
Famine à Gaza : des ONG dénoncent une législation israélienne les empêchant d'intervenir
La missive cite l'exemple de l'ONG américaine Anera, qui « dispose de plus de 7 millions de dollars de fournitures vitales prêtes à entrer à Gaza, y compris 744 tonnes de riz, suffisantes pour six millions de repas, bloquées à Ashdod (Israël) à seulement quelques kilomètres » de Gaza.
Idem pour Care et Oxfam, dans l'impossibilité de livrer respectivement pour 1,5 million de dollars et 2,5 millions de dollars de diverses fournitures.
BREAKING: Oxfam & over 100 other organisations call for an end to Israel's weaponization of aid. Since March, millions in lifesaving food & medicine have been blocked from Gaza. New INGO rules could now bar trusted NGOs, silence advocacy & censor reporting — defying international… pic.twitter.com/wJRYuLg8SB — Oxfam International (@Oxfam) August 13, 2025
Les relations entre les ONG soutenues par l'étranger et le gouvernement israélien ont longtemps été marquées par des tensions, les autorités accusant souvent ces ONG de partialité.
« Les autorités israéliennes ont rejeté les demandes de dizaines d'ONG pour apporter des biens de première nécessité (à Gaza), affirmant que ces organisations ne sont pas autorisées à fournir de l'aide » , indique la déclaration.
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Le Cogat, un organisme israélien en charge des Affaires civiles, a rejeté des « allégations mensongères ». « Israël agit pour permettre et faciliter l'entrée de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza, tandis que le Hamas cherche à exploiter cette aide pour renforcer ses capacités militaires et consolider son contrôle sur la population. »
« Cela se fait parfois sous couvert de certaines organisations d'aide internationale, que ce soit sciemment ou non », assure le Cogat, selon lequel 380 camions sont entrés mercredi dans Gaza par les accès de Kerem Shalom et Zikim.
Au mieux, 90 camions par jour, selon les ONG palestiniennes
Le directeur du réseau des ONG palestiniennes à Gaza, Amjad Al-Shawa, a au contraire affirmé à l'AFP que « le nombre de camions entrant dans Gaza (chaque jour) est seulement compris entre 70 et 90 au mieux ». Israël « continue d'empêcher les ONG internationales d'y faire rentrer leurs camions » , a-t-il ajouté.
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Le gouvernement israélien a approuvé en mars un nouvel ensemble de règles encadrant les ONG étrangères qui travaillent avec les Palestiniens. Leur enregistrement peut être refusé si les autorités estiment qu'un groupe nie le caractère démocratique d'Israël ou « promeut des campagnes de délégitimation » contre le pays.
« Malheureusement, de nombreuses organisations d'aide servent de couverture pour des activités hostiles et parfois violentes », a déclaré à l'AFP le ministre de la Diaspora Amichai Chikli, dont le ministère a été chargé de l'enregistrement des ONG. Les organisations « n'ayant aucun lien avec des activités hostiles ou violentes et aucune connexion avec le mouvement de boycott se verront accorder l'autorisation d'opérer », a-t-il ajouté.
« Le pire scénario possible de famine »
Les ONG affirment que ces nouvelles règles laissent les Palestiniens à Gaza sans aide. « Notre mandat est de sauver des vies, mais en raison des restrictions liées à l'enregistrement, les civils se retrouvent sans la nourriture, ni les médicaments et la protection dont ils ont un besoin urgent », a déclaré Jolien Veldwijk, directrice de Care dans les Territoires palestiniens. Elle avait dénoncé sur CNN « le manque criant de produits d'hygiène, d'intimité, d'eau potable et de soins médicaux pour les femmes et les filles ».
In #Gaza, women and girls are facing a crisis that goes beyond war—it's a daily fight for dignity, safety, and health. Jolien Veldwijk, Country Director for CARE Palestine (West Bank and Gaza), spoke to @CNN about the devastating lack of sanitary supplies, privacy, clean water,… pic.twitter.com/ouu1G5deI4 — CARE (care.org) (@CARE) August 8, 2025
« Le système d'enregistrement est désormais utilisé pour bloquer davantage l'aide et refuser nourriture et médicaments au milieu du pire scénario possible de famine », accuse la lettre publiée jeudi.
Israël accuse le Hamas de détourner l'aide entrant à Gaza, et depuis mai, le gouvernement s'appuie sur la Fondation humanitaire de Gaza (GHF) soutenue par les États-Unis pour gérer les centres de distribution alimentaire.
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Ces opérations se déroulent souvent dans le plus grand désordre, voire le chaos, et sous les tirs israéliens pour tenter d'y contrôler les foules. Au moins 1 373 Palestiniens ont été tués à Gaza depuis le 27 mai, la plupart par des tirs israéliens, « alors qu'ils cherchaient de la nourriture », avait rapporté fin juillet l'ONU.
Des informations à fournir sur leur personnel palestinien
Des ONG étrangères et l'ONU ont refusé de coopérer avec la GHF, qu'elles accusent de servir les besoins militaires d'Israël. Surtout, ces organisations redoutent d'être interdites d'activité en Israël et dans les Territoires palestiniens si elles ne transmettent pas au gouvernement israélien des informations sensibles sur leur personnel palestinien.

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