
Wall Street termine la semaine en baisse
(Washington) La Bourse de New York a terminé la semaine dans le rouge vendredi, laissant entrevoir ses craintes face aux multiples menaces douanières de Donald Trump, dont celles visant le Canada.
Agence France-Presse
Le Dow Jones a perdu 0,63 %, l'indice NASDAQ 0,22 % et l'indice élargi S&P 500 a lâché 0,33 %.
« Une nouvelle série de menaces de droits de douane de la part du président Trump pèse sur l'appétit pour le risque à la fin de la semaine, alors que les actions redescendent des nouveaux records atteints lors des échanges d'hier », résume Jose Torres, d'Interactive Brokers.
Le président américain Donald Trump a de nouveau ciblé jeudi le Canada, en lui imposant 35 % de surtaxe, l'un des taux les plus élevés annoncés depuis le début de la semaine, reprochant au deuxième partenaire commercial des États-Unis d'avoir riposté à ses droits de douane.
Depuis le début de la semaine, une vingtaine de pays, principalement asiatiques, ont déjà reçu un courrier visant à leur notifier le taux de surtaxe qui sera appliqué à leurs produits à compter du 1er août.
Interrogé par l'AFP, Adam Sarhan, de 50 Park Investments, estime que la réaction du marche reste « vraiment haussière », malgré le recul observé vendredi.
Le NASDAQ et le S&P 500 ont tous deux réalisé plusieurs records en clôture ces derniers jours.
« Nous n'avons pas encore vu de nouveaux droits de douane substantiels être effectivement appliqués », explique-t-il.
Les investisseurs attendent également le sort qui sera réservé à plusieurs puissances, dont l'Inde et l'Union européenne.
Pour la semaine à venir, « une longue liste de données importantes » pourra donner une direction au marché, prévient Jose Torres.
Les acteurs de marché attendent notamment les chiffres de l'inflation côté consommateur (CPI) et producteur (PPI) la semaine prochaine. Un nouvel indicateur concernant la confiance des consommateurs sera aussi publié.
« Les économistes et les investisseurs surveilleront de près si les droits de douane imposés par Trump se répercutent sur la chaîne d'approvisionnement ou les rayons des magasins, et utiliseront ces informations pour évaluer le rythme auquel la Fed descend les marches de l'escalier de la politique monétaire », anticipe M. Torres.
La grande majorité des investisseurs estiment que la banque centrale américaine va maintenir ses taux à ce niveau à l'issue de sa prochaine réunion, selon l'indicateur publié par CME, FedWatch.
Mais ils sont de moins en moins à anticiper une baisse de taux en septembre.
Sur le marché obligataire, le rendement de l'emprunt américain à dix ans se tendait nettement à 4,42 %, contre 4,35 % la veille en clôture.
Au tableau des valeurs, le fabricant de jeans Levi Strauss (+11,25 % à 21,95 dollars) a bondi, porté par des résultats trimestriels supérieurs aux attentes, notamment un bénéfice net par action de 22 cents là où les analystes tablaient sur 13 cents. L'entreprise a aussi relevé ses prévisions pour l'année.
L'entreprise Strategy (+3,04 % à 434,58 dollars) plus grand détenteur privé de bitcoins, a profité du niveau record de la plus capitalisée des cryptomonnaies.
Le géant pétrolier britannique BP a gagné 3,55 % à 32,64 dollars, après avoir annoncé s'attendre à une hausse de la production et à de meilleures performances dans le raffinage et le commerce pétrolier.
Les compagnies aériennes ont perdu du terrain, après avoir profité des bons résultats de Delta Air Lines jeudi. American Airlines a lâché 5,56 % à 12,22 dollars, United Airlines a perdu 4,34 % à 87,89 dollars et Delta a limité la casse, lâchant 0,23 % à 56,65 dollars.
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Bombardier à plus de 300 $ l'action, selon CIBC
Chaque dimanche, nous braquons les projecteurs sur des éléments de l'actualité financière et boursière qui peuvent être utiles à l'investisseur, mais qui pourraient être passés sous le radar L'action de Bombardier a le potentiel pour plus que doubler de valeur au cours des cinq prochaines années à près de 330 $, selon la CIBC. L'analyste Kevin Chiang souligne dans une note publiée cette semaine que la récente commande décrochée par Bombardier qui pourrait lui rapporter plusieurs milliards de dollars constitue un évènement de réduction des risques pour le titre. « Cette commande renforce la visibilité des revenus et le carnet de commandes pour 2027 et au-delà. » Cet expert soutient que sa confiance se voit renforcée envers la capacité de Bombardier à atteindre ses objectifs présentés l'an passé lors de la journée pour les investisseurs. L'action de Bombardier a plus que doublé de valeur depuis trois mois. Elle a terminé la semaine à 159 $ alors que la cible moyenne des analystes sur un horizon de 12 mois demeure actuellement à 138 $. Bombardier publiera ses prochains résultats trimestriels dans trois semaines. Il faut s'attendre à ce que la direction en profite pour commenter le récent engagement du Canada à augmenter les dépenses en matière de défense à 5 % du produit intérieur brut d'ici 10 ans. Il y a un risque que le Canadien National abaisse ses prévisions pour l'exercice 2025 lorsque la direction du transporteur ferroviaire montréalais présentera le 22 juillet sa performance financière printanière. C'est notamment ce que souligne l'analyste Cherilyn Radbourne, de la TD, dans une note envoyée jeudi à ses clients. Et si c'est effectivement ce qui se produit et qu'il s'avère que l'entreprise a fait des promesses excessives, nous pourrions assister à un retour de l'activisme, précise-t-elle. TFI a perdu l'appui de la Scotia cette semaine. L'analyste Konark Gupta a retiré jeudi sa suggestion d'achat sur l'action de l'entreprise montréalaise spécialisée dans le transport par camion en raison des tendances actuelles et de l'incertitude ambiante pour la deuxième moitié de l'année. Il dit prendre cette décision malgré le fait que l'évaluation du titre demeure attrayante. Cet expert note une faiblesse prolongée de la demande dans un contexte d'incertitude macroéconomique persistante et de surcapacité. PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE Le PDG de Québecor, Pierre Karl Péladeau Pierre Karl Péladeau vient d'acheter près de 375 000 $ en actions de Québecor. Le PDG de la maison-mère de Vidéotron a acheté le 25 juin un bloc de 9000 actions à droit de vote multiple de catégorie A au prix unitaire de 41,41 $. La transaction a été réalisée par l'entremise de son holding privé personnel Financière Outremont. Il s'agit des premières actions de Québecor détenues par cette entité. Un membre de l'équipe de direction chez Dollarama a acheté en début de semaine pour 228 000 $ d'actions du détaillant montréalais d'articles bon marché. Le vice-président responsable de l'approvisionnement mondial, John Assaly, a acheté mardi un lot de 1200 actions au prix unitaire de 190,07 $. Un haut dirigeant chez Fiera Capital a acheté cette semaine un petit bloc d'actions du gestionnaire d'actifs montréalais. Paul de la Roche, chef de la gestion privée au Canada et gestionnaire principal de portefeuille, a acheté lundi un lot de 7346 actions de Fiera Capital au prix unitaire de 6,68 $. Une dirigeante chez Saputo vient d'acheter des actions du transformateur laitier montréalais. La chef de la direction des ressources humaines, Isabelle Tisseur, a acheté le 27 juin un lot de 1500 actions de Saputo au prix unitaire de 27,15 $. Les titres québécois de Cogeco, CAE, Theratechnologies, Bombardier, Banque Nationale, 5N Plus, WSP Global, Groupe Dynamite, Québecor, Redevances OR et Stingray ont atteint cette semaine un sommet des 52 dernières semaines à la Bourse de Toronto.


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3 hours ago
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Surprenante résilience
Après le tumulte causé par l'administration Trump et ses multiples menaces tarifaires au début du deuxième trimestre, les principaux indices boursiers ont fortement rebondi. Chaque trimestre, La Presse demande à quatre experts d'analyser la conjoncture pour faire fructifier un portefeuille fictif d'un capital initial de 100 000 $, et donc à la portée de la plupart des particuliers-investisseurs. Dans ce troisième rendez-vous de 2025, ces experts reviennent brièvement sur le deuxième trimestre et ils décrivent leurs perspectives pour les prochains mois sur les marchés. Aussi, ils recalibrent leur répartition d'actifs individuelle pour le troisième trimestre de 2025 en fonction d'un portefeuille équilibré de référence. C'est-à-dire établi à 60 % en actions et 40 % en obligations et encaisse, avec des écarts de répartition limités à 10 % en plus ou en moins. Quels constats faites-vous du deuxième trimestre de 2025 ? Candice Bangsund, vice-présidente et gestionnaire de portefeuille, Répartition d'actifs globale, Fiera Capital PHOTO FOURNIE PAR FIERA CAPITAL Candice Bangsund, vice-présidente et gestionnaire de portefeuille, répartition d'actifs globale, Fiera Capital « Après un début difficile, le deuxième trimestre s'est terminé sur une note positive grâce à l'apaisement des tensions commerciales avec les États-Unis. Les signes de progrès dans les négociations entre l'administration Trump et les principaux pays commerçants avec les États-Unis ont suscité un regain d'appétit des investisseurs. Ce qui a propulsé de nombreux indices boursiers à des niveaux record. En contrepartie, les marchés obligataires ont généré des résultats négatifs durant le deuxième trimestre, sous le coup d'une pause inattendue de la Banque du Canada concernant ses prochaines baisses de taux d'intérêt. Chez les investisseurs, cette pause survient alors qu'on s'inquiétait déjà du rôle des obligations en tant que « valeur refuge » dans un contexte de pressions inflationnistes découlant des tarifs douaniers, ainsi que la croissance accélérée des déficits gouvernementaux et des niveaux de dette publique. » Michel Doucet, vice-président, stratège d'investissement et gestionnaire de portefeuilles, Desjardins Gestion de patrimoine PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE Michel Doucet, vice-président, stratège d'investissement et gestionnaire de portefeuilles, Desjardins Gestion de patrimoine « Après un début de deuxième trimestre inquiétant, j'ai été un peu surpris par la rapidité d'adaptation des marchés pour la suite. C'est comme si les investisseurs boursiers constataient que, finalement, les impacts économiques et financiers des menaces tarifaires de l'administration Trump n'étaient pas aussi graves qu'on s'y attendait. Même les tensions géopolitiques et militaires au Moyen-Orient ont semblé avoir peu d'impact sur les marchés boursiers et le prix du pétrole. Par contre, l'affaiblissement du dollar américain face aux autres devises d'importance comme l'euro et le dollar canadien suggère que son statut de « valeur refuge » en période de tumultes économiques et géopolitiques s'est beaucoup effrité au fil des annonces tarifaires et budgétaires de l'administration depuis avril. » Louis Lajoie, chef stratège en investissements, Banque Nationale PHOTO FOURNIE PAR LA BANQUE NATIONALE Louis Lajoie, chef stratège en investissements, Banque Nationale « Avec les chocs tarifaires à répétition, les déficits budgétaires qui augmentent, les conflits au Moyen-Orient, c'est un véritable « test de résistance » que les marchés financiers ont traversé durant le deuxième trimestre. Mais en dépit de la forte volatilité générée par ces évènements, surtout en début de trimestre avec des replis parfois brusques de grands indices boursiers, le bilan du deuxième trimestre s'avère positif pour les investisseurs. C'est d'autant plus vrai pour la Bourse canadienne, qui a clos le trimestre en tête du classement de rendement parmi les principaux marchés boursiers. En contrepartie, on a vu un recul important de la valeur du dollar américain dans le marché des devises, alors que les investisseurs remettent en question son statut de valeur refuge dans les marchés financiers et l'économie mondiale. » Hugo Ste-Marie, directeur en stratégie de portefeuille et analyse quantitative, Banque Scotia Marchés mondiaux PHOTO FOURNIE PAR LA BANQUE SCOTIA Hugo Ste-Marie, directeur en stratégie de portefeuille et analyse quantitative, Banque Scotia Marchés mondiaux « Le deuxième trimestre a été marqué au début par l'impact très négatif dans les marchés boursiers des annonces tarifaires et des changements de politique incessants de l'administration Trump à Washington. Toutefois, cet épisode de grande incertitude en Bourse s'est avéré de courte durée. Les principaux indices ont fortement rebondi à des niveaux record, notamment le S&P/TSX au Canada qui a très bien fait après un recul majeur en début de trimestre. Autre constat : la résilience de l'économie américaine se maintient, avec encore peu d'impacts notables des menaces tarifaires de l'administration Trump. En contrepartie, la valeur du dollar américain face aux autres principales devises – en repli moyen de 7 % – subit l'impact d'une apparente baisse de confiance des investisseurs étrangers envers le statut habituel de « valeur refuge » du dollar et des actifs investissables aux États-Unis. L'adoption récente du gros projet de loi budgétaire de l'administration Trump, qui augmente le déficit et la dette fédérale déjà très élevés, a aussi ravivé les inquiétudes fiscales et financières envers le gouvernement américain. » Quelles perspectives pour les prochains mois ? Candice Bangsund, vice-présidente et gestionnaire de portefeuille, Répartition d'actifs globale, Fiera Capital « Les développements récents sur le front commercial poussent la conjoncture économique vers un contexte de « stagflation », alors que les tarifs douaniers généralisés menacent d'entraver la croissance mondiale et de faire grimper les prix de manière significative. Ce contexte défavorable complique la tâche des banques centrales avec leurs taux d'intérêt, alors qu'elles tentent d'équilibrer les risques à la hausse pour l'inflation avec les risques à la baisse pour la croissance économique. De plus, si l'impact des tarifs douaniers sur l'économie déclenche un nouvel épisode de spirale inflationniste, ça limiterait la marge de manœuvre des banques centrales pour répondre à l'impact négatif des tarifs sur la croissance tout en évitant de plonger l'économie en stagnation. » Michel Doucet, vice-président, stratège d'investissement et gestionnaire de portefeuilles, Desjardins Gestion de patrimoine « S'il y a une leçon à retenir pour les investisseurs des disputes douanières de l'administration Trump et de la volatilité des marchés financiers au deuxième trimestre, c'est l'importance de « garder le cap » avec leurs objectifs de placement en dépit des manchettes et des frasques médiatiques du président américain. Cela dit, j'anticipe la continuité d'un contexte favorable en Bourse avec les prochains énoncés de résultats des entreprises, qui pourraient s'avérer moins graves qu'on ne s'y s'attendait encore jusqu'à récemment. Aussi, en regardant au-delà des manchettes d'actualité, les investisseurs des marchés financiers constatent que le marché du travail et le budget des consommateurs aux États-Unis demeurent résilients. Aussi, les investisseurs constatent que les entreprises parviennent encore à maintenir de bons cash flows (flux de trésorerie) afin de soutenir leurs programmes de « cap-ex » [investissements en actifs de production] dans leurs plans d'affaires. » Louis Lajoie, chef stratège en investissements, Banque Nationale « Je m'attends à une certaine stagnation de la croissance économique au cours des prochains mois, avec l'impact des fortes tensions commerciales qui perdurent, ainsi que l'impact des droits de douane et des taux d'intérêt encore relativement élevés. Néanmoins, les perspectives d'ensemble demeurent plutôt positives, avec l'atténuation du haut niveau d'incertitude qui pesait sur les marchés financiers. Aux États-Unis, dans l'économie encore la plus influente au monde, le marché de l'emploi tient encore bon. Aussi, alors que l'inflation demeure faible malgré l'impact de gros droits de douane sur le coût des importations, il ne faut pas sous-estimer la possibilité d'une baisse de taux par la Réserve fédérale américaine (Fed) d'ici la fin de l'année. Entre-temps, en Bourse, il faut surveiller la capacité des entreprises à « livrer la marchandise » avec leurs prochains résultats, alors que les attentes des investisseurs demeurent élevées. » Hugo Ste-Marie, directeur en stratégie de portefeuille et analyse quantitative, Banque Scotia Marchés mondiaux « Les perspectives économiques demeurent relativement favorables aux États-Unis, alors qu'elles se détériorent au Canada. Mais en Bourse, les perspectives de rendement demeurent favorables, surtout dans les marchés hors des États-Unis, dont le Canada, où les multiples de valeur (cours/bénéfice) sont encore un peu inférieurs à leur moyenne historique. Cela dit, deux éléments à suivre pourraient nuire à ces perspectives favorables ou les soutenir. D'abord, les prochaines mesures de l'inflation dans l'économie américaine. Parce qu'un mouvement soudain après des mois de relative stabilité malgré les annonces tarifaires pourrait être déterminant pour les prochaines décisions de taux d'intérêt de la Réserve fédérale américaine. En second élément à suivre, l'annonce prochaine des résultats de deuxième trimestre des entreprises, ainsi que la mise à jour de leurs perspectives pour la seconde moitié d'année. Parce que si ces résultats s'avèrent meilleurs que les attentes déjà amoindries des investisseurs, ça pourrait se traduire par un maintien de l'élan haussier en Bourse. » Où en est votre répartition d'actifs pour le troisième trimestre de 2025 ? Candice Bangsund, vice-présidente et gestionnaire de portefeuille, Répartition d'actifs globale, Fiera Capital « Les incertitudes économiques suscitées par les disputes douanières aux États-Unis et les perspectives réduites de prochaines baisses de taux d'intérêt par les banques centrales plaident en faveur d'une position défensive de sous-pondération en actions. En effet, le risque d'inflation ravivé par les tarifs douaniers pourrait limiter la capacité des banques centrales à intervenir alors que l'économie ralentit, ce qui exercerait une pression baissière sur les bénéfices des entreprises et la valeur des actions déjà élevée en Bourse. En contrepartie, je demeure surpondérée en liquidités (encaisse) compte tenu du risque accru de turbulences sur les marchés dans un contexte macroéconomique et politique un peu erratique. Aussi, je maintiens une sous-pondération en obligations, alors que le risque accru d'inflation pourrait se traduire par une réponse plus restrictive des banques centrales que ce que les marchés anticipent [report de baisses de taux d'intérêt]. » Michel Doucet, vice-président, stratège d'investissement et gestionnaire de portefeuilles, Desjardins Gestion de patrimoine « J'anticipe la continuité d'un marché obligataire « qui se cherche » dans la foulée du gros – et très coûteux – projet de loi fiscal et budgétaire que l'administration Trump vient de faire passer au Congrès. Aussi, en attente des prochaines données de l'inflation qui, si elles sont encore modestes, pourraient inciter la Réserve fédérale américaine (Fed) à décaler ses changements de taux d'intérêt. Par conséquent, je réduis de moitié ma répartition en obligations à un niveau de sous-pondération par rapport au portefeuille équilibré de référence. Et je rehausse d'autant ma répartition en liquidités (encaisse). Du côté des actions, j'anticipe la continuité d'une conjoncture économique et d'affaires encore favorable à des rendements intéressants en Bourse. Par conséquent, je rehausse ma répartition en actions à un niveau de surpondération proche du maximum alloué dans le Portefeuille fictif de La Presse. Dans cette répartition en actions, je maintiens les actions canadiennes à 25 %, mais je rehausse les actions américaines en surpondération à 28 %. 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Parmi les actions, parce qu'elles performent très bien ces temps-ci en dépit des disputes commerciales avec les États-Unis, je maintiens les actions canadiennes en légère surpondération à 22 % par rapport à 20 % dans le portefeuille équilibré de référence. Par ailleurs, je rehausse ma sous-pondération en actions américaines à un niveau neutre (20 %) dans le portefeuille de référence. Enfin, j'atténue ma surpondération en actions internationales – Europe, Asie, Extrême-Orient (EAEO) – en raison surtout de leurs risques économiques liés aux prochaines ententes commerciales avec les États-Unis. » Hugo Ste-Marie, directeur en stratégie de portefeuille et analyse quantitative, Banque Scotia Marchés mondiaux « La résilience de l'économie américaine et la continuité de bons résultats des entreprises en dépit des tumultes douaniers de l'administration Trump m'incitent à relâcher un peu ma position plus défensive lors du deuxième trimestre. Par conséquent, pour ce troisième trimestre, je rehausse les actions en surpondération par rapport au portefeuille équilibré de référence. En contrepartie, je réduis les obligations en sous-pondération significative et j'accentue la surpondération de l'encaisse (liquidités). Dans ma répartition en actions, j'accentue ma surpondération en actions canadiennes pour trois raisons principales : la récession évitée malgré la faiblesse de l'économie, le maintien de bons résultats des entreprises, le multiple de valeur en Bourse (cours/bénéfice par action) encore raisonnable. En comparaison, j'accentue ma sous-pondération en actions américaines parce que j'estime que la valorisation de la Bourse américaine est rendue à un niveau optimal. À l'inverse, sur les marchés boursiers hors de l'Amérique du Nord, je rehausse mes répartitions de quelques points parce que leurs multiples de valeur (c/b) demeurent historiquement bas, ce qui pourrait favoriser un rendement comparatif supérieur au cours des prochains mois. »


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a day ago
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Comment les revenus de la spéculation sur séance sont-ils imposés ?
Comment savoir si quelqu'un a acheté un titre pour le revendre rapidement et en tirer un profit dès la première bonne occasion, ou s'il a simplement vendu un titre qui a pris de la valeur avec le temps, ce que souhaite évidemment tout investisseur ? Chaque samedi, un de nos journalistes répond, en compagnie d'experts, à l'une de vos questions sur l'économie, les finances, les marchés, etc. Si je décide de faire de la spéculation sur séance (day trading) à la Bourse, est-ce que le gain réalisé doit être considéré comme un gain en capital ou un revenu ? Gilles La question est fort pertinente à se poser avant de s'adonner à cette pratique. Et la réponse est à la fois simple… et compliquée. La version simple, c'est que les gains réalisés par les gens qui s'adonnent à la spéculation sur séance sont considérés comme du revenu d'entreprise. Ce faisant, ils sont imposés en totalité. De leur côté, les profits réalisés lors de la vente d'actions placées pour une certaine période sont considérés comme du gain en capital. Comme seulement 50 % du gain en capital est imposable, ce type d'imposition est plus avantageux. Ce qui est compliqué, c'est de déterminer ce qui constitue exactement de la spéculation sur séance aux fins de l'impôt. Comment savoir si quelqu'un a acheté un titre pour le revendre rapidement et en tirer un profit dès la première bonne occasion, ou s'il a simplement vendu un titre qui a pris de la valeur avec le temps, ce que souhaite évidemment tout investisseur ? Les cas extrêmes sont plus simples à départager. « C'est sûr que si je fais beaucoup de transactions, que je suis un expert en placements, que je fais juste ça de ma vie, que je gère de l'argent appartenant à d'autres personnes, que j'ai un espace de bureau à la maison consacré à ça, que j'ai 86 000 écrans et que je fais ça tous les jours, il y a plus de chances que ça soit considéré comme du revenu d'entreprise, comme une business », donne en exemple Charles Rioux Rousseau, planificateur financier et conseiller, développement et qualité de la pratique, à l'Institut de planification financière. À l'opposé, une personne qui a investi en prévision de sa retraite en achetant des actions d'une entreprise et qui les a revendues 15 ans plus tard ne fait manifestement pas de la spéculation sur séance. D'autres situations sont moins claires. Si les autorités fiscales se retrouvent à devoir déterminer si une situation constitue de la spéculation sur séance, elles prendront en compte plusieurs paramètres : la répétition de transactions semblables, la période de détention des titres, la connaissance des marchés, le temps consacré à faire de la recherche et des transactions… « Même si aucun des facteurs mentionnés ne suffit, en lui-même, à déterminer que vos activités sont celles d'une entreprise, la combinaison d'un certain nombre de ces facteurs pourrait bien être suffisante. La question de savoir si vous exploitez une entreprise ou non doit être déterminée au cas par cas », peut-on lire dans un document de l'Agence du revenu du Canada (ARC). Il n'est pas impossible qu'une transaction unique soit considérée comme du revenu d'entreprise, si elle comporte « un risque ou une affaire de caractère commercial », peut-on aussi lire sur le site de l'ARC. Consulter un professionnel Comme on ne connaît pas la situation exacte de Gilles, le lecteur qui nous a écrit, et ce qu'il considère comme de la spéculation sur séance, il aurait avantage à consulter un conseiller juridique spécialisé en fiscalité, souligne Charles Rioux Rousseau. Mais c'est sûr qu'à partir du moment où on se pose la question, il y a de fortes chances qu'on soit peut-être plus dans du revenu d'entreprise que dans du revenu qu'on dit passif. Charles Rioux Rousseau, planificateur financier et conseiller Consulter un professionnel permettrait aussi à Gilles de voir s'il y a moyen de déduire de ses impôts certaines dépenses liées à cette activité, ainsi que de clarifier ce qu'il adviendrait dans le cas où il réaliserait plutôt des pertes financières. « Un autre conseil que j'aurais pour quelqu'un qui veut essayer de faire du day trading, c'est d'essayer de ne pas mêler toutes ses affaires, ne pas tout mettre dans le même compte », indique Charles Rioux Rousseau. Les titres utilisés pour la spéculation ne devraient pas côtoyer les actifs placés pour la retraite. Cette séparation faciliterait les déclarations fiscales, le suivi des actifs et pourrait aussi éviter des erreurs transactionnelles. « Une nuance qui peut aussi être importante, c'est que si on fait dans un CELI du day trading qui se qualifie comme revenu d'entreprise, ça sera imposable même dans ce type de compte », ajoute Charles Rioux Rousseau. La logique expliquée dans cet article ne se limite pas à la vente d'actions. 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