logo
Les États-Unis réexaminent les traitements hormonaux

Les États-Unis réexaminent les traitements hormonaux

La Presse5 days ago
Les traitements hormonaux « ont, depuis des décennies, aidé les femmes à soulager les symptômes de la ménopause », a déclaré dans une vidéo Marty Makary, le patron de l'Agence américaine du médicament (FDA).
(Washington) Les autorités sanitaires américaines se penchent jeudi sur les traitements hormonaux contre les effets de la ménopause, dont elles pourraient encourager l'utilisation, pourtant débattue depuis des années en raison, notamment, de risques accrus de cancer du sein.
Issam AHMED
Agence France-Presse
Synonyme sur le plan médical de fin de l'activité ovarienne et d'arrêt des cycles menstruels, la ménopause a des conséquences sur la santé des femmes et peut provoquer des symptômes très inconfortables : bouffées de chaleur, troubles du sommeil, sécheresse vaginale, douleurs pendant les rapports sexuels, etc.
Les traitements hormonaux « ont, depuis des décennies, aidé les femmes à soulager les symptômes de la ménopause », a déclaré dans une vidéo Marty Makary, le patron de l'Agence américaine du médicament (FDA), estimant que les risques liés ont été surestimés.
Il a rassemblé jeudi un panel d'experts externes à son agence dans le but de réexaminer les risques liés à ces traitements hormonaux de la ménopause.
Marty Makary défend depuis longtemps leur prescription. Il estime même dans sa vidéo que ces traitements peuvent permettre de réduire le déclin cognitif, le risque de développer la maladie d'Alzheimer, et peuvent prévenir l'ostéoporose ou les maladies cardiovasculaires.
Au moment de la ménopause, les ovaires cessent progressivement de fonctionner, entraînant notamment une chute des niveaux d'œstrogène. Ces bouleversements peuvent provoquer des symptômes très inconfortables, que les traitements hormonaux substitutifs permettent de soulager.
Mais, en 2002, une étude américaine a jeté le trouble en montrant que les traitements hormonaux entraînaient une augmentation du risque de cancer du sein et d'accident vasculaire cérébral, et leur prescription a nettement chuté.
La question divise toujours la communauté médicale.
Étude faussée
« Les nombreux avantages des traitements hormonaux ont été ignorés parce qu'ils étaient considérés comme cancérigènes. Les prescriptions de traitement hormonal substitutif ont chuté aux États-Unis et les femmes ont jeté leurs pilules dans les toilettes », a poursuivi Marty Makary.
« Cinquante millions de femmes n'ont pas bénéficié des incroyables bienfaits potentiels des traitements hormonaux à cause de l'idéologie médicale », a-t-il ajouté, citant l'exemple de sa propre mère.
Certains membres de la communauté médicale affirment que l'étude de 2002, la Women's Health Initiative, était faussée parce que les participantes étaient trop éloignées de la ménopause, lorsque les risques sont élevés et les bénéfices limités.
Et la propre notice de la FDA sur ces traitements met en garde sur des risques accrus de cancer de l'endomètre et du sein, ainsi que de caillots sanguins mortels.
Un éditorial publié cette semaine par la revue médicale American Family Physician conclut par ailleurs à des bénéfices limités et des risques importants liés aux traitements hormonaux. « La ménopause est une expérience positive pour nombre de femmes et ne doit pas être médicalisée », écrivent les auteurs.
Nombre des experts appelés jeudi à réfléchir à la question ont des liens avec des laboratoires qui vendent ces traitements ou font partie d'un collectif, financé par des entreprises pharmaceutiques, qui défend un changement dans leur notice avertissant de possibles effets secondaires.
Orange background

Essayez nos fonctionnalités IA

Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :

Commentaires

Aucun commentaire pour le moment...

Articles connexes

Comment prévenir les crampes musculaires ?
Comment prévenir les crampes musculaires ?

La Presse

time3 days ago

  • La Presse

Comment prévenir les crampes musculaires ?

Deux fois par mois, notre journaliste répond aux questions de lecteurs en matière de santé et de bien-être. « J'ai 58 ans et je fais du vélo. Ces dernières années, la durée et la fréquence des crampes musculaires ne font qu'augmenter, ce qui me force à abandonner des sorties de groupe. J'ai essayé des recettes trouvées sur le web, comme du vinaigre de cornichon, sans résultat. Est-ce possible de se débarrasser des crampes musculaires ? » – M. Bencheqroun Les crampes musculaires associées à l'exercice sont des crampes douloureuses et involontaires des muscles squelettiques (comme le mollet et la cuisse), et elles surviennent pendant l'exercice ou alors juste après. Le traitement le plus reconnu est aussi le plus simple : l'étirement statique. On étire doucement le muscle jusqu'à ce que la crampe s'atténue. Quand la crampe est légère, il est parfois possible de reprendre la séance d'exercice. Mais parfois, les gens doivent'arrêter l'activité et se reposer, pour interrompre le cycle douleur-spasme. Mais est-ce possible de les prévenir, ces crampes ? Ou de les traiter de façon durable ? Peu de chercheurs s'intéressent à la prévention et au traitement des crampes musculaires associées à l'exercice, mais La Presse a joint aux États-Unis l'un des plus actifs dans le domaine : Kevin C. Miller, professeur au département de santé et de performance humaine, à l'Université d'État du Texas. D'emblée, le professeur Miller donne un avertissement : lorsqu'on souffre de crampes musculaires, il faut d'abord s'assurer qu'elles ne sont pas le symptôme d'un problème de santé sous-jacent (comme le diabète, l'hypothyroïdie ou la maladie de Machado-Joseph) ou l'effet secondaire d'un supplément ou d'une médication (comme des médicaments bronchodilatateurs). Pour les gens en santé, maintenant, ne suffit-il pas de s'hydrater davantage, avec des boissons riches en sels minéraux (et donc en électrolytes) ? Ce conseil universel découle d'une théorie bien connue pour expliquer les crampes musculaires : celle de la déshydratation et du déséquilibre électrolytique. Cette théorie a longtemps été dominante, mais plusieurs scientifiques la remettent en question. C'est le cas de Kevin Miller, qui pointe d'abord une faille dans sa logique. Il n'y a aucun lien, dit-il, entre cette cause présumée des crampes (déshydratation et manque d'électrolytes) et le traitement qui fonctionne le mieux : l'étirement statique. « Combien ajoute-t-on de fluide, dans son corps, quand on s'étire ? Aucun. Et combien d'électrolytes ? Aucun », résume-t-il. Des recherches – dont celles de Kevin Miller – ont également montré ceci : qu'ils soient sujets aux crampes ou non, les athlètes perdent des quantités similaires de liquide et d'électrolytes (sodium, potassium, calcium, etc.) pendant l'exercice. Et lorsqu'on déshydrate des personnes en laboratoire, elles ne deviennent pas plus enclines aux crampes provoquées électriquement. L'impact du système nerveux Au tournant des années 2000, le chercheur sud-africain Martin Schwellnus a proposé une autre théorie, aujourd'hui appuyée par plusieurs données : ces crampes seraient plutôt dues à l'effet de la fatigue sur le système nerveux. « Il existe un déséquilibre entre les nerfs qui commandent l'excitation musculaire, et ceux qui commandent la relaxation musculaire, vulgarise Kevin Miller. On peut comparer cela à une bascule : lorsque nous sommes fatigués, l'excitation est plus importante que la relaxation. » Le système nerveux deviendrait donc surexcité, et c'est ce qui provoquerait ces contractions douloureuses et involontaires. Encore là, qu'est-ce qui explique que plusieurs personnes se fatiguent sans pour autant souffrir de crampes ? Inspiré par la théorie de son collègue, Kevin Miller a proposé une nouvelle théorie, appelée « théorie multifactorielle ». Elle repose sur deux éléments : premièrement, plusieurs facteurs peuvent contribuer aux crampes (et ceux-ci varient d'une personne à l'autre), et deuxièmement, chaque personne a un seuil différent. Selon la théorie de Kevin Miller, des causes peuvent donc s'accumuler et faire en sorte qu'une personne atteint son fameux seuil personnel : l'intensité de l'effort, la qualité du sommeil, le manque de glucides, une blessure récente, du stress, un temps chaud et humide… Le manque d'eau et d'électrolytes pourrait aussi jouer un rôle, mais cet élément n'est pas suffisant, à lui seul, pour déclencher une crampe (Kevin Miller l'a testé dans ses expériences). Certaines personnes auraient aussi une prédisposition génétique. Bref, « c'est complexe », résume Kevin Miller. Son conseil aux gens qui en souffrent ? En parler à un professionnel de la santé, d'abord, pour exclure les causes médicales sous-jacentes. Puis, essayer de comprendre dans quel contexte leurs crampes surviennent. Le chercheur propose une série de 16 questions à remplir chaque fois qu'on en a une. « Il faut traiter ça comme une vraie blessure, dit-il, et trouver la recette de ses crampes. Votre recette à vous pourrait être différente de la mienne. C'est pourquoi, dans la littérature, on trouve tant de traitements anecdotiques qui peuvent effectivement fonctionner pour certaines personnes, mais pas pour d'autres. » Consultez l'étude de Kevin Miller (en anglais) (les 16 questions sont au tableau 3) Et le jus de cornichon ? Quelle est cette histoire de jus de cornichon pour traiter les crampes ? Le professeur Miller l'a testée dans une expérience, et effectivement, les participants du groupe « jus de cornichon » ont vu leurs crampes disparaître après 90 secondes en moyenne, soit 40 % plus rapidement que les participants qui prenaient de l'eau déminéralisée ou alors rien du tout. En 90 secondes, le jus de cornichon n'a pourtant pas le temps d'être digéré… Selon l'hypothèse de Kevin Miller, c'est peut-être, encore là, une affaire neurologique. « Si votre corps est dans une spirale douleur/crampe, quand vous buvez du vinaigre, ça donne quelque chose d'autre à votre cerveau », résume-t-il. Le jus de cornichon n'est toutefois pas une panacée : non seulement il est hyper salé, mais il demeure également moins efficace que l'étirement. Pour ce qui est de la prévention des crampes, ni le jus de cornichon ni les étirements ne sont efficaces, selon les expériences du professeur Miller. Écrivez-nous pour poser une question en matière de santé ou de bien-être à notre journaliste

Puissant séisme au large de l'Extrême-Orient russe, l'alerte au tsunami levée
Puissant séisme au large de l'Extrême-Orient russe, l'alerte au tsunami levée

La Presse

time3 days ago

  • La Presse

Puissant séisme au large de l'Extrême-Orient russe, l'alerte au tsunami levée

(Moscou) Un séisme de magnitude 7,4, suivi de nombreuses répliques, s'est produit dimanche au large des côtes du Kamtchatka, dans l'Extrême-Orient russe, conduisant au déclenchement d'une alerte tsunami qui a ensuite été levée. Agence France-Presse « La menace d'un tsunami dans les localités du Kamtchatka est passée », a indiqué le ministère russe des Situations d'urgence au Kamtchatka, dans un communiqué sur son compte Telegram. Plus tôt, il avait affirmé qu'une possible vague de tsunami soulevée par ces tremblements de terre aurait pu atteindre les côtes russes en atteignant au maximum 60 centimères. Sur Telegram, le gouverneur du Kamtchatka, Vladimir Solodov, a ensuite affirmé qu'aucune « vague de tsunami » n'avait été observée dans des localités russes. L'épicentre du séisme est situé dans l'océan Pacifique, à environ 150 kilomètres de la ville russe de Petropavlovsk-Kamtchatsky, capitale de la région du Kamtchatka, selon l'Institut américain de géophysique (USGS). Selon le ministère des Situations d'urgence russe, les vagues causées par le séisme auraient pu atteindre en particulier les îles du Commandeur, notamment le village de Nikolskoïe. Face à ce risque, le ministère avait recommandé aux habitants des zones potentiellement touchées de s'éloigner de la côte vers les terres et de se réfugier à une altitude d'au moins 30 mètres ou, en l'absence de hauteurs, à au moins 2 kilomètres de la côte. Il avait aussi recommandé aux bateaux à quai ou dans les eaux côtières de se diriger vers l'océan. La péninsule du Kamtchatka est le point de rencontre entre les plaques tectoniques du Pacifique et nord-américaine, ce qui fait de la région l'une des zones sismiques les plus actives de la planète. La péninsule russe, qui sépare la mer d'Okhotsk et l'océan Pacifique, est « l'une des régions les plus exposées aux séismes dans le monde », selon le service américain de géophysique. Depuis 1900, sept séismes de grande ampleur — d'une magnitude supérieure ou égale à 8,3 — sont survenus le long de cette péninsule.

Y a-t-il un sucre meilleur qu'un autre ?
Y a-t-il un sucre meilleur qu'un autre ?

La Presse

time3 days ago

  • La Presse

Y a-t-il un sucre meilleur qu'un autre ?

Le sucre de canne est-il meilleur que le sirop de maïs, comme l'affirme Donald Trump ? Une conviction telle que le président américain a assuré jeudi avoir « demandé à Coca-Cola d'utiliser du VRAI sucre de canne dans le Coke aux États-Unis ». Un peu, mais ce n'est pas si simple… La quantité de sucre dans une cannette de Coca-Cola, quelle que soit sa provenance, s'approche du maximum quotidien recommandé pour un adulte. Donc, en boire régulièrement n'est pas bon pour la santé. « Une cannette de Coca-Cola, c'est l'équivalent de 10 cuillères à thé de sucre, c'est énorme », dit Stéphanie Chevalier, nutritionniste à l'Institut de recherche du CUSM. « Si quelqu'un mettait 10 cuillères à thé de sucre dans son café, on trouverait ça épouvantable. » PHOTO SIMON GIROUX, ARCHIVES LA PRESSE Une cannette de Coca-Cola compte l'équivalent de 10 cuillères à thé de sucre. Plusieurs organismes, dont la Fondation Cœur et AVC, recommandent de ne pas consommer une quantité de sucre ajouté qui dépasse 10 % des calories ingérées quotidiennement. Pour un régime de 2000 calories par jour, cela correspond à environ 50 grammes de sucre ajouté par jour. Le sucre ajouté n'inclut pas ce qui se trouve naturellement dans les aliments comme les fruits, les pâtes, les patates ou le lait, entre autres. Mais le type de sucre fait aussi une différence. Le sirop de maïs, décrié par le président des États-Unis, a probablement un effet plus négatif sur le foie que le sucre de canne, quand on le consomme de façon excessive. « Il y a pas mal de preuves scientifiques que le sirop de maïs à haute teneur en fructose (SMHF), lorsque consommé en excès, augmente le gras dans le foie, dit Mme Chevalier. Ça cause une stéatose hépatique. Le SMHF est aussi associé à davantage d'inflammation. Ces deux éléments nous portent à croire que ce type de sucre est plus mauvais que le sucrose, comme le sucre de canne. » Le SMHF est utilisé par l'industrie alimentaire depuis des décennies parce qu'il n'est pas cher, se conserve bien et se dilue bien dans les boissons, étant déjà sous forme liquide. Pourquoi le sirop de maïs est-il plus dommageable pour le foie que le sucrose ? Parce qu'il est métabolisé différemment. « Le glucose et le fructose vont directement dans le foie, mais le fructose va créer de nouveaux acides gras, dit Mme Chevalier. Normalement, ce gras va être relâché dans la circulation sanguine, mais quand il y en a beaucoup, le gras s'accumule dans le foie. » Le sucrose n'est qu'en partie transformé en gras par le foie. Une partie du sucrose est transformée en glycogène puis relâchée dans la circulation, ce qui va élever la glycémie, explique la nutritionniste de McGill. Une minorité de biologistes, dont certains reçoivent du financement d'entreprises alimentaires, croient que le SMHF n'est pas plus dommageable pour le foie que les autres sucres : ce qui compte, selon eux, est la quantité de calories ingérées. Rémi Rabasa-Lhoret, endocrinologue à l'Institut de recherches cliniques de Montréal (IRCM) et président du conseil professionnel de Diabète Québec, estime que la métabolisation du SMHF et du sucrose par le foie est bel et bien différente. « Mais je ne suis pas sûr que ça ait un effet significatif sur la santé. Le message, c'est qu'on mange trop de sucre raffiné », insiste-t-il. Selon lui, même si on respecte les recommandations de ne pas dépasser 10 % des calories quotidiennes, en se limitant à une cannette de boisson gazeuse et en ne prenant pas d'autre sucre ajouté, il n'est pas sain de consommer autant de sucre en une seule fois. « Il est mieux que le sucre ajouté soit réparti dans la journée », souligne le spécialiste. Pourquoi Donald Trump s'en mêle Coca-Cola n'a pas confirmé ce qu'a écrit Donald Trump jeudi, sur son réseau Truth Social : « J'ai demandé à Coca-Cola d'utiliser du VRAI sucre de canne dans le Coke aux États-Unis et ils ont accepté. » Par voie de communiqué, la multinationale a indiqué « apprécier l'enthousiasme du président Trump ». Cette sortie fait écho à de nombreuses déclarations de Robert F. Kennedy, le secrétaire à la Santé des États-Unis, qui a dénoncé la présence de SMHF dans les boissons gazeuses. En mai, un rapport d'une commission visant à « redonner sa santé à l'Amérique » (MAHA) avait aussi ciblé le SMHF. Selon l'agence Reuters, certains pays, dont le Mexique et plusieurs pays européens, utilisent déjà du sucrose pour le Coca-Cola. Ce n'est pas le cas au Canada. Donald Trump boit quant à lui du Coke Diète, sucré à l'aspartame. Selon la BBC, il a fait installer dans le bureau Ovale de la Maison-Blanche un bouton spécial qui lui sert à demander qu'on lui apporte un Coke Diète.

TÉLÉCHARGER L'APPLICATION

Commencez dès maintenant : Téléchargez l'application

Prêt à plonger dans un monde de contenu mondial aux saveurs locales? Téléchargez l'application Daily8 dès aujourd'hui sur votre app store préféré et commencez à explorer.
app-storeplay-store