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Au Caire, discussions autour d'un éventuel cessez-le-feu de 60 jours

Au Caire, discussions autour d'un éventuel cessez-le-feu de 60 jours

La Presse3 days ago
Palestiniens tentant de récupérer de l'aide humanitaire dans un camion dans le sud de Gaza.
La pression continue d'augmenter sur Israël afin qu'un cessez-le-feu de 60 jours soit adopté dans la bande de Gaza
Quel espoir pour Gaza et pour les otages détenus depuis le 7 octobre 2023 ? L'Égypte a annoncé mardi travailler avec le Qatar et les États-Unis à un cessez-le-feu de 60 jours dans la bande de Gaza, à l'heure où Israël s'apprête à prendre le contrôle de la plus grande ville de ce territoire palestinien.
Mardi, la paix semblait toujours très loin. La tension a encore monté d'un cran, à la fois en raison de critiques internationales virulentes à l'égard d'Israël et de nouvelles n'ayant pas été officiellement confirmées laissant présager des pourparlers particulièrement difficiles.
Parmi celles-ci, une dépêche d'Associated Press – reprise par le quotidien The Times of Israel – laisse entendre que le gouvernement Nétanyahou serait en discussion avec le Soudan du Sud pour y déplacer les Palestiniens. Cet État africain, qui a traversé une guerre civile particulièrement violente à partir de 2013 dont on craint sans cesse qu'elle reprenne, est toujours marqué, selon l'ONU, par une « insécurité alimentaire » et des populations traumatisées.
En entrevue télévisée mardi à la chaîne de télévision internationale I24 News, le premier ministre Benyamin Nétanyahou n'a pas évoqué ce scénario. Il a cependant affirmé qu'Israël « autoriserait » les habitants de Gaza qui le veulent à quitter le territoire.
PHOTO OHAD ZWIGENBERG, AGENCE FRANCE-PRESSE
Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou
Nous ne les poussons pas dehors, mais nous leur permettons de partir, et c'est ce qui se passe.
Benyamin Nétanyahou, premier ministre israélien
L'Agence France-Presse, de son côté, a appris de deux sources palestiniennes qu'une délégation du Hamas se rendrait au Caire pour rencontrer les médiateurs du Qatar et des États-Unis.
Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a déclaré mardi que Le Caire travaillait « activement » avec Doha et Washington pour « revenir à la proposition initiale : instaurer un cessez-le-feu de 60 jours, avec la libération de certains otages et détenus palestiniens, ainsi que l'acheminement sans condition et sans restriction de l'aide humanitaire et médicale vers Gaza ».
Pour sa part, Benyamin Nétanyahou semble fermer la porte à une entente qui prévoirait, comme au printemps, la libération graduelle d'un certain nombre d'otages, plutôt que leur totalité.
Les négociations pour un accord partiel sur les otages et le cessez-le-feu sont « derrière nous », a-t-il dit.
Israël sous pression
Quatre mères d'Israéliens toujours détenus par le Hamas se sont rendues à Genève, mardi, et ont été reçues en privé par Mirjana Spoljaric, présidente du Comité international de la Croix-Rouge.
« Les combats ne sont pas une solution. La seule solution pour ramener Nimrod et les autres otages à la maison est de mettre fin à la guerre et de signer un accord », a déclaré Viki Cohen à l'AFP après la réunion.
PHOTO SALVATORE DI NOLFI, ASSOCIATED PRESS
Viki Cohen, mère d'un otage israélien
Nous avons besoin que le monde fasse pression sur le Hamas et notre gouvernement. Au bout du compte, un accord est la seule solution.
Viki Cohen, mère d'un otage israélien
Sur Israël, la pression continue d'être forte. L'Union européenne et une vingtaine d'autres pays, dont le Canada, ont dénoncé dans une déclaration commune de « nouvelles exigences restrictives relatives à l'enregistrement des ONG internationales essentielles » qui pourraient aggraver « encore davantage la situation humanitaire ».
« La souffrance humanitaire à Gaza a atteint des niveaux inimaginables, ont écrit les pays signataires. La famine se déroule sous nos yeux. Il est urgent d'agir dès maintenant pour mettre fin à la famine et inverser la tendance. L'espace humanitaire doit être protégé et l'aide ne doit jamais être politisée. »
Par ailleurs, un groupe de personnalités internationales – comptant notamment Ban Ki-moon, ancien secrétaire général des Nations unies – est allé un cran plus loin, dénonçant mardi un « génocide » en cours à Gaza et « l'obstruction délibérée par Israël de l'entrée de l'aide humanitaire » dans le territoire palestinien assiégé.
« Ce que nous avons vu et entendu renforce notre conviction personnelle : ce n'est pas seulement une famine d'origine humaine qui est en cours à Gaza, mais un génocide », dit le communiqué du groupe.
PHOTO JEHAD ALSHRAFI, ASSOCIATED PRESS
Groupe de Palestiniens se réfugiant sous une tente près d'immeubles en ruines dans la ville de Gaza
Israël soutient pour sa part que le Hamas exagère les données sur l'ampleur d'une famine dans le cadre d'une « campagne orchestrée ».
Du côté américain, le secrétaire d'État Marco Rubio a minimisé toute implication éventuelle de l'ONU ou la pression des différents pays qui, comme le Canada, disent s'apprêter à reconnaître la Palestine.
« La vérité, c'est que l'avenir de la région ne va pas passer par une quelconque résolution de l'ONU […] ou par un communiqué de presse d'un premier ministre ou d'un président d'un pays ou d'un autre… Ça se décidera quand les zones palestiniennes ne seront plus gouvernées par des organisations terroristes. »
« Contrôler » pour « démilitariser »
Dimanche, Benyamin Nétanyahou avait affirmé qu'Israël contrôlait militairement « 70 à 75 % » de la bande de Gaza et qu'il restait à prendre la ville de Gaza ainsi que des secteurs du centre du territoire.
Le plan, a-t-il soutenu, « ne vise pas à occuper Gaza, mais à la démilitariser ».
PHOTO AMMAR AWAD, REUTERS
Soldats israéliens patrouillant près de la frontière avec Gaza
Il avait alors précisé les objectifs d'Israël, sans fournir de calendrier : « Premièrement, désarmer le Hamas. Deuxièmement, tous les otages sont libérés. Troisièmement, Gaza est démilitarisée. Quatrièmement, Israël exerce un contrôle de sécurité prépondérant. Et cinquièmement, une administration civile pacifique non israélienne est créée. »
Mardi, à Gaza, la Défense civile a annoncé la mort de 33 Palestiniens tués par des frappes aériennes israéliennes.
« Le bombardement est extrêmement intense depuis deux jours. À chaque frappe, le sol tremble. Il y a des martyrs sous les décombres que personne ne peut atteindre, car les tirs n'ont pas cessé », a témoigné Majed al-Hossary, un habitant de Zeitoun interviewé par l'Agence France-Presse.
Avec l'Agence France-Presse et Associated Press
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