
Un ouvrier agricole perd la vie après une descente de la police de l'immigration
Un ouvrier agricole perd la vie après une descente de la police de l'immigration
(Camarillo) Un ouvrier agricole est mort vendredi après avoir été blessé la veille lors d'une descente de la police de l'immigration près de Los Angeles, dans des fermes légales de cannabis où des affrontements entre agents et manifestants ont eu lieu.
Paula RAMON, avec Romain FONSEGRIVES à Los Angeles
Agence France-Presse
« La famille m'a informé qu'il se trouvait en soins intensifs, et ce matin, elle a confirmé qu'il était mort », a expliqué sur place à l'AFP Roman Pinal, vice-président de United Farm Workers, un grand syndicat agricole américain.
L'opération a eu lieu jeudi à Carpinteria et Camarillo, deux communes rurales du comté de Ventura, situées à un peu plus d'une heure de route de Los Angeles.
Les agents fédéraux ont « arrêté environ 200 étrangers en situation irrégulière sur les deux sites », et « ont essuyé des coups de feu » de la part d'un tireur « toujours en fuite », a précisé le département de la Sécurité intérieure dans un communiqué.
« Plus de 500 émeutiers ont tenté de perturber les opérations », a ajouté le département, en expliquant que les agents agissaient avec des « mandats d'arrêt ».
Les images des médias locaux montrent des agents masqués en tenue anti-émeutes disperser des dizaines de protestataires avec du gaz lacrymogène, et certains manifestants jeter des projectiles sur les voitures de police.
« Raclures »
Sur une vidéo captée par la chaîne ABC7, un homme semble brandir un pistolet en direction des forces de l'ordre.
Le FBI « offre désormais une récompense de 50 000 dollars pour toute information permettant l'arrestation de cet émeutier violent », selon le département.
Vendredi soir, Donald Trump a ordonné, sur sa plateforme Truth Social, à tout agent fédéral « qui serait victime de jets de pierres, de briques ou de toute autre forme d'agression, d'arrêter leur voiture et d'arrêter ces RACLURES, en utilisant tous les moyens nécessaires pour y parvenir. »
« Je ne veux plus jamais voir une voiture transportant un agent des forces de l'ordre être attaquée ! », a-t-il insisté, en dénonçant « un mépris total pour la loi et l'ordre ».
Au cours de l'opération, la police a trouvé « 10 enfants migrants », que les autorités estiment avoir « sauvés d'une exploitation potentielle, de travail forcé ».
L'entreprise Glass House, propriétaire des deux fermes visées, a assuré dans un communiqué qu'elle « n'a jamais sciemment enfreint les pratiques d'embauche applicables et n'emploie pas ni n'a jamais employé de mineurs ».
Proches désemparés
Vendredi, la ferme de Camarillo était de nouveau calme, a constaté une journaliste de l'AFP. Des dizaines de proches des travailleurs arrêtés faisaient la queue, désemparés, face à des agents de sécurité qui les laissaient rentrer sur l'exploitation pour récupérer leurs affaires et le solde de leur paie.
« Nous sommes là depuis 6 heures du matin à poser des questions et ils ne nous donnent aucune information », a confié Saul Munoz, un Colombien de 43 ans dont le fils a été arrêté hier.
Son enfant travaillait à la ferme depuis moins d'un mois.
« J'ai juste besoin de savoir comment il va, qu'on me le ramène, si c'est notre tour, nous partirons », a soupiré M. Munoz. « La vérité, c'est que le rêve américain n'est plus vraiment un rêve américain. »
Cette descente risque de raviver les tensions, un mois après les manifestations contre la politique migratoire de Donald Trump à Los Angeles, qui ont parfois dégénéré en violences.
Des milliers de soldats de la Garde nationale sont toujours déployés dans la région, les opérations anti-migrants y sont quotidiennes et l'administration Trump conteste en justice le statut de « ville sanctuaire » de la mégapole démocrate, qui limite la coopération des forces de l'ordre locales avec la police de l'immigration.
Lundi, la maire Karen Bass a confronté une foule d'agents fédéraux à cheval et lourdement armés lors d'une opération organisée dans un parc prisé des latino, en dénonçant une opération « scandaleuse ».
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