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Un policier fait feu contre un automobiliste aux Plaines-du-Loup

Un policier fait feu contre un automobiliste aux Plaines-du-Loup

24 Heures4 days ago
Deux motards de la police ont tenté d'intercepter une puissante berline samedi dernier, en vain. Un suspect suisse de 26 ans a été arrêté à Saint-Prex. Publié aujourd'hui à 15h35 Mis à jour il y a 17 minutes
Le refus d'obtempérer s'est déroulé aux Plaines-du-Loup samedi dernier. Un suspect a été interpellé le lendemain à Saint-Prex. Photo Yvain Genevay / Tamedia
Yvain Genevay / Tamedia
En bref:
Le quartier lausannois des Plaines-du-Loup fait décidément beaucoup parler de lui en ce début d'été. Après la mort d'une adolescente à scooter, poursuivie par un agent, le lundi 1er juillet, c'est le refus d'obtempérer d'un automobiliste qui s'est soldé par un tir de police samedi passé. Un suspect a été interpellé le lendemain à Saint-Prex. Un des policiers percuté
Samedi 5 juillet, peu après 10 h 30, deux motards de la police municipale de Lausanne ont repéré un véhicule sur la route des Plaines-du-Loup , dont le propriétaire faisait l'objet d'un mandat d'arrêt.
Alors que les agents s'approchaient pour procéder à un contrôle, le conducteur a manœuvré son véhicule de manière dangereuse pour s'y soustraire, percutant l'un d'eux sans toutefois le blesser. Ce dernier a fait usage de son arme de service et a tiré un coup de feu en direction du véhicule. La puissante berline a pris la fuite à très haute vitesse en direction de la route de Romanel, avant d'être perdue de vue sur la route d'Yverdon, commune de Romanel-sur-Lausanne.
«À la suite de ces événements, un suspect a été interpellé le lendemain matin, dimanche 6 juillet, à Saint-Prex», explique la police. Il s'agit d'un homme de 26 ans, de nationalité suisse et domicilié dans la région lausannoise, condamné à plusieurs reprises pour de graves infractions à la loi sur la circulation routière (LCR). Bien qu'il ne possède pas de permis de conduire, ses véhicules auraient été impliqués dans plusieurs récentes infractions à la LCR à Lausanne, dont des délits de fuite à haute vitesse en zone urbaine. Il a été auditionné par le procureur vaudois chargé de l'instruction de ces cas LCR et placé en détention provisoire. Le tir de police sous enquête
Une seconde instruction a été ouverte par le Ministère public central et confiée au Détachement d'investigations spéciales policières (Dispo) afin d'établir précisément les faits et les circonstances de l'intervention aux Plaines-du-Loup ayant mené à l'usage par l'un des policiers de son arme de service.
L'opération a mobilisé un important dispositif, composé notamment des Brigades motocycliste, canine, judiciaire et du groupe d'intervention de la police municipale de Lausanne, ainsi que du DARD et de la Brigade scientifique de la police cantonale vaudoise, et de la Police Région Morges.
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Laurent Antonoff est journaliste à la rubrique Vaud depuis 1990. Après avoir couvert les régions du Nord vaudois et de la Riviera, il rejoint la rédaction lausannoise au tournant du millénaire. Romancier à ses heures, il est lauréat du Prix du journalisme local de la Berner Zeitung en 1998. Plus d'infos
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Collision mortelle entre un quadricycle et une voiture à Orges
Collision mortelle entre un quadricycle et une voiture à Orges

24 Heures

time2 hours ago

  • 24 Heures

Collision mortelle entre un quadricycle et une voiture à Orges

La collision frontale s'est produite samedi soir sur la route cantonale vaudoise. Le véhicule électrique a pris feu après l'impact, ne laissant aucune chance à un passager de 33 ans. Publié aujourd'hui à 13h22 La collision frontale s'est produite sur la route cantonale d'Orges à la sortie du village en direction de Vuiteboeuf. KEYSTONE/LAURENT GILLIÉRON Un grave accident de la circulation impliquant un quadricycle électrique et une voiture a fait un mort et trois blessés samedi vers 21 h 10 à Orges, selon un communiqué de la police cantonale vaudoise . La collision frontale s'est produite sur la route cantonale à la sortie du village en direction de Vuiteboeuf, où le quadricycle a pris feu après l'impact. Le drame s'est déroulé lorsque le quadricycle a brusquement dévié sur la voie opposée avant de percuter violemment un véhicule arrivant en sens inverse. Des témoins, alertés par le bruit de la collision et voyant de la fumée se dégager, sont intervenus rapidement pour extraire les deux occupants du quadricycle avant que celui-ci ne s'embrase totalement. Le véhicule a terminé sa course dans un champ en contrebas de la route. Un passager décédé et trois blessés Le passager du quadricycle, un ressortissant français de 33 ans domicilié dans la région, est décédé sur le coup. Le conducteur, un Suisse de 30 ans également de la région, a été héliporté au CHUV par la Rega. Ses jours ne sont pas en danger. Les deux occupants de l'autre véhicule, des Suisses de 47 et 48 ans domiciliés dans le canton d'Argovie, ont été blessés et transportés à l'hôpital d'Yverdon-les-Bains. D'importants moyens de secours ont été déployés sur les lieux de l'accident. Les pompiers du SDIS Nord vaudois sont intervenus avec neuf sapeurs-pompiers et quatre véhicules pour maîtriser l'incendie du quadricycle électrique. Le Ministère public vaudois a été informé de l'accident et le procureur de service a ouvert une instruction pénale. À lire également Newsletter «La semaine vaudoise» Retrouvez l'essentiel de l'actualité du canton de Vaud, chaque vendredi dans votre boîte mail. Autres newsletters Lisa Vigano est responsable d'édition online et contribue également à la rubrique genevoise depuis 2023. Diplômée en journalisme et communication de l'Université de Genève, elle a auparavant exercé en tant qu'éditrice web de 2021 à 2023. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

L'élevage de porcs en plein air, une activité délicate et risquée
L'élevage de porcs en plein air, une activité délicate et risquée

24 Heures

time4 hours ago

  • 24 Heures

L'élevage de porcs en plein air, une activité délicate et risquée

Les cochons élevés «à l'herbe» séduisent les consommateurs. Mais cela reste une activité de niche. Reportage au cœur du Val-de-Ruz. Publié aujourd'hui à 10h32 En complément de l'activité d'élevage de bovins en stabulation libre, Audrey El Hayek, qui gère avec son mari le Domaine de l'Aurore, s'est lancée il y a six ans dans l'élevage de porcs en plein air. Florian Cella / Tamedia En bref: Les cochons sont assommés par la canicule, comme tout le monde en ce jour d'été où nous venons les déranger. Avachis sous l'appentis, qui leur garantit une relative fraîcheur, ils tardent à se manifester, mais, la curiosité aidant, finissent par sortir, au pas de sénateur, en direction du grand arbre et de son ombre. Audrey El Hayek les encourage: «Allez, c'est la presse, venez vous montrer!» Avec son mari, elle tient le Domaine de l'Aurore , à Cernier, au cœur du Val-de-Ruz. Bétail en stabulation libre, poulets, poules pondeuses, cultures d'épeautre, entre autres. Les cochons, eux, sont regroupés dans leur ferme, à quelques centaines de mètres, sur la commune de Chézard-Saint-Martin (NE). Une douzaine de porcelets, âgés d'à peine 3 mois, mais pesant déjà leurs 50 kilos bien sonnés. Petit élevage modèle au Val-de-Ruz Le couple s'est lancé dans l'élevage de porcs en plein air il y a cinq ans. «Comme nous avions la place nécessaire, nous avons tenté notre chance», explique Audrey El Hayek. À cet instant se pointe Madeleine , la truie, la reine mère, qui a assuré l'essentiel des portées depuis le début. À 6 ans, âge où l'on renouvelle d'habitude les femelles reproductrices, elle se porte encore bien et pourra sans doute assurer son rôle encore un certain temps. «Mais la portée que vous voyez ici est constituée de cochons d'élevage, et non d'engraissement pur et dur, car parmi eux, je vais sélectionner celle qui lui succédera.» Les truies d'élevage sont en effet, en général, plus attentives à leurs petits. «Sa fille, Coquelicot , qui a été aussi une truie pour la reproduction, mais issue d'une lignée de cochons d'engraissement, avait tendance à se coucher, sans regarder, sur sa progéniture si je n'étais pas là pour éviter le pire.» À voir la petite Amandine se faufiler près de Madeleine , sans appréhension, on comprend qu'en effet, Madeleine est une vraie mère poule, attentive à ses déplacements. Audrey El Hayek montre le terrain à disposition de ses porcs. «Ils sont très organisés et très propres, pour peu qu'on leur donne de la place, relève-t-elle. Ici, l'endroit où ils font leurs besoins, très clairement séparés de la zone où ils mangent l'herbe et fouillent le sol à la recherche de nourriture.» Déjà bien malmenée, la parcelle en question sera replantée à l'automne, avec du seigle fourrager. Une obligation, car en cas de pluie, la terre doit être tenue. Le champ est clôturé par une barrière électrifiée à deux fils, afin qu'ils ne s'aventurent pas sur les terrains d'autrui. Et pour éviter le contact avec les sangliers? «Par bonheur, il n'y en a pas au Val-de-Ruz, contrairement au Val-de-Travers, dès Rochefort, sourit-elle. Je ne sais pas pourquoi. Peut-être la route fait-elle un obstacle naturel?» La question est importante, car les sangliers peuvent transmettre aux cochons diverses maladies, au premier rang desquelles la peste porcine. Si cela arrive, c'est tout l'élevage qui doit être abattu. En plus de l'herbe qu'ils mangent alentour, et de ce qu'ils trouvent dans le sol, les porcs sont également nourris avec un mélange pour l'engraissement. Florian Cella / Tamedia Cependant, le danger vient parfois sous des traits inattendus. Il y a quelques années, une militante antispéciste, qui ramenait des cochons sauvés d'un élevage industriel à l'étranger, est passée par la route toute proche pour se rendre dans le fonds du Val-de-Ruz. «Comme ces bêtes étaient malades, nous avons dû faire des prises de sang à tous nos porcs, qui ont heureusement donné des résultats négatifs, se souvient Audrey. Et je peux vous dire que c'est sport, car on le prélève dans le cou, et un cochon qui se débat, c'est quelque chose…» Potentiellement dangereux Elle s'interrompt du reste pour nous mettre en garde: «Attention à ce que Madeleine ne vous marche pas sur le pied par inadvertance, car elle fait 300 kilos et ça pourrait se finir aux urgences.» Deux porcelets, joueurs, donnent de petits coups de groin propres à vous faire presque perdre l'équilibre. «Ils ont une force incroyable, avec le groin et la nuque, et avec une taille un peu supérieure, ils peuvent vous projeter à terre facilement!» Quant à la reine mère, mieux vaut qu'elle vous ait à la bonne. «Non seulement elle pourrait vous étendre, mais aussi vous infliger des morsures terribles.» D'étranges images de film gore se superposent fugitivement au joli reportage champêtre. Nous voilà prévenus. Blessée à une patte, Coquelicot a malheureusement dû être endormie, mais à terme, le cheptel devrait remonter à environ 24 porcelets, grâce à la relève. L'idéal est une portée de quatorze petits, soit le nombre exact de tétines. Des élevages de cette taille, il s'en compte quelques dizaines en Suisse romande. «Le nombre de bêtes importe assez peu, car nous devons faire face au même cahier des charges et aux mêmes problématiques que des exploitations plus grandes», nuance Audrey. Élevage de porcs à plus grande échelle À la Ferme en Croix de Vullierens (VD), au-dessus de Morges, l'échelle n'est pas la même. Avec une capacité de 300 bêtes, et un troupeau actuel de 120, cet élevage de porcs en plein air figure parmi les plus gros de Suisse. «Il y en a un autre de taille comparable en Thurgovie, et celui de Witzwil dans le canton de Berne, proche des établissements pénitentiaires, mais ils ont dû beaucoup réduire, à cause des sangliers», indique Rudolf Steiner, à la tête de l'exploitation avec son épouse, Caroline. Audrey El Hayek (ici avec sa fille Amandine, et Noémie, une jeune stagiaire) amène ses bêtes à un poids vif de 160 kilos, ce qui lui assure 100 kilos de viande par animal. Florian Cella / Tamedia Des fermes de cette taille, qui engraissent des cochons en plein air, ou «à l'herbe», il n'y en a que 18 en Suisse. Une activité qui demeure confidentielle, si on la compare aux quelque 3000 exploitations industrielles, qui fournissent le commerce de détail. Mais leur nombre diminue inexorablement depuis le tournant du siècle: elles étaient encore 5600 en 2020. Sous la pression économique, les exploitants ont tendance à se recentrer sur cette seule activité, alors qu'auparavant, le cochon était souvent une source de revenus parmi d'autres. Beaucoup d'espace, beaucoup de frais Rudolf Steiner, au bénéfice d'une expérience de vingt-sept ans, confirme la difficulté de ce mode d'élevage: «On n'a pas droit à l'erreur, d'autant plus que c'est une scène ouverte et qu'on est vite apostrophé.» Il faut aussi énormément d'espace, avec une moyenne de 200 m² par cochon, sans compter les 18 hectares d'herbe. De l'espace, beaucoup de travail, et des frais. Rien que pour les doubles clôtures à trois fils chacune, «cela représente 40 km de fil et 1000 piquets en plastique pour des parcs de 300 mètres de long sur 80 mètres de large». «Les fermiers qui font le pari du plein air restent non seulement minoritaires, mais en plus il y en a beaucoup qui ont renoncé, justement à cause des risques, maladies en tête», rappelle Adrian Schütz, secrétaire général remplaçant à la faîtière Suisseporcs . Le concept de la remorque Pas question donc de grand basculement vers de la viande de porc garantie plein air et bêtes épanouies. Toutefois, les petits troupeaux comme celui du Domaine de l'Aurore sont plutôt nombreux. Quelques dizaines dans le canton de Vaud, selon Gérald Huber, patron de BioVaud , association qui a récemment mis à disposition des agriculteurs intéressés une remorque avec tunnel d'abri inclus, qui permet de s'essayer au cochon en plein air, sans devoir construire une structure dédiée. «Ils peuvent la louer, pour tester, puis soit en commander une chez le carrossier qui l'a conçue, soit en étudier les plans et la fabriquer eux-mêmes.» Le concept de remorque itinérante, avec tunnel intégré pour protéger les porcs des intempéries, venue de Suisse alémanique (ci-dessus) a été repris par l'association BioVaud. Les agriculteurs peuvent soit la louer, soit demander au fabricant de leur en construire une, ou encore se procurer les plans et la réaliser eux-mêmes. Claire Berbain FiBL Toutes ces exploitations sont destinées à la vente directe. Les standards ne sont en effet pas ceux de la grande distribution, rappelle Audrey El Hayek: «Chez nous, il n'y a qu'une portée par année, contre 2,3 pour les truies des élevages industriels, et je pousse mes cochons jusqu'à 160 kilos de poids vif.» Pour la grande distribution, la limite est en moyenne de 120 kilos. «Cela me permet d'avoir 100 kilos de viande à écouler, et d'ailleurs, la taille des côtelettes les empêcherait d'être mises en barquette.» Le dur défi de l'élevage de porcs Newsletter «La semaine neuchâteloise» Découvrez l'essentiel de l'actualité du canton de Neuchâtel, chaque vendredi. Autres newsletters Ivan radja est journaliste à la rubrique économique depuis 2009. Il suit notamment l'actualité horlogère et le développement des nouvelles technologies vertes. Auparavant, il a travaillé pour L'Express et L'Impartial. Plus d'infos @Radjignac Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

Pourquoi une élue veut en finir avec la prison pour les petites amendes
Pourquoi une élue veut en finir avec la prison pour les petites amendes

24 Heures

time5 hours ago

  • 24 Heures

Pourquoi une élue veut en finir avec la prison pour les petites amendes

Jessica Jaccoud (PS/VD) propose de supprimer les peines de substitution pour les amendes de moins de 5000 francs. À droite, on dénonce une prime à la délinquance. Publié aujourd'hui à 09h31 Les prisons, surtout dans les cantons de Vaud et de Genève, sont surchargées. Une idée émerge pour les désengorger. Michael Trost / Tamedia AG En bref: Prendre le bus sans ticket peut mener tout droit à la prison. Imaginons un cas fictif. Martin est en retard pour son travail. Il oublie de prendre son billet de transport. Pas de chance, les contrôleurs sont de sortie et Martin se fait coller. Le problème, c'est qu'il n'a pas assez d'argent sur son compte bancaire pour payer l'amende. Il effectuera une peine de substitution – c'est-à-dire plusieurs jours en prison – pour rembourser sa dette. Pour Jessica Jaccoud (PS/VD), une telle situation est absurde. «Le rôle de la prison est de sanctionner les délits et les crimes les plus graves. Pas la pauvreté!» La conseillère nationale a donc déposé, le mois dernier, une motion exigeant que les contraventions jusqu'à 5000 francs ne puissent plus être transformées en peines privatives de liberté de substitution. Pourquoi 5000 francs? Car c'est la limite à partir de laquelle une inscription est faite dans le casier judiciaire. «On peut alors parler d'infractions suffisamment graves pour que leurs auteurs aillent en prison en cas de non-paiement. C'est une forme de compromis.» Désengorger les prisons En plus d'être sociale, la proposition permettrait de désengorger les prisons et de faire économiser des sous à la communauté, estime l'élue socialiste, avocate de profession. «En 2023, 42% des exécutions de peines concernaient des peines de substitution d'une amende, comme décision principale. On parle, par exemple, d'une contravention pour excès de vitesse. Mais aussi, et surtout, pour avoir resquillé dans les transports publics (voir ci-dessous) . Or, les prisons sont surchargées.» Une situation particulièrement tendue à Genève , où le taux d'occupation des établissements atteint 115%, et dans le canton de Vaud (112%). Actuellement, une simple amende de bus, en cas d'incapacité à la régler, peut se transformer en peine de prison. Lucien FORTUNATI Côté économies, le calcul est vite fait. «On fait un jour de prison par 100 francs d'amende, rappelle Jessica Jaccoud. Or, un jour de prison coûte en moyenne 200 francs aux collectivités publiques. Pour une contravention de 500 francs, il faudra donc faire cinq jours de prison. Mais ça coûterait deux fois plus cher, soit 1000 francs, à la société. Et là, on ne prend pas en compte les frais de procédure des ministères publics.» Pour toutes ces raisons, la députée propose de sanctionner les resquilleurs par voie de poursuite, et non par voie pénale. Une solution également avancée comme piste de réflexion par le Conseil fédéral, dans une réponse à une autre intervention de Jessica Jaccoud sur le sujet. Mais il faudra avant tout convaincre le camp bourgeois. Pour l'instant, c'est plutôt le scepticisme, voire l'hostilité, qui règne dans ses rangs. «Prime à la délinquance» «La mesure pourrait être un mauvais incitatif, juge Vincent Maitre (Le Centre/GE). Sans peine de substitution, la première infraction serait «gratuite». Une sorte de prime à la délinquance. Il suffirait de ne pas payer.» Lui aussi avocat, il reconnaît toutefois que faire de la prison ferme pour une amende de moins de 5000 francs n'est peut-être pas la sanction la plus proportionnée. «Une peine de substitution sous forme de travail d'intérêt général serait probablement plus adéquate et plus utile.» Philippe Nantermod (PLR/VS) s'oppose aussi à la motion socialiste. «Les personnes qui ne peuvent pas s'acquitter de leurs amendes sont endettées et ne peuvent pas être saisies. Si elles ne font pas de prison, elles ne seront tout simplement pas sanctionnées, car elles ne peuvent rien payer.» Quant à la question des travaux d'intérêt général, il laisse la porte ouverte: «Mais il est probablement plus compliqué de convertir l'amende en travail d'intérêt général qu'en peine privative de liberté.» Du côté des entreprises de transports publics, la proposition semble ne pas convaincre non plus. «La voie pénale est la seule qui offre un levier à l'égard de contrevenants indifférents au respect des conditions tarifaires et des injonctions de paiement, juge François Mutter, porte-parole des Transports publics genevois. Les autres voies administratives, comme les arrangements de paiement ou les travaux d'intérêt général, sont inopérantes dans ces cas. D'autant plus qu'elles génèrent des frais supplémentaires à charge de notre entreprise.» Jessica Jaccoud est malgré tout déterminée à mener son combat jusqu'au bout. «Envoyer les contrevenants insolvables en prison n'est pas une solution. Cela ne fait qu' aggraver leur situation , déjà souvent précaire. De plus, les chiffres et les études le démontrent, cela n'a aucun effet dissuasif sur les auteurs.» Au parlement de trancher. Des dizaines de milliers d'amendes à Lausanne et à Genève Trouver des statistiques sur les peines de substitution en fonction du type de contraventions est une mission quasi impossible. L'Office fédéral de la statistique n'a pas de données aussi détaillées. Il nous a seulement précisé que plus de 3800 personnes en ont exécuté une en 2023. Et que la durée médiane qu'elles ont passée derrière les barreaux était de quatre jours. Les amendes pour fraude des transports publics étant avancées comme l'une des principales raisons des peines de substitution par Jessica Jaccoud, nous nous sommes tournés vers l'Alliance SwissPass. Elle nous renvoie aux différentes entreprises de transport, le contrôle et l'encaissement des amendes étant de leur ressort. Or ces dernières ne sont pas toujours loquaces. Les CFF nous redirigent vers… l'Alliance SwissPass. Les Transports publics lausannois ne donnent pas d'informations sur les procédures de dénonciations. Ils informent seulement avoir établi plus de 47'000 constats en 2024, les oublis d'abonnement constituant 23% des cas. Les Transports publics genevois sont plus prolixes. Chaque année, ils établissent environ 45'000 constats, oublis d'abonnement exceptés. Parmi eux, 10'000 font l'objet d'actions de recouvrement. Les arrangements à l'amiable sont privilégiés. La moitié des cas font toutefois l'objet de dénonciations pénales. Il s'agit principalement de multirécidivistes ou de personnes communiquant de fausses données lors des contrôles. Tous ne finiront pas forcément en prison, les TPG tentant encore de trouver des alternatives. Ces amendes qui mènent en prison Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Delphine Gasche est correspondante parlementaire à Berne depuis mai 2023. Spécialisée en politique, elle couvre avant tout l'actualité fédérale. Auparavant, elle a travaillé pendant sept ans pour l'agence de presse nationale (Keystone-ATS) au sein des rubriques internationale, nationale et politique. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

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