
Guerre à Gaza : un organisme soutenu par l'ONU évoque le « pire scénario de famine »
la nécessité d'« une action urgente »
.
L'enclave de 365 km2, où s'entassent plus de deux millions de Palestiniens, est ravagée par une offensive d'envergure lancée par Israël en riposte à une attaque sans précédent menée sur son sol par le mouvement islamiste Hamas le 7 octobre 2023. Depuis, Gaza est assiégée par l'armée israélienne dont
les bombardements destructeurs ont fait des dizaines de milliers de morts
et provoqué un désastre humanitaire.
Et même si Israël a lancé des parachutages et, de nouveau, autorisé l'entrée de nouveaux camions d'aides humanitaires, ils sont jugés à ce stade insuffisants par les agences internationales.
Au point que le « pire scénario de famine est en cours à Gaza » en raison de la guerre, des déplacements massifs de populations et des restrictions à l'aide humanitaire, selon un rapport IPC (Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire) publié ce mardi. La crise humanitaire y « a atteint un tournant alarmant et mortel », souligne ce rapport, fruit du travail d'organisations non gouvernementales, institutions régionales et agences de l'ONU spécialisées.
« Plus de 20 000 enfants ont été traités contre
la malnutrition aiguë
entre avril et mi-juillet, dont plus de 3 000 souffraient de malnutrition sévère » ajoute l'IPC. Les hôpitaux ont signalé au moins 16 décès d'enfants de moins de cinq ans depuis le 17 juillet, selon le rapport.
Les largages aériens de vivres autorisés dimanche par Israël
« ne seront pas suffisants pour inverser la catastrophe humanitaire », avertit l'IPC, selon qui ces parachutages sont moins efficaces que les acheminements par la route. Les aides « larguées ne suffisent pas (…) Nous avons besoin de plus, car nous mourons de faim et nous n'avons rien », dit Ahmed Al-Qoran, un habitant de Gaza.
Entre-temps, les autorités israéliennes ont annoncé que les aides transportées par plus de 200 camions avaient été distribuées lundi par l'ONU et des agences humanitaires à Gaza. Environ 260 autres camions ont été autorisés à entrer à Gaza pour décharger les aides aux points de collecte, alors que quatre camions-citernes de l'ONU ont transporté du carburant, selon elles. L'ONU a dit qu'il fallait chaque jour au moins 500 à 600 camions de nourriture, de médicaments et de produits d'hygiène pour subvenir aux besoins immenses de la population palestinienne.
Le patron de l'ONU, Antonio Guterres, s'est félicité « de l'allégement des restrictions à l'aide humanitaire vitale, mais cela est loin d'être la solution pour mettre fin au cauchemar ». Pour la porte-parole du Bureau des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), Olga Cherevko, « il faudra du temps pour déterminer si (les mesures israéliennes) font une différence sur le terrain ».
Face à une forte pression internationale, Israël a annoncé dimanche une « pause tactique » quotidienne dans les hostilités, « de 10 heures à 20 heures » dans certains secteurs de Gaza, à des fins humanitaires. Les itinéraires désignés pour les convois d'aide seront sécurisés de 6 heures à 23 heures, d'après l'armée. Il n'a pas précisé sa durée. Mais la Défense civile et des sources hospitalières ont fait état de 30 morts dont 12 enfants dans des raids israéliens nocturnes sur le camp Nousseirat dans le centre du territoire palestinien.
Dimanche, Benyamin Netanyahou a réaffirmé qu'« il n'y a pas de politique de famine à Gaza » et
qu'« il n'y a pas de famine à Gaza »
. Mais il a été contredit par son meilleur allié. Prenant le contre-pied des affirmations du Premier ministre israélien, le président américain, Donald Trump, a affirmé lundi qu'il y avait des signes
d'une « vraie famine » dans l'enclave palestinienne
.
Début mars, Israël a totalement interdit l'entrée des aides à Gaza, avant d'autoriser fin mai l'acheminement de quantités très limitées, entraînant de graves pénuries de nourriture, de médicaments et de carburant. Israël, qui contrôle tous les accès à Gaza, accuse le Hamas de piller les aides, ce qu'il nie, et les organisations humanitaires de ne pas les distribuer. Mais celles-ci ont affirmé qu'Israël imposait des restrictions excessives et jugé très dangereux de distribuer l'aide en pleine guerre.
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Gaza : le djihad islamique publie une vidéo d'un otage israélien de 21 ans
La branche armée du djihad islamique palestinien a publié jeudi une vidéo d'un otage israélien, enlevé lors de l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre 2023 en Israël . Dans cette vidéo de plus de six minutes, l'otage, qui s'exprime en hébreu, décline son identité et demande au gouvernement israélien d'agir pour sa libération. L'AFP n'a pas pu déterminer l'authenticité de la vidéo, ni la date de son enregistrement. La famille a identifié l'otage comme étant Rom Braslavski, 21 ans, un citoyen israélo-allemand dont une vidéo avait été publiée le 16 avril par le groupe armé, un allié du mouvement islamiste Hamas. « Ils ont réussi à briser Rom. Même la personne la plus forte a un point de rupture (…) Ils doivent tous être ramenés chez eux maintenant », affirme la famille du jeune homme dans un communiqué. La branche armée du djihad islamique avait annoncé la semaine dernière avoir perdu le contact avec cet otage, et le répète en commentaire au début de la vidéo diffusée ce jeudi, suggérant que ces images ont été tournées il y a plus d'une semaine. Originaire de Jérusalem, Rom Braslavski était un agent de sécurité au festival de musique Nova, un des lieux attaqués le 7 octobre 2023 par le Hamas et d'autres combattants palestiniens, membres notamment du djihad islamique. Dans la vidéo où il s'exprime manifestement sous la contrainte, il semble très affaibli et amaigri. Les images, mises en scène par ce mouvement considéré comme une organisation terroriste par les États-Unis et l'Union européenne, montrent le jeune homme en train de regarder une chaîne de télévision arabophone diffusant un reportage sur la faim à Gaza. Avant son enlèvement, il avait secouru plusieurs participants au festival, selon des témoins qui sont parvenus à fuir l'attaque du Hamas. « Nous lançons un appel urgent au président (américain Donald) Trump : Ramenez notre fils à la maison », ajoute la famille Braslavski dans son communiqué. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 49 sont toujours retenues à Gaza , dont 27 sont mortes selon l'armée israélienne. Depuis l'attaque du 7 octobre, des vidéos des otages ont été régulièrement diffusées par le Hamas et le djihad islamique. Une trêve du 19 janvier au 17 mars a permis le retour en Israël de 33 otages, incluant huit morts, en échange de la sortie d'environ 1 800 Palestiniens des prisons israéliennes.


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