
Guerre à Gaza : l'Égypte prête à rejoindre une force internationale sous mandat de l'ONU
Une délégation du mouvement islamiste palestinien Hamas a reçu au Caire de la part des médiateurs une nouvelle proposition de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, a indiqué à l'AFP un responsable palestinien proche du dossier. Ce texte reprend les grandes lignes d'une précédente proposition américaine prévoyant une trêve de 60 jours et la libération, en deux étapes, d'otages israéliens enlevés le 7 octobre 2023 lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël, qui a déclenché la guerre à Gaza.
L'Égypte s'est également dite «prête» à rejoindre toute force internationale pouvant être déployée à Gaza, a déclaré son chef de la diplomatie, alors qu'une nouvelle proposition pour une trêve dans le territoire palestinien a été transmise au Hamas au Caire.
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L'Égypte favorable au déploiement d'une force à Gaza sous l'égide de l'ONU
«Nous sommes prêts à contribuer à toute force internationale qui pourrait être déployée à Gaza», à condition qu'elle repose sur «une résolution du Conseil de sécurité, un mandat clair et s'inscrive dans une perspective politique», a déclaré le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty.
«Sans perspective politique, il serait insensé de déployer des forces là-bas», a-t-il précisé, lors d'une conférence de presse avec le premier ministre palestinien, Mohamed Mustafa, au poste-frontière de Rafah, au sud de la bande de Gaza.
L'Égypte appelle depuis longtemps à l'unité palestinienne sous l'égide de l'Autorité palestinienne, qui a perdu en 2007 le contrôle de la bande de Gaza en 2007 au profit du mouvement islamiste Hamas. Le Caire se tient également «prêt à contribuer à tout effort international en faveur de l'établissement d'un État palestinien», a ajouté le ministre égyptien.
Médiation des États-Unis, du Qatar et de l'Égypte
«La délégation du Hamas, dirigée par Khalil al-Hayya au Caire, a reçu une nouvelle proposition des médiateurs égyptiens et qataris pour un cessez-le-feu», a indiqué à l'AFP le responsable palestinien, qui a souhaité l'anonymat. Il a précisé que la proposition «se base sur celle de l'envoyé américain (Steve) Witkoff, qui prévoit une trêve de soixante jours et la libération des prisonniers israéliens en deux vagues». «La proposition est un accord-cadre pour lancer des négociations sur un cessez-le-feu permanent. Le Hamas tiendra des consultations internes au sein de sa direction» et avec les dirigeants d'autres groupes alliés sur la nouvelle proposition, a-t-il ajouté.
Le Hamas avait annoncé la semaine dernière qu'une délégation de haut niveau se trouvait au Caire pour des discussions avec des responsables égyptiens sur les efforts visant à obtenir un cessez-le-feu à Gaza après plus de 22 mois de conflit ayant entraîné une situation humanitaire catastrophique. Avec le Qatar et les États-Unis, l'Égypte participe à la médiation entre Israël et le Hamas, mais ces pays n'ont pas obtenu de percée depuis une trêve de courte durée entre mi-janvier et fin février 2025.
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Le ministre Badr Abdelatty a confirmé la présence en Égypte d'une délégation palestinienne et d'une autre du Qatar, précisant que le premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, se trouvait également actuellement en Égypte en vue «d'exercer une pression maximale sur les deux parties» pour obtenir un accord. Il a indiqué lors d'une conférence de presse à Rafah, à la frontière entre Gaza et l'Égypte, que ces délégations intensifiaient «les efforts afin de mettre fin aux assassinats et à la famine systématiques et pour préserver le sang du peuple palestinien innocent». La semaine dernière, le ministre avait déclaré que Le Caire travaillait avec le Qatar et les États-Unis pour négocier une trêve de 60 jours «avec la libération de certains otages et de certains détenus palestiniens, ainsi que l'acheminement sans restriction de l'aide humanitaire et médicale vers Gaza».

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