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Trump promet « une bonne protection » à l'Ukraine

Trump promet « une bonne protection » à l'Ukraine

La Presse2 days ago
(New York) Le décor était le même, mais le scénario n'aurait pas pu être plus différent. Plutôt que d'être chassé de la Maison-Blanche par Donald Trump, Volodymyr Zelensky a obtenu lundi la promesse d'« une très bonne protection » pour son pays après un accord de paix avec la Russie, ainsi que celle d'un rendez-vous avec Vladimir Poutine.
Donald Trump a annoncé avoir commencé les préparatifs de cette rencontre bilatérale, dans un lieu à déterminer, à l'issue d'un ballet diplomatique de plusieurs heures auquel ont participé à Washington, outre le président ukrainien, huit autres dirigeants européens.
« Après cette réunion, nous organiserons une [rencontre trilatérale], composée des deux présidents et de moi-même. Là encore, il s'agit d'une excellente première étape dans une guerre qui dure depuis près de quatre ans », a écrit le président américain sur Truth Social après s'être excusé auprès de ses visiteurs pour s'entretenir avec l'homme fort du Kremlin.
Dans son message sur Truth Social, l'occupant de la Maison-Blanche a précisé que ses discussions avec le président ukrainien et les membres de son escorte européenne avaient porté sur les « garanties de sécurité pour l'Ukraine, qui seraient fournies par les différents pays européens, en coordination avec les États-Unis d'Amérique ».
Rien ne garantit que les promesses de Donald Trump se réaliseront. Mais cette visite de Volodymyr Zelensky à la Maison-Blanche n'aura pas été un désastre, loin de là, contrairement à la précédente.
Changement de ton
Fin février, le président américain avait traité son homologue ukrainien avec hostilité dans le bureau Ovale, allant jusqu'à lui montrer la porte de la Maison-Blanche. De retour au même endroit, le président Zelensky a pris les moyens pour éviter le même sort en se présentant vêtu d'un complet noir plutôt que d'une tenue de type militaire, en remerciant son hôte à plusieurs reprises pour ses efforts visant à mettre fin à la guerre en Ukraine et en lui remettant une lettre écrite par sa femme et adressée à la première dame des États-Unis, Melania Trump.
PHOTO MANDEL NGAN, AGENCE FRANCE-PRESSE
Le président de l'Ukraine, Volodymyr Zelensky, habituellement vêtu d'habits militaires, portait une chemise et un veston noirs lundi.
« Nous leur donnerons une très bonne protection, une très bonne sécurité », a déclaré Donald Trump lors de la portion de sa rencontre avec Volodymyr Zelensky qui s'est déroulée devant les journalistes dans le bureau Ovale.
« Nous allons les aider, nous serons impliqués », a-t-il ajouté sous le regard du vice-président J.D. Vance, qui est resté coi, lui qui avait mis le feu aux poudres lors de la rencontre de février en reprochant au président Zelensky son soi-disant manque de gratitude.
PHOTO MANDEL NGAN, AGENCE FRANCE-PRESSE
Rencontre entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky dans le Bureau Ovale, à Washington, lundi
Le président américain est resté vague quant au rôle que les États-Unis pourraient jouer pour assurer la protection et la sécurité de l'Ukraine. Mais les dirigeants européens invités à la Maison-Blanche pour participer à une rencontre élargie avec les présidents Trump et Zelensky ont salué l'engagement de l'impétueux Américain sur cette question.
Garanties de sécurité
« Le fait que vous ayez déclaré être prêt à participer aux garanties de sécurité est un grand pas en avant », a déclaré le secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte, au début de la rencontre multilatérale qui a suivi la rencontre bilatérale entre les deux chefs d'État. « C'est une véritable avancée. Et cela fait toute la différence. »
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« Je pense que nous pourrions faire un pas en avant vraiment important aujourd'hui, une étape historique pourrait même émerger de cette réunion en termes de sécurité pour l'Ukraine et de sécurité en Europe », a renchéri le premier ministre britannique, Keir Starmer, qui veut donner à l'Ukraine une protection similaire à l'article 5 du traité de l'OTAN.
PHOTO ALEXANDER DRAGO, REUTERS
Huit autres dirigeants européens ont participé à la réunion entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky.
Cet article indique que toute attaque contre un des pays membres de l'alliance est considérée comme une attaque contre tous. L'Ukraine, bien sûr, n'est pas membre de l'OTAN. Et la Russie a réitéré lundi son opposition à la présence de soldats de l'OTAN sur le territoire ukrainien.
« Nous réaffirmons notre position maintes fois exprimée de rejet catégorique de tout scénario impliquant la présence d'un contingent militaire des pays de l'OTAN en Ukraine », a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.
L'idée d'une protection similaire à l'article 5 a également été proposée lundi à la Maison-Blanche par la présidente de l'Union européenne, Ursula von der Leyen, et la première ministre d'Italie, Georgia Meloni.
« Il est très important que les États-Unis envoient un signal aussi fort et soient prêts à obtenir des garanties de sécurité », a déclaré le président Zelensky lors de cette partie de sa visite à la Maison-Blanche.
Le président français, Emmanuel Macron, le chancelier allemand, Freidrich Merz, et le président finlandais, Alexander Stubb, ont également participé à la rencontre à la Maison-Blanche, soucieux de présenter un front commun européen face à Donald Trump, soupçonné d'avoir épousé la position de la Russie lors du sommet d'Alaska vendredi dernier.
Désaccords
La plupart des dirigeants européens présents ont vanté le rôle de Donald Trump dans le dossier. Mais deux d'entre eux ont exprimé à haute voix et devant les journalistes leur désaccord avec Donald Trump sur la question d'un cessez-le-feu avant les pourparlers sur un accord de paix.
« Je ne peux pas imaginer que la prochaine rencontre [avec le président Poutine] ait lieu sans un cessez-le-feu, a déclaré le chancelier Merz. Essayons de faire pression sur la Russie, car la crédibilité des efforts que nous menons aujourd'hui dépend au moins d'un cessez-le-feu dès le début de négociations sérieuses. »
Le président Macron s'est dit d'accord avec l'Allemand sur ce point. « Votre idée de demander une trêve, ou au moins d'arrêter les massacres, est une nécessité, et nous soutenons tous cette idée », a-t-il dit, tout en réclamant une rencontre quadrilatérale incluant un participant européen après un éventuel sommet Trump-Poutine-Zelensky.
PHOTO ALEX BRANDON, ASSOCIATED PRESS
Le président français, Emmanuel Macron, aux côtés du président américain, Donald Trump
Le programme d'une première rencontre entre les présidents Poutine et Zelensky reste à déterminer. Il pourrait même faire achopper l'affaire si l'Ukrainien exige qu'un cessez-le-feu précède toute négociation sur un éventuel échange de territoires.
Au cours de la journée, un micro ouvert a capté une déclaration de Donald Trump à Emmanuel Macron qui en dit peut-être long sur la façon dont Vladimir Poutine parvient à manipuler le président américain : « Poutine veut conclure un accord pour moi, aussi fou que cela puisse paraître. »
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Le gouverneur de Californie s'attaque à Trump en reprenant ses codes
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Beginning of dialog window. Escape will cancel and close the window. Le gouverneur de Californie s'attaque à Trump en reprenant ses codes (Washington) Gouverneur de l'État le plus peuplé des États-Unis, Gavin Newsom est habitué à une communication bien encadrée, voire formatée. Mais récemment, le démocrate de Californie a adopté une stratégie particulière sur les réseaux sociaux : imiter Donald Trump pour mieux le dénoncer. Robin LEGRAND Agence France-Presse « TRUMP VIENT DE FUIR L'ESTRADE AVEC POUTINE - PAS DE QUESTIONS, RIEN ! ÉNERGIE COMPLÈTEMENT FAIBLE. ON AURAIT DIT QUE LE GARS VENAIT JUSTE DE MANGER TROIS SEAUX DE KFC AVEC VLAD. A-T-IL PEUR QUE LA PRESSE L'INTERROGE SUR MOI ? ? ? (LE GOUVERNEUR PRÉFÉRÉ DE L'AMÉRIQUE) ». Des majuscules partout, une insulte crasse et une vantardise sans fard. Le message adopte un style similaire à celui du président américain, mais c'est bien le compte officiel de l'équipe de communication du gouverneur Newsom qui l'a publié vendredi, peu après la rencontre entre Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine en Alaska. Dans une longue liste de publications outrancières, le même compte s'est moqué des « mains minuscules » du milliardaire républicain, a posté une fausse Une du magazine Time avec Gavin Newsom portant une couronne, a intimé au ministre du Logement - en espagnol - d'aller « se faire foutre », ou encore a ridiculisé les contours d'autobronzant sur le visage du président. Si le style comme le contenu peuvent choquer, c'est bien là le dessein du gouverneur de Californie. « Absurdité » Le dirigeant de 57 ans, chevelure grisonnante et gominée vers l'arrière, a affirmé lors d'une visioconférence avec la presse mercredi avoir voulu montrer au grand public « l'absurdité de la normalisation de Donald Trump ». « Rien de tout cela n'est normal, et il faut que ce soit pointé du doigt », a-t-il déclaré. Pour le consultant politique Jeff Le, cette stratégie adoptée par Gavin Newsom est un moyen de « répondre au large mécontentement affiché envers le Parti démocrate » à gauche, mais aussi de répondre « au besoin de démontrer une lutte réelle contre le président Trump ». Cet ex-conseiller de Jerry Brown, le gouverneur démocrate de Californie de 1975 à 1983 puis de 2011 à 2019, cite notamment un sondage récent de la chaîne CNBC montrant un taux d'approbation du Parti démocrate à 24 %, au plus bas depuis des décennies. « Avec le parti dans l'incapacité d'exercer tout type de pouvoir à l'échelle nationale, la base réclame de nouvelle voix et une nouvelle génération de dirigeants », estime Jeff Le auprès de l'AFP. La stratégie semble fonctionner puisque le nombre d'abonnés sur les comptes du gouverneur a explosé depuis une semaine. Elle a également attiré l'attention, moins indulgente, de commentateurs à droite. Notamment de Dana Perino, ancienne porte-parole de la Maison-Blanche sous George Bush fils et actuelle présentatrice sur la chaîne Fox News, qui a déclaré à propos du gouverneur : « Si j'étais sa femme, je lui dirais, 'tu te tournes en ridicule, arrête ça' ». Gavin Newsom lui a indirectement répondu en affirmant que quand les personnalités de Fox News condamnent ces gazouillis moqueurs tout en majuscules, sans s'indigner quand Donald Trump le fait, ils montrent qu'ils sont « complètement passés à côté du sujet ». 2028 Sollicitée par l'AFP, la Maison-Blanche a partagé un montage parodique – initialement envoyé au média Politico – reprenant une scène de la série Mad Men, et censé montrer que Donald Trump n'en a rien à faire de Gavin Newsom. Politico a avancé que c'était là sûrement le premier communiqué officiel de l'histoire de la Maison-Blanche sous forme de mème. Mais au-delà du style, Gavin Newsom est engagé depuis près d'un mois dans une bataille bien plus politique avec Donald Trump, qui a fait pression sur les responsables républicains du Texas pour redessiner la carte électorale de manière à accroître sa majorité au Congrès. Le gouverneur californien a annoncé qu'il riposterait en lançant une campagne pour faire de même dans son État, en faveur des démocrates. « Nous allons combattre le feu par le feu », a-t-il récemment déclaré. Ses regards sont en outre déjà tournés vers 2028 et une élection présidentielle où aucun candidat côté démocrate ne s'est réellement démarqué pour le moment. Harry Enten, analyste de données à CNN, a souligné que depuis son changement de communication, les chances de Gavin Newsom d'obtenir l'investiture démocrate avaient bondi chez les preneurs de paris pour atteindre 24 %. Il n'est pas sûr pour autant que le gouverneur décide de maintenir un style trumpien pour y parvenir.

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