difficile de devenir propriétaire. C'est encore pire lorsqu'on est un parent séparé avec un seul salaire pour acheter une propriété de plus d'une chambre. S'il est possible d'y arriver, cela demande une planification et une grande discipline… sans négliger d'épargner pour sa retraite ! La situation Célibataire de 45 ans, Raphaël* a une fille de 8 ans en garde partagée. Il a aussi deux grands enfants rendus autonomes. Locataire depuis 2014, il vit dans un appartement qui ne lui plaît pas et souhaite acheter une maison dans les Basses-Laurentides d'ici un an et demi pour donner un meilleur espace de vie à sa fille tout en se rapprochant de ses parents. Il souhaite aussi se bâtir un patrimoine qu'il pourra léguer à ses enfants. Raphaël gagne environ 90 000 $ par année, mais n'a pas de fonds de retraite. Il n'a pas de dette, mais a seulement 30 600 $ d'épargne. Il place maintenant sa prime annuelle qui est d'environ 5000 $ et une autre somme de 4000 $ par année dans son CELIAPP et dans son régime enregistré d'épargne-retraite (REER). « Est-ce que mon plan est réaliste et combien pourrais-je me permettre d'emprunter pour acheter ma propriété, considérant les taxes que j'aurai à payer chaque mois, comme propriétaire ? », écrit-il. Enfin, il se demande sur combien d'années il devrait amortir son prêt hypothécaire, considérant qu'il prévoit prendre sa retraite dans 20 ou 25 ans. Conscient que son projet est ambitieux, il se questionne aussi pour savoir s'il serait préférable pour le moment d'acheter un condo et de l'utiliser comme levier pour acheter, plus tard, une maison unifamiliale. Le portrait financier Raphaël, 45 ans Salaire annuel avec prime : environ 90 000 $ environ 90 000 $ Coût de vie annuel : 50 000 $, dont 13 380 $ pour le loyer 50 000 $, dont 13 380 $ pour le loyer REER : 6500 $ 6500 $ CELI : 4800 $ en épargne et 3000 $ comme fonds d'urgence 4800 $ en épargne et 3000 $ comme fonds d'urgence CELIAPP : 15 600 $ 15 600 $ Cotisations REER inutilisées : 115 000 $ 115 000 $ Régime de retraite du Québec (RRQ) prévu à 65 ans : 1093 $ par mois Les conseils En regardant le cas de Raphaël, la certitude de Simon Préfontaine, planificateur financier chez Lafond Services Financiers, c'est que peu importe la décision qu'il prendra, il devra faire de gros efforts pour réaliser ses objectifs. « Il a 45 ans et il a à peine plus de 27 000 $ d'épargne pour sa retraite et il n'a pas de fonds de retraite, alors qu'il achète une propriété ou non, c'est certain qu'il a besoin de s'occuper de sa retraite », affirme-t-il. Rester locataire ou devenir propriétaire Regardons le scénario où Raphaël garde son appartement peu dispendieux et continue d'investir 9000 $ par année pour sa retraite. Prenons aussi en considération le fait qu'il arrêtera de travailler à 65 ans, donc dans 20 ans, et qu'il demandera également à cet âge sa rente du RRQ et sa pension de la Sécurité de la vieillesse. Comme espérance de vie, on met 94 ans et comme rendement, 5 % annuel. Résultat ? « Alors qu'il dit qu'il a besoin de 50 000 $ par année pour vivre, ce scénario lui donne 33 000 $. Probablement qu'il aura besoin de moins que son coût de vie actuel à la retraite parce que sa fille sera adulte, mais quand même, la différence est grande. Pour avoir 50 000 $ par année de 65 à 94 ans, il devrait épargner dès maintenant non pas 9000 $, mais 28 000 $ par année afin d'arriver à 1,1 million à 65 ans. » Si Raphaël décide d'aller de l'avant avec son projet d'acheter une propriété, le défi est qu'il devra sortir le peu d'épargne qu'il a pour sa mise de fonds. Étant donné qu'il doit mettre au moins 5 % du prix d'achat, disons qu'il magasine une maison à maximum 450 000 $ pour donner une mise de fonds de 22 500 $, afin qu'il lui en reste pour payer le notaire et les droits de mutation. Établissons également le taux d'intérêt à 5 % et un amortissement sur 20 ans pour faire en sorte qu'il n'ait plus de prêt hypothécaire à payer à sa retraite à 65 ans afin de faciliter la comparaison. Cela lui ferait plus de 2900 $ par mois à payer, en incluant la prime d'assurance prêt de la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL). En y ajoutant les taxes municipales et scolaire, soit environ 300 $ par mois, puis une somme pour l'entretien d'au moins 100 $, il arrivera au triple des 1115 $ qu'il paye en ce moment [en loyer]. Simon Préfontaine, planificateur financier chez Lafond Services Financiers Il devra aussi continuer d'épargner pour sa retraite. « Comme sa maison serait payée lorsqu'il prendra sa retraite, il aurait besoin d'un portefeuille d'environ 400 000 $ pour maintenir son train de vie jusqu'à 94 ans, donc il devrait épargner environ 11 500 $ par année, précise-t-il. Ce n'est pas réaliste, à moins qu'il trouve un nouvel emploi avec un salaire plus élevé, ou qui a un généreux fonds de retraite ou un REER collectif auquel l'employeur contribue. » Un entre-deux Le planificateur financier a toutefois pensé à une autre option qui pourrait être plus viable. Il suggère d'acheter un condo à maximum 300 000 $ pour mieux répondre à ses besoins et à ceux de sa fille, mais de se préparer à le revendre à 65 ans pour redevenir locataire. Ainsi, le père de famille pourrait avoir accès à l'épargne forcée qu'il a faite avec son condo au moment où il aura besoin de liquidités pour vivre à la retraite. « Disons qu'il achète un condo à 300 000 $ qui prend 3 % de valeur par année, cela signifie qu'il pourra le revendre dans 20 ans 550 000 $, illustre Simon Préfontaine. Comme son prêt hypothécaire sera déjà remboursé, il pourra investir toute cette somme pour sa retraite. S'il continue d'épargner à partir de maintenant seulement son boni de 5000 $ par année, il pourrait vivre avec environ 44 000 $ une fois à la retraite. Simon Préfontaine, planificateur financier chez Lafond Services Financiers Raphaël doit aussi faire ses calculs pour voir s'il est certain qu'il pourra payer les versements hypothécaires d'environ 1900 $ en plus des taxes et des charges de copropriété, ce qui devrait faire grimper sa facture mensuelle pour son logement à environ 2500 $. « Cela représente de gros sacrifices dans d'autres types de dépenses », précise Simon Préfontaine. Il le met également en garde. « Normalement, quelqu'un qui achète une propriété pour y habiter investit beaucoup plus dedans pour des questions de goût personnel et de confort que si c'était juste un investissement en immobilier, explique le planificateur financier. Raphaël n'aura pas ce luxe. » Raffiner son projet S'il décide d'aller de l'avant avec l'achat, Simon Préfontaine lui conseille de s'assurer que le condo et son immeuble sont en bon état en faisant réaliser une inspection, en lisant les procès-verbaux des assemblées générales des copropriétaires des dernières années et en s'assurant de la santé financière du fonds de prévoyance. « Il pourrait difficilement se permettre des dépenses supplémentaires liées à des imprévus », précise-t-il. De plus, à moins que sa situation au travail ne s'améliore grandement, il ne lui conseillerait pas de le revendre dans quelques années pour acheter une maison plus dispendieuse. « Il y a des frais associés aux transactions et aux déménagements et, surtout, il ne pourra pas augmenter ses dépenses mensuelles liées à sa résidence », évalue Simon Préfontaine. S'il prend la décision d'acheter, Raphaël pourrait envisager différents scénarios pour adoucir sa réalité. « Par exemple, il pourrait décider d'amortir le prêt hypothécaire sur 25 ans et de travailler au moins jusqu'à 70 ans, indique l'expert. Ça ferait descendre ses mensualités d'un peu plus de 200 $ et réduirait un peu son besoin d'épargne. » C'est certain aussi qu'il faudra qu'il se prépare mentalement à redevenir locataire à la retraite. « C'est toujours possible que, d'ici là, sa situation s'améliore, soit parce qu'il trouve un emploi avec de meilleures conditions de travail, soit parce qu'il reçoit un héritage, indique le planificateur financier. Mais, il doit être prêt à ça. » Il lui conseille de rencontrer un planificateur financier pour aller plus en détail dans son scénario une fois qu'il aura pris sa décision. *Bien que le cas mis en lumière dans cette rubrique soit réel, le prénom utilisé est fictif.

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