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Tous les yeux rivés sur Arthabaska

Tous les yeux rivés sur Arthabaska

La Presse9 hours ago
(Victoriaville) Éric Duhaime et Alex Boissonneault, politiquement, ne se ressemblent pas beaucoup. En revanche, à quelques jours du vote dans l'élection partielle d'Arthabaska, les deux favoris s'entendent sur une chose : François Legault a raté son pari. Malgré l'été, les électeurs sont présents, intéressés, au rendez-vous.
« Le premier ministre, par cynisme, a décidé de [lancer une élection partielle] en été. Mais jusqu'à maintenant, ça a attiré beaucoup de votes, et beaucoup d'attention de l'extérieur », a affirmé Éric Duhaime, chef du Parti conservateur du Québec (PCQ) et candidat dans la partielle, lors d'une conférence de presse bilan vendredi avant-midi.
PHOTO ÉDOUARD DESROCHES, LA PRESSE
Éric Duhaime, chef du Parti conservateur du Québec, en conférence de presse à Victoriaville, vendredi
« On a fait un débat à la télévision nationale, comme si c'était un débat des chefs. Je pense que ça témoigne que Legault a manqué son pari », illustre M. Duhaime.
L'élection partielle a été officiellement déclenchée le 8 juillet. Ce lundi 11 août, les électeurs et électrices d'Arthabaska se rendront aux urnes, après cinq semaines de campagne.
Lors du scrutin par anticipation, qui se tenait les dimanche et lundi, 3 et 4 août, près de 15 000 personnes ont exercé leur droit de vote. Cela représente 26 % des électeurs de la circonscription, soit près du double du vote par anticipation de la dernière élection partielle dans Terrebonne, en mars dernier.
« Je me suis lancé à la mi-mai, j'en ai passé du temps, à cogner aux portes. J'ai un seul objectif en tête : représenter mon monde. […] Et sur le terrain, la réponse est bonne », a lancé Alex Boissonneault, candidat du Parti québécois (PQ), lors de sa propre conférence de presse vendredi.
PHOTO ÉDOUARD DESROCHES, LA PRESSE
Alex Boissonneault, candidat du Parti québécois, a tenu son bilan de campagne à Victoriaville, vendredi.
Les sondages internes du PQ, qui comptait à Victoriaville sur une délégation composée notamment du chef Paul St-Pierre Plamondon et des députés Pascal Bérubé, Pascal Paradis et Catherine Gentilcore, prévoient un « taux de participation très élevé ».
[François] Legault a totalement raté son pari. Tout le monde sera rivé à son téléviseur lundi.
Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti québécois
M. St-Pierre Plamondon est clair : « Il y a une volonté de changement. Notre objectif, c'est de remplacer le gouvernement de la CAQ dans un an. Alex Boissonneault fait partie de la solution. Il a l'étoffe d'être ministre. »
Enjeux locaux
Éric Duhaime se voit gagner lundi. Il est fier d'une campagne menée sur plusieurs enjeux qui ont une résonance locale. Il propose notamment l'élimination « de la paperasse et des écofrais » en agriculture, l'addition du privé « pour de meilleurs soins en santé » et un meilleur accès à la propriété pour la jeune génération. Il mentionne également l'abolition du marché du carbone et la possibilité d'acheter un véhicule à essence après 2035.
« Il y a une grogne présentement au Québec, une insatisfaction qu'on a rarement ou jamais vue. Les autres partis, ce sont tous un peu plus ou un peu moins de ce qui ne marche pas. »
M. Duhaime, devenu chef conservateur en 2022, en est à sa quatrième année d'implication politique. Il a rappelé vendredi avoir « promis une décennie de service public », et du même coup confirmé son intention de se représenter aux élections générales en 2026 – peu importe le résultat de lundi.
« On a plus d'un Québécois sur huit qui a voté pour nous [12,9 % aux dernières élections] et on a zéro député sur 125. C'est la pire distorsion de l'histoire du Québec », a-t-il de nouveau dénoncé.
Si je suis élu lundi soir, je vais être le député de l'histoire du Québec qui va représenter le plus d'électeurs. Peu importe ce que vous pensez du Parti conservateur ou de moi, vous devriez vous réjouir. Car avant d'être partisan, il faut être démocrate.
Éric Duhaime, chef du Parti conservateur du Québec et candidat dans Arthabaska
Alex Boissonneault, lui, dit avoir constaté « à quel point l'élément de confiance est important ». C'est pourquoi l'ex-animateur de Radio-Canada a également centré sa campagne sur des enjeux locaux, des choses pour « améliorer la vie des gens ». Il parle entre autres de la rénovation de l'Hôtel-Dieu d'Arthabaska et de la couverture cellulaire dans certaines municipalités de la circonscription.
« Pouvez-vous nous donner quelqu'un de chez nous ? On me l'a dit plusieurs fois, rapporte Paul St-Pierre Plamondon. On a exactement réussi à trouver ça en Alex Boissonneault », dont les pancartes mettent de l'avant la phrase « né à Saint-Ferdinand, grandi à Victo ».
Brasseur ne jette pas l'éponge
Le site d'analyse Qc125 attribue un résultat pratiquement égal au Parti québécois et au Parti conservateur. MM. Duhaime et Boissonneault obtiendraient 37 % des voix chacun. Il est toutefois important de mentionner que la marge d'erreur est de 7 points.
De plus, les chiffres « n'ont pas été mis à jour depuis la fin juin, car nous n'avons pas eu de données locales », précise à La Presse Philippe J. Fournier, fondateur de Qc125.
Keven Brasseur, candidat de la Coalition avenir Québec (CAQ), et Chantale Marchand, du Parti libéral du Québec (PLQ), obtiendraient 9 % des voix chacun, puis Pascale Fortin, de Québec solidaire, terminerait au dernier rang des partis majeurs avec 6 %, selon ces prévisions.
PHOTO ÉDOUARD DESROCHES, LA PRESSE
Keven Brasseur, en entrevue avec La Presse vendredi
M. Brasseur, rencontré par La Presse à son bureau de candidat vendredi, affirme que le contexte est maintenant « complètement différent » qu'à la fin juin.
Il faut faire attention avec les sondages. Sur le terrain, ce n'est pas ce qu'on voit. Je rencontre plusieurs indécis et souvent, la CAQ est une option.
Keven Brasseur, candidat de la CAQ dans Arthabaska
Quant au narratif voulant que le premier ministre ait déclenché la partielle en plein été pour limiter la participation, car il tire de l'arrière dans les sondages nationaux, « c'est cynique de dire que c'était ça l'objectif, répond Keven Brasseur. Je suis un démocrate avant tout. Je veux que les gens participent. Je leur dis d'aller voter, peu importe pour qui. »
Même s'il se présente sous la bannière du parti au gouvernement, M. Brasseur affirme être un candidat incarnant le renouveau. C'est qu'à 29 ans, l'ancien président de la Commission Relève de la CAQ serait le plus jeune député actif à Québec. Pour lui, il n'a pas à défendre le bilan du gouvernement, mais à « communiquer ses bons coups ».
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