
Présidentielle 2027 : pour l'Insoumise Mathilde Panot, Raphaël Glucksmann représente un «autre Macron possible»
Presque inévitable, le duel entre Jean-Luc Mélenchon et Raphaël Glucksmann s'intensifie à mesure que se profile l'élection présidentielle de 2027. Depuis les européennes, puis les législatives post-dissolution de l'an dernier, les deux figures, qui posent leurs jalons en vue de l'échéance élyséenne, s'opposent avec virulence, ravivant l'antagonisme désormais classique entre les «deux gauches irréconciliables», selon l'expression popularisée en 2016 par le premier ministre d'alors, Manuel Valls.
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À moins de deux ans du scrutin, leurs lieutenants s'observent surtout à distance. Côté Insoumis, on surveille de très près la montée en puissance de la nouvelle figure de proue de la «social-démocratie» française, - la seule qui à gauche, avec 11-12% d'intentions de vote mesurées dans les dernières enquêtes, semble en mesure de menacer Jean-Luc Mélenchon au premier tour. De quoi pousser les cadres LFI à installer le match vis-à-vis de l'opinion, en tirant à boulets rouges sur Raphaël Glucksmann, qu'ils accusent de trahir son camp en raison sa supposée proximité idéologique avec le centre gauche. À l'image de Mathilde Panot, qui s'en est prise directement, ce dimanche au cofondateur du parti Place publique.
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À la lumière de la «vision pour la France» de Raphaël Glucksmann présentée fin juin en guise de préprogramme présidentiel - dans l'espoir que sa sensibilité politique «arrête de se faire marcher dessus» par LFI - , la chef de file des députés Insoumis l'a accusé d'être un «autre Macron possible», reprenant ainsi la formule de sa collègue Clémence Guetté dans une récente note de blog. Dans son viseur : la méthode de l'essayiste, qui aurait écarté «les trois quarts des mesures d'urgence du Nouveau Front populaire : sur 30, 21 ne se trouvent plus». Parmi elles, figureraient «le retour à la retraite à 62 ans et à 60 ans, l'abrogation de ParcourSup ou (encore) l'augmentation immédiate le Smic».
Une opposition commune à la primaire
Afin de faire de Raphaël Glucksmann le principal adversaire de LFI en vue de 2027, Mathilde Panot l'a ensuite présenté comme l'incarnation de la «gauche d'accompagnement», par opposition à la «gauche de rupture» dont le mouvement mélenchoniste se veut le porte-drapeau. Une charge coordonnée avec d'autres Insoumis, révélatrice d'une certaine fébrilité dans leurs rangs face à l'ascension politique de Raphaël Glucksmann, arrivé en tête (13,8%) de la gauche aux européennes de 2024. Au point, désormais, de faire de l'ombre à leur champion.
Si tout oppose les deux candidats putatifs à la fonction suprême, tant sur le fond que sur la forme, ils partagent néanmoins un point commun : leur opposition viscérale à une primaire, pourtant défendue par le reste de la gauche, chacun essayant, dans son couloir, de s'imposer dans les sondages pour incarner au mieux le vote utile. Un an après la création précipitée du NFP en pleine campagne des législatives, la gauche dite unitaire, regroupant socialistes et écologistes, a fait, mercredi dernier, «le serment» de présenter un «candidat commun» pour 2027. Reste maintenant à convaincre le PCF, LFI, et donc Raphaël Glucksmann.
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- Le Parisien
Nouvelle-Calédonie : Emmanuel Macron salue un accord « historique » et fait « le pari de la confiance »
Indépendantistes et non-indépendantistes de Nouvelle-Calédonie ont trouvé un accord dans la nuit de vendredi à ce samedi. Si le parcours du texte rédigé à Bougival, dans les Yvelines, doit encore passer par différentes approbations, il acte la création d'une sorte d'« État intégré à la France », selon les mots d'un loyaliste (non-indépendantiste). Le chef de l'État qualifie cette signature d'« historique ». Dans un message notamment mis en ligne sur X, Emmanuel Macron, ajoute qu'un « État de Nouvelle-Calédonie dans la République : c'est le pari de la confiance ». « L'heure est désormais au respect, à la stabilité et à l'addition des bonnes volontés pour bâtir un avenir partagé », conclut celui qui recevra les différentes parties à 18 heures ce samedi. Le texte dispose que cet État de Nouvelle-Calédonie aura une loi fondamentale et pourra modifier les signes identitaires du pays (nom, drapeau, hymne, devise), inclure un code de la citoyenneté, ainsi qu'une charte des valeurs calédoniennes. Une nationalité est également mise en place. Elle sera acquise sous certaines conditions. Les bénéficiaires seront français et calédoniens. Renoncer à la nationalité française entraînerait la renonciation à la nationalité calédonienne. La Nouvelle-Calédonie exercera une compétence pleine en matière de relations internationales, dans ses champs de compétences, sauf défense et sécurité. Elle conduira ses actions diplomatiques « dans le respect de ses engagements internationaux et des intérêts de la France », précise le texte. Le Premier ministre, François Bayrou, a exprimé sa « fierté d'un accord à hauteur d'Histoire ». « Honneur aux courageux négociateurs, merci à Monsieur Valls », le ministre des Outre-mer, ajoute, sur X également, le chef du gouvernement. Il acte, en utilisant des majuscules, la création d'un « État de Nouvelle-Calédonie au sein de l'ensemble national, inscrit dans la Constitution ». Dans une réaction transmise à l'AFP (Agence France presse), Manuel Valls salue, lui, « le choix du courage et de la responsabilité ». Il se félicite d'un « engagement majeur, fruit d'un long travail de négociations » pour tenter de tracer un avenir institutionnel au territoire français du Pacifique. Dans un communiqué, les Loyalistes et le Rassemblement-LR se félicitent d'« un accord historique » en mesure « d'instaurer une nouvelle ère de stabilité ». Ils mettent en avant le fait que l'accord permettra « la réouverture du corps électoral à de nombreux Calédoniens ». Un des points de l'accord stipule que le corps électoral local sera ouvert aux résidents en Nouvelle-Calédonie depuis au moins dix ans à partir des élections provinciales de 2031, alors que la réforme du corps électoral avait été à l'origine des émeutes de mai 2024, qui ont fait 14 morts. « Un statut dans la France. Avec des Calédoniens qui restent Français. Plus aucun référendum en vue si ce n'est celui qui sera organisé pour valider cet accord. Une ouverture du corps électoral », a ainsi synthétisé le député non indépendantiste Nicolas Metzdorf. La présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a salué un moment où « chacun a su se hisser à la hauteur de l'Histoire, renouer le dialogue et aboutir à un accord historique ». Elle estime que « l'espoir renaît pour la Nouvelle-Calédonie ». Jean-Luc Mélenchon, leader de la France insoumise, a, lui, adressé une mise en garde. « Il sera essentiel d'analyser les conséquences sur le statut constitutionnel de la France et de ses principes profondément bouleversés par ces dispositions. »


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Dans le Tarn, des villageois amers face à l'interdiction d'une fête traditionnelle vieille de 143 ans
Ce mercredi, le préfet du Tarn a fait savoir qu'aucune dérogation ne serait prise concernant l'arrêté interdisant de façon permanente les lâchers de lanternes volantes dans le département, mettant fin à une tradition qui existe depuis 1882. C'est avec un pincement au cœur que les habitants de Vabre, commune du Tarn, s'apprêtent à célébrer la fête nationale cette année. Le traditionnel lâcher de lanternes volantes, qui illuminait chaque 14 juillet le ciel du village, n'aura pas lieu. La préfecture du Tarn a confirmé l'interdiction définitive de cette tradition, invoquant des risques d'«incendie» et de «pollution». L'arrêté préfectoral, pris le 21 mars dernier, rappelle que les lanternes retombent sous forme de «déchets au sens du code de l'environnement», et qu'elles peuvent «se retrouver accrochées à des obstacles (fils électriques, toiture, antenne)», ce qui complique l'accès pour les services de secours. Dans la commune de moins de 800 habitants, l'émotion est vive. La Dépêche a recueilli les réactions de certains Vabrais qui, jusqu'à la dernière minute, espéraient une dérogation. Et laissent percer leur amertume. «Il n'y a jamais eu de feu à cause du ballon. Le feu d'artifice est plus dangereux !», râle Alain, ancien gérant du dépôt de presse, qui ne comprend pas cette interdiction alors que les feux d'artifice restent autorisés. «Ça fait plus de 100 ans que ça existe. C'est la fête traditionnelle de notre enfance et ça suit de génération en génération», renchérit Nadine. À lire aussi En Camargue, ces traditions taurines menacées de disparition Publicité Ces derniers mois, deux pétitions, l'une sur papier, l'autre en ligne, avaient rassemblé 400 signatures pour défendre le maintien de la tradition qui remonte à la fin du XIX siècle. Dès 1882, «Vabre la républicaine», comme la commune est surnommée depuis l'époque où les protestants qui l'habitaient soutenaient la IIIe République, a inauguré la tradition du défilé suivi d'un lâcher de lanternes. La maire, Françoise Pons, avait transmis ces pétitions à la préfecture. Face à la confirmation de cette dernière, l'édile a toutefois indiqué qu'elle se plierait à l'arrêté. «Je n'irai pas outre l'interdiction», a-t-elle déclaré. Si les lumières ne voleront pas dans le ciel cette année, les lampions seront bel et bien présents lors du défilé. Pour que la fête ne s'éteigne pas.


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