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Une tradition bouleversée

Une tradition bouleversée

La Pressea day ago
Avec des enfants, des vacances à la mer sont souvent réussies.
De nombreux Québécois ont décidé d'annuler leurs projets de vacances dans le Maine cet été. Et du même coup, ont rompu avec une tradition. Un historien revient aux sources des habitudes des touristes québécois sur les plages du Maine.
Sa grand-mère réservait chaque été une chambre dans un chic hôtel de Kennebunkport, tandis que ses parents louaient un chalet pendant un mois, à Ocean Park ou à Biddeford Pool.
« C'est une histoire de famille », dit Hélène Gratton, qui ne compte plus les étés passés sur les plages du Maine. Mais en février dernier, son conjoint et elle ont décidé d'annuler la réservation de la maison à Biddeford Pool où ils devaient passer leurs vacances cet été avec leur fils, leur belle-fille et leur petit-fils.
Nous n'étions plus à l'aise d'aller aux États-Unis. Je ne me souvenais pas de tensions aussi grandes envers le Canada.
Hélène Gratton
Heureusement, Hélène Gratton et son mari François ont pu récupérer leur dépôt – qu'ils étaient prêts à perdre – car d'autres gens ont loué la maison, mais ils perdront leur priorité de location. Leur plan B ? Un séjour dans la baie Georgienne, en Ontario.
Situé entre Kennebunkport et Old Orchard, Biddeford Pool aurait la plus belle plage du Maine, selon The New York Magazine. Il n'y a pas d'hôtel pour les touristes, mais des maisons à louer, notamment par l'agence Maine Seaside Rentals.
Lors de notre passage, l'employée Tasha Harper a indiqué avoir eu au total une quinzaine d'annulations de la part de Québécois au printemps dernier, notamment d'un groupe de plusieurs familles qui étaient des clients depuis des décennies. Elle a qualifié de « triste » la tournure des évènements. « On respecte totalement leur choix, mais on veut qu'ils reviennent. »
PHOTO ÉMILIE CÔTÉ, LA PRESSE
La terrasse du fameux dépanneur et casse-croûte Goldthwaite's à Biddeford Pool
Pour sa part, Michaël Renaud a annulé des vacances à Old Orchard et une réservation au camping Sunset Outdoors. La décision s'est aussi prise au début de février. Les vacances de l'été dernier, avec une autre famille de Repentigny, avaient été fort réussies, au point de vouloir en faire une tradition, mais personne n'aimait la « vibe », ni le taux de change.
Résultat : une plage d'eau douce et non salée. Celle de Sauble Beach, dans la péninsule Bruce, en Ontario. « Nous sommes très contents de notre décision. Les enfants comprennent et cela a suscité de belles discussions. »
Je pense que les vacances seront au Canada pour les prochaines années.
Michaël Renaud
Une tradition rompue ou remise ?
Selon l'historien Serge Dupuis, qui a fait des recherches sur l'historique des Québécois qui prennent leurs vacances l'été à Old Orchard, il y a une « possibilité de rupture durable » de cette tradition. Au cours des derniers mois, « quelque chose a changé dans la psyché canadienne, note-t-il. J'ai l'impression que les tensions avec les États-Unis ne sont pas qu'une parenthèse ».
Or, mettre une croix sur des vacances dans le Maine, ce n'est pas comme éviter des vacances en Italie. « Il y a une habitude de fréquentation depuis des générations. » Depuis les congés payés et la démocratisation de la voiture familiale de l'après-guerre, précise-t-il. « Avant, c'étaient des vacances réservées à l'élite. »
Pourquoi Old Orchard ou Ogunquit sont autant fréquentés par les Québécois ? « Les vacances, on veut que ce soit exotique et familier à la fois, répond Serge Dupuis. Surtout si on est francophone unilingue. »
PHOTO ÉMILIE CÔTÉ, LA PRESSE
Drapeau aperçu sur la route du Maine 26
Serge Dupuis nous a fait part des notes qu'il avait préparées pour l'émission de radio Aujourd'hui l'histoire. Cela fait des décennies, souligne-t-il, que des motels d'Old Orchard arborent des drapeaux du Québec avec un nom à connotation francophone : Beau Rivage, Mt Royal, Alouette…
L'héritage francophone
Si Serge Dupuis pense que le boycottage du Maine pourrait fort bien « s'inscrire dans le temps », nous avons constaté sur place que certains Américains chérissent davantage leur héritage francophone. Rappelons qu'entre 1850 et 1920, un million de Québécois se sont exilés en Nouvelle-Angleterre dans l'espoir d'une vie meilleure. Beaucoup ont trouvé un emploi dans les nombreuses usines textiles prospères.
PHOTO ÉMILIE CÔTÉ, LA PRESSE
Entre les villes de Biddeford et de Saco, où passe la rivière Saco – non loin d'Old Orchard –, on peut toujours voir les édifices des anciennes usines textiles qui ont employé des milliers de Québécois.
« Mon premier emploi était dans une banque et il fallait un employé qui puisse parler français », se souvient Becky Jacobson, directrice générale d'Hospitality Maine, qui représente 800 restaurateurs et hôteliers. Jeune, elle avait plusieurs amis dont les grands-parents parlaient français. Et à Augusta, le Club Calumet promeut toujours la culture franco-américaine, souligne-t-elle.
La gouverneure du Maine, Janet Mills, a par ailleurs étudié le français à l'université et elle s'est vu remettre en octobre dernier la Légion d'honneur par l'ambassadeur de France aux États-Unis, Laurent Bili.
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La nouvelle approche budgétaire du gouvernement fédéral soulève d'importantes questions
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La Presse

time30 minutes ago

  • La Presse

La nouvelle approche budgétaire du gouvernement fédéral soulève d'importantes questions

Le nouveau cadre budgétaire proposé par le premier ministre Mark Carney marque un changement important dans la manière dont le gouvernement fédéral présente sa politique budgétaire. Le budget fédéral prévu pour l'automne 2025 devrait rendre compte des dépenses publiques en séparant les opérations courantes et les investissements. Clément Gignac Sénateur, Sénat du Canada Patrick Leblond Professeur agrégé et titulaire de la Chaire CN-Paul M. Tellier sur les affaires et les politiques publiques, Université d'Ottawa Charles Asselin Assistant de recherche, Sénat du Canada Selon M. Carney, cette séparation budgétaire entre les dépenses de fonctionnement et les investissements à long terme permettra une présentation plus précise de la situation financière du gouvernement. Plus important encore, cette stratégie budgétaire s'inscrit dans le cadre du repositionnement du gouvernement en tant qu'investisseur dans la transformation de l'économie et de la sécurité du Canada. Le premier ministre Carney affirme que le gouvernement fédéral a dépensé beaucoup trop par rapport à ce qu'il a investi dans le passé. Cette nouvelle approche budgétaire soulève d'importantes questions. Renforcera-t-elle la discipline budgétaire ? Quelles sont les dépenses publiques qui peuvent être considérées comme des investissements ? Quels mécanismes de contrôle garantiront la transparence ? Le Trésor britannique fait depuis longtemps la distinction entre les dépenses courantes (en ressources) et les dépenses en capital. Le gouvernement de Tony Blair a introduit la « règle d'or » en 1997. Selon cette règle, un budget courant équilibré doit être maintenu tout au long du cycle économique, afin d'éviter de financer les dépenses de fonctionnement par des emprunts. Le gouvernement ne doit emprunter que pour financer les dépenses en capital (immobilisations, équipements, infrastructures, etc.). Le gouvernement de M. Carney prévoit d'équilibrer le budget de fonctionnement d'ici la fin de son mandat en 2029. Cependant, depuis 1997, le gouvernement britannique n'a enregistré un budget courant équilibré ou excédentaire qu'à quatre reprises. Cela souligne la difficulté de respecter la règle d'or, en particulier lorsqu'un gouvernement doit dépenser massivement pour soutenir l'économie du pays en période de crise économique (par exemple, la crise financière mondiale et la COVID-19). La nouvelle approche budgétaire du gouvernement fédéral canadien ne garantit donc pas la discipline fiscale pour les dépenses de fonctionnement. Qu'en est-il des investissements ? Tout d'abord, le gouvernement fédéral doit expliquer clairement au public canadien ce qu'il entend par investissements et comment il les comptabilisera dans le budget d'automne et dans les comptes du gouvernement. Pour les besoins de la comptabilité publique, les dépenses en capital sont actuellement bien définies. Elles consistent en des actifs tangibles tels que des terrains, des bâtiments, des équipements militaires, des infrastructures, des logiciels et du matériel informatique, des véhicules, etc., qui sont acquis ou développés par le gouvernement fédéral. Cependant, le programme de campagne du Parti libéral du Canada définit les dépenses en capital comme « les investissements directs du gouvernement dans les machines, l'équipement, les terrains et les bâtiments, ainsi que les nouvelles incitations qui soutiennent la formation de capital dans le secteur privé (par exemple, les brevets, les usines et la technologie) ou qui augmentent de manière significative la productivité du secteur privé ». Cela signifie donc que les crédits d'impôt et les subventions du gouvernement fédéral qui soutiennent la création d'entreprises, l'innovation et les dépenses d'investissement dans des actifs tangibles et intangibles du secteur privé seraient inclus dans la définition des dépenses d'investissement du gouvernement de M. Carney, alors qu'ils sont actuellement inclus dans les dépenses courantes. Il s'agirait non seulement d'un changement important par rapport aux normes comptables actuelles du secteur public, mais aussi d'un changement qui aurait pour effet de réduire immédiatement le déficit de fonctionnement du gouvernement, sans que ce dernier ait changé quoi que ce soit en matière de dépenses réelles. Pour garantir la transparence et la responsabilité, le gouvernement fédéral devrait constituer un groupe d'experts non partisan chargé d'élaborer des lignes directrices claires pour la comptabilisation des investissements publics au-delà des dépenses en capital traditionnelles. Des représentants du ministère des Finances, du Secrétariat du Conseil du Trésor, du Bureau du directeur parlementaire du budget et du Bureau du vérificateur général du Canada pourraient faire partie de ce groupe, en plus d'universitaires et d'experts indépendants. Le rapport du groupe devrait être rendu public lorsqu'il sera déposé. Une fois que les investissements seront clairement distingués des dépenses de fonctionnement et qu'un plan d'investissement à long terme sera en place, le Bureau du directeur parlementaire du budget, le Bureau du vérificateur général du Canada et le Comité permanent des comptes publics de la Chambre des communes devront agir en collaboration pour assurer un contrôle cohérent et efficace de la mise en œuvre par le gouvernement fédéral de cette réforme budgétaire majeure. Le succès de cette réforme budgétaire dépend largement de la qualité du dialogue entre les différents acteurs, avant et après le prochain budget fédéral. Il dépend également de la transparence du processus budgétaire et comptable du gouvernement fédéral. C'est la seule façon de s'assurer qu'il est démocratique, qu'il bénéficie du soutien des Canadiens et qu'il offre un bon rapport qualité-prix.

Il faut investir dans la brique, le mortier… et les personnes
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La Presse

time2 hours ago

  • La Presse

Il faut investir dans la brique, le mortier… et les personnes

« Malgré la lourdeur et l'importance de leur travail, les travailleuses des maisons [pour femmes victimes de violence conjugale] doivent composer avec de faibles salaires et peu d'avantages sociaux », écrit Vanessa Blanchette-Luong. Il faut investir dans la brique, le mortier… et les personnes La chronique de Maxime Bergeron met en lumière l'absurdité bureaucratique qui mine le financement des projets de construction de maisons d'aide et d'hébergement pour femmes victimes de violence conjugale. Vanessa Blanchette-Luong Doctorante en psychologie du travail et des organisations Avec les témoignages de Louise Riendeau, responsable des dossiers politiques au Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale, et de Mélanie Miranda, coordonnatrice à l'Alliance des maisons d'hébergement de deuxième étape pour femmes et enfants victimes de violence conjugale, la chronique souligne, à juste titre, que pendant qu'on se renvoie formulaires et devis, des femmes et des enfants se voient refuser l'accès à un refuge. En lisant ce texte, je ne peux m'empêcher de penser qu'au-delà des murs qu'on n'arrive pas à construire, il faut aussi parler de ce qui se passe (ou ne se passe pas) à l'intérieur de ces murs. Car la crise du financement ne touche malheureusement pas seulement la « brique et le mortier » : elle affecte directement la capacité des équipes à faire leur travail auprès des femmes et enfants victimes de violence conjugale. C'est du moins ce que j'ai pu constater dans les projets de recherche que je réalise dans les maisons d'aide et d'hébergement depuis les six dernières années. Manque chronique de ressources Dans le cours de ces recherches, j'ai pu interviewer vingt intervenantes des maisons et sept de leurs gestionnaires. J'ai aussi pu observer le travail de ces personnes pendant 100 heures. J'ai vu et entendu les résultats du sous-financement : un manque chronique de ressources pour embaucher, former et retenir ces travailleuses. Lors d'entretiens auprès de travailleuses ayant quitté les maisons, plusieurs m'ont avoué l'avoir fait à regret, pour un emploi offrant de meilleures conditions salariales, même si elles étaient plus heureuses avec leur travail en maison. Le Comité sectoriel de main-d'œuvre de l'économie sociale et de l'action communautaire (CSMO-ÉSAC) rapporte qu'en 2022, le taux de roulement pour les organismes communautaires au Québec était de 33 %, alors qu'un taux de roulement considéré comme acceptable est de 4 ou 5 %2. Pourtant, ces travailleuses viennent travailler en maison par engagement, par vocation. Elles s'investissent corps et âme pour accompagner des personnes aux prises avec des problèmes complexes – violence, santé mentale, pauvreté, dépendances – dans un contexte social de plus en plus appauvri (hausse du coût de la vie, crise du logement, accès difficile aux soins en santé mentale, etc.). Malheureusement, malgré la lourdeur et l'importance de leur travail, les travailleuses des maisons doivent composer avec de faibles salaires et peu d'avantages sociaux. Résultat de ces conditions d'emploi non concurrentielles : le recrutement et la rétention deviennent presque impossibles. Les maisons doivent répondre à une demande de plus en plus grande et complexe avec des effectifs réduits et des équipes de travail incomplètes. Ce qui suit est bien connu : on compte sur leur dévouement, sur leur « cœur », pour combler les trous béants laissés par l'insuffisance des budgets. Les intervenantes réalisent leur travail du mieux qu'elles peuvent et remplissent leur mission avec les ressources disponibles, mais elles finissent par s'épuiser. Il est grand temps d'arrêter de s'appuyer sur la bonne volonté des intervenantes et des gestionnaires. Je me joins donc à la voix de Maxime Bergeron et de toutes les personnes ayant contribué à sa chronique : construire des maisons d'hébergement, c'est indispensable. Mais j'ajouterais aussi qu'investir dans le personnel qui y travaille l'est tout autant. Sans ressources suffisantes et stables, ces maisons resteront incapables de répondre aux besoins criants de la population. Elles font déjà des miracles avec le peu qu'elles ont. Imaginez ce qu'elles pourraient accomplir si on leur donnait enfin les moyens de faire leur travail ! En conclusion : on ne sauvera pas des vies seulement avec du béton. Il faut aussi – et surtout – investir dans les personnes qui, chaque jour, tiennent ce système défaillant à bout de bras. 1. Lisez la chronique « Financement amputé : les féminicides et la bureaucratie » 2. Consultez l'enquête Les Repères en économie sociale et en action communautaire Qu'en pensez-vous ? Participez au dialogue

Une première crèmerie à 17 ans
Une première crèmerie à 17 ans

La Presse

time3 hours ago

  • La Presse

Une première crèmerie à 17 ans

Simonne Groleau est fraîchement diplômée du secondaire. À 17 ans, elle vient de lancer sa première entreprise, une crèmerie dans un conteneur qui connaît déjà beaucoup de succès. Quand on arrive dans le stationnement de l'épicerie Metro de Prévost, on n'est pas trop certain de ce que l'on voit au loin, au fond. Un conteneur ? C'est exactement ça. À la fin du mois de mai, Cime comptoir glacé s'y est installé, sans tambour ni trompette. Mais depuis, le bruit se répand : le projet est piloté par une jeune finissante… du secondaire ! C'est en fait un projet scolaire qui a mené à la création du comptoir glacé Cime. Le nom Cime fait référence aux montagnes environnantes – nous sommes dans les Laurentides –, mais il rappelle aussi le surnom de Simonne Groleau, 17 ans. Son travail de fin d'études lui a donné la base du projet. Lorsqu'il a été question de se lancer pour vrai, il a fallu pousser plus loin, notamment pour ce qui est des budgets. La nouvelle entrepreneure a rapidement réalisé qu'il y aurait plusieurs imprévus en cours de route. « Les électriciens ont réalisé que la salle électrique était à l'autre bout du Metro », raconte Simonne Groleau, qui précise que c'est finalement par le toit que le courant est arrivé. En plus de tout le matériel pour la crème glacée, il a fallu acheter un transformateur, du matériel de plomberie, de réfrigération… Tout cela a fait monter les coûts de lancement. Le budget initial, évalué à plus ou moins 10 000 $, ce qui représentait le total des économies de l'élève accumulées de ses emplois précédents, a été doublé. La mère de Simonne, qui est à ses côtés dans l'aventure depuis le début, a complété le montage financier. Les affaires vont bien et si la température favorise les ventes, les investissements seront remboursés avant la fin du mois. Commerce saisonnier Il y avait déjà un comptoir de crème glacée à Prévost et Cime voulait se différencier de la crèmerie classique en ajoutant, par exemple, du maïs éclaté au caramel dans ses coupes glacées ou de la crème de pistache pour faire un dessert au chocolat de Dubaï. Les sorbets et crèmes glacées offertes en cornet sont faits par Shawbridge Gelato, tout près. « Ça n'est pas facile d'estimer les quantités », concède Simonne Groleau, surtout dans un commerce où un jour de pluie fait baisser les ventes de façon draconienne. Heureusement, être à côté d'une épicerie permet d'aller se procurer des ingrédients à la dernière minute. Le conteneur, loué, était en partie aménagé. Simonne et sa mère ont fait une finition temporaire et il quittera le stationnement de l'épicerie à la fin septembre. Simonne, qui commence son cégep en sciences de la nature, pourra à ce moment se consacrer à ses études. D'ici là, elle perfectionne l'art du twist, car elle n'avait jamais fait de cornet professionnel avant le printemps dernier. La crèmerie est ouverte de midi à 21 h, 7 jours sur 7, et compte six employés. PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE Selon Simonne Groleau, l'épicerie de Prévost est un excellent emplacement, car elle dessert des clients qui viennent de Sainte-Anne-des-Lacs ou de Piedmont et parce qu'elle est entourée d'autres commerces. La plupart des clients viennent parce qu'ils ont vu la crèmerie sur les réseaux sociaux, ou alors qu'ils l'ont aperçue du coin de l'œil, après avoir fait leurs courses. Ils reviennent, explique la future étudiante, car les clients qui ont les bras chargés après avoir fait leur épicerie retournent à la maison mettre tout ça au frigo. La crèmerie attire toutefois son lot de cyclistes puisqu'elle est située juste à côté de la piste du P'tit train du Nord. Une entreprise soutenue Dans ce projet, Simonne Groleau a quand même eu du soutien. De sa mère, Maritchou Plamondon, d'abord, qui l'a accompagnée dans le démarrage de l'entreprise. Elle-même entrepreneure, elle avait les ressources pour mettre la main sur le conteneur et les contacts pour la création de la signature de Cime qui se retrouve aussi (déjà !) sur des vêtements à l'image de la crèmerie. Le soutien maternel va plus loin puisque Maritchou Plamondon passe du temps dans le conteneur à servir de la crème glacée, ce qui n'était pas dans ses plans estivaux. « Ça me fait passer de bons moments avec ma fille », dit-elle, très fière. Ensuite, la Ville de Prévost a permis qu'on installe un conteneur dans le stationnement, elle qui l'interdit ailleurs. Pourquoi ? Notamment pour des considérations esthétiques, nous a expliqué le maire de la municipalité, rencontré par hasard dans le stationnement de l'épicerie, alors qu'il s'apprêtait à faire ses courses. « C'était un beau projet, positif », affirme le maire Paul Germain qui précise que dans ce cas, la Ville avait le pouvoir d'accorder une dérogation, ce qu'elle a fait. Finalement, l'épicier avait aussi plein pouvoir puisque le Metro de Prévost appartient à la famille Thibeault, des commerçants indépendants qui ont six épiceries de l'enseigne. « N'importe quel commerce qui a la chance d'aider un projet comme celui-là va le faire », lance Martin Thibeault, copropriétaire, qui ajoute que ses clients lui parlent beaucoup de la crèmerie. Assez pour dupliquer l'expérience dans le stationnement de ses autres marchés ? « Si Simonne me demande d'installer un conteneur ailleurs, c'est oui tout de suite ! »

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