
Qui sont les deux députées LFI qui embarquent à bord du «Handala», la nouvelle flottille en direction de Gaza ?
Un peu plus d'un mois après Rima Hassan, deux autres députées LFI embarquent à bord d'un nouveau navire en direction de Gaza ce vendredi 18 juillet. Gabrielle Cathala et Emma Fourreau espèrent donc, elles aussi, «stopper le génocide» et «briser le blocus humanitaire». Les élues de gauche traverseront la Méditerranée sur le «Handala», chargé de vivres et d'aides médicales. Ce bateau est un ancien chalutier de 1968 reconverti en navire de solidarité qui appartient à la Coalition de la flottille de la Liberté, un mouvement international non violent de soutien aux Palestiniens. Tout comme l'était le «Madleen » sur lequel se trouvaient Rima Hassan et l'activiste suédoise Greta Thunberg, avant d'être interceptées par Israël aux portes de l'enclave palestinienne en juin dernier.
Gabrielle Cathala et Emma Fourreau entendent prendre leur relève. La première, députée du Val d'Oise de 33 ans, est engagée dans l'humanitaire depuis sa sortie de l'université où elle a été diplômée en droit international et droit pénal. Après une carrière au sein de LFI en tant que conseillère parlementaire puis secrétaire générale, elle a été élue députée lors des législatives de 2024, face à une candidate macroniste. Depuis, elle s'exprime régulièrement sur le conflit israélo-palestinien sur ses réseaux sociaux.
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Emma Fourreau, eurodéputée franco-suédoise de 25 ans, est, elle aussi, une militante pro-palestinienne. Elle est également connue pour son engagement en faveur de l'écologie et des animaux. Elle a notamment cofondé en 2019 une association de sensibilisation aux menaces écologiques qui pèsent sur l'océan, comme la pêche. Elle a mené au Parlement européen le combat pour la libération de Paul Watson. Bénévole au sein de L214, la jeune femme s'est engagée dans les rangs de LFI dès 2016 au moment des manifestations contre la loi travail et s'est plusieurs fois présentée à des élections avant de remporter les européennes de 2024.
«Pas de stars mondialement connues»
Le duo prendra le large depuis Gallipoli, au sud de l'Italie, aux côtés de 16 autres membres de l'équipage. Parmi eux, on retrouve notamment l'influenceur et acteur américain Jacob Berger, critique envers le gouvernement de Benyamin Netanyahou et l'ouvrier américain Chris Smalls, connu pour avoir créé le syndicat des travailleurs Amazon aux États-Unis. L'avocate et militante américano-palestinienne Huwaida Arraf, nommée deux fois pour le prix Nobel de la paix, sera également de la partie. Elle était déjà à bord du bateau Free Gaza en 2008 et de la flottille de la liberté en 2010, visée par plusieurs drones israéliens qui avaient fait dix morts. Des passagers d'autres nationalités et «plusieurs journalistes» complètent l'équipage.
Cette fois, «pas de stars mondialement connues», a affirmé Gabrielle Cathala auprès de Libération . «C'est une aide certes symbolique mais c'est une mission humanitaire pacifique, et il y a la volonté pour nous de garder les yeux rivés sur Gaza en cette période estivale», a-t-elle par ailleurs argué auprès de l'AFP.
Stratégie de communication
Ce nouveau convoi est largement soutenu par les autres élus LFI. Jean-Luc Mélenchon a exprimé sur X sa «fierté» et son «admiration» de voir ces deux insoumises parmi l'équipage du «Handala». Tout comme Rima Hassan qui relaie régulièrement leurs messages. Les deux élues françaises reprennent les mêmes codes de communication de leur collègue et prédécesseur sur les réseaux sociaux, avec des publications fréquentes de posts écrits et vidéos.
Durant l'expédition du Madleen, Rima Hassan publiait des centaines de photos, messages et vidéos pour inviter les internautes à suivre la traversée. Sur le même modèle, Emma Fourreau s'est filmée mercredi devant le «Handala» recouvert de tags et dessins au nom de Gaza. Cependant, la force de frappe des deux Françaises est indéniablement moins puissante que celle de Rima Hassan et Greta Thunberg.
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«Je n'ai pas peur»
Avant d'embarquer à bord du «Handala», Emma Fourreau a participé à la manifestation hebdomadaire «en soutien au peuple palestinien» à Caen (Calvados), le samedi 12 juillet, pour relayer leur mission. «On voit bien que la mobilisation des chefs d'État de l'Union européenne n'est pas à la hauteur. Il y a donc une mobilisation citoyenne qui se met en place pour briser le blocus humanitaire à Gaza. Dans le Handala, il y aura des vivres, de l'aide médicale… Évidemment, on sait que cela ne suffira pas. C'est avant tout une action politique et symbolique», a-t-elle expliqué sur place au journal Ouest-France .
L'épisode précédent, abondamment documenté par Rima Hassan, s'est soldé par l'arraisonnement du «Madleen» par l'armée israélienne à environ 185 kilomètres de la bande de Gaza. Emma Fourreau s'est ainsi dite clairvoyante sur une potentielle issue similaire. «L'arraisonnement du 'Handala' est une possibilité. Mais notre objectif, c'est d'atteindre Gaza et de livrer cette aide humanitaire. Nous devrions avoir huit jours de navigation. On connaît les risques. Je n'ai pas peur. J'ai plus peur de ce que Netanyahou fait tous les jours», a-t-elle expliqué à Ouest-France. Et d'insister : «On enverra autant de bateaux que nécessaires pour lever le blocus humanitaire et dénoncer le génocide en cours.»
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