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« Une vengeance vis-à-vis de Donald Trump » : le nouveau parti d'Elon Musk analysé par son biographe

« Une vengeance vis-à-vis de Donald Trump » : le nouveau parti d'Elon Musk analysé par son biographe

Le HuffPost France18 hours ago
ÉTATS-UNIS - Bouleversement dans le paysage politique américain ou coup d'épée dans l'eau ? Elon Musk, l'ancien allié de Donald Trump, a annoncé samedi 5 juillet son intention de créer sa propre formation politique, le Parti de l'Amérique.
Une annonce qui intervient quelques semaines après son départ du Département à l'efficacité gouvernementale (DOGE), où il avait été nommé en janvier pour raboter dans les dépenses de l'administration américaine. Après ça, il s'est livré à une véritable guerre médiatique avec Donald Trump, sur fond d'opposition à la loi budgétaire portée par le président américain.
Sans détailler son projet politique, le patron de Tesla a affirmé vouloir faire émerger une alternative aux deux partis américains : républicain et démocrate. Si pour l'heure Donald Trump n'a pas réagi à cette annonce, cette décision interroge. Rédacteur en chef du numérique chez Sciences et Avenir et auteur du livre Enquête sur Elon Musk, l'homme qui défie la science, Olivier Lascar décrypte ce nouveau coup d'éclat de l'homme le plus riche du monde.
Olivier Lascar. Cette annonce est avant tout une vengeance vis-à-vis de Donald Trump, puisqu'Elon Musk considère que son rôle n'a pas été valorisé à la hauteur de ce qu'il a fait pour le président américain. Avec cette annonce on assiste à une forme d'auto-radicalisation du personnage, qui, avec son passage au sein du gouvernement, s'est enivré de la puissance des foules.
En quittant le DOGE, Elon Musk avait pourtant dit vouloir se consacrer à ses activités de chef d'entreprise. Comment expliquer ce revirement ?
Du point de vue des dommages potentiels sur ses entreprises, cette annonce est en effet surprenante. Pendant ses six mois au DOGE, Tesla a été très touché avec une chute de son action en bourse ou des campagnes anti-Tesla. Avec son engagement politique, Elon Musk, qui a incarné pendant des années le succès et le caractère innovant de Tesla, devient un problème pour l'entreprise.
Cela pourrait aussi toucher Space X, car même si Elon Musk pense que personne ne peut lui faire de l'ombre sur la question spatiale, il est concurrencé par Jeff Bezos et son entreprise Blue Origin.
Il n'a toutefois pas totalement abandonné sa casquette d'homme d'affaires. Elon Musk perçoit son action politique comme un instrument pour le succès de ses sociétés.
Elon Musk n'a pas détaillé ses propositions politiques. Que peut-on attendre de lui ?
C'est difficile à dire car ce qui caractérise Musk, c'est qu'il n'est pas un idéologue, contrairement à d'autres personnalités de la tech comme Peter Thiel [le fondateur de PayPal], qui est une figure de l'extrême droite. Elon Musk a été proche des démocrates pendant un temps, avant de se rapprocher des républicains sous la mandature de Joe Biden.
Il n'a pas de projet politique connu, mis à part la question de la dette. On sait également que sur les questions sociales, il pense que l'idéologie woke a mis en danger les États-Unis. Mais de ce point de vue là, on comprend mal comment il pourrait se différencier de Donald Trump.
Étant né en Afrique du Sud et non aux États-Unis, on sait qu'il ne peut pas se présenter à l'élection présidentielle américaine. Alors pourquoi créer un parti ?
Pour l'instant, Elon Musk affirme que ce parti permettrait de mener des campagnes locales pour proposer des candidats face aux élus qui ont voté pour la loi budgétaire de Donald Trump. Mais on peut aussi imaginer que sur le long terme, ce parti lui permette d'être un faiseur de roi pour les prochaines élections. Avant de se ranger derrière Donald Trump, il avait notamment soutenu le gouverneur de Floride Ron DeSantis.
Peut-il, comme il l'assure, imposer un « troisième parti » aux États-Unis, où le système politique est bipartisan ?
Le projet d'un troisième parti politique est une arlésienne aux États-Unis. C'est un projet qui revient régulièrement et qui a été porté par plusieurs figures politiques, mais qui n'a jamais abouti car ça ne fait pas partie de la culture politique du pays. Les Américains ont l'impression que c'est un vote qui ne servirait à rien.
Par ailleurs, la personnalité même d'Elon Musk peut lui poser problème. Pour construire un projet politique, il faut des alliés et le goût des gens, ce qui n'est pas le cas de Musk. Dans la gestion de ses entreprises, il est moteur sur l'aspect technique mais d'une violence terrible sur le plan humain. On l'a également souvent vu mal à l'aise sur scène, ce qui laisse penser qu'il n'aurait pas le pouvoir d'attraction suffisant pour être un leader politique et faire peser son parti.
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