
Un ministre d'extrême droite menace un leader palestinien dans sa cellule
Agence France-Presse
Sur ces images, publiées sur son compte X, le ministre de la Sécurité nationale et deux autres personnes, dont un garde pénitentiaire, se tiennent debout devant M. Barghouti et l'entourent dans un coin de sa cellule.
« Vous ne nous vaincrez pas. Quiconque fait du mal au peuple d'Israël, quiconque tue des enfants, quiconque tue des femmes […] nous l'effacerons », lance en hébreu le ministre.
Ce membre élu du Conseil législatif palestinien et l'un des leaders du Fatah tente alors de parler, mais le ministre l'interrompt : « Non, vous devez le savoir, et ce, tout au long de l'histoire ».
« Ce matin [vendredi], je lis que divers 'hauts responsables' de l'Autorité [palestinienne] n'ont pas tellement aimé ce que j'ai dit au terroriste en chef Marwan Barghouti, que son nom soit effacé. Alors je vais le répéter encore et encore sans m'excuser : quiconque s'en prend au peuple d'Israël, quiconque tue nos enfants, quiconque tue nos femmes, nous l'effacerons. Avec l'aide de Dieu », a ajouté M. Ben Gvir, en commentaire à la vidéo.
M. Barghouti, ancien cadre du Fatah qui défend une résolution politique au conflit israélo-palestinien, est emprisonné depuis 2002 par Israël. Il est régulièrement cité comme un possible successeur du président palestinien Mahmoud Abbas, en dépit de sa détention.
Surnommé « le Mandela palestinien » par ses partisans, et devenu au fil des années une figure emblématique de la cause palestinienne, il a été condamné à la perpétuité pour meurtres pour son rôle dans différents attentats anti-israéliens au cours de la seconde Intifada (« soulèvement » en arabe).
La vidéo diffusée par le ministre ne précise pas le nom de la prison où Marwan Barghouti est actuellement détenu.
Mais selon un membre de l'entourage du ministre, interrogé par l'AFP et qui a requis l'anonymat, la rencontre a eu lieu « par hasard » dans la prison de Ganot, au cours d'une visite d'inspection de M. Ben Gvir. Cette source n'a pas précisé à quelle date elle a été filmée.
Dans un communiqué relayé par l'agence de presse palestinienne Wafa, le ministère des Affaires étrangères de l'Autorité palestinienne a dénoncé « une provocation sans précédent » et qualifié l'incident de « terrorisme d'État organisé ».
Pour l'Autorité palestinienne, le ministre Ben Gvir a « pris d'assaut » la cellule de Barghouti.
La représentation à l'ONU de l'Autorité palestinienne a quant à elle dénoncé « les conditions humanitaires extrêmement dures » dans lesquelles est détenu à « l'isolement » Marwan Barghouti, qui a « perdu plus de la moitié de son poids en raison d'une négligence médicale délibérée et des mauvais traitements ».
Et « dans le même temps, le ministre extrémiste Ben Gvir continue de le menacer directement dans une tentative de briser sa volonté et sa résilience », a accusé sur X la représentation diplomatique.
Le Hamas, par la voix d'Izzat Al-Risheq, membre du bureau politique du mouvement islamiste, a de son côté exprimé sa « solidarité avec le frère et leader Marwan Barghouti ». Il a dénoncé la « sauvagerie » du ministre Ben Gvir, face à un « leader prisonnier, menotté et isolé en cellule solitaire, à peine capable de se tenir debout ».
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9 hours ago
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Les négociations prennent fin sans accord dévoilé
Beginning of dialog window. Escape will cancel and close the window. Donald Trump a parlé d'une réunion « très productive », Vladimir Poutine d'un entretien « constructif », mais aucun des deux n'a livré vendredi en Alaska le moindre détail sur un possible règlement pacifique du conflit en Ukraine. Aurélia END Agence France-Presse Ce qu'il faut savoir Le président américain Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine se sont rencontrés vendredi en Alaska sur la base militaire d'Elmendorf-Richardson pour discuter de la guerre en Ukraine ; Trump a affirmé qu'il restait « très peu » de points à régler mais a averti qu'« il n'y a pas d'accord jusqu'à ce qu'il y ait un accord » ; Trump a dit qu'il appellerait les dirigeants de l'OTAN et Zelensky, précisant qu'« en dernier ressort, cela dépend » des Ukrainiens ; Les positions restent irréconciliables : la Russie exige quatre régions ukrainiennes plus la Crimée, l'arrêt des livraisons d'armes occidentales et le renoncement à l'adhésion à l'OTAN, tandis que l'Ukraine veut un cessez-le-feu inconditionnel et des garanties de sécurité. Le président américain a assuré qu'il restait « très peu » de points à régler pour trouver une issue à la guerre déclenchée il y a plus de trois ans par l'invasion russe. « Nous n'y sommes pas, mais nous avons fait des progrès. Il n'y a pas d'accord jusqu'à ce qu'il y ait un accord », a-t-il averti. Avant la rencontre, le milliardaire de 79 ans s'était fixé pour ambition d'organiser très vite un sommet tripartite avec le chef d'État russe et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, et de décrocher un cessez-le-feu. Il n'a rien évoqué de cela aux côtés de Vladimir Poutine. Ce dernier, pendant des déclarations à la presse à la tonalité amicale de la part des deux dirigeants, a dit espérer que « l'entente » trouvée en Alaska apportera « la paix » en Ukraine. 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Les deux hommes avaient promis une conférence de presse après quelque trois heures de discussion sur la base militaire d'Elmendorf-Richardson, mais ils se sont seulement serré la main après avoir fini leurs discours et sont partis sans répondre aux journalistes qui, debout, les assaillaient de questions. Donald Trump a affirmé qu'il appellerait dans la foulée les dirigeants de pays de l'OTAN, ainsi que Volodymyr Zelensky, disant à propos des Ukrainiens : « En dernier ressort, cela dépend d'eux ». Il a aussi estimé qu'il pourrait revoir « très bientôt » le président russe, ce à quoi Vladimir Poutine a réagi en lançant, en anglais, « la prochaine fois à Moscou », sur un ton léger. « J'imagine que cela pourrait arriver », a rétorqué le président américain, amusé. Les deux dirigeants ont parlé devant un fond bleu portant l'inscription « Pursuing Peace » (« Œuvrer pour la paix »). 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Il était initialement prévu que leur première réunion de travail reste sur ce modèle, mais le format a été élargi pour inclure côté américain le secrétaire d'État Marco Rubio ainsi que Steve Witkoff, émissaire spécial auprès de la Russie, et côté russe, le chef de la diplomatie Sergueï Lavrov accompagné de Iouri Ouchakov, conseiller diplomatique. De quoi changer la dynamique psychologique de cette rencontre, dont l'Ukraine et les Européens redoutaient par-dessus tout qu'elle ne permette à Vladimir Poutine de manipuler son homologue américain. « Continuent à tuer » Premier concerné mais grand absent de ce rendez-vous, Volodymyr Zelensky avait déclaré « compter » sur Donald Trump pour mettre un terme au conflit. PHOTO RALF HIRSCHBERGER, AGENCE FRANCE-PRESSE Le président ukrainien Volodymyr Zelensky Les soldats russes « continuent à tuer le jour des négociations », avait-t-il déploré, tandis que l'armée ukrainienne a annoncé vendredi avoir repris six villages dont des unités russes s'étaient emparées ces derniers jours, lors d'une avancée particulièrement rapide. Le président ukrainien et les dirigeants européens devront donc attendre que l'imprévisible président américain, comme il s'est engagé, les informe de la teneur de son entrevue. Vladimir Poutine « a aujourd'hui l'occasion d'accepter un cessez-le-feu » en Ukraine, avait souligné le chancelier allemand Friedrich Merz. « Donnant-donnant » Avant la rencontre en Alaska, les les positions des deux belligérants restaient irréconciliables. 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13 hours ago
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Un voyeur qui a fait 10 victimes écope de 21 mois de prison
Yannick St-Laurent a été condamné à 21 mois de prison vendredi au palais de justice de Longueuil pour avoir filmé une dizaine de femmes et d'adolescentes à leur insu dans une salle de bain. Un voyeur a été condamné à 21 mois de prison vendredi pour avoir filmé à leur insu, et dans leur intimité, sept femmes et trois adolescentes. Tout mettre sur le dos de la drogue n'a pas permis à Yannick St-Laurent de s'en tirer avec de la prison à la maison. « L'incarcération du délinquant est la seule peine qui convienne pour exprimer la réprobation de la société et pour décourager des comportements analogues dans le futur », a conclu le juge Serge Delisle, vendredi au palais de justice de Longueuil. En larmes, Yannick St-Laurent semblait sous le choc en comprenant qu'il serait incarcéré pour ses crimes. Il espérait recevoir une peine de 12 à 18 mois de prison dans la collectivité. « Je vous aime, merci d'avoir été là », a-t-il lancé à ses proches dans la salle, alors qu'on l'amenait en détention. Lisez l'article « Une dizaine de personnes filmées à leur insu : 'Mon intimité m'a été volée', témoigne une victime » L'homme de 44 ans a plaidé coupable en octobre 2024 d'avoir commis des actes de voyeurisme à l'égard de plus d'une dizaine de femmes et de mineurs entre 2019 et 2022. Une adolescente a découvert le cellulaire de Yannick St-Laurent dissimulé dans la salle de bain. C'était son modus operandi. Les conséquences sur les victimes ont été majeures. Celles-ci ont confié, le printemps dernier, vivre de la honte et de l'humiliation. Une femme s'est dite démolie par la « trahison » de l'accusé. « Mon intimité a été violée à plusieurs reprises », a témoigné une adolescente. « L'enregistrement subreptice d'une personne […] peut provoquer humiliation, objectification, exploitation, honte, perte d'estime de soi et préjudices. Ces abus réduisent les victimes à de simples parties de corps et génèrent des images qui peuvent être reproduites », a rappelé le juge Delisle vendredi. Selon deux experts, Yannick St-Laurent a exprimé peu ou pas de remords à l'égard des victimes. Il s'est déresponsabilisé et a rejeté la responsabilité sur sa consommation de drogue et même sur l'une des victimes. Son risque de récidive est considéré comme « moyen ». Par ailleurs, Yannick St-Laurent a confié avoir eu des relations sexuelles avec une femme alors qu'elle était inconsciente. Également, deux poupées d'enfants avec de faux seins, conçus comme des objets sexuels, ont été retrouvées chez lui. Une des poupées était à l'effigie d'un personnage de la Reine des neiges. Une criminologue a pondu un rapport plutôt favorable à l'égard du voyeur. Or, le juge l'a écarté en raison de son « manque de nuances ». Les remords exprimés par Yannick St-Laurent devant la Cour le printemps dernier n'ont pas du tout convaincu le juge. « Sa lecture manquait de conviction et de sincérité. Aux yeux du Tribunal, l'évolution des regrets et des remords du délinquant sont opportunistes », a-t-il tranché. Le juge a fait état de nombreux facteurs aggravants, dont la préméditation, la durée de trois ans, les conséquences importantes sur les victimes, l'important bris de confiance et le risque de récidive moyen. Également, le délinquant ne croit pas qu'il soit nécessaire de régler sa problématique sexuelle, s'inquiète le juge. « Sans négliger les démarches de réhabilitation au niveau de sa consommation de stupéfiants et la réinsertion sociale du délinquant, la peine doit viser à dénoncer son comportement illégal et le préjudice causé aux victimes », a fait valoir le juge. Me Geneviève Rondeau-Marchand a représenté le ministère public, alors que Me Valérie La Madeleine et Me Christine Brosseau ont défendu le délinquant.


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14 hours ago
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Israël dit mener des opérations en périphérie de la ville de Gaza
De la fumée s'élève vers le ciel après une frappe aérienne de l'armée israélienne à Khan Younis, dans la bande de Gaza, le 15 août 2025. Israël dit mener des opérations en périphérie de la ville de Gaza (Jérusalem) L'armée israélienne a confirmé vendredi que ses troupes menaient une série d'opérations à la périphérie de la ville de Gaza, où des habitants font état depuis plusieurs jours d'intenses frappes et d'incursions au sol. Agence France-Presse Israël a dit se préparer à prendre le contrôle de la ville de Gaza et de camps de réfugiés voisins avec notamment le but affiché de vaincre le Hamas et libérer les otages kidnappés le 7 octobre 2023 lors de l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien en Israël, qui a déclenché la guerre. « Ces derniers jours, les troupes de Tsahal ont opéré dans la zone de Zeitoun, à la périphérie de la ville de Gaza », a indiqué vendredi un communiqué publié par l'armée. Les opérations consistent à « localiser des explosifs, éliminer des terroristes et démanteler des infrastructures terroristes en surface et sous terre », précise ce communiqué. L'armée a précisé que ses troupes avaient également été visées par des insurgés utilisant un missile antichar, mais qu'aucun personnel n'avait été blessé lors de l'incident. Ces derniers jours, des habitants de la ville de Gaza ont rapporté à l'AFP une intensification des frappes aériennes touchant des zones résidentielles. Alors que les quelque deux millions d'habitants de la bande de Gaza, assiégés, sont menacés de famine selon l'ONU, la récente annonce d'Israël de prendre le contrôle de la ville de Gaza a déclenché une vague de condamnations internationales ainsi que des protestations sur le plan intérieur, notamment des proches des otages qui craignent pour leur vie. Jeudi, M. Nétanyahou a réaffirmé les « cinq principes pour la conclusion de la guerre ». « Le Hamas doit être désarmé. Tous les otages — vivants et morts — doivent être rendus […] La bande de Gaza doit être démilitarisée. Non seulement le Hamas doit être désarmé, mais il faut également s'assurer que des armes ne seront ni produites dans la bande de Gaza ni introduites en contrebande », a-t-il énuméré. « Il y aura un contrôle sécuritaire israélien dans la bande de Gaza, y compris le périmètre de sécurité », a-t-il ajouté. « Il y aura une administration civile alternative qui ne sera ni le Hamas ni l'Autorité palestinienne – des personnes qui n'éduqueront pas leurs enfants au terrorisme, ni ne financeront le terrorisme, ni n'enverront des terroristes. Ces cinq principes garantiront la sécurité d'Israël », a expliqué M. Nétanyahou. Dans un autre communiqué vendredi, l'armée a indiqué avoir mené une opération dans le nord de la bande de Gaza, à Beit Hanoun, visant à sceller un tunnel d'environ 7 kilomètres de long. L'opération a pris quatre semaines, selon elle.