logo
Sur la situation à Gaza, l'ONU et l'UE s'alarment des opérations « indéfendables » d'Israël

Sur la situation à Gaza, l'ONU et l'UE s'alarment des opérations « indéfendables » d'Israël

Le HuffPost France11 hours ago
INTERNATIONAL - Bientôt un an et dix mois de guerre dans la bande de Gaza. Et pour beaucoup, la coupe est pleine à l'heure où Israël y intensifie ses opérations. Que ce soit l'ONU, l'Union européenne, certains organes de presse ou des responsables religieux, les condamnations de l'action militaire de Tsahal prennent une nouvelle ampleur ce mardi 22 juillet.
L'ONU, par l'intermédiaire de son Haut-Commissariat aux droits de l'homme, alerte en effet sur le nombre croissant de victimes civiles tentant simplement d'obtenir de l'aide. De la fin du mois de mai au 21 juillet, l'ONU a ainsi « recensé 1 054 personnes tuées à Gaza alors qu'elles tentaient d'obtenir de la nourriture ». L'organisation précise que « 766 d'entre elles ont été tuées à proximité des sites de la fondation GHF (soutenue par les États-Unis et Israël, NDLR) et 288 à proximité des convois d'aide de l'ONU et d'autres organisations humanitaires ».
Un bilan inacceptable pour l'instance internationale qui cible comme unique responsable « l'armée israélienne ». « C'est moralement inacceptable et injustifiable », a également commenté ce mardi le patriarche latin de Jérusalem, Pierbattista Pizzaballa, à son retour de Gaza. Un point de vue également partagé par l'UE, qui indique ce même jour que l'armée israélienne « doit cesser » de tuer des civils palestiniens se rassemblant aux points de distribution d'aide humanitaire à Gaza.
Deux semaines après un accord
La cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas, affirme même avoir échangé à ce sujet avec le ministre israélien des Affaires étrangères Gideon Saar. Elle lui a indiqué « clairement que l'armée israélienne devait cesser de tuer des personnes aux points de distribution » d'aide humanitaire. Tuer des civils cherchant de l'aide à Gaza « est indéfendable », a insisté la responsable estonienne.
Ce nouvel avertissement en direction de l'État hébreu intervient deux semaines après un accord conclu avec Israël, qui devait enfin permettre d'améliorer les livraisons d'aide humanitaire à Gaza. « Israël a respecté certains engagements, comme je l'ai déjà indiqué la semaine dernière, mais il est clair qu'il reste encore beaucoup à faire », a nuancé Kaja Kalla, qui assure maintenir « la pression » auprès d'Israël. D'ailleurs, dans un message publié sur X, Kaja Kallas assure avoir rappelé au ministre israélien que « toutes les options restaient sur la table » si Israël ne respectait pas ses engagements.
Les accusations à l'encontre d'Israël sont encore plus larges. Car lors d'une prise de parole ce mardi, le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Volker Türk a alerté sur le risque « extrêmement élevé » de violations graves du droit international après l'extension des opérations militaires israéliennes à Gaza. Il juge que les « frappes aériennes et opérations terrestres israéliennes entraîneront inévitablement de nouvelles pertes civiles ». « Il semblait impossible que le cauchemar puisse empirer. Et pourtant, c'est le cas », a commenté avec gravité le commissaire onusien.
88 % de Gaza soumis à l'armée israélienne
Pour rappel, l'armée israélienne a étendu lundi son offensive dans un nouveau secteur de la bande de Gaza, Deir al-Balah, dans le centre, et entend agir dans des zones où elle n'était jamais allée au cours des 21 mois de guerre contre le Hamas, sommant les habitants d'évacuer les lieux. À ce stade, le Bureau des affaires humanitaires de l'ONU estime qu'entre 50 000 et 80 000 personnes se trouvent dans cette zone. Et que près de 88 % du territoire de Gaza est désormais soumis à un ordre d'évacuation israélien ou inclus dans une zone militarisée israélienne.
« Les derniers ordres israéliens de déplacement, suivis par des attaques intensives dans le sud-ouest de Deir al-Balah (...) ont aggravé la souffrance des Palestiniens affamés », a poursuivi Volker Türk. Il souligne aussi que « la zone visée » par les attaques « abrite plusieurs organisations humanitaires », comme des cliniques, des installations médicales, des abris, une cuisine communautaire ou des centres d'accueil.
Une fois encore, l'UE suit l'ONU sur ce sujet. Dans un rapport de la Commission européenne présenté fin juin aux Vingt-Sept, l'UE estimait qu'Israël a violé l'article 2 de l'accord d'association qui l'unit à elle en matière de respect des droits de l'homme. La cheffe de la diplomatie européenne établissait une liste d'options possibles pour les 27. Parmi elles, la suspension de l'accord tout entier, l'interdiction des exportations en provenance des territoires palestiniens occupés, la révision de la politique de visas ou encore la suspension de la partie commerciale de l'accord d'association. Mais toute décision requiert l'unanimité des 27 pays membres, ou la majorité qualifiée s'il s'agit de la partie commerciale de l'accord.
Orange background

Essayez nos fonctionnalités IA

Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :

Commentaires

Aucun commentaire pour le moment...

Articles connexes

« Je n'ai plus la force » : à Gaza, la survie des derniers journalistes de terrain
« Je n'ai plus la force » : à Gaza, la survie des derniers journalistes de terrain

Le Parisien

time4 hours ago

  • Le Parisien

« Je n'ai plus la force » : à Gaza, la survie des derniers journalistes de terrain

Bachar est à bout. Sur Facebook, le 19 juillet, le Gazaoui de 30 ans poste ces mots : « Je n'ai plus la force de travailler pour les médias. Mon corps est maigre. » Dimanche, son frère est « tombé à cause de la faim ». Pour la première fois, le photographe, pigiste pour l'Agence France Presse (AFP) dans la bande de Gaza , avoue se sentir « vaincu ». Son cri de désespoir porte une lumière crue sur les conditions de travail des derniers journalistes présents dans l'enclave palestinienne, entre faim, peur et épuisement. Depuis le 7 octobre 2023, Israël interdit aux reporters d'entrer et de sortir de ce territoire en guerre, sauf pour accompagner son armée dans des circuits encadrés. Le conflit le plus médiatisé au monde est, sur le terrain, quasiment impossible à couvrir.

Armées : Thierry Burkhard, un chef d'état-major sur le départ ?
Armées : Thierry Burkhard, un chef d'état-major sur le départ ?

Le Parisien

time6 hours ago

  • Le Parisien

Armées : Thierry Burkhard, un chef d'état-major sur le départ ?

Du changement au sommet des armées ? Selon nos informations, le départ du chef d'état-major des armées (CEMA), le général Thierry Burkhard , pourrait bien être acté lors du Conseil des ministres ce mercredi 23 juillet dans la matinée. Le « secret-défense » entourait encore ce mardi soir cette décision, qui appartient au seul chef de l'État. Emmanuel Macron , qui estime beaucoup et est proche de ce Saint-Cyrien, fantassin d'origine, passé par nombre de postes opérationnels et théâtres extérieurs, aurait souhaité, selon certaines sources, le garder auprès de lui, dans un contexte international où la défense joue un rôle de premier plan. Mais ce « cinq étoiles », qui fêtera ses 61 ans à la fin du mois et occupe son poste depuis juillet 2021, a déjà été prolongé (compte tenu des limites d'âge dans le grade propres à l'armée) il y a un an, et a connu un mandat particulièrement chargé, entre guerres en Ukraine et au Moyen-Orient , retraits successifs en Afrique, effort de réarmement du pays… Plutôt que de « rempiler », lui-même aurait plaidé pour un changement, afin d'avoir un nouveau CEMA bien installé au moment où interviendra le changement de locataire… à l'Élysée, en 2027. Pour lui succéder, deux noms reviennent comme favoris : d'abord celui du général Fabien Mandon, un aviateur, actuel chef d'état-major particulier de la Présidence. Et celui du général Vincent Giraud, major général des armées et ancien chef du cabinet militaire de Sébastien Lecornu, ministre des Armées .

La ville de Soueïda, épicentre des affrontements communautaires syriens : le récit de l'envoyée spéciale du Figaro
La ville de Soueïda, épicentre des affrontements communautaires syriens : le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

Le Figaro

time7 hours ago

  • Le Figaro

La ville de Soueïda, épicentre des affrontements communautaires syriens : le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

Réservé aux abonnés REPORTAGE - Les hostilités entre Druzes et Bédouins dans cette ville ont attiré des combattants venus de tout le pays, faisant au moins 1 265 morts en dix jours. Un blindé de la Sécurité générale barre le passage. Assis à l'ombre, une poignée d'hommes en uniforme noir surveillent la route qui conduit à Soueïda, sur laquelle ils ont interdiction de se déployer. L'un d'eux se met tout d'un coup à tirer à la kalachnikov. Les tirs claquent dans les rues silencieuses du village de Walgha. « Il y a une voiture qui arrive », hurle-t-il, tandis que tout le monde se lève dans la panique. Un combattant armé d'une mitrailleuse s'apprête à tirer, mais son responsable l'arrête : « Calmez-vous les gars, ce sont des civils ! » La voiture arrive lentement à hauteur du check-point tenu par les forces de l'ordre. Trois hommes en sortent, les traits tirés. « Ça fait une semaine que je suis bloqué à l'intérieur de Soueïda , j'ai enfin réussi à m'enfuir mais les milices druzes nous ont empêchés de sortir pendant des jours », raconte l'un d'eux, le regard hagard. Depuis le balcon d'un bâtiment situé à quelques pas de là, d'autres membres de la Sécurité…

TÉLÉCHARGER L'APPLICATION

Commencez dès maintenant : Téléchargez l'application

Prêt à plonger dans un monde de contenu mondial aux saveurs locales? Téléchargez l'application Daily8 dès aujourd'hui sur votre app store préféré et commencez à explorer.
app-storeplay-store