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Loi Duplomb : pourquoi Éléonore Pattery, l'auteure de la pétition, ne veut pas s'exprimer publiquement

Loi Duplomb : pourquoi Éléonore Pattery, l'auteure de la pétition, ne veut pas s'exprimer publiquement

ENVIRONNEMENT - Elle préfère laisser la parole à ceux qui détiennent la connaissance scientifique. Alors que la pétition contre la controversée loi Duplomb a franchi ce dimanche 20 juillet la barre du million de signatures sur le site de l'Assemblée nationale, son auteure, Éléonore Pattery, ne souhaite pas réagir à cette mobilisation inédite dans la presse.
La jeune femme de 23 ans, étudiante, est formelle sur son réseau social LinkedIn : « Je ne souhaite pas communiquer publiquement pour l'instant. » Éléonore Pattery demande ainsi aux médias, « quel que soit leur format », de ne pas contacter sa famille, ses proches, ses collègues, ou toute autre personne susceptible de parler d'elle ou de son combat.
« Si vous cherchez à comprendre le fond de cette mobilisation, commencez par donner la parole à celles et ceux qui sont compétents », justifie l'auteure de la pétition, citant notamment « les scientifiques, les juristes en droit de l'environnement, les ONG, les agriculteurs, les enseignants, les spécialistes de la santé ou encore les citoyen·nes signataires qui sont contre cette loi (...) ».
Avant de conclure : « Je ne suis pas indispensable à ce débat : l'opinion publique, les voix qui s'élèvent partout dans le pays, et par-delà, me représentent déjà très bien. Merci de respecter cette position. »
Mobilisation en flèche ce week-end
Sa pétition a en tout cas été largement relayée sur les réseaux sociaux et quelque 500 000 personnes supplémentaires l'ont signé en 24 heures, entre samedi et dimanche.
Adoptée le 8 juillet au Parlement, la loi Duplomb prévoit notamment la réintroduction à titre dérogatoire et sous conditions de l'acétamipride, pesticide de la famille des néonicotinoïdes, interdit en France mais autorisé en Europe.
Opposants et partisans de la loi, qui s'étaient fortement mobilisés pendant son examen, ont exprimé de nouveau dimanche leurs désaccords.
Le député LFI Ugo Bernalicis a appelé « solennellement » l'exécutif « à entendre la voix du peuple qui refuse le passage en force » et à « renoncer à promulguer cette loi ». Marine Tondelier, patronne des Écologistes, a demandé une « deuxième délibération » au Parlement, comme peut le décider le président Emmanuel Macron, ce qui retarderait sa promulgation. Et souhaite « battre le record » des deux millions de signatures recueillies en 2019 en soutien à L'Affaire du siècle, un collectif d'ONG qui poursuit en justice des États pour leur inaction climatique.
Un débat pourrait « au moins mettre en évidence les positionnements des députés » sur leur vote, a affirmé à l'AFP Émilie Deligny, secrétaire générale de la Confédération paysanne, troisième syndicat agricole, en soulignant « l'enjeu de santé publique » du pesticide contesté.
À l'inverse, Arnaud Rousseau, le patron de la FNSEA, premier syndicat agricole, très favorable à la loi Duplomb, estime que l'agriculture française « disparaîtra » si on lui impose « des normes supérieures » à celles de ses voisins.
« Révision démocratique »
La pétition réclame également « la révision démocratique » des conditions de l'adoption de la loi, qui a connu un parcours expéditif avec une motion de rejet préalable, déposée par son rapporteur Julien Dive (LR) pourtant favorable au texte. Le député l'avait justifié en dénonçant l' « obstruction » de la gauche, qui avait déposé plusieurs milliers d'amendements.
L'absence de réel débat dans l'hémicycle est un des arguments avancés par les députés de gauche qui ont déposé un recours le 11 juillet devant le Conseil constitutionnel, espérant sa censure pour vice de procédure.
La possibilité de déposer des pétitions sur le site de l'Assemblée est un exemple de « démocratie participative qui pourrait faire bouger des lignes », estime la constitutionnaliste Anne-Charlène Bezzina. Cela « met une pression politique » sur les députés, abonde son collègue Benjamin Morel.
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