logo
La mort des journalistes à Gaza ravive le débat sur la liberté de la presse

La mort des journalistes à Gaza ravive le débat sur la liberté de la presse

24 Heuresa day ago
Accueil | Monde | Israël/Hamas |
Six reporters ont péri dans un bombardement dimanche. Tsahal accuse l'une des victimes, Anas Al-Sharif, d'appartenir au Hamas. Les ONG dénoncent l'absence de preuves. Publié aujourd'hui à 17h04
L'armée israélienne a revendiqué l'assassinat du correspondant palestinien de 28 ans, mort dans un bombardement dimanche avec cinq autres personnes, le qualifiant de «terroriste».
AFP
En bref:
Six journalistes ont été tués dimanche dans une attaque aérienne israélienne contre une tente installée devant l'Hôpital Al-Shifa, dans la ville de Gaza. Parmi les victimes figurent cinq journalistes d'Al Jazeera, dont l'éminent reporter Anas Al-Sharif et quatre de ses collègues. Selon l'organisation Reporters sans frontières, un journaliste indépendant a également perdu la vie dans cette offensive.
Dans un communiqué de presse, la chaîne d'information qatarie a précisé que la cible était une tente clairement identifiée comme un abri pour les médias. «L'ordre de tuer Anas Al-Sharif et ses collègues est une tentative désespérée de faire taire les voix critiques à l'occupation programmée de l'ensemble de la bande de Gaza», a déclaré la chaîne.
À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe.
En juillet, Anas Al-Sharif avait publiquement réfuté les accusations israéliennes qui le présentaient comme membre du Hamas. Sur les réseaux sociaux, il avait écrit: «Je suis un journaliste sans affiliation politique. Ma seule mission est de rapporter la vérité, telle qu'elle est, sans parti pris».
Quelques minutes avant sa mort, il avait signalé sur la plateforme X des bombardements intensifs dans la ville de Gaza, qui duraient depuis plus de deux heures.
Dimanche, sa dépouille a été portée en cortège funéraire dans les rues de Gaza, devant une foule venue en nombre.
La dépouille d'Anas Al-Sharif est préparée en vue de son enterrement.
BASHAR TALEB/AFP
Dans une lettre d'adieu rédigée en avril dernier au cas où il viendrait à mourir, Anas Al-Sharif évoque le «massacre auquel notre peuple est exposé depuis plus d'un an et demi». Son dernier message s'adresse à tous ceux qui sont en vie. «Ne vous laissez pas réduire au silence. Soyez des ponts pour la libération de ce pays et de son peuple.» Israël parle d'une attaque ciblée contre une cellule du Hamas
En juillet, un porte-parole de l'armée israélienne avait déjà publié sur Facebook une vidéo accusant Anas Al-Sharif d'appartenir à la branche armée du Hamas, les Brigades Izz al-Din al-Qassam. Il avait également incriminé le journaliste de «travailler pour la chaîne la plus meurtrière», une allusion évidente à Al Jazeera.
Après la mort des cinq journalistes, l'armée israélienne a reconnu être responsable de l'attaque. La cible était Anas Al-Sharif. Il aurait «dirigé une cellule du Hamas» et aurait «été l'instigateur d'attaques à la roquette contre des civils et des soldats israéliens». Il se serait «fait passer pour un journaliste».
Selon le « New York Times », les preuves comprennent des documents saisis lors d'opérations terrestres à Gaza: listes de noms, fiches de paie et données issues des répertoires de membres du Hamas.
Al Jazeera rejette vigoureusement cette affirmation. Le diffuseur a précisé à CNN qu'Anas Al-Sharif était un journaliste indépendant sans attaches politiques. Le directeur de l'Hôpital Al-Shifa, Mohammed Abu Salmiya, a indiqué à la chaîne américaine que la tente touchée était clairement identifiée comme une zone réservée à la presse. Selon l'ONU, il n'y a aucune preuve de liens avec le Hamas
Des organisations internationales expriment également des doutes quant à la version israélienne. Irene Khan, rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la promotion et la protection du droit à la liberté d'opinion et d'expression, a dénoncé dans le journal britannique « The Guardian » des «accusations non prouvées» et une «attaque contre la liberté de la presse».
Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), une organisation américaine indépendante, avait déjà alerté en juillet sur les campagnes de diffamation menées par l'armée israélienne contre Anas Al-Sharif.
Après l'attaque, la directrice du CPJ, Sara Qudah, a déclaré à l'agence de presse Reuters : «La pratique répétée d'Israël de traiter les journalistes de terroristes sans preuve tangible soulève de sérieuses questions sur ses intentions et son respect de la liberté de la presse».
Depuis le début de la guerre à Gaza en octobre 2023, au moins 186 journalistes ont trouvé la mort. La quasi-totalité d'entre eux étaient palestiniens, selon le CPJ.
L'autorité des médias contrôlée par le Hamas à Gaza parle de 238 journalistes tués. Les journalistes étrangers n'ont toujours pas accès à la bande de Gaza, ce qui rend très difficile la réalisation d'enquêtes indépendantes sur le terrain.
Traduit de l'allemand par Emmanuelle Stevan
À propos de Gaza
Edgar Schuler est journaliste pour la rubrique suisse de Tamedia à Zurich. Plus d'infos
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.
Orange background

Essayez nos fonctionnalités IA

Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :

Commentaires

Aucun commentaire pour le moment...

Articles connexes

DIRECT – Gaza: Israël «autorisera» les Gazaouis à émigrer à l'étranger, affirme Netanyahu
DIRECT – Gaza: Israël «autorisera» les Gazaouis à émigrer à l'étranger, affirme Netanyahu

24 Heures

time7 hours ago

  • 24 Heures

DIRECT – Gaza: Israël «autorisera» les Gazaouis à émigrer à l'étranger, affirme Netanyahu

Hier, 15h48 L'Union européenne et 24 pays, dont la Suisse, ont dénoncé mardi une situation de «famine» à Gaza. Ils ont appelé à agir de manière «urgente» pour y mettre fin. Des Palestiniens, principalement des enfants, se pressent pour recevoir un repas chaud dans une cuisine caritative du quartier de Mawasi, à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 22 juillet 2025. AFP «La détresse humanitaire à Gaza a atteint un niveau inimaginable. Une famine se déroule sous nos yeux», écrivent l'UE et 24 pays dans un communiqué commun. Ces États exhortent Israël à «autoriser tous les convois d'aide humanitaire des ONG internationales et à lever les obstacles qui empêchent les humanitaires d'intervenir». «La Suisse s'est jointe à d'autres Etats dans une déclaration exprimant sa profonde préoccupation face aux nouvelles restrictions d'enregistrement imposées aux ONG, qui pourraient contraindre des acteurs humanitaires essentiels à quitter les Territoires palestiniens occupés, aggravant ainsi la crise à Gaza», écrit le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) sur X. La déclaration appelle à un accès sûr et à grande échelle de l'aide humanitaire, à la protection des civils et des travailleurs humanitaires, à un cessez-le-feu durable et à la libération de tous les otages, ajoute-t-il. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. L'UE est divisée Cette déclaration a été signée par les ministres des affaires étrangères des pays suivants: Australie, Belgique, Canada, Chypre, Danemark, Estonie, Finlande, France, Grèce, Islande, Irlande, Japon, Lituanie, Luxemburg, Malte, Pays-Bas, Norvège, Portugal, Slovaquie, Slovénie, Espagne, Suède, Suisse et Royaume-Uni. On y trouve 17 États membres de l'UE, dont la France, mais pas l'Allemagne. Les Vingt-Sept se sont montrés particulièrement divisés sur l'attitude à adopter vis-à-vis d'Israël depuis le début de sa guerre à Gaza contre le Hamas, en réplique à l'attaque sans précédent menée le 7 octobre 2023 sur le sol israélien par ce mouvement islamiste palestinien. Plusieurs pays, dont l'Allemagne, ont longtemps insisté sur le droit d'Israël à se défendre, dans le respect du droit international, tandis que d'autres, comme l'Espagne, dénoncent un «génocide» à l'encontre des Palestiniens de Gaza. Berlin a toutefois amorcé un changement de cap majeur vendredi, en annonçant suspendre les exportations d'armes qu'Israël pourrait utiliser à Gaza. Au sein même de la Commission, les lignes commencent elles aussi à bouger. Dans une interview donnée à Politico, sa vice-présidente Teresa Ribera a estimé que la situation à Gaza «ressemblait beaucoup» à un «génocide».

Des Suisses participent à une flottille humanitaire mondiale en faveur de Gaza
Des Suisses participent à une flottille humanitaire mondiale en faveur de Gaza

24 Heures

timea day ago

  • 24 Heures

Des Suisses participent à une flottille humanitaire mondiale en faveur de Gaza

La coalition internationale, dont la marche a été stoppée au Caire, prévoit d'envoyer des dizaines de bateaux humanitaires à Gaza, dont le «Heidi» et le «Guillaume Tell». Publié aujourd'hui à 18h30 Genève, le 12 août 2025. De gauche a droite: Shady Ammane, coordinateur national, Samuel Crettenand, coordinateur international, et Hicham El Ghaoui, président de l'association suisse Waves of freedom, durant la conférence de presse pour évoquer la participation helvétique à la flottille humanitaire Global Sumud Flotilla. © Magali Girardin Magali Girardin En bref: Trois bateaux ont déjà été achetés sur les cinq que la délégation suisse de la Global Sumud Flotilla veut faire voguer jusqu'à Gaza le 31 août. Cette initiative internationale est «la plus importante action de la société civile qui a jamais existé», affirme le Genevois Shady Ammane, de Waves of freedom . Mardi à Genève, cette association suisse a présenté sa démarche à la presse. Elle entend mettre les voiles pour l'enclave avec environ 5 tonnes de lait en poudre infantile et des filtres à eau, ainsi que dix à quinze passagers par bateau. Cette délégation est l'une des 44, constituée dans autant de pays, composant le Mouvement global pour Gaza. Cette coalition a organisé la Marche mondiale vers Gaza en juin, qui entendait briser le blocus par la terre, mais dont les 4000 à 6000 participants ont brutalement été stoppés au Caire. Cette marche avortée a permis de «briser le silence», affirme toutefois le président de Waves of freedom, le médecin de Verbier Hicham El Ghaoui. L'élan n'a pas été freiné. Au contraire, puisque la volonté d'entrer dans l'enclave, cette fois par la mer, séduit déjà 18'000 personnes de plus de 160 nationalités. L'activiste climatique suédoise Greta Thunberg sera de la partie, elle dont la tentative à bord du Madleen a déjà échoué en juin. En juillet, un second navire humanitaire, le Handala , a à son tour été arraisonné dans les eaux internationales par Israël. Barcelone, Tunis… Une partie de la Sumud Flotilla quittera Barcelone le 31 août. Une autre, Tunis le 4 septembre. D'autres ports de départ pourraient être définis. La flottille se veut «100% pacifiste», amenant de l'aide humanitaire et du matériel médical. Les Suisses se concentreront sur le lait infantile. «Les femmes n'ont plus assez de graisse pour nourrir leurs enfants, qui sont condamnés», s'émeut le Neuchâtelois Samuel Crettenand. Il déclare: «Face au génocide, les gouvernements sont démissionnaires, mais les citoyens agissent avec leur cœur.» Près de 600 personnes en Suisse, principalement en Romandie, ont déjà signifié leur souhait de participer à l'aventure, dont les deux tiers veulent monter à bord et les autres en aidant depuis la terre. La sélection sera rigoureuse, comportant des entretiens et des vérifications, pour éviter autant que possible que des passagers perdent leur sang-froid face à des commandos israéliens qui n'attendent que ça pour ouvrir le feu, selon Waves of freedom. Des formations sont aussi prévues pour savoir comment (ne pas) réagir. Risques mortels Waves of freedom invite la presse sur ses bateaux, pour offrir un écho à la démarche, mais aussi pour servir de protection. L'association interpelle également les autorités. «Nous demandons à la Confédération de nous protéger contre notre futur kidnapping», prévient Hicham El Ghaoui. Samuel Crettenand se dit conscient des risques, y compris mortels, mais estime que «face à l'horreur absolue à Gaza», ils valent la peine d'être pris. Ces militants ne jugent pas leurs chances de succès nulles, au vu des dizaines, voire «des centaines» de bateaux, ou d'éventuels développements géopolitiques favorables. Mais quand bien même le lait infantile arriverait à bon port, il ne serait qu'«un grain de sable», relève Shady Ammane. Selon lui, l'initiative est surtout «symbolique», visant à «ouvrir la voie». Hicham El Ghaoui déclare que «des gens meurent de faim à quelques mètres de très nombreux camions remplis de nourriture, bloqués par Israël». Ce docteur, qui a mené plusieurs missions humanitaires à Gaza, se dit aujourd'hui «sur liste rouge, interdit d'entrée pour avoir témoigné de l'enfer». Il dit avoir tenu entre ses mains d'innombrables «nourrissons déchiquetés. Mais on ne peut rien faire, car il n'y a rien pour les soigner.» S'il arrive encore à dormir et à ne pas complètement perdre foi en l'humanité, témoigne-t-il, c'est parce qu'il se souvient de la générosité des Gazaouis, malgré le dénuement total, et grâce à une société civile qui se lève partout dans le monde. Parmi les nombreux donateurs, un médecin de Sion a offert 200'000 francs pour l'achat de bateaux. L'association a encore besoin de dons pour en acquérir deux et le lait infantile. Elle recherche aussi des capitaines et des marins pour piloter les navires, ainsi que des médecins. L'association Vagues de la liberté a dévoilé les noms de deux bateaux: Heidi et Guillaume Tell . À propos des actions humanitaires en faveur de Gaza Newsletter «La semaine genevoise» Découvrez l'essentiel de l'actualité du canton de Genève, chaque semaine dans votre boîte mail. Autres newsletters Laurence Bézaguet est rédactrice en chef adjointe de la Tribune de Genève. Enquêtrice et éditorialiste expérimentée, notamment dans les domaines politique, social et santé. A démarré sa carrière au Courrier avant de collaborer six ans au feu quotidien La Suisse. A aussi été journaliste indépendante durant dix-huit mois au Canada. Anime régulièrement des débats. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

La mort des journalistes à Gaza ravive le débat sur la liberté de la presse
La mort des journalistes à Gaza ravive le débat sur la liberté de la presse

24 Heures

timea day ago

  • 24 Heures

La mort des journalistes à Gaza ravive le débat sur la liberté de la presse

Accueil | Monde | Israël/Hamas | Six reporters ont péri dans un bombardement dimanche. Tsahal accuse l'une des victimes, Anas Al-Sharif, d'appartenir au Hamas. Les ONG dénoncent l'absence de preuves. Publié aujourd'hui à 17h04 L'armée israélienne a revendiqué l'assassinat du correspondant palestinien de 28 ans, mort dans un bombardement dimanche avec cinq autres personnes, le qualifiant de «terroriste». AFP En bref: Six journalistes ont été tués dimanche dans une attaque aérienne israélienne contre une tente installée devant l'Hôpital Al-Shifa, dans la ville de Gaza. Parmi les victimes figurent cinq journalistes d'Al Jazeera, dont l'éminent reporter Anas Al-Sharif et quatre de ses collègues. Selon l'organisation Reporters sans frontières, un journaliste indépendant a également perdu la vie dans cette offensive. Dans un communiqué de presse, la chaîne d'information qatarie a précisé que la cible était une tente clairement identifiée comme un abri pour les médias. «L'ordre de tuer Anas Al-Sharif et ses collègues est une tentative désespérée de faire taire les voix critiques à l'occupation programmée de l'ensemble de la bande de Gaza», a déclaré la chaîne. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. En juillet, Anas Al-Sharif avait publiquement réfuté les accusations israéliennes qui le présentaient comme membre du Hamas. Sur les réseaux sociaux, il avait écrit: «Je suis un journaliste sans affiliation politique. Ma seule mission est de rapporter la vérité, telle qu'elle est, sans parti pris». Quelques minutes avant sa mort, il avait signalé sur la plateforme X des bombardements intensifs dans la ville de Gaza, qui duraient depuis plus de deux heures. Dimanche, sa dépouille a été portée en cortège funéraire dans les rues de Gaza, devant une foule venue en nombre. La dépouille d'Anas Al-Sharif est préparée en vue de son enterrement. BASHAR TALEB/AFP Dans une lettre d'adieu rédigée en avril dernier au cas où il viendrait à mourir, Anas Al-Sharif évoque le «massacre auquel notre peuple est exposé depuis plus d'un an et demi». Son dernier message s'adresse à tous ceux qui sont en vie. «Ne vous laissez pas réduire au silence. Soyez des ponts pour la libération de ce pays et de son peuple.» Israël parle d'une attaque ciblée contre une cellule du Hamas En juillet, un porte-parole de l'armée israélienne avait déjà publié sur Facebook une vidéo accusant Anas Al-Sharif d'appartenir à la branche armée du Hamas, les Brigades Izz al-Din al-Qassam. Il avait également incriminé le journaliste de «travailler pour la chaîne la plus meurtrière», une allusion évidente à Al Jazeera. Après la mort des cinq journalistes, l'armée israélienne a reconnu être responsable de l'attaque. La cible était Anas Al-Sharif. Il aurait «dirigé une cellule du Hamas» et aurait «été l'instigateur d'attaques à la roquette contre des civils et des soldats israéliens». Il se serait «fait passer pour un journaliste». Selon le « New York Times », les preuves comprennent des documents saisis lors d'opérations terrestres à Gaza: listes de noms, fiches de paie et données issues des répertoires de membres du Hamas. Al Jazeera rejette vigoureusement cette affirmation. Le diffuseur a précisé à CNN qu'Anas Al-Sharif était un journaliste indépendant sans attaches politiques. Le directeur de l'Hôpital Al-Shifa, Mohammed Abu Salmiya, a indiqué à la chaîne américaine que la tente touchée était clairement identifiée comme une zone réservée à la presse. Selon l'ONU, il n'y a aucune preuve de liens avec le Hamas Des organisations internationales expriment également des doutes quant à la version israélienne. Irene Khan, rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la promotion et la protection du droit à la liberté d'opinion et d'expression, a dénoncé dans le journal britannique « The Guardian » des «accusations non prouvées» et une «attaque contre la liberté de la presse». Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), une organisation américaine indépendante, avait déjà alerté en juillet sur les campagnes de diffamation menées par l'armée israélienne contre Anas Al-Sharif. Après l'attaque, la directrice du CPJ, Sara Qudah, a déclaré à l'agence de presse Reuters : «La pratique répétée d'Israël de traiter les journalistes de terroristes sans preuve tangible soulève de sérieuses questions sur ses intentions et son respect de la liberté de la presse». Depuis le début de la guerre à Gaza en octobre 2023, au moins 186 journalistes ont trouvé la mort. La quasi-totalité d'entre eux étaient palestiniens, selon le CPJ. L'autorité des médias contrôlée par le Hamas à Gaza parle de 238 journalistes tués. Les journalistes étrangers n'ont toujours pas accès à la bande de Gaza, ce qui rend très difficile la réalisation d'enquêtes indépendantes sur le terrain. Traduit de l'allemand par Emmanuelle Stevan À propos de Gaza Edgar Schuler est journaliste pour la rubrique suisse de Tamedia à Zurich. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

TÉLÉCHARGER L'APPLICATION

Commencez dès maintenant : Téléchargez l'application

Prêt à plonger dans un monde de contenu mondial aux saveurs locales? Téléchargez l'application Daily8 dès aujourd'hui sur votre app store préféré et commencez à explorer.
app-storeplay-store