
Guerre à Gaza : les journalistes de l'AFP refusent de « voir mourir » leurs confrères dans l'enclave palestinienne
L'enclave palestinienne est bombardée par l'armée israélienne quasi quotidiennement depuis plus de deux ans, après l'attaque meurtrière du Hamas, le 7 octobre 2022. Elle est par ailleurs confrontée à un blocus israélien empêchant vivres et médicaments d'entrer dans le territoire.
Dans ce texte, les journalistes de l'AFP détaillent la souffrance endurée par leurs collègues. « Une pigiste texte, trois photographes et six pigistes vidéo » travaillent actuellement pour l'agence et sont pratiquement « les seuls à rapporter ce qu'il se passe dans la bande de Gaza. » La presse internationale n'étant pas autorisée à entrer sur le territoire.
« Mon corps est maigre et je ne peux plus travailler »
Les signataires de ce texte racontent notamment la vie de Bashar, collaborant depuis plusieurs années en tant que fixeur, puis comme photographe, pour l'AFP. Samedi 19 juillet, sur son compte Facebook, il a écrit ces mots glaçants : « Je n'ai plus la force de travailler pour les médias. Mon corps est maigre et je ne peux plus travailler. »
« Bashar vit depuis février dans les ruines de sa maison de Gaza City avec sa mère, ses quatre frères et sœurs et la famille d'un de ses frères », relatent encore les journalistes, ajoutant que son frère est « tombé, à cause de la faim ».
Bashar appelle à l'aide auprès de ses collègues : « Je souhaiterais que M. Macron puisse m'aider à sortir de cet enfer »
Des appels au secours « quotidiens »
Le communiqué précise que malgré le salaire mensuel que l'AFP verse à ses journalistes à Gaza, ils ne peuvent rien acheter, à cause des prix exorbitants et des pénuries. Les reporters se déplacent « à pied ou en charrette tirée par un âne », faute de voiture (pas d'essence, et trop de risque d'être ciblés par l'aviation israélienne).
« Nous voyons leur situation empirer. Ils sont jeunes et leur force les quitte. La plupart n'ont plus la capacité physique de parcourir l'enclave pour faire leur métier. Leurs appels au secours, déchirants, sont désormais quotidiens », poursuit ce communiqué.
Alors que l'AFP, fondée en août 1944, n'a jamais perdu un collègue à cause de la faim même pendant les conflits, l'agence conclut :
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Le Figaro
5 minutes ago
- Le Figaro
«C'est une déclaration officielle de leur abandon»: l'inquiétude des familles des otages après l'annonce du plan de Netanyahou pour Gaza
Les proches des personnes capturés par le Hamas le 7-Octobre accusent le gouvernement israélien de ne pas suffisamment agir pour la libération des otages. Les voix continuent de s'élever contre le gouvernement de Benyamin Netanyahou au sujet du sort des otages toujours retenus dans la bande de Gaza. Sur les 251 personnes capturées par le Hamas le 7-Octobre, 49 d'entre elles sont toujours entre les mains du mouvement terroriste - dont 27 sont présumées mortes. Alors que les négociations entre le Hamas et Israël à propos d'un nouvel échange d'otages contre des prisonniers palestiniens sont au point mort depuis plusieurs mois, les familles des otages accusent le gouvernement israélien de ne pas suffisamment agir pour obtenir leur libération. La décision de Benyamin Netanyahou, jeudi 7 août, de «prendre le contrôle» total de la bande de Gaza pour «vaincre» le Hamas a marqué un nouveau tournant dans la colère d'une partie de la population israélienne. Plusieurs centaines de proches d'otages ont, encore une fois, manifesté devant les bureaux du premier ministre pour exiger la fin de la guerre et un accord avec le Hamas, pendant que se tenait la réunion du conseil de sécurité israélien. Une manifestatnte lors d'une manifestation exigeant la libération immédiate des otages et la fin de la guerre, à Tel Aviv, le 7 août 2025. Ammar Awad / REUTERS Publicité Quelques heures plus tôt, dans la matinée, des familles d'otages ont embarqué à bord de trois voiliers naviguant au large de la bande de Gaza, une manière symbolique de se «rapprocher autant que possible» de leurs proches. Équipés de pancartes à l'effigie des otages et de haut-parleurs, ils ont crié : «Nous venons pour vous sauver ! Nous voulons votre retour le plus rapidement possible.» Le Forum des otages, qui réunit les familles et les proches des prisonniers du Hamas, a fermement condamné le plan de Netanyahou, affirmant que «le gouvernement israélien a condamné les otages vivants à mort et les otages tombés à la disparition». «La décision du cabinet de lancer le processus d'occupation de la bande de Gaza est une déclaration officielle de l'abandon des otages, tout en ignorant complètement les avertissements répétés de l'échelon militaire et le désir clair de la plupart de l'opinion publique en Israël», a-t-il déploré. Le Hamas profite de la situation Spectateur, le Hamas profite de la situation pour affirmer que le gouvernement israélien «ne se soucie pas du sort de leurs otages», se lance dans «une aventure criminelle qui coûtera cher» et aboutira à leur «sacrifice » a affirmé le Hamas dans un communiqué diffusé sur Telegram. «Ils ont compris que l'extension de l'agression signifie leur sacrifice, révélant leur imprudence envers la vie des prisonniers pour des objectifs politiques ayant déjà échoué», a soutenu le mouvement islamiste. Pour faire monter la pression, le Hamas avait diffusé des vidéos d'otages squelettiques et affamés, recroquevillés dans des tunnels de la bande de Gaza. Elles ont provoqué l'indignation d'une grande partie de la société israélienne et internationale, dénonçant des images «cruelles» et «ignobles». «Notre cœur se brise» Mais elles ont surtout accru l'inquiétude des familles des otages. Rina Angrest, la grand-mère de Matan Angrest, un Israélien de 21 ans, s'était emportée auprès de la chaîne israélienne i24News, s'en prenant à Benyamin Netanyahou. «La situation est terrible, j'essaie de comprendre la logique du premier ministre et des autres décideurs - mais les otages ne les intéressent tout simplement pas. Notre cœur se brise», s'est-elle attristée. Son petit-fils aurait subi des violences répétées et aurait été enfermé dans une cage, selon les témoignages évoqués dans un rapport du Forum des familles d'otages et de disparus, publié le 7 avril. Publicité «Depuis le début, Netanyahou fait croire qu'il n'y a aucun problème à vaincre le Hamas et à libérer les otages en même temps, alors que la plupart des Israéliens connaissent la vérité. Et la vérité, c'est qu'il est impossible de faire les deux en même temps», relève Michael Milshtein, directeur du Forum des études palestiniennes au Centre Moshe-Dayan à l'université de Tel-Aviv, cité par Le Monde. Tensions avec l'état-major Le mouvement de contestation ne se limite pas aux seules familles des otages, le nouveau chef d'état-major Eyal Zamir a publiquement exposé son opposition au plan de l'exécutif - fait rare -, le mettant en garde contre le «piège» d'une occupation totale de Gaza, et le danger qu'elle ferait peser sur la vie des otages. «Nous ne traitons pas de théorie - nous traitons de questions de vie ou de mort, de la défense de l'État, et nous le faisons en regardant droit dans les yeux nos soldats et les citoyens du pays», a ajouté le chef de Tsahal alors que de plus en plus de réservistes ou jeunes recrues s'inquiètent de la tournure que prend le conflit. Le message du chef de l'état-major a été remarqué par Rina Angrest qui a estimé qu'Eyal Zamir devait «tenir bon». «Qu'il y ait au moins une personne qui vienne dire des choses différentes. Ils veulent le limoger parce qu'ils ne sont pas d'accord avec ses propos. 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Le Parisien
2 hours ago
- Le Parisien
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« Ce président français, il faut qu'il le sache. Il a tout intérêt à préparer son cercueil ». Ses mots ont été prononcés en français par le rabbin David Daniel Cohen, le 3 août dernier dans une vidéo publiée sur la chaîne YouTube intitulée Archives 260, « chaîne consacrée au judaïsme, à l'histoire juive et à la « géographie » juive ». Ce vendredi après de nombreux signalements sur les réseaux sociaux, le ministère de l'Intérieur a confirmé au Parisien que ces propos font l'objet d'un signalement Pharos et d'une utilisation de l'article 40 en vue de l'ouverture d'une information judiciaire par un procureur. « Ces propos ne sont pas acceptables », a réagi la place Beauvau. Dans cette vidéo de 37 minutes intitulée « La téfila de Moché Rabbénou – La fin de la France et de l'Iran », le rabbin David Daniel Cohen, locuteur francophone, mais qui semble vivre en Israël, s'en prend violemment au président Emmanuel Macron, allant jusqu'à proférer des menaces de mort. L'« Antisémitisme profond » de Macron Dans cette longue vidéo, le rabbin compare Emmanuel Macron à l'empereur romain Titus. Ce dernier fut celui qui ordonna la destruction du second temple de Salomon à Jérusalem en 70 après Jésus-Christ. Le Rabbin accuse en effet le président français d'avoir réécrit l'histoire en proposant la reconnaissance de l'État de Palestine en septembre prochain. « Une déclaration de guerre à Dieu », selon le religieux. [2/4] Cécile Vallin, les secrets d'une disparition Crime story raconte chaque semaine les grandes affaires criminelles. Écouter « Ce monsieur qui dirige la France… a exprimé son antisémitisme profond à travers cela », assure le rabbin. « Ce président français, il faut qu'il le sache il aura la même fin que Titus. Il a tout intérêt à se préparer son cercueil », déclare-t-il ensuite, ajoutant que « Dieu va lui montrer ce que ça veut dire vouloir être aussi effronté et vouloir avoir des déclarations contre Dieu qui a dit que cette terre reviendrait au peuple d'Israël », conclut-il sa violente diatribe à l'égard d'Emmanuel Macron. David Daniel Cohen, va jusqu'à conseiller aux Français de quitter le pays pour fuir la colère de « hashem » - façon propre aux juifs de dénommer Dieu. Condamnation des propos par le grand rabbin de France Au-delà des menaces contre Emmanuel Macron, le rabbin David Daniel Cohen s'en prend également aux Palestiniens, qu'il qualifie de « nomades » et de « gens de passage » installés sur une terre qui n'est pas la leur. « Je leur conseille vivement de se dépêcher de faire leurs bagages et de s'en aller, parce qu'ils ne pourront pas rester dans cette terre-là quoi qu'il arrive », menace-t-il à nouveau, en écho menaçant au drame de Gaza actuellement. À l'heure de l'écriture de ces lignes les responsables éditoriaux du site YouTube Archives 260 n'avaient pas répondu à nos questions. Leur site comprend plus de 17 000 vidéos qui sont présentées comme des cours sur l'histoire biblique et la culture hébraïque. Une autre vidéo en hébreu quant à elle, avec le même contenu, a été publiée sur une autre chaîne YouTube directement liée au rabbin Cohen. Le rabbin s'y présente comme un décrypteur « de la Torah ». Par ailleurs, le Rabbin David Daniel Cohen est aussi un animateur régulier, via plus d'une soixantaine de vidéos, du site Torah Box qui se présente comme une organisation vouée à la diffusion du judaïsme pour les francophones à travers le monde. Ce site est géré par une association domiciliée à Créteil, nommée Tov Li. Ces derniers ont refusé de répondre à nos questions sur leur contributeur. Je condamne avec force les propos abjects et intolérables de Daniel David Cohen. Je tiens à préciser qu'il n'a jamais exercé de fonction rabbinique en France, qu'il n'a pas été formé ni n'est diplômé de l'école rabbinique de France. — Haïm Korsia (@HaimKorsia) August 8, 2025 Ces propos ont provoqué une vive réaction du représentant de la communauté religieuse juive de France. « Je condamne avec force les propos abjects et intolérables de Daniel David Cohen. Je tiens à préciser qu'il n'a jamais exercé de fonction rabbinique en France, qu'il n'a pas été formé ni n'est diplômé de l'école rabbinique de France », a vivement critiqué le Grand Rabbin de France, Haïm Korsia, cet après-midi.