logo
Israël : le ministre Itamar Ben Gvir menace un leader palestinien dans sa cellule

Israël : le ministre Itamar Ben Gvir menace un leader palestinien dans sa cellule

Le Figaro13 hours ago
Le ministre d'extrême droite en charge de la Sécurité nationale intimide dans une vidéo Marwan Barghouti, un ancien cadre du Fatah emprisonné depuis 2002 par l'État hébreu.
Le ministre israélien d'extrême droite Itamar Ben Gvir a diffusé vendredi matin sur les réseaux sociaux une vidéo où il prend à partie et sermonne, dans sa cellule, le prisonnier Marwan Barghouti, un leader palestinien emprisonné depuis 2002.
Sur ces images, publiées sur son compte X, le ministre de la Sécurité nationale et deux autres personnes, dont un garde pénitentiaire, se tiennent debout devant Marwan Barghouti et l'entourent dans un coin de sa cellule. «Vous ne nous vaincrez pas. Quiconque fait du mal au peuple d'Israël, quiconque tue des enfants, quiconque tue des femmes (...) nous l'effacerons», lance en hébreu le ministre.
Publicité
Ce membre élu du Conseil législatif palestinien et l'un des leaders du Fatah tente alors de parler, mais le ministre l'interrompt: «Non, vous devez le savoir, et ce, tout au long de l'histoire.»
Emprisonné depuis 2002
«Ce matin (vendredi), je lis que 'divers hauts responsables' de l'Autorité (palestinienne) n'ont pas tellement aimé ce que j'ai dit au terroriste en chef Marwan Barghouti, que son nom soit effacé. Alors je vais le répéter encore et encore sans m'excuser : quiconque s'en prend au peuple d'Israël, quiconque tue nos enfants, quiconque tue nos femmes, nous l'effacerons. Avec l'aide de Dieu», a ajouté le ministre, en commentaire à la vidéo.
Marwan Barghouti, ancien cadre du Fatah qui défend une résolution politique au conflit israélo-palestinien, est emprisonné depuis 2002 par Israël. Il est régulièrement cité comme un possible successeur du président palestinien Mahmoud Abbas, en dépit de sa détention.
Surnommé «le Mandela palestinien» par ses partisans, et devenu au fil des années une figure emblématique de la cause palestinienne, il a été condamné à la perpétuité pour meurtres pour son rôle dans différents attentats anti-israéliens au cours de la seconde Intifada («soulèvement» en arabe).
«Provocation sans précédent»
La vidéo diffusée par le ministre ne précise pas le nom de la prison où Marwan Barghouti est actuellement détenu.
Publicité
Mais selon un membre de l'entourage du ministre, interrogé par l'AFP et qui a requis l'anonymat, la rencontre a eu lieu «par hasard» dans la prison de Ganot, au cours d'une visite d'inspection d'Itamar Ben Gvir. Cette source n'a pas précisé à quelle date elle a été filmée.
Dans un communiqué relayé par l'agence de presse palestinienne Wafa, le ministère des Affaires étrangères de l'Autorité palestinienne a dénoncé «une provocation sans précédent» et qualifié l'incident de «terrorisme d'État organisé». Pour l'Autorité palestinienne, le ministre Ben Gvir a «pris d'assaut» la cellule de Barghouti.
La représentation à l'ONU de l'Autorité palestinienne a quant à elle dénoncé «les conditions humanitaires extrêmement dures» dans lesquelles est détenu à «l'isolement» Marwan Barghouti, qui a «perdu plus de la moitié de son poids en raison d'une négligence médicale délibérée et des mauvais traitements».
Et «dans le même temps, le ministre extrémiste Ben Gvir continue de le menacer directement dans une tentative de briser sa volonté et sa résilience», a accusé sur X la représentation diplomatique.
Le Hamas, par la voix d'Izzat Al-Risheq, membre du bureau politique du mouvement islamiste, a de son côté exprimé sa «solidarité avec le frère et leader Marwan Barghouti». Il a dénoncé la «sauvagerie» du ministre Ben Gvir, face à un «leader prisonnier, menotté et isolé en cellule solitaire, à peine capable de se tenir debout».
Orange background

Essayez nos fonctionnalités IA

Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :

Commentaires

Aucun commentaire pour le moment...

Articles connexes

L'éditorial de Philippe Gélie : «Israël-Palestine, la paix qui s'éloigne»
L'éditorial de Philippe Gélie : «Israël-Palestine, la paix qui s'éloigne»

Le Figaro

time6 hours ago

  • Le Figaro

L'éditorial de Philippe Gélie : «Israël-Palestine, la paix qui s'éloigne»

Réservé aux abonnés Donald Trump, confronté, à 10.000 km de là, à un autre dirigeant désireux de faire entériner ses annexions, aurait donné son blanc-seing à Benyamin Netanyahou. Tandis que le monde avait les yeux tournés vers Anchorage, où se jouait, dans la nuit de vendredi à samedi, un épisode peut-être déterminant pour l'avenir de l'Ukraine, Benyamin Netanyahou et ses alliés s'employaient à régler concrètement celui des Palestiniens. Bezalel Smotrich, ultraradical ministre des Finances d'Israël, frappé de sanctions internationales pour incitation à la violence, a réactivé un vieux projet de colonisation maintes fois gelé sous les pressions extérieures. Baptisé E1, il consiste à bâtir 3400 logements dans le prolongement de Maale Adumim, une implantation juive devenue banlieue orientale de Jérusalem, dans le dessein de couper en deux la Cisjordanie. À découvrir PODCAST - Écoutez le club Le Club Le Figaro Idées avec Eugénie Bastié Smotrich en fait si peu mystère que son annonce a pour titre : « Enterrer l'idée d'État palestinien. » À l'adresse d'Emmanuel Macron et de tous ceux qui envisagent, en dernier ressort et après trente-deux ans de vain « processus de paix », de reconnaître un tel État, « nous répondrons par des faits sur…

Le ministre d'extrême droite Itamar Ben Gvir menace dans sa cellule Marwan Barghouti, leader palestinien emprisonné depuis 23 ans
Le ministre d'extrême droite Itamar Ben Gvir menace dans sa cellule Marwan Barghouti, leader palestinien emprisonné depuis 23 ans

Le Parisien

time6 hours ago

  • Le Parisien

Le ministre d'extrême droite Itamar Ben Gvir menace dans sa cellule Marwan Barghouti, leader palestinien emprisonné depuis 23 ans

Cela a tout de la mise en scène. Une spécialité d'Itamar Ben Gvir, ministre d'extrême droite du gouvernement Netanyahou, qui multiplie les provocations à l'égard des Palestiniens depuis plusieurs mois. Avec notamment plusieurs passages très médiatisés sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem, qui ont toujours provoqué des remous. Le ministre de la Sécurité nationale a diffusé ce vendredi matin sur les réseaux sociaux une vidéo où il prend à partie et sermonne, dans sa cellule, le prisonnier politique Marwan Barghouti, leader palestinien emprisonné depuis 2002. אני קורא הבוקר שכל מיני "גורמים בכירים" ברשות לא כ"כ אהבו את מה שאמרתי לארכי מחבל מרואן ברגותי ימ"ש אז אני אחזור על זה שוב ושוב בלי להתנצל - מי שיתעסק עם עם ישראל, מי שירצח לנו ילדים, מי שירצח לנו נשים, אנחנו נמחק אותו. בעזרת השם. — איתמר בן גביר (@itamarbengvir) August 15, 2025 Sur ces images, publiées sur son compte X, Ben Gvir et deux autres personnes, dont un garde pénitentiaire, se tiennent debout devant le prisonnier et l'entourent dans un coin de sa cellule. « Nous l'effacerons » « Vous ne nous vaincrez pas. Quiconque fait du mal au peuple d'Israël, quiconque tue des enfants, quiconque tue des femmes (…) nous l'effacerons », tance en hébreu le ministre, farouche partisan de l'occupation de Gaza par ailleurs. Le membre élu du Conseil législatif palestinien, le parlement de l'Autorité Palestinienne en quelque sorte, et un des ex-leaders du Fatah, le parti historique de Yasser Arafat, tente alors de parler, mais le ministre l'interrompt brusquement. « Non, vous devez le savoir, et ce, tout au long de l'histoire », interrompt-il le Palestinien. VidéoLa prière du ministre israélien Itamar Ben Gvir sur l'esplanade des Mosquées déclenche un tollé « Ce matin (vendredi), je lis que divers hauts responsables de l'Autorité (palestinienne) n'ont pas tellement aimé ce que j'ai dit au terroriste en chef Marwan Barghouti, que son nom soit effacé. Alors je vais le répéter encore et encore sans m'excuser : quiconque s'en prend au peuple d'Israël, quiconque tue nos enfants, quiconque tue nos femmes, nous l'effacerons. Avec l'aide de Dieu », a ajouté Itamar Ben Gvir, en guise de commentaire à la vidéo. Marwan Barghouti, ancien cadre du Fatah qui défend une résolution politique au conflit israélo-palestinien, est emprisonné depuis 2002 par Israël. Il est régulièrement cité comme un possible successeur du président en exercice palestinien Mahmoud Abbas, et ce malgré sa détention. Le « Mandela palestinien », condamné à perpétuité Surnommé « le Mandela palestinien » par ses partisans, il est devenu au fil des années une figure emblématique de la cause palestinienne. Il a été condamné en 2004 à la perpétuité pour meurtres pour son rôle dans différents attentats anti-israéliens au cours de la seconde Intifada (NDLR, le « soulèvement » en arabe). La vidéo diffusée par le ministre ne précise pas le nom de la prison où Marwan Barghouti est actuellement détenu. Mais selon un membre de l'entourage du ministre la rencontre a eu lieu « par hasard » dans la prison de Ganot, dans la banlieue de Tel Aviv, au cours d'une visite d'inspection de celui qui est ministre de la Sécurité nationale. Cette source n'a pas précisé à quelle date elle a été filmée. Le fils du détenu palestinien le plus célèbre du pays, Arab Barghouti, s'est dit « choqué » par cette séquence, fustigeant « l'arrogance » du gouvernement israélien, pour qui « le droit international et le droit humanitaire ne signifient rien ». « Aucun membre de la famille n'a vu mon père depuis plus de deux ans. Personnellement, je ne l'avais pas vu depuis trois ans. (…) Mon père a perdu beaucoup de poids et il a l'air vieux. Nous sommes réellement préoccupés et nous craignons pour sa vie et sa protection à la lumière des scènes que nous avons vues », a-t-il vertement critiqué. « La politique de l'occupant est très claire. Ils veulent prouver au peuple palestinien qu'ils sont les plus forts » en « insultant son leader », a accusé Arab Barghouti. « Mais (…) mon père s'est tenu debout face à l'oppression dans une petite cellule, menotté, épuisé et visiblement fatigué, mais debout avec dignité », a-t-il ajouté. Bien qu'il ait déjà été « soumis à des choses inimaginables au cours des deux dernières années (…), ils ne briseront pas son image (…) parce qu'il représente le peuple palestinien et les prisonniers palestiniens (…) », a-t-il conclu. « Terrorisme d'État organisé » Dans un communiqué relayé par l'agence de presse palestinienne Wafa, le ministère des Affaires étrangères de l'Autorité palestinienne a dénoncé « une provocation sans précédent » et qualifié l'incident de « terrorisme d'État organisé ». Pour l'Autorité palestinienne, le ministre Ben Gvir a « pris d'assaut » la cellule de Barghouti. La représentation à l'ONU de l'Autorité palestinienne a quant à elle dénoncé « les conditions humanitaires extrêmement dures » dans lesquelles est détenu à « l'isolement » Marwan Barghouti.

La provocation du ministre d'extrême droite israélien Ben Gvir, venu confronter un leader palestinien en prison
La provocation du ministre d'extrême droite israélien Ben Gvir, venu confronter un leader palestinien en prison

Le HuffPost France

time6 hours ago

  • Le HuffPost France

La provocation du ministre d'extrême droite israélien Ben Gvir, venu confronter un leader palestinien en prison

INTERNATIONAL - Geste de provocation. Dans une vidéo partagée sur les réseaux sociaux ce vendredi 15 août, le ministre israélien Itamar Ben-Gvir a mis en scène sa visite en prison de Marwan Barghouti, un leader palestinien emprisonné depuis 2002 par Israël. Sur ces images, publiées sur son compte X, le ministre de la Sécurité nationale et deux autres personnes, dont un garde pénitentiaire, se tiennent debout devant Marwan Barghouti et l'entourent dans un coin de sa cellule. « Vous ne nous vaincrez pas. Quiconque fait du mal au peuple d'Israël, quiconque tue des enfants, quiconque tue des femmes (...) nous l'effacerons », lance en hébreu le ministre d'extrême droite. Durant la scène, Marwan Barghouti, membre élu du Conseil législatif palestinien et l'un des leaders du Fatah tente alors de parler, mais le ministre l'interrompt : « Non, vous devez le savoir, et ce, tout au long de l'histoire ». Pour accompagner sa vidéo, le ministre a ajouté un message écrit dans lequel il déclare : « Ce matin, je lis que divers 'hauts responsables' de l'Autorité (palestinienne) n'ont pas tellement aimé ce que j'ai dit au terroriste en chef Marwan Barghouti, que son nom soit effacé. Alors je vais le répéter encore et encore sans m'excuser : quiconque s'en prend au peuple d'Israël, quiconque tue nos enfants, quiconque tue nos femmes, nous l'effacerons. Avec l'aide de Dieu ». Si la vidéo diffusée ne précise pas le nom de la prison où Marwan Barghouti est détenu, un membre de l'entourage du ministre interrogé par l'AFP et qui a requis l'anonymat assure que la rencontre a eu lieu « par hasard » dans la prison de Ganot, au cours d'une visite d'inspection du ministre. Mais cette source n'a pas précisé à quelle date la vidéo a été filmée. « Nous craignons pour sa vie » Dans le contexte de la guerre menée par Israël à Gaza, le fait de prendre à partie et sermonner ce prisonnier palestinien dans sa cellule a provoqué de vives réactions. Dans un entretien filmé avec l'AFP, le fils du détenu de 66 ans, Arab Barghouti, s'est dit « choqué » par cette séquence, fustigeant « l'arrogance » du gouvernement israélien, pour qui « le droit international et le droit humanitaire ne signifient rien ». « Aucun membre de la famille n'a vu mon père depuis plus de deux ans. Personnellement, je ne l'avais pas vu depuis trois ans. (...) Mon père a perdu beaucoup de poids et il a l'air vieux. Nous sommes réellement préoccupés et nous craignons pour sa vie et sa protection à la lumière des scènes que nous avons vues », a-t-il commenté. « La politique de l'occupation est très claire. Ils veulent prouver au peuple palestinien qu'ils sont les plus forts » en « insultant son leader », a accusé Arab Barghouti. Bien qu'il ait déjà été « soumis à des choses inimaginables au cours des deux dernières années (...), ils ne briseront pas son image (...) parce qu'il représente le peuple palestinien et les prisonniers palestiniens (...) », a-t-il conclu. Dans un communiqué relayé par l'agence de presse palestinienne Wafa, le ministère des Affaires étrangères de l'Autorité palestinienne a dénoncé « une provocation sans précédent » et qualifié l'incident de « terrorisme d'État organisé ». Le « Mandela palestinien » Le Hamas, par la voix d'Izzat Al-Risheq, membre du bureau politique du mouvement islamiste, a exprimé sa « solidarité avec le frère et leader Marwan Barghouti ». Il a aussi dénoncé la « sauvagerie » du ministre face à un « leader prisonnier, menotté et isolé en cellule solitaire, à peine capable de se tenir debout ». Parmi les autres réactions internationales, la représentation à l'ONU de l'Autorité palestinienne a dénoncé « les conditions humanitaires extrêmement dures » dans lesquelles est détenu à « l'isolement » Marwan Barghouti. Pour comprendre ses réactions de colère, il faut rappeler que Marwan Barghouti n'est pas n'importe qui en Palestine. Cet ancien cadre du Fatah défend en effet une résolution politique au conflit israélo-palestinien et est donc régulièrement cité comme un possible successeur du président palestinien Mahmoud Abbas, malgré sa détention depuis 2002. Il est même surnommé « le Mandela palestinien » par ses partisans, devenant au fil des années une figure emblématique de la cause palestinienne. Il a toutefois été condamné à la perpétuité pour meurtres par Israël pour son rôle dans différents attentats anti-israéliens au cours de la seconde Intifada.

TÉLÉCHARGER L'APPLICATION

Commencez dès maintenant : Téléchargez l'application

Prêt à plonger dans un monde de contenu mondial aux saveurs locales? Téléchargez l'application Daily8 dès aujourd'hui sur votre app store préféré et commencez à explorer.
app-storeplay-store