
Bordeaux : relaxe partielle pour un couple soupçonné d'avoir voulu «sacrifier» son fils dans le Sahara
Le tribunal correctionnel de Bordeaux a relaxé partiellement jeudi soir un couple de professeurs de musique girondins soupçonnés d'avoir voulu «sacrifier» leur fils de cinq ans dans le désert marocain, tout en leur retirant l'autorité parentale. Le ministère public avait requis six ans d'emprisonnement à l'encontre du père et quatre ans de la mère pour association de malfaiteurs, mais la présidente du tribunal a jugé «qu'aucun élément ne pouvait caractériser» cette infraction. Ils ont toutefois été tous deux condamnés à 18 mois de prison pour avoir failli à leurs obligations légales en tant que parents, peine assortie d'un sursis probatoire de deux ans et d'une injonction de soins pour le père.
«En aucun cas, je n'ai voulu faire du mal à mon fils», a assuré Florian L., 42 ans, qui comparaissait dans un box vitré, car il était en détention provisoire, mais est ressorti libre. Le couple avait été interpellé le 21 décembre 2023 par la Guardia civil, la gendarmerie espagnole, à Algésiras alors qu'il allait embarquer à bord d'un ferry pour Tanger, au Maroc. «Ils abandonnent leur école, leur logement, sans vraiment prendre de vêtements. Tout ça était bien prévu, bien organisé, a lancé le procureur Olivier Bonithon. Ils jettent leur téléphone portable et tablette pour éviter possiblement d'être géolocalisés. Ils voulaient exorciser leur fils au Maroc, le sacrifier le jour de Noël pour qu'il ressuscite comme Jésus. Ça ne s'invente pas quand même!».
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«Une partie de démon lui»
Quelques jours avant leur interpellation, la sœur de la mère de l'enfant avait fait un signalement au parquet après avoir eu connaissance du projet du père de «créer une nouvelle religion», car «80% de la population allait mourir». Lors d'une soirée au domicile d'une proche, Florian L. lui avait demandé de «s'agenouiller» devant lui et lui avait confié que son garçon avait «très certainement une partie de démon en lui», selon elle. «Il va falloir que je sacrifie mon propre fils», avait-il ajouté, toujours selon cette femme. A l'audience, Florian L., a indiqué avoir rencontré Dieu en novembre 2023, nu dans la forêt du Médoc, un jour de tempête, et qu'il lui avait demandé d'être son «bras armé». «Ce qui régit ma vie, c'est l'amour, la chrétienté», a assuré l'homme féru de «croyances mystiques» et pour qui la «Terre est plate».
Retrouvé par les gendarmes, il avait été interné en hôpital psychiatrique à la suite de «bouffées délirantes» mais ne souffre pas de pathologie mentale selon les experts. «On voulait prendre des vacances pour partir au calme, rechercher la paix, la tranquillité», a assuré d'une voix douce la mère, Marie L, ajoutant qu'elle ne serait «jamais restée stoïque s'il avait tenu de tels propos». «Un départ précipité ne montre pas la préparation d'un projet mortifère», a déclaré l'avocate du père, Me Audrey Bousillon, pour qui «la montagne accouche d'une souris».

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Le Figaro
42 minutes ago
- Le Figaro
Pour voyager en Espagne ou au Portugal, privilégiez votre passeport plutôt que l'ancien format de la carte d'identité
Au vu des délais actuels pour renouveler son passeport, certains craignent de ne pas recevoir leur titre avant leur départ en vacances. Pourtant, le ministère de l'Intérieur recommande aux Français qui souhaitent se rendre en Espagne et au Portugal de voyager avec leur passeport plutôt qu'avec une ancienne carte d'identité en cours de validité. Contrairement aux idées reçues, il est possible de voyager dans de nombreux pays uniquement avec une nouvelle Carte nationale d'identité (CNI) au format carte bancaire ou avec l'ancien modèle plastifié bleu en cours de validité, même si la date indiquée au dos est dépassée. En effet, la durée de validité des CNI délivrées à des personnes majeures entre le 2 janvier 2004 et le 31 décembre 2013 a été automatiquement prolongée de 5 ans, en passant de 10 à 15 ans. À chaque pays, ses règles ! Pour aider les ressortissants français, le ministère des affaires étrangères a mis en place, dans la rubrique « Conseils aux voyageurs » du site un simulateur qui précise les pays dans lesquels une CNI dont la date de validité est en apparence dépassée est utilisable. Pas de reconnaissance officielle des cartes d'identité françaises périmées par l'Espagne et le Portugal Ainsi, en théorie, il est donc possible de continuer à utiliser sa carte d'identité cinq ans après sa date de péremption pour voyager en Europe. Cependant, cette loi française n'est pas applicable dans tous les pays de l'Union européenne. Et si certains pays comme la Belgique, la Norvège et la Lituanie ne reconnaissent officiellement pas la CNI française lorsque cette dernière est périmée depuis plus de dix ans, d'autres pays comme l'Espagne et le Portugal ne se sont simplement pas prononcés. Publicité Or, l'enjeu est de taille car selon certains députés, «cette situation génère une confusion réelle chez les compatriotes amenés à voyager entre la France et ces deux pays», mais aussi pour les Français qui y résident. D'autant que d'après l'Institut national de la statistique espagnol quelque 2,1 millions de Français se sont rendus dans la péninsule ibérique, au cours des trois premiers mois de 2025. Quant au Portugal, le pays a accueilli près de 3,5 millions de touristes français l'an dernier. Mieux vaut se munir de son passeport Pour dissiper les doutes des Français qui se rendent en Espagne ou au Portugal, le ministère de l'Intérieur recommande de privilégier l'utilisation d'un passeport valide à celle d'une CNI portant une date de fin de validité dépassée. Cependant, pour ceux qui se rendraient malgré tout dans l'une de ces destinations avec une carte d'identité en apparence périmée, il est préférable de se munir de la notice multilingue disponible sur le site du ministère des affaires étrangères qui explique les règles de la prolongation de la durée de validité des CNI françaises. Rappelons que dans l'espace Schengen, dont la France, l'Espagne et le Portugal font partie, il n'est pas nécessaire de présenter sa CNI ou son passeport à la frontière. Toutefois, ces documents sont nécessaires pour prouver son identité ou faire des démarches pendant le séjour dans la péninsule ibérique ou en Lusitanie (autre nom donné au Portugal). Un motif pour accélérer sa demande de carte d'identité Afin de tenir compte des difficultés que pourraient rencontrer, en pratique, certains citoyens français désireux de voyager à l'étranger, le gouvernement précise que «des instructions ont été adressées aux préfets pour autoriser le renouvellement anticipé de ces CNI lorsque le demandeur se trouve en mesure de justifier d'un déplacement à l'étranger». Publicité La preuve de ce voyage peut être apportée par tous moyens (titre de transport, réservation ou devis auprès d'une agence de voyages, justificatif ou réservation d'hébergement, attestation de l'employeur, etc.) voire déclaration sur l'honneur circonstanciée lorsque l'usager ne peut fournir de justificatif en raison de son mode de déplacement et des conditions de voyage (voiture, camping-car, etc.). Une attention particulière est portée, dans ce cadre, aux usagers qui résident dans un département frontalier et qui sont amenés, pour des raisons notamment familiales ou professionnelles, à franchir régulièrement les frontières. Le ministère de l'Intérieur rappelle qu'outre ce motif lié aux voyages à l'étranger, les Français peuvent renouveler par anticipation leur carte d'identité pour le nouveau motif d'acquisition d'une identité numérique, créé en mars 2025.


Le Figaro
12 hours ago
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Bordeaux : relaxe partielle pour un couple soupçonné d'avoir voulu «sacrifier» son fils dans le Sahara
Le couple avait été arrêté en compagnie de leur fils en décembre 2023 en Espagne, alors qu'ils embarquaient pour le Maroc, où ils souhaitaient exorciser l'enfant de 5 ans. Le tribunal correctionnel de Bordeaux a relaxé partiellement jeudi soir un couple de professeurs de musique girondins soupçonnés d'avoir voulu «sacrifier» leur fils de cinq ans dans le désert marocain, tout en leur retirant l'autorité parentale. Le ministère public avait requis six ans d'emprisonnement à l'encontre du père et quatre ans de la mère pour association de malfaiteurs, mais la présidente du tribunal a jugé «qu'aucun élément ne pouvait caractériser» cette infraction. Ils ont toutefois été tous deux condamnés à 18 mois de prison pour avoir failli à leurs obligations légales en tant que parents, peine assortie d'un sursis probatoire de deux ans et d'une injonction de soins pour le père. «En aucun cas, je n'ai voulu faire du mal à mon fils», a assuré Florian L., 42 ans, qui comparaissait dans un box vitré, car il était en détention provisoire, mais est ressorti libre. Le couple avait été interpellé le 21 décembre 2023 par la Guardia civil, la gendarmerie espagnole, à Algésiras alors qu'il allait embarquer à bord d'un ferry pour Tanger, au Maroc. «Ils abandonnent leur école, leur logement, sans vraiment prendre de vêtements. Tout ça était bien prévu, bien organisé, a lancé le procureur Olivier Bonithon. Ils jettent leur téléphone portable et tablette pour éviter possiblement d'être géolocalisés. Ils voulaient exorciser leur fils au Maroc, le sacrifier le jour de Noël pour qu'il ressuscite comme Jésus. Ça ne s'invente pas quand même!». Publicité «Une partie de démon lui» Quelques jours avant leur interpellation, la sœur de la mère de l'enfant avait fait un signalement au parquet après avoir eu connaissance du projet du père de «créer une nouvelle religion», car «80% de la population allait mourir». Lors d'une soirée au domicile d'une proche, Florian L. lui avait demandé de «s'agenouiller» devant lui et lui avait confié que son garçon avait «très certainement une partie de démon en lui», selon elle. «Il va falloir que je sacrifie mon propre fils», avait-il ajouté, toujours selon cette femme. A l'audience, Florian L., a indiqué avoir rencontré Dieu en novembre 2023, nu dans la forêt du Médoc, un jour de tempête, et qu'il lui avait demandé d'être son «bras armé». «Ce qui régit ma vie, c'est l'amour, la chrétienté», a assuré l'homme féru de «croyances mystiques» et pour qui la «Terre est plate». Retrouvé par les gendarmes, il avait été interné en hôpital psychiatrique à la suite de «bouffées délirantes» mais ne souffre pas de pathologie mentale selon les experts. «On voulait prendre des vacances pour partir au calme, rechercher la paix, la tranquillité», a assuré d'une voix douce la mère, Marie L, ajoutant qu'elle ne serait «jamais restée stoïque s'il avait tenu de tels propos». «Un départ précipité ne montre pas la préparation d'un projet mortifère», a déclaré l'avocate du père, Me Audrey Bousillon, pour qui «la montagne accouche d'une souris».


Le Parisien
12 hours ago
- Le Parisien
Relaxe partielle pour Florian et Marie L., soupçonnés d'avoir voulu « sacrifier » leur fils dans le Sahara
Le tribunal correctionnel de Bordeaux a relaxé partiellement jeudi soir un couple de professeurs de musique girondins soupçonnés d'avoir voulu « sacrifier » leur fils de cinq ans dans le désert marocain, tout en leur retirant l'autorité parentale. Le ministère public avait requis six ans d'emprisonnement à l'encontre du père et quatre ans de la mère pour association de malfaiteurs , mais la présidente du tribunal a jugé « qu'aucun élément ne pouvait caractériser » cette infraction. Ils ont toutefois été tous deux condamnés à 18 mois de prison pour avoir failli à leurs obligations légales en tant que parents , peine assortie d'un sursis probatoire de deux ans et d'une injonction de soins pour le père. « En aucun cas, je n'ai voulu faire du mal à mon fils », a assuré Florian L., 42 ans, qui comparaissait dans un box vitré, car il était en détention provisoire, mais est ressorti libre. « Ils abandonnent leur école, leur logement, sans vraiment prendre de vêtements. Tout ça était bien prévu, bien organisé, a lancé le procureur Olivier Bonithon. Ils jettent leur téléphone portable et tablette pour éviter possiblement d'être géolocalisés. Ils voulaient exorciser leur fils au Maroc , le sacrifier le jour de Noël pour qu'il ressuscite comme Jésus. Ça ne s'invente pas quand même ! ». Quelques jours avant leur interpellation, la tante maternelle de l'enfant avait fait un signalement au parquet après avoir eu connaissance du projet du père de « créer une nouvelle religion », car « 80 % de la population allait mourir ». À l'audience, le père a indiqué avoir rencontré Dieu en novembre 2023, nu dans la forêt du Médoc, un jour de tempête, et qu'il lui avait demandé d'être son « bras armé ». « Ce qui régit ma vie, c'est l'amour, la chrétienté », a assuré l'homme féru de « croyances mystiques » et pour qui la « Terre est plate ». Retrouvé par les gendarmes, il avait été interné en hôpital psychiatrique à la suite de « bouffées délirantes » mais ne souffre pas de pathologie mentale selon les experts. « On voulait prendre des vacances pour partir au calme, rechercher la paix, la tranquillité », a assuré d'une voix douce la mère, Marie L, ajoutant qu'elle ne serait « jamais restée stoïque s'il avait tenu de tels propos ». « Un départ précipité ne montre pas la préparation d'un projet mortifère », a déclaré l'avocate du père, Me Audrey Bousillon, pour qui « la montagne accouche d'une souris ».