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Trump et Poutine en Alaska pour discuter du sort de l'Ukraine

Trump et Poutine en Alaska pour discuter du sort de l'Ukraine

La Presse3 days ago
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Trump et Poutine en Alaska pour discuter du sort de l'Ukraine
(Anchorage) Donald Trump et Vladimir Poutine volent chacun vendredi en direction de l'Alaska pour s'y retrouver dans un tête-à-tête historique, qui testera la promesse du président américain de mettre un terme à la guerre en Ukraine.
Aurélia END
Agence France-Presse
Ce qu'il faut savoir Le président américain Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine se rencontrent vendredi à 15 h 30 en Alaska ;
M. Trump a indiqué jeudi qu'une rencontre trilatérale avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky serait nécessaire avant tout accord sur la fin de la guerre ;
Pour mettre fin à la guerre, la Russie réclame des parties du territoire ukrainien, la fin des livraisons d'armes occidentales dans le pays et que Kyiv renonce à une possible adhésion à l'OTAN.
Ce sommet à Anchorage, aux confins des États-Unis, offre au dirigeant russe un retour fracassant sur la scène diplomatique, loin du statut de « paria » que lui avait imposé le président Joe Biden, puisqu'il sera accueilli par Donald Trump en personne à sa descente d'avion.
Premier concerné, mais grand absent de ce rendez-vous sur une base militaire emblématique de la Guerre froide, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a de son côté déclaré « compter » sur M. Trump pour mettre un terme au conflit dans son pays meurtri. Les soldats russes « continuent à tuer le jour des négociations », a-t-il déploré.
À bord d'Air Force One, le président américain a mis en avant le « respect » mutuel existant entre lui et Vladimir Poutine, en assurant : « Nous nous entendons bien ».
Le septuagénaire s'est vanté de savoir en « cinq minutes » maximum si sa première rencontre en personne depuis 2019 avec le maître du Kremlin serait un fiasco.
Si tout se passe bien, le président américain, qui se rêve en lauréat du prix Nobel de la paix, assure que « cette rencontre va ouvrir la voie à une autre », à trois, incluant cette fois M. Zelensky. Ce sommet tripartite pourrait selon lui se tenir très rapidement.
PHOTO RALF HIRSCHBERGER, AGENCE FRANCE-PRESSE
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky
Mais à son arrivée à Anchorage, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, semblait plus réservé quant à l'issue de la rencontre au sommet.
« Nous ne faisons aucune prédiction », a déclaré à une télévision russe M. Lavrov, qui portait un sweat-shirt arborant l'inscription « URSS » en russe. « Notre position est claire et sans ambiguïté. Nous la présenterons ».
Attente
Le sommet se tiendra sur la base stratégique d'Elmendorf-Richardson, dans ce vaste territoire de l'Alaska cédé par la Russie aux États-Unis au XIXe siècle.
Le président ukrainien et les dirigeants européens en seront réduits à attendre que l'imprévisible président américain, comme il s'est engagé, les informe de la teneur de son tête-à-tête avec Vladimir Poutine.
Vladimir Poutine « a aujourd'hui l'occasion d'accepter un cessez-le-feu » en Ukraine, a souligné à quelques heures de la rencontre le chancelier allemand Friedrich Merz.
La réunion doit débuter vendredi vers 15 h 30 (heure de l'Est). Le tête-à-tête des deux hommes sera suivi par un repas de travail, avec leurs conseillers.
Les présidents russe et américain donneront ensuite une conférence de presse, la première depuis une apparition commune devant les caméras en 2018 à Helsinki. Le tout pourrait durer « au moins 6 à 7 heures », selon le Kremlin.
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Sur place, deux pupitres ont été installés, encadrés des drapeaux russe et américain, avec en arrière-plan l'inscription « Pursuing Peace » (« Œuvrer pour la paix »).
Pour Kyiv et l'Europe, le pire scénario serait que Donald Trump, fasciné par l'exercice autoritaire du pouvoir de Vladimir Poutine, se laisse convaincre de redessiner la carte de l'Ukraine selon la volonté de Moscou.
« Pas le malin »
Le président américain ira-t-il toutefois jusqu'à agiter la menace de sanctions paralysantes contre la Russie pour arracher un cessez-le-feu et forcer Vladimir Poutine à revoir ses exigences, jugées inacceptables par Kyiv ?
Les secrétaires américains au Commerce et au Trésor, Howard Lutnick et Scott Bessent, font en tout cas partie de sa délégation.
La Russie réclame que l'Ukraine lui cède quatre régions partiellement occupées (Donetsk, Louhansk, Zaporijjia et Kherson), en plus de la Crimée annexée en 2014, et qu'elle renonce aux livraisons d'armes occidentales et à toute adhésion à l'OTAN.
ILLUSTRATION GUILLERMO RIVAS PACHECO, AGENCE FRANCE-PRESSE
Une carte de l'Ukraine indiquant les territoires revendiqués par la Russie dans le pays (Donetsk, Louhansk, Zaporijjia et Kherson) et en Crimée (annexée en 2014), ainsi que l'avancée des troupes russes, selon les données de l'Institute for the Study of War and AEI's Critical Threats Project au 12 août 2025
Donald Trump, qui depuis l'invasion russe de février 2022 renvoie dos à dos les deux belligérants, sans jamais désigner la Russie comme l'agresseur, parle désormais de « donnant-donnant » en matière de concessions territoriales, d'« échange » ou de « partage ».
Mais que peut « donner » ou « échanger » Vladimir Poutine, à l'heure où l'armée russe accélère sa progression en Ukraine, forçant les autorités ukrainiennes à évacuer des villages entiers dans la région de Donetsk ?
PHOTO ALEXANDER PROTASOV, ASSOCIATED PRESS
Un bâtiment touché par une attaque de drone ukrainien, à Koursk
Vendredi, Volodymyr Zelensky a annoncé l'envoi de renforts dans l'est de l'Ukraine pour stopper les avancées russes, assurant que Moscou subissait de « lourdes pertes en tentant d'obtenir de meilleures positions politiques pour les dirigeants russes lors de la réunion en Alaska ».
« En colère »
Si le président russe et le président américain ont une obsession commune, celle de ne jamais apparaître en position de faiblesse, leurs approches des rapports de force internationaux sont bien différentes.
Pour Donald Trump, ancien promoteur immobilier devenu célèbre grâce à une émission de téléréalité, tout est affaire de négociation rapide, de marchandage rondement mené, pour arriver à un « deal » forcément avantageux pour lui.
Là où Vladimir Poutine, ancien du KGB formé à la guerre psychologique, raisonne à long terme, évoquant le destin historique d'une « grande Russie » qu'il voudrait reconstituer.
Cette divergence de tempérament a produit une relation très particulière entre les deux hommes, faite de poussées de tension et de rapprochements spectaculaires.
« Je ne vais pas être content s'il n'y a pas de cessez-le-feu aujourd'hui », a confié M. Trump dans l'avion. Il s'est même dit prêt à quitter abruptement la table des discussions vendredi pour marquer sa frustration.
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Mot de l'éditeur adjoint
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timea day ago

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Bâtiments détruits dans le quartier d'al-Touffah de la ville de Gaza La guerre à Gaza s'est invitée jusqu'à La Presse, lundi dernier. Un groupe de manifestants s'est précipité à l'intérieur de l'immeuble et a été stoppé dans l'entrée par la police. Épisode bref et sans conséquence, mais révélateur du défi que pose la couverture du conflit que mène Israël. L'incident illustre l'intensité des camps qui s'affrontent, et qui accusent tous les grands médias de biais, de partialité, de complicité. Chaque mot, chaque image, chaque choix éditorial est scruté et contesté par courriel, sur les réseaux sociaux, dans la rue, ou carrément devant les bureaux des journalistes. Québecor a été ciblé il y a quelques semaines, Radio-Canada l'a aussi été ces derniers jours. Preuve que de présenter les nuances d'un conflit aussi complexe revient, inévitablement, à ne satisfaire aucun camp. Mais de quoi est faite cette couverture quotidienne ? D'où vient-elle ? Qui signent ces textes provenant du Moyen-Orient, surtout quand on sait que La Presse a envoyé des journalistes en Israël, mais pas à Gaza, comme certains militants nous l'ont reproché ? Ils proviennent de journalistes sur le terrain qui collaborent avec les grandes agences de presse, comme l'Agence France-Presse, Reuters et Associated Press. Ce sont souvent des pigistes locaux, surtout à Gaza. Car voilà un fait qu'on oublie trop souvent : Israël interdit l'accès de la bande de Gaza à tout journaliste étranger, dont ceux de La Presse, depuis la fameuse attaque du 7 octobre 2023. Une situation sans précédent. Les rares exceptions se font sous escorte militaire, pour des visites brèves, sur des trajets imposés. Résultat : la couverture dépend presque entièrement de journalistes palestiniens, qui vivent au rythme des frappes, des coupures d'électricité, et de la recherche d'eau et de nourriture. Les agences travaillent donc avec ces équipes locales. Sans elles, pas d'images de l'après-coup d'une frappe, pas de vues aériennes de Gaza en ruine, pas de photos de citoyens affamés. Or, la production de ces nouvelles et témoignages, déjà difficile, l'est chaque jour un peu plus, à mesure que les conditions se dégradent et que des voix s'éteignent. PHOTO OMAR AL-QATTAA, AGENCE FRANCE-PRESSE Des personnes endeuillées portant les corps des journalistes d'Al Jazeera tués lors d'une frappe israélienne à Gaza Vous avez bien sûr lu sur ces journalistes d'Al Jazeera tués dans une frappe, dimanche dernier. Ils s'ajoutent aux quelque 200 journalistes palestiniens tués depuis le début de la guerre, selon le Comité pour la protection des journalistes. À titre de comparaison, la guerre en Ukraine a coûté la vie à 18 journalistes. Aucun autre conflit récent n'a été aussi meurtrier pour la profession. Et pourtant, malgré des conditions inimaginables, l'information continue de sortir. Photos, vidéos et dépêches franchissent la frontière, souvent au prix d'efforts qu'on devine considérables. C'est en partie ce que nous publions dans La Presse. Chaque fois qu'un journaliste local meurt, l'angle mort du grand public s'élargit, forcément. C'est un fait, non pas une prise de position. Cela amène un curieux paradoxe pour les lecteurs : ils ont accès, comme jamais, à une quantité phénoménale d'images de la guerre sur les réseaux sociaux, et pourtant, ils ont accès à bien peu d'information vérifiée et précise. Les images circulent en effet sans contexte ni garantie d'authenticité, et l'absence de témoins étrangers indépendants fragilise la couverture, alimente la méfiance et les accusations de partialité. D'un côté comme de l'autre. 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