
« La FIFA est à nouveau sur le gril » : l'UNFP salue la décision de la Cour de justice de l'UE, qui a remis en cause l'autorité du TAS envers les clubs européens
« La FIFA est à nouveau sur le gril », pointe l'UNFP. Ce vendredi, la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) a remis en cause l'autorité du Tribunal arbitral du sport (TAS), juridiction sise en Suisse, envers les joueurs et clubs de l'UE, dans un arrêt concernant un litige opposant la formation belge de Seraing à la FIFA. « La Cour consacre le droit, notamment pour les clubs et les joueurs, d'obtenir un contrôle juridictionnel effectif des sentences arbitrales rendues par le Tribunal arbitral du sport », établit l'arrêt, en précisant : « les juridictions des États membres doivent pouvoir faire un contrôle approfondi de la compatibilité de ces sentences avec les règles fondamentales du droit de l'UE ».
Un coup dur pour le TAS, mais aussi pour la FIFA, le Comité international olympique (CIO) et de nombreuses autres fédérations internationales, qui imposaient un recours à cette institution arbitrale internationale dans le règlement de leurs conflits, sans réelle possibilité d'appel. La CJUE a rendu cet arrêt dans un litige complexe qui oppose le club de football belge de Seraing à la FIFA sur la tierce propriété (TPO) des footballeurs professionnels.
Retards récurrents, manque de transparence... Le Tribunal arbitral du sport sous le feu des critiques
Afin de protéger l'intégrité du football et des joueurs, l'instance a interdit, en 2014, la TPO, soit la vente par un club d'une partie des droits qu'il possède sur un joueur. En 2015, Seraing a été soupçonné d'être passé outre cette interdiction en cédant une partie des droits de quatre joueurs à Doyen Sports, un fonds maltais. La commission de discipline de la FIFA l'a alors condamné à 150 000 francs suisses (environ 143 000 euros) et une interdiction de mercato pendant deux ans.
Un camouflet pour la FIFA
Une sanction confirmée par le TAS, qui a été ensuite saisi par le club et ses avocats belges, Martin Hissel et Jean-Louis Dupont, ceux des arrêts Bosman et de Lassana Diarra. Seraing s'est alors tourné vers la justice belge, arguant que le droit de l'UE autorise la tierce propriété. En vain, car les tribunaux belges se sont déclarés incompétents. Mais contraints par l'arrêt de la CJUE, ils vont devoir réexaminer la décision du TAS et éventuellement l'invalider. Ce qui ébranlerait l'architecture juridique du sport mondial.
« Sans être devins, nous savions que la justice européenne finirait par dire à la fédération internationale l'obligation de revoir sa copie, de respecter le droit européen et de s'ouvrir à un vrai dialogue social », a réagi l'UNFP, l'Union des footballeurs professionnels français, dans un communiqué. « Nous n'avons eu de cesse de répéter notre volonté de voir le droit, tout le droit, s'appliquer au football professionnel comme dans d'autres secteurs d'activité », a salué le syndicat qui voit dans l'arrêt de la Cour un camouflet subi par la FIFA contre « le système féodal qui est le sien ». « Du moins en Europe dans un premier temps. »
Adrien Rabiot qui s'oppose au PSG, Lassana Diarra face à la FIFA : et si le monde tournait sans transferts...

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2 hours ago
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« Je n'étais pas partie... » : Iga Swiatek réfute l'idée d'une mauvaise saison avant son titre à Wimbledon
Avant de lancer le WTA 1000 de Cincinnati, Iga Swiatek a voulu faire une petite mise au point pour tous ceux qui considèrent son sacre à Wimbledon comme un retour après des mois difficiles. Avant de gagner Wimbledon, presque à la surprise générale tant elle n'avait jamais brillé sur gazon, Iga Swiatek traversait ce qu'on ne pouvait guère qualifier de sa meilleure saison. Aucun titre au compteur, même sur sa très chère terre battue, et une seule finale (sur gazon !) avant Wimbledon. De quoi parler de retour après son sacre anglais. Un terme qui n'est pourtant pas au goût de la Polonaise. « De retour... Je pense que c'est un concept inventé par les médias et qu'il va falloir me l'expliquer, lâche-t-elle sans chercher à faire de l'humour. Je ne suis jamais partie, j'étais bien là. Même si d'autres filles ont pu performer ces six derniers mois, cela ne veut pas dire que je n'étais pas là... » Vraiment pas à l'aise avec l'idée d'un retour, elle insiste. « Il y a eu pas mal de tournois où j'ai bien joué, où j'étais en demi-finales. C'est le sport, ça arrive, on ne peut pas gagner tout le temps. Mais je n'étais pas partie, j'étais bien là. » Message reçu fort et clair. « C'est difficile d'arriver à profiter des victoires en Grand Chelem. Là, je me suis dit que j'avais le droit d'en profiter et tant pis si je perdais au deuxième tour du prochain tournoi. » Iga Swiatek sur son break après son titre à Wimbledon Au pire, elle veut bien concéder qu'elle est de retour de vacances post Wimbledon. « Cinq jours de vacances. Trois et demi, si on enlève les transports... Mais j'en avais besoin. J'ai refait le plein d'énergie. J'ai passé du temps sur un bateau avec des amies et j'en avais besoin. » Mais il y a quand même eu un passage par Montréal avant de retrouver l'Ohio et Cincinnati. Une défaite en huitièmes de finale face à Clara Tauson (7-6, 6-3) qui ne prête pas à conséquence et qui était entachée de trop de mauvais réflexes hérités du gazon. « J'ai voulu trop faire de coups gagnants », ajoute-t-elle. Un nouvel état d'esprit Surtout, elle avait anticipé cette défaite. Elle détaille. « C'est difficile d'arriver à profiter des victoires en Grand Chelem. Pour mon premier Roland-Garros, c'était naturel car c'était le dernier tournoi de la saison 2020. Mais par la suite, même en prenant quelques jours, il y a la saison sur gazon qui arrive très vite et il faut tout de suite se mobiliser. Après, Wimbledon, c'était un peu différent et j'ai voulu en profiter. D'habitude, ce n'est pas quelque chose que je m'autorise tellement, je pense tout de suite au prochain tournoi. Là, je me suis dit que j'avais le droit d'en profiter et tant pis si je perdais au deuxième tour du prochain tournoi. Gagner Wimbledon, c'est quelque chose qui me restera toute la vie. Et il m'a fallu un peu de temps pour y arriver. » « Je gagne un tournoi, je prends une serviette, ça fait un souvenir. » Ce qui lui reste aussi, c'est l'emballement inattendu autour de son goût pour les pâtes aux fraises, « Non, ce n'est pas possible, les gens ne se sont pas mis à en manger... » et pour sa passion pour les serviettes de Wimbledon. « Honnêtement, je ne m'attendais pas à ce que ça devienne des ''hot topics''. Les serviettes, pour être franche, elles ont disparu chez mes amis et ma famille. Il ne m'en reste qu'une seule. Après, ça reste un beau souvenir quand on a gagné un Grand Chelem. Je me vois bien dans 30 ans tenir une serviette et me dire que j'avais gagné ce tournoi. Voilà, je gagne un tournoi, je prends une serviette, ça fait un souvenir. » L'organisation du WTA 1000 de Cincinnati est prévenue et les stocks sont prêts. Les raisons du retour de Venus Williams

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3 hours ago
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Rachid Meziane raconte ses débuts en WNBA : «J'ai bien conscience que je ne suis pas dans le monde des Bisounours »
Premier coach français formé dans l'hexagone à diriger une franchise WNBA, l'ancien sélectionneur de la Belgique Rachid Meziane aspire à transformer les mentalités américaines en restant viscéralement attaché à ses valeurs européennes. Lorsqu'il rappelle, Rachid Meziane ne dit pas s'il file à l'entraînement, ou s'il en revient. Mais le trajet, qu'il le mène à Uncasville - où siège la franchise WNBA du Connecticut Sun qu'il dirige depuis le début de saison - ou à sa résidence tout confort (et services) nichée au bord de l'Atlantique, permet au technicien de remonter le fil de ces premiers mois à arpenter le basket féminin américain. Les résultats de son équipe, dernière de la saison régulière (5 victoires en 28 matches), ne l'ont dévié de l'objectif qu'il s'est fixé : « européaniser » la meilleure ligue du monde. Un ambitieux projet qui lui permet, par ailleurs, de croiser - ou diriger - bon nombre de joueuses françaises, dont il mesure l'impact grandissant. « Huit mois après votre départ de France, deux et demi après le début de la saison WNBA, quel premier bilan de votre aventure américaine pouvez-vous tirer ?Tout va tellement vite dans ce monde, que je n'ai toujours pas le temps de me rendre compte où je suis. Je suis systématiquement dans une salle ou dans les avions... Sur le plan sportif, on a connu une première partie de saison compliquée, avec du mal à trouver une identité, l'alchimie voulue. Les deux victoires de ces derniers jours (Golden State et New York), ont évidemment fait beaucoup de bien. « Je n'ai jamais douté car on a toujours progressé. On a réussi à réduire les écarts au fur et à mesure, en nous rapprochant plus de la victoire » Rachid Meziane Malgré votre contrat de quatre ans, n'avez-vous pas eu peur pour votre poste lorsque Connecticut a longtemps enchaîné les défaites (10 de suite entre début juin et début juillet) ?Je n'ai jamais douté car on a toujours progressé. On a réussi à réduire les écarts au fur et à mesure, en nous rapprochant plus de la victoire. Si nous n'avions pas réussi à le faire, le groupe aurait implosé ! Ce qui n'est pas arrivé, on a évité la crise. Mais j'ai bien conscience que je suis dans un milieu où le résultat importe beaucoup et non pas dans le monde des Bisounours. Vos dirigeants ne vous ont jamais fait part de leurs éventuels doutes ?J'ai une présidente (Jennifer Rizzotti) qui est une ancienne joueuse WNBA (deux fois championne avec les Houston Comets en 1999 et 2000) et ancienne coach. Elle est très lucide sur ce qu'il faut attendre de cette première année de transition. Elle ne m'a pas tenu un discours du genre "tu as le PSG entre les mains, tu dois gagner immédiatement " (il rit). Je sais que je suis venu en bâtisseur. Y a-t-il eu un effet de surprise de votre côté, quant au type basket pratiqué ?Tout est décuplé en WNBA, et surtout le nombre de matches. À l'heure du All-Star Game ici (mi-juillet), j'avais coaché l'équivalent d'une saison régulière de Boulangère Wonderligue. Le basket en lui-même n'est pas si différent. C'est surtout la dimension physique des équipes qui est plus importante. Le sens du détail l'est aussi. Est-ce aussi ce qui pourrait expliquer que le jeu que vous proposez, très européen, a eu tant de mal à éclore chez le Sun ?Bien entendu. J'ai persisté. Je persiste encore. Je cherche à mettre en place une culture du collectif, et une culture tactique du jeu. Au départ, je me suis heurté à un mur. Un refus d'obstacle ?On a commencé par me dire "on n'a pas l'habitude de jouer comme ça ici ". Je pense que j'ai réussi à les convaincre qu'un style de jeu "à l'européenne "pouvait être une plus value pour nous avec des principes forts : circulation du ballon, scoring partagé, et implication défensive pour tout le monde. Vous n'avez pas imaginé changer votre méthode ?Absolument pas. J'ambitionne d'imposer aux États-Unis cette autre façon de jouer. Il n'y a pas un entraînement où je ne martèle pas cette notion de "l'équipe d'abord, et ensemble ". « Nos jeunes Françaises sont prêtes à jouer et à assumer des responsabilités. Le fait qu'elles aient côtoyé les plus hauts niveaux professionnels en Europe plus tôt que leurs concurrentes NCAA leur permet d'avoir tous les outils pour s'imposer ici » Puisque vous les côtoyez de près, ou les entraînez (avec Leïla Lacan, Bria Hartley et Migna Touré), que pensez-vous de l'impact des joueuses françaises en WNBA ?Mettons Gabby Williams à part, car elle est dans une dimension supérieure aujourd'hui. Nos jeunes Françaises sont prêtes à jouer et à assumer des responsabilités. Le fait qu'elles aient côtoyé les plus hauts niveaux professionnels en Europe plus tôt que leurs concurrentes NCAA leur permet d'avoir tous les outils pour s'imposer ici. Certaines ont disputé l'Eurobasket avec les Bleues : avez-vous été surpris du résultat de la France (4e) ?Je les voyais aller au bout. La France en avait vraiment les moyens. J'étais un peu déçu pour les filles. La France, sur le papier, c'était l'or après lequel elle court depuis si longtemps... Et pourtant c'est la Belgique qui vient d'en remporter deux de suite. « J'ai repoussé quelques possibilités d'équipes nationales, mais la France est et restera spéciale » Un deuxième sacre qui, après le premier que vous aviez obtenu en 2023, vous a mis du baume au coeur ?Ce premier titre, c'était plus qu'un accomplissement sportif, ça a créé des liens si forts entre joueuses et staff. Je suis par exemple allé dîner avec Emma Meesseman lorsque New York est venu ici la semaine dernière. J'étais évidemment heureux de les voir triompher à nouveau et j'aurais aimé gagner ce deuxième titre avec elles. Même si avec la Fédération belge nous avons essayé de trouver les solutions pour que je reste, mon choix de partir pour la WNBA - et le calendrier de la compétition - rendait la double fonction impossible. Un retour au basket de sélection est-il d'actualité ? Pourriez-vous être intéressé par un retour en équipe de France, a minima dans un rôle d'assistant que vous occupiez du temps de Valérie Garnier (2013-2021) ?Je suis toujours intéressé quand il s'agit d'être connecté au basket de très haut niveau. Selon le rôle et si l'opportunité se présentait, sachant que les prochains événements (Mondial 2026 et JO 2028) se dérouleront avec les Américaines et donc pendant une trêve WNBA, ce serait difficile de dire non. J'ai repoussé quelques possibilités d'équipes nationales, mais la France est et restera spéciale. »


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4 hours ago
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« Ça n'a jamais été facile pour moi » : Clinton Mata, le recalé des centres de formation devenu indispensable à l'OL
Arrivé de Belgique en 2023, le défenseur de l'Olympique Lyonnais Clinton Mata a tardé à éclore au haut niveau. Il revient sur son parcours atypique. À bientôt 33 ans, Clinton Mata doit prochainement prolonger son contrat avec l'Olympique Lyonnais, où il s'est fait une place comme partout où il est passé au cours de sa carrière. Jamais considéré au départ comme un titulaire, il finit toujours par l'être, mais pas forcément au poste attendu. En France, arrivé en 2023 comme latéral droit, voire défenseur axial, dans un système à trois, il s'est affirmé, la saison passée, en charnière d'un système à quatre, avec Moussa Niakhaté. Jeudi dernier, pendant le stage de l'OL en Autriche, il est revenu pour nous sur son parcours particulier. « Est-ce que, à 32 ans, on se gère différemment en préparation ?Non, je suis quelqu'un qui a du mal à gérer, j'ai toujours été quelqu'un qui se donnait à fond. Donc pour moi, gérer c'est un peu tricher. Et pourtant vous évoluez maintenant à un poste où on est plus dans la mais ça demande encore plus de concentration puisque derrière moi il n'y a personne. Vous devez être vigilant, toujours parler avec les coéquipiers, avoir du leadership aussi. « J'étais le joueur qu'on attendait le moins de ma génération en Belgique et voilà ! » Clinton Mata C'est un peu à l'image de votre carrière. D'abord milieu puis ailier droit, latéral et axial dans une défense à trois puis à quatre...Ça n'a jamais été facile pour moi. Je n'ai pas fait de centre de formation, le chemin était plus long par rapport aux autres. Et je pense que c'est aussi un exemple pour tous les jeunes. Quand on vous dit en centre de formation : "OK, tu n'as pas le niveau, on te met dehors", il faut avoir le mental et la sagesse de pouvoir vous dire : OK, ce n'est pas grave, j'irai quelque part pour pouvoir rebondir. Il y en a qui tombent en dépression, qui craquent et qui arrêtent complètement le foot. Je n'ai pas eu ce parcours-là. Mais au final, j'y suis quand même arrivé (il a fait ses débuts en D1 belge à quelques jours de ses 22 ans). J'étais le joueur qu'on attendait le moins de ma génération en Belgique et voilà ! Justement, comment ça se passait quand vous étiez jeune, à naviguer entre les clubs et à essuyer pas mal de refus ?J'étais appelé en jeune pour les détections au Standard (Liège) notamment, où on m'a recalé quand même trois ou quatre fois. Qu'est-ce qu'il vous manquait ?Ils disaient que j'étais trop fébrile, que je n'avais pas le niveau, alors que c'est eux qui me demandaient de venir aux détections, je n'étais pas demandeur. « Etre dur avec moi-même, c'est ça qui m'a permis d'accéder au haut niveau et de pouvoir y rester » Vous le viviez comment ?Dire que je m'en foutais, ce serait mentir, c'était quand même une déception. J'avais moins de qualités que les autres, j'y suis arrivé au travail, à la discipline surtout. Être dur avec moi-même, c'est ça qui m'a permis d'accéder au haut niveau et de pouvoir y rester. À 16 ans, comment voyiez-vous votre avenir ?Dans ma tête, le foot c'était juste m'amuser avec mes potes, mais tout en me disant pourquoi pas. Je ne me mettais pas la pression en fait. Quand je compare avec la jeunesse d'aujourd'hui, où je vois qu'on met beaucoup de pression sur les réseaux sociaux, etc. C'est beaucoup pour les jeunes aujourd'hui. Laissez-les d'abord s'amuser, prendre du plaisir. Ça ne sert à rien de commencer à mettre la pression au niveau familial. Parce qu'après si le gamin ne devient pas pro, ça veut dire quoi, qu'il est mauvais ? Il faut faire attention. Vos parents ne vous mettaient pas la pression ?Mon père a été international angolais comme gardien, et il croit plus en moi que moi-même. Mais il me disait toujours : "Ce n'est pas parce que les autres sont déjà devant que tu ne pourras pas les rejoindre." Il m'avait donné un exemple, que je garderai toute ma vie, alors que je voyais les autres en Première Division et que j'étais toujours en Troisième Division jeune. Il m'avait dit : "Tu sais, des fois, il y a le train qui passe, mais ce n'est peut-être pas ton train. Les autres vont monter dans le train, mais à un moment donné, ils auront des embouteillages ou le train va s'arrêter. Mais le prochain train qui viendra, tu vas monter dedans et faire tout le trajet au vert." Et c'est vraiment ce qui s'est passé. C'est une grâce, je me sens béni. C'est quand même quelque chose de fort. J'étais un jeune joueur qui rêvait juste de pouvoir faire sa petite carrière en Belgique, et aujourd'hui, je fais une carrière à l'étranger. Ce n'est que du bonus. « C'est fou de se dire que je devrais être maçon » Si vous n'aviez pas percé, vous auriez travaillé dans quel secteur ?Dans la construction. J'aime beaucoup l'art, l'architecture, etc. J'ai toujours aimé la construction. C'est fou de se dire que je devrais être maçon. Des fois quand je le dis, il y en a qui rigolent, qui n'en reviennent pas, mais c'est réel, c'est mon histoire. Parfois on en rigole avec des amis avec qui j'étais à l'école : "Tu t'imagines, on était en construction ensemble, à monter des murs, aujourd'hui regarde où tu te retrouves !" C'est une belle histoire, je trouve. Vous vouliez être maçon ?J'aurais bossé dans la maçonnerie, c'est sûr. Dans ma tête c'était construire des bâtiments, des appartements et commencer à louer. Après le métier de maçon est extrêmement dur, donc je pense que j'aurais bien vite arrêté et que j'aurais beaucoup de problèmes de dos aujourd'hui, hein ! À Lyon aussi, le parcours a été sinueux.J'arrive en 2023 à Lyon grâce au coach Laurent Blanc pour aider Saël (Kumbedi), lui faire prendre de l'expérience et aussi le concurrencer. Puis j'en suis venu à jouer quelques matches en défense centrale et je m'y plais bien. Pourquoi avoir choisi de prolonger ?Déjà pour le projet qu'ils ont installé, un projet où on va plus faire confiance aux jeunes, à la formation, je suis un peu dans le même rôle qu'à Bruges ou Genk. En fait, c'est ce que j'ai fait tout au long de ma carrière, avec Joakim Maehle, qui est à Wolfsburg maintenant, Max de Cuyper, qui est parti à Brighton, je peux vous en citer plein. « Je ne suis pas Français et d'un point de vue extérieur, Lyon reste un grand club, une institution » Ça ne vous a pas fait peur, tout ce qui s'est passé cet été ?J'étais vraiment tranquille, les gens m'envoyaient des messages : waouh, Ligue 2 ! Je ne répondais même pas. Je ne suis pas Français et d'un point de vue extérieur, Lyon reste un grand club, une institution. Peut-être que vous, Français, vous le voyez différemment. Mais pour nous, même si ce n'est plus le même Lyon que dans les années 2000, je savais qu'en aucun cas Lyon descendrait. Et les contraintes financières qui pèsent sur le mercato ?L'effectif a perdu en qualité. Mais on va pouvoir donner la chance à la formation. Ça fait combien d'années que Lyon n'a plus sorti de jeune ? Alors que, encore une fois, de l'extérieur, pour moi, le centre de formation de l'OL, surtout avant, c'était du même style que le Barça ou l'Ajax, des écoles où tu savais que tu avais des pépites qui sortaient à chaque fois. Vous en voyez, des pépites, dans les jeunes qui ont intégré le groupe pour la préparation ?S'ils sont là, c'est qu'ils ont des qualités. Maintenant, le plus important, c'est de les encadrer, les prendre sous notre aile et les faire grandir, avec Moussa (Niakhaté), Nema (Matic), Coco (Tolisso)... Les mettre sur le droit chemin quand il le faut, et être doux aussi de temps en temps avec eux. Parce que tu ne peux pas toujours être dur. Il faut aussi les comprendre, c'est une nouvelle génération. Pour la nôtre, des fois tu ne jouais pas, le coach ne te parlait pas, tu étais dans ton coin, c'était normal. Ce n'est pas possible aujourd'hui. De plus en plus, les joueurs ont besoin d'explications. Aujourd'hui, pour être coach, il faut être un psychologue. Tu es obligé d'expliquer le pourquoi. Malgré la perte de ses meilleurs éléments, l'OL peut-il faire mieux avec moins ? Ce serait quoi une bonne saison pour l'OL ?Ce serait déjà de pouvoir remettre le club où il se doit d'être. Prendre une qualification européenne, Ligue Europa ou Ligue des Champions. On reste ambitieux. Vous en pensez quoi, vous ? Qu'avec une masse salariale divisée par deux ce serait une grosse c'est ça, justement ! J'ai vu une vidéo il y a quelques heures, la coureuse de 400 mètres (Floria Gueï, qui avait remonté trois adversaires pour gagner la finale du 4X400 m lors des Championnats d'Europe en 2014). Tu me fais penser au commentateur qui était déjà en train de l'enterrer. Elle, pendant que les autres l'enterraient, elle s'est fiée à son sentiment, à sa vision et à ses objectifs. Là, c'est exactement le même scénario, votre réaction. Nous, on a notre vision, notre ligne de conduite et on va tout faire pour la garder. »