
Pourparlers indirects entre Israël et le Hamas avant une rencontre Trump-Nétanyahou
(Doha) De nouvelles négociations indirectes entre Israël et le Hamas se déroulent au Qatar en vue d'un accord de trêve à Gaza et de libération d'otages, avant une rencontre à Washington de Donald Trump et Benyamin Nétanyahou.
Callum PATON avec Danny KEMP à Washington et Chloé ROUVEYROLLES-BAZIRE à Jérusalem
Agence France-Presse
Dans la bande de Gaza dévastée par près de 21 mois de guerre entre Israël et le Hamas, la Défense civile a fait état de la mort de 12 Palestiniens tués par des tirs ou de nouveaux bombardements israéliens.
La guerre a été déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre 2023 contre Israël, à laquelle l'armée a riposté en lançant une offensive d'envergure à Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué un désastre humanitaire.
Depuis dimanche, deux sessions de pourparlers indirects entre Israël et le Hamas se sont tenues à Doha, selon des sources palestiniennes proches des négociations. « Aucune percée » n'a été encore réalisée, a indiqué à l'AFP l'une d'elles. Les négociations doivent reprendre en soirée.
Dimanche le président américain, Donald Trump, a estimé qu'il existait « de bonnes chances » de parvenir à un accord. « Nous avons déjà fait sortir beaucoup d'otages, mais en ce qui concerne les otages restants, un bon nombre vont sortir. Nous pensons y parvenir cette semaine », a-t-il dit.
Avant de s'envoler pour les États-Unis, le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a estimé que sa rencontre avec M. Trump pouvait « contribuer à faire avancer ce résultat que nous espérons tous ».
PHOTO LEAH MILLIS, ARCHIVES REUTERS
Le président Donald Trump a reçu le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou à la Maison-Blanche, le 7 avril 2025.
Les négociations de Doha, menées via les médiateurs qatari, égyptien et américain, portent « sur les mécanismes de mise en œuvre » d'un accord de cessez-le-feu et d'un « échange » d'otages retenus à Gaza contre des Palestiniens détenus en Israël, selon un responsable palestinien.
« Inacceptables »
La délégation du Hamas se trouvait dans une salle et la délégation israélienne dans une autre, dans le même bâtiment, a-t-il précisé.
La rencontre entre MM. Trump et Nétanyahou — la troisième entre les deux hommes en moins de six mois — doit démarrer à 18 h 30 locales, et aura lieu hors la présence habituelle des journalistes, selon la Maison-Blanche.
« Le Hamas est sérieux et soucieux d'aboutir à un accord pour mettre fin à la guerre et à la souffrance de notre peuple, à condition que la partie israélienne fasse preuve de bonne foi et ne cherche pas à entraver ou à faire traîner le processus », a affirmé le responsable palestinien.
M. Nétanyahou avait jugé « inacceptables » samedi les « changements que le Hamas cherche à apporter à la proposition » de trêve, initialement parrainée par les États-Unis et transmise par le Qatar et l'Égypte.
Selon des sources palestiniennes proches des discussions, elle comprend une trêve de 60 jours, pendant laquelle le Hamas relâcherait dix otages encore en vie et remettrait des corps de captifs morts, en échange de la libération de Palestiniens détenus par Israël.
Les changements réclamés par le mouvement islamiste, d'après ces sources, portent sur les modalités du retrait des troupes israéliennes de Gaza, des garanties qu'il souhaite obtenir sur l'arrêt des hostilités après les 60 jours, et sur une reprise en main de la distribution de l'aide humanitaire par l'ONU et des organisations internationales reconnues.
PHOTO AMIR COHEN, REUTERS
De la fumée s'élève à Gaza après une explosion, le 7 juillet 2025.
« On ne savait plus où aller »
Sur les 251 personnes enlevées lors de l'attaque du Hamas du 7-Octobre, 49 sont toujours retenues à Gaza, dont 27 déclarées mortes par l'armée israélienne.
Une première trêve d'une semaine en novembre 2023, puis une deuxième de deux mois début 2025, ont permis le retour de nombreux otages en échange de la libération de Palestiniens détenus par Israël.
Sur le terrain à Gaza, la Défense civile a fait état de 12 Palestiniens tués par des frappes israéliennes, dont six morts dans la clinique Al-Rimal dans la ville de Gaza (Nord), qui « abrite des centaines de déplacés ».
Des images de l'AFP dans l'établissement montrent une pièce calcinée aux cloisons éventrées, dans laquelle un trotteur pour bébé traîne au milieu des gravats.
« On a été surpris par des missiles et des explosions à l'intérieur du bâtiment. On ne savait plus où aller à cause de la poussière et des dégâts », témoigne auprès de l'AFP Salman Qoudoum, en exhortant à un accord de cessez-le-feu. « On ne peut plus attendre. »
L'attaque du 7-Octobre a fait 1219 morts du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles.
Au moins 57 523 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans les représailles israéliennes à Gaza, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
Hashtags

Essayez nos fonctionnalités IA
Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment...
Articles connexes


La Presse
9 hours ago
- La Presse
La folie des triporteurs rassemble le quartier
Nouvelle menace de droits de douane Carney convoque son Cabinet, Champagne défend le gouvernement (Ottawa) Mark Carney convoquera son Cabinet mardi prochain face à la nouvelle menace de droits de douane de 35 % du président des États-Unis, Donald Trump. Que fera le gouvernement ? Le bureau du premier ministre n'a pas voulu se prononcer sur une éventuelle riposte ou la possibilité d'appliquer la taxe sur les services numériques. Certains estiment qu'il a agi trop vite en l'abandonnant, d'autres que c'était la meilleure chose à faire.


La Presse
15 hours ago
- La Presse
Israël et le Hamas s'accusent mutuellement d'enrayer les négociations
Une frappe nocturne israélienne a touché un camp de déplacés de Deir al-Balah, le 12 juillet 2025. (Gaza) Le Hamas et Israël se sont mutuellement accusés samedi d'enrayer leurs négociations indirectes pour un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, où plus de 20 Palestiniens ont été tués dans des frappes israéliennes selon la Défense civile locale. Équipe de l'AFP à Gaza avec Sébastien DUVAL à Jérusalem Agence France-Presse Une source palestinienne proche des pourparlers lancés dimanche à Doha par le biais de médiateurs étrangers a d'abord blâmé « l'insistance d'Israël » pour un plan de retrait de ses troupes de Gaza, que le Hamas « rejette fermement ». Un responsable politique israélien a répondu en soirée en accusant le mouvement islamiste palestinien de refuser de « faire des compromis » et de mener « une guerre psychologique visant à saboter les négociations ». La guerre à Gaza a été déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023. En représailles, l'armée israélienne a lancé une offensive destructrice, s'emparant de vastes secteurs de la bande côtière palestinienne. Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a réaffirmé ces derniers jours les objectifs de son pays : libérer les otages toujours retenus, désarmer le Hamas et le chasser de Gaza. Les négociations à Doha rencontrent « des obstacles et des difficultés complexes », a dit à l'AFP la source palestinienne, affirmant qu'Israël s'en tient à une carte qui prévoie « le maintien de [ses] forces sur plus de 40 % de la superficie de Gaza ». PHOTO JACK GUEZ, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE Un char israélien prend position près de la frontière avec la bande de Gaza, le 8 juillet 2025. Selon elle, l'armée israélienne envisagerait de se redéployer tout autour du territoire de plus de deux millions d'habitants, assiégés par Israël depuis 21 mois et vivant dans des conditions terribles selon l'ONU. Sept agences onusiennes ont averti dans une déclaration commune que la pénurie de carburant à Gaza avait atteint un « niveau critique » et constituait un « nouveau fardeau insupportable » pour « une population au bord de la famine ». « Des progrès » malgré tout Israël a pour objectif « d'entasser des centaines de milliers de déplacés » dans le sud de Gaza, « en préparation d'un déplacement forcé de la population vers l'Égypte ou d'autres pays », a accusé la même source palestinienne. « Le Hamas a exigé un retrait total des forces israéliennes de toutes les zones reprises par Israël après le 2 mars 2025 », a précisé à l'AFP une deuxième source palestinienne, accusant Israël « de retarder et d'entraver l'accord, afin de poursuivre sa guerre d'extermination ». Elle a tout de même fait état de « progrès » sur les questions liées à l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza et l'échange d'otages contre des prisonniers palestiniens détenus par Israël. Sur les 251 personnes enlevées lors de l'attaque du 7-Octobre, 49 sont toujours retenues à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne. « Israël a démontré sa volonté de faire preuve de flexibilité dans les négociations, tandis que le Hamas reste intransigeant et campé sur ses positions », a dénoncé le responsable israélien. Avant son retour d'une visite aux États-Unis, où il a rencontré le président Donald Trump, M. Nétanyahou a affirmé jeudi qu'il était prêt à négocier un cessez-le-feu permanent à Gaza après une éventuelle trêve de 60 jours. Mais il a conditionné un cessez-le-feu permanent à un désarmement du Hamas et à un abandon par ce mouvement de la gouvernance du territoire. « 250 cibles terroristes » Dans la bande de Gaza, parmi les plus de 20 morts rapportés, un homme, sa femme et leur enfant ont péri dans leur tente après une frappe nocturne israélienne sur un camp de déplacés de Deir al-Balah, selon Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile. PHOTO ABDEL KAREEM HANA, ASSOCIATED PRESS Des hommes inspectent une station-service détruite lors d'une frappe aérienne israélienne à Deir al-Balah, le 12 juillet 2025. L'armée israélienne a indiqué avoir « frappé environ 250 cibles terroristes » au cours des dernières 48 heures à travers le territoire palestinien. Ces cibles comprenaient « des combattants, des bâtiments piégés, des dépôts d'armes, des postes de lancement de missiles antichars, des postes de tireurs d'élite, des tunnels et d'autres infrastructures terroristes », a-t-elle détaillé. Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans et affirmations des différentes parties. L'attaque du 7-Octobre a fait 1219 morts du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles. Au moins 57 882 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans la campagne de représailles israéliennes à Gaza, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU.


La Presse
20 hours ago
- La Presse
Les pourparlers achoppent sur le retrait israélien, selon les Palestiniens
Une frappe nocturne israélienne a touché un camp de déplacés de Deir al-Balah, le 12 juillet 2025. Les pourparlers achoppent sur le retrait israélien, selon les Palestiniens (Gaza) Les négociations indirectes entre Israël et le Hamas sur un cessez-le-feu à Gaza achoppent sur la question du retrait de l'armée israélienne du territoire palestinien dévasté par 21 mois de guerre, ont indiqué samedi à l'AFP des sources palestiniennes proches des discussions. Equipe de l'AFP à Gaza avec Sébastien DUVAL à Jérusalem Agence France-Presse Pendant les pourparlers à Doha lancés dimanche par le biais des médiateurs - Qatar, États-Unis, Égypte -, l'armée israélienne a poursuivi son offensive dans la bande de Gaza, où 14 Palestiniens ont été tués dans de nouvelles frappes selon la Défense civile locale. La guerre à Gaza a été déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël le 7 octobre 2023. En représailles, l'armée israélienne a lancé une offensive destructrice meurtrière, s'emparant de vastes secteurs de Gaza. Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a réaffirmé ce derniers jours les objectifs de la guerre : libérer les otages retenus à Gaza, détruire le Hamas et le chasser de Gaza. Il a précédemment indiqué vouloir prendre le contrôle du territoire palestinien situé à la frontière sud d'Israël. Les négociations à Doha rencontrent « des obstacles et des difficultés complexes », a dit à l'AFP l'une des deux sources palestiniennes, en mettant en cause « l'instance d'Israël » à s'en tenir à une carte prévoyant « le maintien de [ses] forces sur plus de 40 % de la superficie de Gaza ». Selon elle, l'armée israélienne envisagerait de se redéployer tout autour du territoire de plus de deux millions d'habitants, assiégés par Israël depuis 21 mois et qui vivent dans des conditions terribles selon l'ONU. Israël a aujourd'hui pour objectif « d'entasser des centaines de milliers de déplacés » dans le sud de Gaza, « en préparation d'un déplacement forcé de la population vers l'Égypte ou d'autres pays », a accusé la même source. « Des progrès » malgré tout Les médiateurs « ont demandé aux deux parties de reporter les négociations sur le retrait [israélien] jusqu'à l'arrivée de l'émissaire américain Steve Witkoff », a-t-elle poursuivi. PHOTO ALEX BRANDON, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS L'émissaire américain Steve Witkoff « Le Hamas a exigé un retrait total des forces israéliennes de toutes les zones reprises par Israël après le 2 mars 2025 », a précisé à l'AFP la deuxième source palestinienne, en accusant Israël « de retarder et d'entraver l'accord, afin de poursuivre sa guerre d'extermination ». Elle a néanmoins fait état de « progrès » sur les questions liées à l'entrée des aides humanitaires à Gaza et l'échange d'otages israéliens contre des prisonniers palestiniens détenus en Israël. Sur les 251 personnes enlevées lors de l'attaque du 7-Octobre, 49 sont toujours retenues à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne. Avant son retour vendredi d'une visite aux États-Unis où il a rencontré le président Donald Trump, M. Nétanyahou a affirmé jeudi qu'il était prêt à négocier un cessez-le-feu permanent à Gaza après une éventuelle trêve de 60 jours. Mais il a conditionné un cessez-le-feu permanent à un désarmement du Hamas et à un abandon par ce mouvement de la gouvernance du territoire. « 250 cibles terroristes » Dans la bande de Gaza, parmi les 14 morts, un homme, sa femme et leur enfant ont péri dans leur tente après une frappe nocturne israélienne dans un camp de déplacés de Deir al-Balah (Centre), selon Mahmoud Bassal, porte-parole de la défense civile. PHOTO ABDEL KAREEM HANA, ASSOCIATED PRESS Des homme inspectent une station-service détruite lors d'une frappe aérienne israélienne à Deir al-Balah, le 12 juillet 2025. L'armée israélienne a indiqué dans un communiqué avoir « frappé environ 250 cibles terroristes » au cours des dernières 48 heures à travers le territoire palestinien. Ces cibles comprenaient « des combattants, des bâtiments piégés, des dépôts d'armes, des postes de lancement de missiles antichars, des postes de snipers, des tunnels et d'autres infrastructures terroristes », a-t-elle détaillé. Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans et affirmations des différentes parties.