
Euro féminin: sans les légendes Renard et Le Sommer, comment le vestiaire des Bleues s'est-il réorganisé ?
«Aujourd'hui, une page se tourne, ou un chapitre, peut-être même un livre.» Tels étaient les mots d'Eugénie Le Sommer il y a un mois et demi, à l'heure d'évoquer la fin de son histoire avec... l'Olympique Lyonnais. Des propos qui pouvaient tout autant, voire encore plus s'appliquer au séisme ressenti en équipe de France une semaine plus tard. Ni elle, ni Wendie Renard ne figuraient dans la liste des 24 joueuses convoquées par Laurent Bonadei pour les derniers matches de la Ligue des nations, à un mois du début de l'Euro, laissant deviner leur absence pour la compétition estivale.
Des signes avant-coureurs existaient pour la détentrice du record de sélections (200) et de buts (94) chez les Bleues, 36 ans, au crépuscule de sa carrière. La surprise était toute autre pour Renard, 168 sélections, 39 buts, 34 ans et toujours à l'OL, qui a de facto dit adieu au brassard de capitaine. Une décision au nom de «l'avenir de l'équipe de France», avait justifié Bonadei le 22 mai. Comprenez : place aux jeunes.
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Une capitaine, trois vice-capitaines et neuf cadres
Le groupe bleu se retrouve ainsi amputé de deux authentiques personnages, deux voix qui ne résonnent plus dans le vestiaire. «C'est vrai qu'elles avaient un rôle majeur sur ça», concède Amel Majri. «Mais il y avait des filles qui le faisaient tout autant», oppose l'expérimentée (32 ans, 80 sélections) milieu de terrain.
«Tout le monde parlait, acquiesce Elisa De Almeida. Wendie nous laissait la parole même avant les matches. Si on avait des choses à dire, ce n'était pas que Wendie qui parlait.» Pour aller de l'avant, Bonadei a confié le brassard à Griedge Mbock. «Derrière moi, il y a trois vice-capitaines qui ont énormément de confiance et qui sont là pour me suppléer», rappelle la défenseure qui fait allusion à Sandie Toletti, Grace Geyoro et Sakina Karchaoui.
Bonadei s'appuie plus globalement sur un groupe de neuf cadres qui l'aident à «faire passer les messages» et qui agissent en «moteurs du groupe», éclaire Mbock. Sur la transition vers l'ère post-Renard et Le Sommer, un mot revient dans la bouche des joueuses interrogées : «naturellement.» «Ça s'est fait très naturellement», appuie même la gardienne Pauline Peyraud-Magnin, la plus âgée (33 ans) du groupe tricolore.
Il y a un peu plus de joueuses qui occupent l'espace, et ce n'est pas plus mal. Laurent Bonadei, sélectionneur de l'équipe de France
«Je pense que le leadership commence à se diluer sur plus de joueuses, analyse Bonadei. Il y a un peu plus de joueuses qui occupent l'espace, et ce n'est pas plus mal.» De Almeida confirme «une prise de responsabilité d'autres joueuses», mais «ça n'a pas non plus tout bouleversé». Pour Marie-Antoinette Katoto, indéboulonnable chez les Bleues depuis 2019, «tout le monde est capable de prendre ses responsabilités».
À lire aussi Euro féminin 2025 : «Seul Dieu sait pourquoi je ne suis pas dans cette liste», peste Wendie Renard après sa non-sélection avec les Bleues
D'autant que le vécu ne manque pas. Douze joueuses comptent au moins 40 sélections, six en ont au moins 75. L'aura d'une Renard (et sa carrure précieuse sur coups de pied arrêtés) et la détermination d'une Le Sommer appartiennent au passé, certes, et le premier tour corsé qui attend les Bleues à l'Euro, avec l'Angleterre championne en titre et les Pays-Bas, limite l'hypothèse d'une montée en puissance.
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Mais un début de réponse à ce nouveau chapitre a été formulé le 27 juin dernier. La France a renversé le redoutable Brésil en match de préparation (0-2 après douze minutes, 3-2 score final). «On peut parler de talent, de tactique, de technique, mais aujourd'hui, ce qui me plaît dans cette équipe de France, c'est qu'elle a du caractère», savourait Bonadei, architecte de cette transition qu'il a voulu aussi douce que possible.
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