
Gaza : l'Assemblée générale de l'ONU réclame «toutes les mesures» pour faire pression sur Israël
Après le veto américain au Conseil de sécurité, l'Assemblée générale de l'ONU a appelé jeudi à un cessez-le-feu immédiat à Gaza et à prendre «toutes les mesures nécessaires» pour faire pression sur Israël, un vote dénoncé par Israël et les États-Unis. Comme le texte bloqué au Conseil la semaine dernière par Washington déterminé à protéger son allié israélien, la résolution non contraignante «exige un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent» à Gaza ainsi que la libération des otages.
Mais le texte adopté par 149 voix pour, 12 contre (dont Israël et les États-Unis) et 19 abstentions, va plus loin, mettant directement en cause Israël. La résolution «exige qu'Israël, puissance occupante, mette immédiatement fin au blocus, ouvre tous les points de passage» et permette la distribution de l'aide humanitaire «en quantité suffisante» dans tout le territoire palestinien où la situation est désastreuse après plus de 20 mois de guerre. Elle condamne également «fermement toute utilisation de la famine contre des civils comme méthode de guerre et le refus illicite de l'accès humanitaire».
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Après plus de deux mois de blocage total, Israël a permis l'ouverture fin mai de centres de distribution d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF) autour desquels se sont produits une série d'événements meurtriers. L'ONU, qui dénonce les entraves à ses propres opérations humanitaires, refuse de travailler avec cette organisation au financement opaque en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité. Pour faire appliquer «le principe de responsabilité», le projet de résolution demande également à tous les États de «prendre individuellement et collectivement toutes les mesures nécessaires» pour «garantir qu'Israël s'acquitte de ses obligations» en matière de droit international. Sans toutefois utiliser le terme de «sanction».
«Aucune arme, aucun commerce»
En l'absence d'action du Conseil de sécurité, l'ambassadeur palestinien à l'ONU Riyad Mansour a lui appelé toutes les capitales à transformer leur vote «en actions». «Aucune arme, aucun argent, aucun commerce (utilisé) pour oppresser les Palestiniens», a-t-il plaidé. «Les mesures que vous prenez aujourd'hui pour arrêter les meurtres, les déplacements et la famine détermineront combien d'enfants palestiniens mourront d'une mort horrible», a-t-il insisté.
À quelques jours d'une conférence internationale à l'ONU sur la question palestinienne, le texte répète d'autre part «l'attachement sans faille» de l'Assemblée à une solution à deux États, palestinien et israélien, vivant côte à côte en sécurité. C'est une résolution de l'Assemblée de 1947 qui avait partagé la Palestine alors sous mandat britannique, en deux États indépendants, l'un juif et l'autre arabe. Et au fil des décennies, l'instance onusienne a exprimé son fort soutien aux Palestiniens face à l'occupation israélienne.
Cette nouvelle résolution de l'Assemblée est «une farce, un échec moral, un coup politique», a dénoncé l'ambassadeur israélien à l'ONU Danny Danon avant le vote. En ne condamnant pas le mouvement palestinien Hamas, «elle récompense les terroristes et abandonne les victimes», a-t-il ajouté, promettant qu'Israël «fera tout ce qu'il faut pour ramener (tous les otages) à la maison». Ce texte «biaisé» est «une nouvelle action performative qui sape la crédibilité de cette institution», a renchéri l'ambassadrice américaine par intérim Dorothy Shea.
«Nous ne soutiendrons pas de résolutions qui n'appellent pas les groupes terroristes violents à se désarmer et à quitter Gaza, et qui ne reconnaissent pas le droit d'Israël à se défendre», a-t-elle ajouté. L'armée israélienne a intensifié à la mi-mai son offensive dans la bande de Gaza, dans le but affiché de libérer les derniers otages, prendre le contrôle du territoire, et anéantir le Hamas qui y a pris le pouvoir en 2007. La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël.
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