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Syrie: L'armée syrienne quitte Soueida après des combats meurtriers

Syrie: L'armée syrienne quitte Soueida après des combats meurtriers

24 Heures2 days ago
Les forces syriennes se retirent de la région druze où des affrontements meurtriers ont fait plus de 300 morts en trois jours.
Publié aujourd'hui à 22h58 Mis à jour il y a 3 minutes
Des forces de sécurité syriennes déployées dans la ville de Soueida au milieu des affrontements, le 16 juillet 2025.
AFP
Les autorités syriennes ont annoncé mercredi le début du retrait de leurs forces de la région méridionale de Soueida, meurtrie par des violences communautaires meurtrières, après un appel en ce sens des Etats-Unis.
Le début du retrait a été annoncé après un communiqué du ministère de l'Intérieur faisant état de la conclusion d'un accord de cessez-le-feu, prévoyant notamment «un arrêt total et immédiat de toutes les opérations militaires».
Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a annoncé «un accord sur des mesures spécifiques qui permettront de mettre fin à cette situation troublante et terrifiante dès ce soir» en Syrie, disant attendre à présent que «toutes les parties tiennent leurs engagements». Bombardements israéliens
Israël a de nouveau bombardé des cibles du pouvoir en Syrie et menacé d'intensifier ses frappes si les forces syriennes ne quittaient pas la région à majorité druze de Soueida, où les violences ont fait en trois jours plus de 300 morts selon une ONG.
Les combats entre des tribus bédouines sunnites et des combattants druzes ont éclaté dimanche dans la province de Soueida après l'enlèvement d'un marchand de légumes druze, selon cette ONG, l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Les forces gouvernementales et des groupes alliés se sont déployés mardi dans la ville de Soueida, jusque-là tenue par des combattants de la communauté druze, une minorité ésotérique issue de l'islam. Mais selon l'OSDH et des témoins, ils ont combattu au côté des tribus bédouines et exécuté des civils.
«Les forces de l'armée syrienne ont commencé à se retirer de la ville de Soueida en application des termes d'un accord (de cessez-le-feu) conclu après la fin des opérations de ratissage contre les groupes hors-la-loi», a indiqué le ministère syrien de la Défense dans un communiqué. Il n'a pas fait mention du retrait d'autres forces relevant du pouvoir déployées dans la ville. «Avec retenue»
Plus tôt, le département d'Etat a appelé le gouvernement syrien à quitter la zone de conflit afin d'apaiser les tensions avec Israël. «Nous demandons au gouvernement syrien de retirer son armée afin de permettre à toutes les parties de désamorcer la situation», a-t-elle déclaré, se refusant à dire si les Etats-Unis avaient demandé à leur allié israélien de cesser ses frappes en Syrie.
Mercredi, l'armée israélienne a mené des frappes sur le QG de l'armée à Damas et sur une «cible militaire» dans la zone du palais présidentiel. Les autorités syriennes ont fait état de trois morts. Des frappes ont aussi visé près de Damas «les environs de l'aéroport militaire de Mazzé», selon les autorités syriennes. D'autres ont ciblé notamment Soueida et l'autoroute Damas-Deraa, d'après l'agence Sana.
Le chef d'état-major israélien Eyal Zamir a affirmé que son armée agissait «avec retenue» en Syrie, après que le pouvoir syrien a dénoncé «l'escalade dangereuse d'Israël». Protéger les druzes
Israël, qui assure vouloir protéger la communauté druze, affirme qu'il ne permettra pas une présence militaire dans le sud de la Syrie, près de sa frontière, et considère avec méfiance le pouvoir islamiste syrien.
Le ministre de la Défense, Israël Katz, a assuré que l'armée frapperait «avec force» «pour éliminer les forces qui ont attaqué les druzes, jusqu'à leur retrait complet» et exigé du pouvoir syrien qu'il «laisse tranquilles» les druzes.
Israël, qui occupe une partie du plateau syrien du Golan depuis 1967, affirme qu'il ne permettra pas de présence militaire dans le sud de la Syrie, près de sa frontière. «Je suis au cœur de la ville de Soueida (…) Il n'y a aucune possibilité de fuir», a affirmé dans la journée à l'AFP un habitant joint par téléphone, qui n'a pas dévoilé son identité. «S'ils arrivent ici, je suis mort.»
Un correspondant de l'AFP a vu le matin une trentaine de corps gisant par terre, certains de membres des forces gouvernementales et d'autres de combattants en civil. Le ministère de la Défense avait affirmé que «des groupes hors-la-loi avaient attaqué les forces armées à Soueida» et que celles-ci ripostaient. Plus de 300 morts
Selon l'OSDH, plus de 300 personnes ont été tuées depuis le début des combats dimanche, en majorité des combattants des deux bords ainsi que 28 civils druzes, dont «21 exécutés sommairement» par les forces gouvernementales. La présidence syrienne s'est engagée à «punir» les auteurs d'exactions.
Cette province abrite la plus importante communauté druze du pays, une communauté qui comptait quelque 700'000 membres en Syrie avant la guerre civile, et est aussi implantée au Liban et en Israël.
Ces violences illustrent les défis auxquels fait face le pouvoir Chareh depuis qu'il a renversé, avec une coalition de groupes rebelles islamistes sunnites, le président Bachar al-Assad en décembre, dans un pays meurtri par près de 14 ans de guerre civile. Newsletter
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Des affrontements opposent druzes et combattants tribaux. Après avoir retiré ses troupes, Damas promet l'envoi d'une «force spéciale». Publié aujourd'hui à 22h54 Mis à jour il y a 2 minutes Des combattants tribaux et bédouins traversent le village d'al-Mazraa en Syrie le 18 juillet 2025. AFP Des affrontements opposent vendredi soir des combattants tribaux à des groupes druzes à l'entrée de Soueida, dans le sud de la Syrie où les combats ont déjà fait des centaines de morts et des dizaines de milliers de déplacés ces derniers jours. La présidence syrienne a affirmé vendredi soir travailler à l'envoi d'une «force spéciale» dans la zone, d'où elle avait retirée ses soldats la veille sous la pression d'Israël. L'ONU a appelé à arrêter «l'effusion de sang» après les affrontements dans cette région à majorité druze qui ont éclaté dimanche soir et fait 638 morts selon un dernier bilan de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). «Fosse commune» «Ce n'est plus un hôpital, c'est une fosse commune», a déclaré à un correspondant de l'AFP Rouba, membre du personnel de l'hôpital gouvernemental de Soueida qui ne veut pas donner son nom de famille. L'établissement, le seul encore fonctionnel dans cette ville, a accueilli «plus de 400 corps depuis lundi matin», parmi lesquels «des femmes, des enfants et des personnes âgées», a déclaré à l'AFP le médecin Omar Obeid. Ces violences fragilisent encore plus le pouvoir du président intérimaire, Ahmad al-Chareh, qui a renversé, à la tête d'une coalition de groupes rebelles islamistes le président Bachar al-Assad en décembre, dans un pays meurtri par près de 14 ans de guerre civile. Dans un communiqué vendredi soir, la présidence a exhorté «toutes les parties à faire preuve de retenue et à privilégier la raison», tout en affirmant travailler «à l'envoi d'une force spéciale pour mettre fin aux affrontements». Cessez-le-feu violé Le pouvoir syrien, disant vouloir rétablir l'ordre, avait déjà déployé ses forces mardi à Soueida, jusque-là contrôlée par des combattants druzes. L'OSDH, des témoins et des groupes druzes ont toutefois accusé les forces syriennes d'avoir combattu au côté des bédouins et d'avoir commis des exactions. Les forces gouvernementales s'étaient retirées jeudi de la ville, après des menaces et des bombardements d'Israël qui a dit vouloir protéger la minorité druze, M. Chareh affirmant sa volonté d'éviter une «guerre ouverte» avec Israël. Un cessez-le-feu a été conclu entre les parties syriennes mais la présidence a accusé jeudi soir les combattants druzes de l'avoir violé. Vendredi matin, des combattants de tribus arabes sunnites, qui ont afflué de différentes régions syriennes pour prêter main forte aux bédouins, s'étaient massés autour de Soueida, selon des correspondants de l'AFP sur place. Et vendredi soir quelque 200 de ces combattants ont été vus par l'AFP échangeant des tirs d'armes automatiques à l'entrée ouest de la ville avec les groupes druzes positionnés à l'intérieur. L'OSDH a confirmé des combats dans ce secteur, ajoutant que «des bombardements visaient des quartiers de la ville». Appels au calme Un chef tribal, Anas Al-Enad, a affirmé au correspondant de l'AFP près du village druze de Walgha être venu avec ses hommes de la région de Hama (centre) «en réponse aux appels à l'aide des bédouins». Le correspondant de l'AFP a vu des maisons, des commerces et des voitures brûlés à Walgha, désormais sous contrôle des forces tribales et des bédouins. Selon l'OSDH, «les combattants tribaux sont encouragés et soutenus par les autorités syriennes qui ne peuvent plus se déployer à Soueida en raison des menaces d'Israël». Le haut-commissaire de l'ONU aux droits humains, Volker Türk, a demandé que «l'effusion de sang» cesse, soulignant que la protection de toutes les personnes devait être «la priorité absolue». «Des enquêtes indépendantes, rapides et transparentes doivent être menées sur toutes les violations, et les responsables doivent être amenés à rendre des comptes», a-t-il ajouté dans un communiqué. Près de 80'000 personnes ont été déplacées en raison des violences, s'est alarmée l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Dans la ville même, privée d'eau et d'électricité et où les communications sont coupées, «la situation est catastrophique. Il n'y a même plus de lait pour nourrissons», a déclaré à l'AFP le rédacteur en chef du site local Suwayda 24, Rayan Maarouf. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) s'est dit «profondément préoccupé par la détérioration rapide de la situation humanitaire» dans la région. «Les gens manquent de tout. Les hôpitaux ont de plus en plus de mal à soigner les blessés et les malades», a déclaré Stephan Sakalian, chef de la délégation du CICR en Syrie. Mercredi, Israël avait bombardé plusieurs cibles au coeur de Damas dont le QG de l'armée, faisant trois morts selon les autorités. Les Etats-Unis, alliés d'Israël et affichant leur soutien au nouveau dirigeant syrien malgré son passé jihadiste, ont affirmé jeudi n'avoir apporté aucun soutien aux frappes israéliennes en Syrie. Le président russe, Vladimir Poutine, a exprimé vendredi, lors d'une conversation téléphonique avec son homologue turc, sa «profonde préoccupation» face aux violences en Syrie. Recep Tayyip Erdogan y a vu de son côté «une menace pour l'ensemble de la région». Les combats avaient commencé dimanche entre groupes druzes et tribus bédouines locales, aux relations tendues depuis des décennies. Présente principalement à Soueida, la communauté druze de Syrie comptait avant la guerre civile quelque 700'000 personnes. Cette minorité ésotérique issue d'une branche de l'islam est aussi implantée au Liban et en Israël. Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters AFP Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

Royaume-Uni: Heurts devant un hôtel hébergeant des demandeurs d'asile
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Une manifestation de l'extrême droite a dégénéré en violences vendredi devant un hôtel hébergeant des demandeurs d'asile. Publié aujourd'hui à 22h26 Mis à jour il y a 4 minutes Des policiers devant le Bell Hotel à Epping après des manifestations anti-immigration, le 18 juillet 2025. AFP La police d'une ville de la grande banlieue de Londres était sur le qui-vive vendredi, après des violences durant lesquelles huit policiers ont été blessés jeudi soir devant un hôtel hébergeant des demandeurs d'asile. Trois véhicules ont été endommagés durant ces violences qui ont duré plusieurs heures dans la ville d'Epping (sud-est de l'Angleterre), selon la police locale. Selon la police, les heurts ont eu lieu près d'un hôtel connu pour accueillir des demandeurs d'asile, ciblé ces derniers jours par plusieurs manifestations après la mise en examen d'un demandeur d'asile de 38 ans accusé de trois agressions sexuelles. La police de l'Essex, où se trouve Epping, a attribué ces violences à des individus «venus de l'extérieur» de la région, alors que des vidéos appelant à rejoindre la manifestation circulaient en ligne. Plusieurs influenceurs d'extrême droite étaient présents sur place. Manifestants masqués «Nous avons monté une équipe de détectives chargée d'analyser les images de vidéosurveillance et les caméras-piétons pour identifier les responsables», a indiqué à l'AFP un responsable de la police locale, Stuart Hooper. «Ceux qui ont participé peuvent s'attendre à ce qu'on toque à leur porte», a-t-il prévenu. Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent des manifestants masqués lançant des projectiles, escaladant des fourgons de police et s'en prenant aux forces de l'ordre. La police a annoncé qu'elle resterait fortement mobilisée tout le week-end pour prévenir de nouveaux débordements. Elle a rappelé qu'elle soutenait le droit de manifester pacifiquement, mais qu'elle ne tolérerait pas les «actes de violence et de vandalisme». Ces tensions rappellent les émeutes anti-immigration qui avaient secoué le pays l'été dernier après le meurtre de trois fillettes par un jeune Britannique d'origine rwandaise dans la ville de Southport (nord-ouest). Des émeutiers s'en étaient pris à des hôtels hébergeant des demandeurs d'asile dans plusieurs villes, tentant notamment d'incendier un de ces établissements à Rotherham, dans le nord-est de l'Angleterre. Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters AFP Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

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