
« Beaucoup d'enfants veulent venir » : un avion en béton construit pour faire voyager les Palestiniens privés d'aéroport
gîte touristique
de Minwer Harash, situé au milieu des collines arides du nord de la Cisjordanie, qui a construit de ses mains son propre lieu de vacances en forme d'avion.
« Beaucoup d'enfants veulent venir », assure à l'AFP avec enthousiasme le
Palestinien
de 27 ans. « Et c'est l'idée : puisque nous n'avons pas d'avions ou d'aéroports, les gens viennent ici à la place. »
Depuis la terrasse de son
avion
en béton, dont il a lui-même dessiné les plans, on aperçoit le mur de séparation dressé autour d'une grande partie de la Cisjordanie, territoire occupé depuis 1967 par Israël.
La chambre parentale se trouve dans le « cockpit », celle des enfants à l'arrière de l'appareil et une troisième a été aménagée dans le fuselage. L'ensemble du gîte, piscine comprise, se loue entre 250 et 500 euros la nuit, un tarif inaccessible pour beaucoup de Palestiniens.
« Je voulais proposer quelque chose d'unique et de nouveau dans la région et en Palestine », témoigne Minwer Harash, dont le projet avait été accueilli au départ avec un certain scepticisme. « Tout le monde disait que ce serait impossible à construire, explique-t-il. Mais grâce à Dieu, rien n'est impossible quand on s'en donne vraiment les moyens. »
Son avion blanc et rouge, qui a embarqué ses premiers passagers il y a un mois, fait déjà parler de lui dans la région, aussi bien sur les réseaux sociaux que sur les chaînes de télévision locales.
L'appareil a été baptisé « Shalleh Tayyara », une translittération d'« avion chalet ». Associé à la montagne en Europe, le mot chalet désigne au Levant des maisons de vacances ou de bord de mer.
Minwer Harash a un temps envisagé de l'appeler la « Reine de Palestine » et de peindre un
drapeau palestinien
sur la carlingue en béton, mais il y a renoncé, par précaution. « Je l'ai juste fait ressembler à un avion », témoigne-t-il. « J'ai complètement laissé la politique de côté à cause des moments difficiles que traverse notre peuple. On perd des choses en permanence, notre terre, nos droits, nos vies… »
Sa ville de Qaffin est située dans la zone C de la Cisjordanie, en majorité rurale et désertique, où les
autorités israéliennes démolissent
régulièrement les habitations construites illégalement selon elles.
Aucun aéroport ne dessert actuellement les Territoires palestiniens, mais cela n'a pas toujours été le cas. La Cisjordanie en avait un à Jérusalem-Est et Gaza près de la ville de Rafah. Ce dernier a été détruit par des bombardements israéliens pendant la seconde
intifada
, un soulèvement palestinien du début des années 2000, et celui de Jérusalem-Est a fermé à la même époque.
Avec son « avion chalet », Minwer Harash offre une échappatoire aux Palestiniens cloués au sol, et une invitation à suivre ses rêves malgré les embûches et les menaces. « J'encourage tous ceux qui ont des terres à en faire quelque chose, à en tirer parti avec créativité et ambition », dit-il, entouré de ses deux frères, qui l'ont aidé à construire son drôle de gîte.
Le jeune homme a déjà un autre projet en tête : un « bateau chalet ». Car contrairement aux avions qui passent au-dessus de leurs têtes, nombreux sont ceux dans son coin de la Cisjordanie, pourtant si proche de la mer, à n'avoir jamais vu de bateau en vrai.
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