
Les pourparlers achoppent sur le retrait israélien, selon les Palestiniens
Les pourparlers achoppent sur le retrait israélien, selon les Palestiniens
(Gaza) Les négociations indirectes entre Israël et le Hamas sur un cessez-le-feu à Gaza achoppent sur la question du retrait de l'armée israélienne du territoire palestinien dévasté par 21 mois de guerre, ont indiqué samedi à l'AFP des sources palestiniennes proches des discussions.
Equipe de l'AFP à Gaza avec Sébastien DUVAL à Jérusalem
Agence France-Presse
Pendant les pourparlers à Doha lancés dimanche par le biais des médiateurs - Qatar, États-Unis, Égypte -, l'armée israélienne a poursuivi son offensive dans la bande de Gaza, où 14 Palestiniens ont été tués dans de nouvelles frappes selon la Défense civile locale.
La guerre à Gaza a été déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël le 7 octobre 2023. En représailles, l'armée israélienne a lancé une offensive destructrice meurtrière, s'emparant de vastes secteurs de Gaza.
Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a réaffirmé ce derniers jours les objectifs de la guerre : libérer les otages retenus à Gaza, détruire le Hamas et le chasser de Gaza. Il a précédemment indiqué vouloir prendre le contrôle du territoire palestinien situé à la frontière sud d'Israël.
Les négociations à Doha rencontrent « des obstacles et des difficultés complexes », a dit à l'AFP l'une des deux sources palestiniennes, en mettant en cause « l'instance d'Israël » à s'en tenir à une carte prévoyant « le maintien de [ses] forces sur plus de 40 % de la superficie de Gaza ».
Selon elle, l'armée israélienne envisagerait de se redéployer tout autour du territoire de plus de deux millions d'habitants, assiégés par Israël depuis 21 mois et qui vivent dans des conditions terribles selon l'ONU.
Israël a aujourd'hui pour objectif « d'entasser des centaines de milliers de déplacés » dans le sud de Gaza, « en préparation d'un déplacement forcé de la population vers l'Égypte ou d'autres pays », a accusé la même source.
« Des progrès » malgré tout
Les médiateurs « ont demandé aux deux parties de reporter les négociations sur le retrait [israélien] jusqu'à l'arrivée de l'émissaire américain Steve Witkoff », a-t-elle poursuivi.
PHOTO ALEX BRANDON, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS
L'émissaire américain Steve Witkoff
« Le Hamas a exigé un retrait total des forces israéliennes de toutes les zones reprises par Israël après le 2 mars 2025 », a précisé à l'AFP la deuxième source palestinienne, en accusant Israël « de retarder et d'entraver l'accord, afin de poursuivre sa guerre d'extermination ».
Elle a néanmoins fait état de « progrès » sur les questions liées à l'entrée des aides humanitaires à Gaza et l'échange d'otages israéliens contre des prisonniers palestiniens détenus en Israël.
Sur les 251 personnes enlevées lors de l'attaque du 7-Octobre, 49 sont toujours retenues à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne.
Avant son retour vendredi d'une visite aux États-Unis où il a rencontré le président Donald Trump, M. Nétanyahou a affirmé jeudi qu'il était prêt à négocier un cessez-le-feu permanent à Gaza après une éventuelle trêve de 60 jours.
Mais il a conditionné un cessez-le-feu permanent à un désarmement du Hamas et à un abandon par ce mouvement de la gouvernance du territoire.
« 250 cibles terroristes »
Dans la bande de Gaza, parmi les 14 morts, un homme, sa femme et leur enfant ont péri dans leur tente après une frappe nocturne israélienne dans un camp de déplacés de Deir al-Balah (Centre), selon Mahmoud Bassal, porte-parole de la défense civile.
PHOTO ABDEL KAREEM HANA, ASSOCIATED PRESS
Des homme inspectent une station-service détruite lors d'une frappe aérienne israélienne à Deir al-Balah, le 12 juillet 2025.
L'armée israélienne a indiqué dans un communiqué avoir « frappé environ 250 cibles terroristes » au cours des dernières 48 heures à travers le territoire palestinien.
Ces cibles comprenaient « des combattants, des bâtiments piégés, des dépôts d'armes, des postes de lancement de missiles antichars, des postes de snipers, des tunnels et d'autres infrastructures terroristes », a-t-elle détaillé.
Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans et affirmations des différentes parties.
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