
À Gaza, des mères palestiniennes racontent à « CNN » les dangers de la famine
Le voyage est éprouvant, surtout pour Maryam qui a accouché il y a tout juste trois semaines. Le jour précédent, elles sont revenues les mains vides : le seul sac de farine que leur amie Walaa a obtenu lui a été dérobé par un jeune homme armé d'un couteau. Interviewées par CNN, toutes racontent les horreurs de leur quotidien alors que la famine se généralise dans la bande de Gaza, assiégée par Israël qui contrôle tous les accès.
Dans leurs témoignages, un point commun : les mères doivent constamment choisir entre risquer leurs vies pour tenter de nourrir leurs enfants, ou les voir mourir de faim. Depuis ce dimanche 27 juillet, Israël, qui a déclaré une pause des combats à des fins humanitaires dans certains secteurs, autorise des largages d'aide sur la bande de Gaza. Mais ces colis parachutés n'apportent qu'une quantité infime d'aide aux Gazaouis, et représentent un vrai danger pour les populations civiles.
L'ONU estime qu'il faudrait chaque jour au moins 500 à 600 camions de nourriture, de médicaments et de produits d'hygiène pour subvenir aux besoins immenses des plus de deux millions d'habitants de Gaza, mais Israël autorise seulement l'entrée de quantités très limitées. Résultat, rien qu'en juillet, 63 personnes sont mortes de faim à Gaza selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS) explique CNN. Les données de l'OMS montrent par ailleurs que 40 % des femmes enceintes et allaitant à Gaza souffrent de malnutrition sévère.
« On ne veut pas que tu meures, Maman »
« Mes enfants me disent : 'Ne pars pas, Maman, ne pars pas dans les centres d'aides, on ne veut pas que tu meures Maman' », raconte à CNN Um El-Abed, une mère de 8 enfants dont le mari a été tué par un bombardement israélien. Depuis des mois, des tirs israéliens près de centres d'aide humanitaire font des distributions de vrais massacres. Plus de 1 000 Palestiniens ont été tués par Israël en essayant de se nourrir depuis mai, précise la radio NPR.
Um El-Abed explique avoir tenté sa chance dans une soupe populaire bondée. Elle n'est rentrée qu'avec un pot de soupe, loin d'être suffisant pour nourrir ses 8 enfants. « Les femmes et les filles font face à un choix impossible : mourir de faim dans leurs abris ou s'aventurer dehors en quête de nourriture et d'eau, au risque extrême d'être tuées », avait déclaré la porte-parole de l'agence ONU Femmes Sofia Calltorp lors d'un point de presse à Genève. « Les enfants meurent de faim sous leurs yeux », a-t-elle affirmé.
Une réalité qu'Um Bilal ne connaît que trop bien. Cette dernière explique au média américain que sa plus jeune fille s'arrache parfois les cheveux lorsqu'elle crie de douleur à cause de la faim. Elle et sa voisine Um Khader passent parfois plusieurs jours sans manger, et leurs enfants s'endorment toujours le ventre vide.
« Avant nous mangions de la nourriture pour animaux. Il y a un an, nos corps pouvaient le gérer, mais maintenant, c'est de la famine qui s'ajoute à la famine, nos corps n'en peuvent plus », explique à CNN Um Khader, ajoutant qu'elle a pris l'habitude de dissoudre du sel dans de l'eau pour faire patienter ses enfants entre les rares repas. Selon un rapport IPC (Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire) publié ce mardi, plus de 20 000 enfants gazaouis ont été traités contre la malnutrition aiguë entre avril et mi-juillet.

Essayez nos fonctionnalités IA
Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment...
Articles connexes


Le Figaro
5 hours ago
- Le Figaro
Donald Trump se dit prêt à rencontrer Poutine, potentiellement dès la semaine prochaine
Le président des États-Unis est «ouvert à une rencontre à la fois avec le président Poutine et avec le président Zelensky», a déclaré sa porte-parole. Énième rebondissement dans la guerre en Ukraine. Dans une soudaine accélération diplomatique, Donald Trump s'est dit mercredi «ouvert» à une rencontre avec Vladimir Poutine, potentiellement dès la semaine prochaine, ainsi qu'avec Volodymyr Zelensky. Dans la foulée d'une visite qualifiée de «productive» de son émissaire spécial à Moscou, le président américain a dit à plusieurs dirigeants européens vouloir rencontrer son homologue russe en personne, peut-être dès la semaine prochaine, et organiser ensuite une réunion à trois avec le président ukrainien, rapportent le New York Times et CNN. Publicité Donald Trump est «ouvert à une rencontre à la fois avec le président (russe Vladimir) Poutine et avec le président Zelensky», a déclaré sa porte-parole, Karoline Leavitt, interrogée sur ces informations. Elle a précisé que «les Russes (avaient) fait part de leur désir de rencontrer» le président américain, dans un contexte qui s'est nettement tendu récemment entre Moscou et Washington. À lire aussi Guerre en Ukraine : après leur rencontre, Vladimir Poutine et Steve Witkoff préservent les apparences Réunion «très productive» Ce regain d'activité diplomatique fait suite à une rencontre mercredi de Steve Witkoff avec Vladimir Poutine, à deux jours de l'expiration d'un ultimatum des États-Unis à la Russie, sommée de mettre fin au conflit en Ukraine. La réunion a duré «près de trois heures», selon l'agence de presse étatique russe TASS. Elle a été qualifiée de «très utile et constructive» par le conseiller diplomatique du chef de l'État russe, Iouri Ouchakov. De son côté, le président américain a assuré sur son réseau Truth Social que la réunion avait été «très productive». Un haut responsable américain a toutefois précisé que les États-Unis prévoyaient toujours de mettre en place vendredi des sanctions secondaires, c'est-à-dire visant les pays qui se fournissent auprès de la Russie, en particulier en pétrole et en armes. Après cette rencontre entre Vladimir Poutine et Steve Witkoff, qui se sont déjà vus à plusieurs reprises ces derniers mois, Donald Trump a parlé au téléphone avec Volodymyr Zelensky, a annoncé ce dernier. Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, le chancelier allemand, Friedrich Merz, le président finlandais, Alexander Stubb, et le secrétaire général de l'Otan, Mark Rutte, ont participé à cette conversation, a indiqué à l'AFP une source ukrainienne haut placée. L'ultimatum de Trump Aucun des entretiens de Vladimir Poutine avec Steve Witkoff, l'homme de confiance de Donald Trump pour les «missions de paix», pas plus que les coups de fil avec le président américain lui-même n'ont jusqu'ici amené le dirigeant russe à changer de cap. Les relations entre la Russie et les États-Unis connaissent même depuis la semaine dernière un soudain pic de tensions avec l'annonce du déploiement de deux sous-marins nucléaires américains à la suite d'une dispute en ligne avec l'ancien chef de l'État russe, Dmitri Medvedev. Publicité Donald Trump a donné jusqu'à vendredi à la Russie pour qu'elle mette fin à la guerre en Ukraine, sous peine de nouvelles sanctions sévères. Il a notamment menacé d'infliger des «droits de douane secondaires» aux pays qui continuent de faire du commerce avec Moscou, comme la Chine et l'Inde. Il a d'ores et déjà annoncé augmenter à 50% les droits de douane sur les produits indiens, reprochant à l'Inde ses achats de pétrole russe. Le président américain, qui avait repris le contact avec Vladimir Poutine à son retour à la Maison Blanche dans l'espoir de mettre rapidement fin au conflit en Ukraine, exprime dorénavant de plus en plus ouvertement sa frustration à l'égard du maître du Kremlin. Malgré la pression exercée par Washington, l'offensive russe contre son voisin se poursuit. À lire aussi Guerre en Ukraine : Donald Trump espère encore un geste de Vladimir Poutine


Le Figaro
5 hours ago
- Le Figaro
L'armée israélienne sommée «d'exécuter» les prochaines décisions sur Gaza, affirme le ministre de la Défense
Alors que des voix s'élèvent contre une intensification des opérations militaires à Gaza au sein de l'armée israélienne, Israël Katz a rappelé ses troupes à l'ordre ce mercredi. L'armée israélienne devra «exécuter» les décisions politiques sur la guerre dans la bande de Gaza, a affirmé mercredi le ministre de la Défense, à la veille d'un arbitrage gouvernemental attendu sur une nouvelle phase des opérations, qui suscite des réserves au sein de la hiérarchie militaire. Selon la presse, qui agite la perspective d'une occupation totale du territoire palestinien, le premier ministre Benyamin Netanyahou doit présider jeudi en fin d'après-midi une réunion du cabinet de sécurité, en charge des questions militaires. Alors que Benyamin Netanyahou a affirmé mardi qu'Israël devait vaincre «totalement» le Hamas et ramener les otages israéliens retenus à Gaza, les médias se font l'écho des réserves, voire de l'opposition du chef d'état-major, le lieutenant-général Eyal Zamir. Selon la télévision publique Kan 11, il a mis en garde au cours d'une réunion mardi contre le «piège» que serait une occupation totale de Gaza. Sur la foi de ses sources gouvernementales, la presse israélienne est unanime à prédire une extension des opérations militaires y compris dans les zones où pourraient être retenus les otages et dans les secteurs les plus densément peuplés. Dans la bande de Gaza assiégée et bombardée, où se pressent chaque jour des milliers de Palestiniens autour des points de distribution de nourriture, la Défense civile a annoncé mercredi que 20 personnes avaient été tuées quand un camion chargé de vivres s'est retourné sur la foule. Publicité L'armée s'exécutera «avec détermination et professionnalisme» Une responsable de Médecins sans frontières, Caroline Willemen, a décrit une situation humanitaire «dévastatrice» dans le territoire, où persiste «la crise de la faim». Et «nous continuons de voir des patients se faire tirer dessus ou écraser sur les sites de distribution d'aide», a-t-elle ajouté sur les réseaux sociaux. Les agences de l'ONU et les ONG ont appelé les autorités israéliennes à «abroger l'exigence introduite le 9 mars les obligeant à partager des informations personnelles sensibles sur leurs employés palestiniens, sous peine de devoir cesser leurs opérations humanitaires dans la bande de Gaza et en Cisjordanie» occupée d'ici septembre. Selon le quotidien Maariv, le général Zamir a averti mardi «qu'une décision d'intensifier les combats pourrait entraîner la mort des otages encore en vie» et aurait réitéré «son opposition à une décision de conquérir entièrement la bande de Gaza», déjà occupée par Israël entre 1967 et 2005. «C'est le droit et le devoir du chef d'état-major d'exprimer sa position dans les forums appropriés», a commenté le ministre de la Défense, Israël Katz. «Mais après que des décisions sont prises par l'échelon politique, l'armée les exécutera avec détermination et professionnalisme (...) jusqu'à ce que les objectifs de la guerre soient atteints», a-t-il souligné sur X. Le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, a indiqué avoir rencontré mercredi le Premier ministre et jugé qu'«occuper Gaza est une très mauvaise idée» sur «le plan opérationnel, moral et économique». En guerre contre le Hamas depuis l'attaque du 7 octobre 2023, le gouvernement israélien fait face à une pression croissante pour trouver une issue au conflit. L'opinion israélienne s'alarme du sort des 49 otages toujours retenus à Gaza, dont 27 déclarés morts par l'armée, tandis qu'à l'international de plus en plus de voix s'élèvent face aux souffrances des plus de deux millions de Palestiniens, menacés de «famine généralisée» selon l'ONU. Assouplissement du blocus humanitaire Ces derniers jours, la pression a encore grandi sur le premier ministre après la diffusion par le Hamas et le Djihad islamique de vidéos de propagande montrant deux otages israéliens, Evyatar David et Rom Braslavski, très affaiblis et très amaigris, qui ont suscité colère et émotion en Israël et à l'étranger. Israël a assoupli fin mai le blocus humanitaire qu'il avait imposé début mars au territoire palestinien mais les quantités autorisées à entrer, par voie terrestre ou largages aériens, sont jugées insuffisantes par l'ONU. Après 22 mois de guerre, seules 1,5% des terres agricoles de Gaza sont désormais cultivables, selon un nouveau bilan satellitaire de l'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO). L'armée israélienne a appelé mercredi la population à évacuer deux quartiers de Khan Younès (sud), où elle va élargir «le champ de ses opérations de combat», ainsi que plusieurs blocs d'immeubles du quartier d'Al-Zaytoun de la ville de Gaza. L'armée a par ailleurs indiqué à l'AFP avoir procédé à l'élimination d'une «cellule terroriste» de 10 personnes à Daraj Tuffah, et éliminé plusieurs «terroristes» dans le sud du territoire.


Le Parisien
8 hours ago
- Le Parisien
Tsahal sommé « d'exécuter » les prochaines décisions sur Gaza du gouvernement israélien qui craint des divisions dans l'armée
L'armée israélienne devra « exécuter » les décisions politiques sur la guerre dans la bande de Gaza, a affirmé ce mercredi Israël Katz. Le ministre de la Défense. Une déclaration qui survient au moment où des dissensions s'expriment dans ses rangs face à la perspective d'une occupation totale du territoire palestinien. Alors que le Premier ministre, Benyamin Netanyahou, se prépare à annoncer une nouvelle phase des opérations pour vaincre « totalement » le Hamas et ramener les otages israéliens retenus à Gaza, les médias se font l'écho des réserves, voire de l'opposition du chef d'état-major, le lieutenant général Eyal Zamir. La télévision publique Kan 11 a révélé ce mercredi que le général Zamir, au cours d'une réunion la veille, avait mis en garde contre le « piège » que serait une occupation totale de Gaza. VidéoGaza : Israël réautorise l'entrée partielle des marchandises privées dans l'enclave palestinienne Sur la foi de ses sources gouvernementales, la presse israélienne est unanime à prédire une nouvelle escalade de l'offensive militaire, y compris dans les zones où pourraient être retenus les otages et dans les secteurs les plus densément peuplés. « Vaincre totalement l'ennemi à Gaza » Selon le quotidien Maariv, le général Zamir a averti mardi « qu'une décision d'intensifier les combats pourrait entraîner la mort des otages encore en vie » et aurait réitéré « son opposition à une décision de conquérir entièrement la bande de Gaza « , déjà occupée par Israël entre 1967 et 2005. « C'est le droit et le devoir du chef d'état-major d'exprimer sa position dans les forums appropriés, a commenté ce mercredi le ministre de la Défense, Israël Katz. Mais après que des décisions sont prises par l'échelon politique, l'armée les exécutera avec détermination et professionnalisme (…) jusqu'à ce que les objectifs de la guerre soient atteints », a-t-il souligné sur X. Le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, a indiqué avoir rencontré ce mercredi le Premier ministre : « occuper Gaza est une très mauvaise idée » sur « le plan opérationnel, le plan moral et le plan économique ». Selon la presse, une réunion du cabinet de sécurité présidée par le Premier ministre est prévue jeudi en fin d'après-midi pour prendre les décisions finales sur la nouvelle phase de la guerre. « Il est nécessaire de vaincre totalement l'ennemi à Gaza, de libérer tous nos otages et de s'assurer que Gaza ne constituera plus une menace pour Israël », avait réaffirmé Benyamin Netanyahou mardi. En guerre contre le Hamas depuis l'attaque du 7 octobre 2023, le gouvernement israélien fait face à une pression croissante pour trouver une issue au conflit. L'opinion israélienne s'alarme du sort des 49 otages toujours retenus à Gaza, dont 27 déclarés morts par l'armée, tandis qu'à l'international de plus en plus de voix s'élèvent face aux souffrances des plus de deux millions de Palestiniens, menacés de « famine généralisée », selon l'ONU. Ces derniers jours, la pression a encore grandi sur le Premier ministre après la diffusion par le Hamas et le Djihad islamique de vidéos de propagande montrant deux otages israéliens, Evyatar David et Rom Braslavski, très affaiblis et très amaigris, qui ont suscité colère et émotion en Israël et à l'étranger. Israël avait assoupli fin mai le blocus humanitaire qu'il avait imposé début mars au territoire palestinien mais les quantités autorisées à entrer, par voie terrestre ou largages aériens, sont jugées insuffisantes par l'ONU. 20 personnes renversées par un camion humanitaire ce mercredi L'armée israélienne, par la voix de son porte-parole en arabe, a appelé la population à évacuer deux quartiers de Khan Younès (sud), où elle va élargir « le champ de ses opérations de combat », ainsi que plusieurs blocs d'immeubles du quartier d'Al-Zaytoun de la ville de Gaza. L'armée a par ailleurs indiqué à l'AFP poursuivre ses opérations contre le Hamas dans la bande de Gaza, avec notamment l'élimination d'une « cellule terroriste » de 10 personnes à Daraj Tuffah, et éliminé plusieurs « terroristes » dans le sud du territoire. Dans la bande de Gaza assiégée et bombardée, où se pressent chaque jour des milliers de Palestiniens autour des points de distribution de nourriture, la Défense civile a annoncé ce mercredi la mort de 20 personnes, tuées quand un camion chargé de vivres s'est retourné sur la foule. Une responsable de Médecins sans frontières, Caroline Willemen, a décrit une situation humanitaire « dévastatrice » dans le territoire, où persiste « la crise de la faim ». « En plus de cela, nous continuons de voir des patients se faire tirer dessus ou écraser sur les sites de distribution d'aide », a-t-elle ajouté ce mercredi sur les réseaux sociaux. Les agences de l'ONU et les ONG ont appelé les autorités israéliennes à « abroger l'exigence introduite le 9 mars les obligeant à partager des informations personnelles sensibles sur leurs employés palestiniens, sous peine de devoir cesser leurs opérations humanitaires dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est » d'ici septembre.