
À New York, des demandeurs d'asile invités au tribunal puis arrêtés après des audiences « pièges »
Le président américain a érigé
la lutte contre l'immigration clandestine en priorité absolue
, évoquant une « invasion » des États-Unis par des « criminels venus de l'étranger » et communiquant abondamment sur les expulsions d'immigrés. Mais son programme d'expulsions massives a été contrecarré ou freiné par de multiples décisions de justice, notamment au motif que les personnes visées devaient pouvoir faire valoir leurs droits.
Au cours des derniers mois, des agents de la Sécurité intérieure ont adopté la tactique consistant à attendre, le visage souvent recouvert d'un masque, devant les salles d'audience des tribunaux d'immigration et à
arrêter les migrants
dès leur sortie.
Mercredi et jeudi, dans un tribunal de
New York
, des agents armés, munis de boucliers, et employés par différentes agences fédérales dont la police des frontières et de l'immigration (ICE), rôdaient devant les salles d'audience, avec en leur possession des documents sur les migrants ciblés. Près d'une douzaine de migrants originaires de différents pays ont été interpellés en quelques heures seulement au 12e étage d'un bâtiment fédéral dans le sud de Manhattan.
Brad Lander, contrôleur financier de la ville et figure de la branche locale du parti démocrate, qui avait d'ailleurs été brièvement arrêté et menotté le mois dernier pour « entrave » à des agents sur place, a qualifié ces audiences de « piège ». « Cela semble être des audiences judiciaires, mais ce sont en fait des pièges pour inciter (les migrants) à se rendre sur les lieux », a-t-il déclaré sur place mercredi, en faisant état de plusieurs arrestations dont celle d'un Paraguayen dont la demande d'asile était, selon lui, en cours d'examen.
« Le juge lui a soigneusement expliqué comment présenter son dossier, afin de fournir des informations complémentaires sur ses interactions avec la police paraguayenne et de justifier son droit à l'asile au titre de la Convention internationale contre la torture », a-t-il expliqué. Après son audience, des agents « sans mandats ou badges permettant de les identifier l'ont attrapé », a-t-il affirmé, ajoutant que des agents avaient plaqué au sol la sœur de ce demandeur d'asile, qui l'accompagnait à l'audience, et dénonçant une « érosion » de l'État de droit aux États-Unis.
Les migrants arrêtés dans ces opérations sont le plus souvent écroués dans des centres de rétention de l'ICE en attendant leur possible expulsion des États-Unis. Au cours des derniers mois, les autorités ont ouvert de nouveaux centres de ce genre dont
« l'Alcatraz des alligators »
, construit au milieu des marécages de Floride.

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