
Des demandeurs d'asile arrêtés après des audiences « pièges »
Masqués, armés, ils rôdent en bande dans les tribunaux : des agents américains arrêtent des demandeurs d'asile à l'issue d'audiences « pièges » à New York, signe que la campagne de l'administration Trump contre l'immigration ne connaît aucun répit.
Charly TRIBALLEAU
Agence France-Presse
Le président américain a érigé la lutte contre l'immigration clandestine en priorité absolue, évoquant une « invasion » des États-Unis par des « criminels venus de l'étranger » et communiquant abondamment sur les expulsions d'immigrés.
Mais son programme d'expulsions massives a été contrecarré ou freiné par de multiples décisions de justice, notamment au motif que les personnes visées devaient pouvoir faire valoir leurs droits.
Au cours des derniers mois, des agents de la Sécurité intérieure ont adopté la tactique consistant à attendre, le visage souvent recouvert d'un masque, devant les salles d'audience des tribunaux d'immigration et à arrêter les migrants dès leur sortie.
Un photographe de l'AFP a vu mercredi et jeudi dans un tribunal de New York des agents armés, munis de boucliers, et employés par différentes agences fédérales dont la police des frontières et de l'immigration (ICE), rôder devant les salles d'audience, avec en leur possession des documents sur les migrants ciblés.
PHOTO CHARLY TRIBALLEAU, AGENCE FRANCE-PRESSE
Des agents fédéraux la police des frontières et de l'immigration (ICE), de la protection des frontières (CBP) et du service de sécurité diplomatique attendent dans un couloir à l'extérieur d'une salle d'audience à New York.
Des agents ont arrêté près d'une douzaine de migrants originaires de différents pays en quelques heures seulement au 12e étage d'un bâtiment fédéral dans le sud de Manhattan.
Brad Lander, contrôleur financier de la ville et figure de la branche locale du parti démocrate, qui avait d'ailleurs été brièvement arrêté et menotté le mois dernier pour « entrave » à des agents sur place, a qualifié ces audiences de « piège ».
« Cela semble être des audiences judiciaires, mais ce sont en fait des pièges pour inciter (les migrants) à se rendre sur les lieux », a-t-il déclaré sur place mercredi, en faisant état de plusieurs arrestations dont celle d'un Paraguayen dont la demande d'asile était, selon lui, en cours d'examen.
« Le juge lui a soigneusement expliqué comment présenter son dossier, afin de fournir des informations complémentaires sur ses interactions avec la police paraguayenne et de justifier son droit à l'asile au titre de la Convention internationale contre la torture », a-t-il expliqué.
Après son audience, des agents « sans mandats ou badges permettant de les identifier l'ont attrapé », a-t-il affirmé, ajoutant que des agents avaient plaqué au sol la sœur de ce demandeur d'asile, qui l'accompagnait à l'audience, et dénonçant une « érosion » de l'état de droit aux États-Unis.
Les migrants arrêtés dans ces opérations sont le plus souvent écroués dans des centres de rétention de l'ICE en attendant leur possible expulsion des États-Unis. Au cours des derniers mois, les autorités ont ouvert de nouveaux centres de ce genre dont « l'Alcatraz des alligators », construit au milieu des marécages de Floride.

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