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L'ancien compagnon de ben Laden risque la prison à vie

L'ancien compagnon de ben Laden risque la prison à vie

La Presse07-07-2025
Un ancien compagnon du leader terroriste Ousama ben Laden arrêté le mois dernier pour avoir menacé de faire exploser une bombe dans les transports publics montréalais risque désormais une peine de prison à perpétuité s'il est trouvé coupable, en vertu de dispositions antiterroristes du Code criminel.
Mohamed Abdullah Warsame, 51 ans, avait été arrêté à Montréal par la Gendarmerie royale du Canada au début du mois de juin, parce qu'il aurait menacé de causer une explosion « dans le but de tuer un grand nombre de personnes ». Selon la police, il aurait mentionné à un intervenant de la Mission Old Brewery qu'il savait comment fabriquer des bombes.
L'homme a initialement été accusé d'avoir proféré des menaces de causer la mort ou des lésions corporelles, un crime passible de cinq ans de prison.
Mais à l'occasion d'une audience devant la Cour du Québec au palais de justice de Montréal lundi, les procureurs de la couronne fédérale ont annoncé qu'ils avaient été autorisés par le procureur général à utiliser une disposition du Code criminel qui aggrave la peine d'un crime s'il remplit les critères d'un acte terroriste. Cela signifie que si M. Warsame est trouvé coupable de menace, il risque désormais une peine de prison à vie.
« À ma connaissance, c'est la première fois que cette disposition est utilisée au Québec », a expliqué le procureur de la poursuite, Me Samuel Monfette-Tessier.
Un projet de groupe armé
Comme des questions avaient été soulevées sur l'état mental de l'accusé, ce dernier a subi une évaluation à l'Institut national de psychiatrie légale Philippe-Pinel au cours des dernières semaines, pour déterminer s'il est apte à subir son procès. Le résultat de l'évaluation n'a pas été divulgué à ce stade, mais les procureurs de la couronne en ont pris connaissance avant d'annoncer qu'ils utiliseraient une disposition du Code criminel concernant le terrorisme.
Le dossier reviendra à la cour à une date ultérieure pour discuter de la possibilité que M. Warsame soit remis en liberté dans l'attente de son procès. L'accusé n'était pas présent à l'audience de lundi. Son avocat, Me Vincent Petit, a dit qu'il est bien au courant de la position de la couronne concernant l'application des dispositions en lien avec le terrorisme dans son dossier.
Selon nos informations, M. Warsame venait tout juste d'arriver à Montréal en provenance de l'Ontario lorsqu'il a tenu des propos jugés inquiétants à la mission Old Brewery. Il aurait mentionné qu'il voulait recruter et constituer un groupe armé depuis longtemps, qu'il savait comment fabriquer des bombes, que cela lui était facile, qu'il voulait en déposer dans des avions, des trains ou dans le métro, et ainsi tuer « un million de personnes ».
Il aurait également dit avoir été torturé par les Américains et voir dans ses rêves un prophète qui lui demande de tuer des gens.
Aux côtés d'Al-Qaïda en Afghanistan
L'affaire a été jugée particulièrement préoccupante en raison des antécédents de M. Warsame, qui a été condamné en juillet 2009 par un tribunal du Minnesota pour avoir fourni une aide matérielle à l'organisation terroriste Al-Qaïda. Il avait plaidé coupable et avait reçu une peine de 92 mois de prison et trois ans de liberté conditionnelle.
En 2000 et 2001, Warsame a résidé en Afghanistan dans des camps d'entraînement du réseau Al-Qaïda. Selon la preuve déposée au moment de son plaidoyer de culpabilité de 2009, il y a côtoyé le chef du réseau, Oussama ben Laden, avant les attentats du 11-Septembre.
« Warsame voyait fréquemment ben Laden lui-même au camp discourir ou même manger avec les recrues. En fait, Warsame lui-même s'est assis à côté de ben Laden et a partagé un repas », précise un résumé des faits déposé à la cour.
« Warsame a ensuite déclaré aux agents du FBI qu'il trouvait ben Laden très inspirant », poursuit le document.
La preuve montre aussi que M. Warsame a combattu aux côtés des talibans contre leurs ennemis de l'Alliance du Nord et qu'il portait un AK-47 sur le champ de bataille. Il a reconnu avoir été formé aux arts martiaux, à l'usage des armes et aux tactiques de combat.
Mohamed Abdullah Warsame a fui sa Somalie natale dévastée par la guerre en 1989, à l'âge de 17 ans. Il a fait son chemin seul vers l'Europe puis vers la région de Toronto, au Canada, où il a obtenu le statut de réfugié et la citoyenneté canadienne.
Avec Daniel Renaud, La Presse
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C'est pourtant un problème récurrent, ce n'est pas vraiment nouveau, même si ça reste sporadique », confie Maurice Nadeau, qui habite tout près. PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE Maurice Nadeau et Pauline Madore « C'est une nécessité de remplacer les tuyaux ici. Heureusement, cette année, on n'a rien de brisé, ce n'est pas comme l'an passé », ajoute sa conjointe, Pauline Madore. Les précipitations de dimanche ont été plus concentrées que celles laissées par Debby en août 2024. Il est tombé, à l'aéroport Montréal-Trudeau, 81,6 mm de pluie dimanche – la journée de juillet la plus pluvieuse de mémoire de météorologue –, dont 60 mm en seulement une heure. Le 9 août 2024, Montréal avait reçu 145 mm de pluie en 24 heures. Des résultats réclamés Un peu plus à l'est, dans Saint-Léonard, la grogne citoyenne est tout aussi palpable. « Ils ne font rien pour aider. Ils ont réparé les trottoirs, ils ont planté des arbres sur la rue. 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Le président américain Donald Trump a déclaré lundi que les lettres qu'il a envoyées au premier ministre Mark Carney et à d'autres dirigeants concernant les nouveaux droits de douane constituent « les accords », alors que M. Carney se prépare à rencontrer son cabinet pour discuter des droits de douane et des négociations commerciales. David Baxter et Kelly Malone La Presse Canadienne Donald Trump semblait perdre patience face aux efforts de son administration pour conclure des accords commerciaux avec des nations du monde entier. Le président a envoyé des lettres à ses partenaires commerciaux, dont le Canada, menaçant d'imposer des droits de douane plus élevés le 1er août. La lettre envoyée à M. Carney la semaine dernière indiquait que le Canada serait frappé de droits de douane de 35 %, mais la Maison-Blanche a ensuite précisé que ces droits ne concerneraient pas les marchandises conformes à l'Accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM) sur le commerce. « J'ai regardé une émission ce matin et ils disaient : 'Quand va-t-il conclure l'accord ?' Les accords sont déjà conclus. Les lettres sont les accords. Les accords sont conclus. Il n'y a pas d'accord à conclure, a déclaré M. Trump lors d'une réunion dans le bureau Ovale avec le secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte. Ils aimeraient conclure un autre type d'accord et nous sommes toujours ouverts à la discussion. » PHOTO MARK SCHIEFELBEIN, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS Le premier ministre canadien Mark Carney et le président américain Donald Trump lors du G7 à Kananaskis le 16 juin dernier. Samedi, Donald Trump a publié sur les réseaux sociaux une lettre adressée à la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum, annonçant que le Mexique serait frappé par des droits de douane de 30 %. Une lettre distincte adressée à la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé des droits de douane de 30 % pour l'Union européenne. On ne sait pas clairement pourquoi le Canada est confronté à des droits de douane plus élevés que le Mexique ou l'UE. Christopher Sands, directeur du Centre d'études canadiennes de l'Université Johns Hopkins, a expliqué que le Canada et le Mexique sont les deux principaux partenaires commerciaux des États-Unis, et que le Canada est également un partenaire en matière de sécurité nationale. « Maintenant, le Canada est frappé d'un droit de douane de 35 %, tandis que le Mexique n'en subit que 30 %, a déclaré M. Sands dans un message texte. M. Carney a fait des efforts supplémentaires pour Trump jusqu'à présent, mais il pourrait ne pas bénéficier du soutien public canadien nécessaire pour poursuivre dans cette voie bien longtemps. » Dans une récente publication sur Substack, M. Sands a souligné que M. Carney avait été proactif en matière de dépenses de défense et de sécurité frontalière. Il serait difficile pour les États-Unis de prétendre que le Canada n'a pas négocié de bonne foi, a écrit M. Sands. Bien que le Canada ait été « gentil », il a été frappé par des droits de douane presque aussi élevés que les 50 % auxquels le Brésil est actuellement confronté, a-t-il écrit. MM. Carney et Trump négocient ce qu'ils appellent un nouveau pacte économique et de sécurité depuis leur rencontre à la Maison-Blanche début mai. Lors du Sommet du G7 le mois dernier, Mark Carney a déclaré avoir fixé au 21 juillet la date limite pour conclure cet accord. Donald Trump a reporté unilatéralement cette date au 1er août la semaine dernière. 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Le premier ministre Carney rencontrera son cabinet mardi pour la première fois depuis la dernière offensive de Donald Trump concernant l'accord commercial, et il doit rencontrer les premiers ministres la semaine prochaine. Fen Hampson, professeur d'affaires internationales à l'Université Carleton, a souligné que Mark Carney devrait faire profil bas, ne pas céder à l'appât d'une réponse directe et publique à la dernière menace de Donald Trump et obtenir le meilleur accord possible à la table des négociations avec les responsables américains. « Il existe une asymétrie fondamentale dans les relations commerciales canado-américaines. Nous exportons principalement des matières premières et des biens intermédiaires, ce qui donne à Trump un certain pouvoir de négociation, a expliqué M. Hampson. Mais cela expose également les industries et les fabricants américains. 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