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La prise de contrôle de Washington s'amorce avec l'arrivée de la Garde nationale

La prise de contrôle de Washington s'amorce avec l'arrivée de la Garde nationale

La Pressea day ago
Des membres de la Garde nationale marchent du quartier général des forces interarmées de Washington D.C. jusqu'à l'armurerie de Washington, le 12 août 2025.
(Washington) Une partie des 800 membres de la Garde nationale américaine déployés par le président Donald Trump ont commencé à arriver à Washington mardi, intensifiant leurs efforts après que la Maison-Blanche a ordonné aux forces fédérales de prendre le contrôle du service de police de la ville et de réduire la criminalité dans ce que le président a qualifié – sans justification – de ville sans loi.
Ashraf Khalil
Associated Press
Cet afflux est survenu le lendemain de l'annonce par le président de l'activation des membres de la garde et de la prise de contrôle du service. Il a évoqué une urgence criminelle, mais a fait référence à la même criminalité qui, selon les autorités municipales, est déjà en baisse sensible.
Le président a le droit légal de prendre de telles mesures, jusqu'à un certain point.
On ignore encore, au fil de la semaine, dans quelle mesure la présence de forces de l'ordre fédérale à Washington serait visible et agressive, comment elle pourrait se dérouler, qui serait ciblé et combien de temps elle pourrait durer.
La mairesse de Washington, Muriel Bowser, a déclaré lundi que le projet récemment annoncé par le président de prendre la main sur la police métropolitaine et de faire appel à la Garde nationale n'était pas constructif. Elle a calmement exposé les arguments de la ville, affirmant que la criminalité était en baisse constante, et a déclaré que l'état d'urgence perçu par Donald Trump ne correspondait tout simplement pas aux chiffres.
PHOTO JULIA DEMAREE NIKHINSON, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS
La mairesse de Washington, Muriel Bowser
Elle a également affirmé sans ambages que la capitale avait les mains liées et que son administration n'avait d'autre choix que de s'y conformer. « On pourrait contester cela », a-t-elle dit à propos de la définition de l'urgence criminelle donnée par le locataire de la Maison-Blanche, « mais son autorité est assez large. »
La mairesse a fait référence à la « soi-disant urgence » de M. Trump et a conclu : « Je vais travailler chaque jour pour que ce ne soit pas un désastre total. »
Des relations houleuses entre la ville et Trump
Alors que le président américain invoque son plan en déclarant que « nous allons reprendre notre capitale », Mme Bowser et la police métropolitaine affirment que la criminalité violente à Washington a globalement diminué pour atteindre son plus bas niveau en 30 ans, après une forte hausse en 2023. La piraterie routière, par exemple, a chuté d'environ 50 % en 2024 et est à nouveau en baisse cette année. Cependant, plus de la moitié des personnes arrêtées sont des mineurs et la sévérité de ces sanctions est un sujet de discorde pour l'administration Trump.
Muriel Bowser, une démocrate, a passé une grande partie du premier mandat de Donald Trump à s'opposer ouvertement au président républicain. Elle a repoussé son projet initial de défilé militaire dans les rues et s'est publiquement opposée lorsqu'il a fait appel à une force de police fédérale multiagences pour faire face aux manifestants contre les violences policières à l'été 2020. Elle a ensuite fait peindre les mots « Black Lives Matter » (les vies des noirs comptent, en français) en lettres jaunes géantes dans la rue, à environ un pâté de maisons de la Maison-Blanche.
Durant le second mandat du milliardaire, fort du contrôle républicain des deux chambres du Congrès, Mme Bowser a marché sur une corde raide pendant des mois, mettant l'accent sur les points communs avec l'administration Trump sur des questions telles que le retour réussi de l'équipe de football des Washington Commanders dans le District de Columbia.
Elle a observé avec une inquiétude manifeste les rues de la ville lorsque Donald Trump a enfin eu droit à son défilé militaire cet été. La décision du président de démanteler la Black Lives Matter Plaza plus tôt cette année a parfaitement illustré l'évolution du rapport de force entre les deux dirigeants.
Cette relation tendue entre en territoire inconnu, le président ayant mis à exécution des menaces que de nombreux responsables de Washington espéraient être des menaces creuses pendant des mois. Ce nouveau bras de fer a donné à la mairesse de la capitale une image favorable, même auprès de ses détracteurs de longue date.
« C'est un jeu de pouvoir et nous sommes une cible facile », a déclaré Clinique Chapman, PDG du D.C. Justice Lab. Critique fréquente de Mme Bowser, qu'elle accuse de « sur-surveiller notre jeunesse » avec les récents élargissements du couvre-feu imposé aux jeunes à Washington, Mme Chapman a déclaré que la dernière initiative de M. Trump « ne vise pas à créer un Washington D.C. plus sûr. C'est simplement une question de pouvoir ».
Où réside réellement le pouvoir ?
Mme Bowser soutient que tout le pouvoir appartient à Donald Trump et que son administration ne peut guère faire autre chose que se conformer et en tirer le meilleur parti. Elle a consacré une grande partie de la conférence de presse de lundi à lier la prise de pouvoir du président à la question plus large du statut d'État du District de Columbia. Tant que Washington restera une enclave fédérale dotée d'une autonomie limitée en vertu de la Loi sur l'autonomie locale de 1973, a-t-elle déclaré, le territoire restera vulnérable à de telles prises de pouvoir.
« Nous savons que l'accès à notre démocratie est précaire, a déclaré Muriel Bowser. C'est pourquoi vous m'avez entendue, ainsi que de nombreux Washingtoniens avant moi, plaider en faveur du statut d'État à part entière du District de Columbia. »
PHOTO JIM WATSON, AGENCE FRANCE-PRESSE
Des membres de la Garde nationale arrivent à l'armurerie de Washington, le 12 août 2025.
L'article 740 de la Loi sur l'autonomie locale autorise le président à prendre en charge la police de Washington pendant 48 heures, avec possibilité de prolongation jusqu'à 30 jours, en cas d'urgence.
Aucun président ne l'a fait auparavant, a rappelé Monica Hopkins, directrice générale de la section de Washington de l'Union américaine pour les libertés civiles. « Cela devrait alarmer tout le monde, a-t-elle insisté, pas seulement à Washington. »
Pour Donald Trump, cette tentative de prise en charge de la sécurité publique à Washington reflète une intensification de son approche agressive en matière de maintien de l'ordre. Le statut du District de Columbia, district fédéral établi par le Congrès, lui offre une occasion unique de promouvoir son programme de lutte contre la criminalité, bien qu'il n'ait proposé aucune solution aux causes profondes du sans-abrisme ni de la criminalité.
Lindsay Whitehurst, journaliste à l'Associated Press, a contribué à cette dépêche.
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Beginning of dialog window. Escape will cancel and close the window. (Washington) Donald Trump a affirmé mercredi vouloir organiser une rencontre à trois entre Vladimir Poutine, Volodymyr Zelensky et lui-même « presque immédiatement » après le sommet en Alaska avec son homologue russe, afin de mettre un terme à la guerre en Ukraine. Robin LEGRAND, avec Pierrick YVON à Berlin et Barbara WOJAZER à Kramatorsk Agence France-Presse Ce qu'il faut savoir Donald Trump rencontrera Vladimir Poutine en Alaska vendredi ; Ce mercredi, les dirigeants européens, dont le président ukrainien Volodymyr Zelensky, se sont entretenus avec Donald Trump et J. D. Vance dans l'espoir de les convaincre de défendre les intérêts de l'Ukraine face à Vladimir Poutine ; Des dirigeants ont évoqué une chance « réelle » de cessez-le-feu ; Donald Trump a prédit « des échanges de territoires », alors que l'armée russe occupe environ 20 % du territoire ukrainien ; L'armée russe a réalisé mardi sa plus large avancée en 24 heures en territoire ukrainien depuis plus d'un an, selon une analyse de données de l'AFP. Le président américain s'est exprimé devant la presse à Washington à la suite de ce qu'il a qualifié de « très bon appel » avec des dirigeants européens, sur fond de progression rapide des forces russes en Ukraine. « Nous aurons rapidement une seconde rencontre entre le président Poutine, le président Zelensky et moi-même, s'ils veulent que je sois là », a-t-il déclaré. Le président américain a cependant déclaré qu'il pourrait renoncer à organiser cette rencontre, en fonction de la teneur de son tête-à-tête avec Vladimir Poutine vendredi sur une base militaire américaine en Alaska. « Si je sens que ce n'est pas approprié de l'organiser car nous n'avons pas obtenu les réponses que nous devons obtenir, alors il n'y aura pas de seconde rencontre », a-t-il affirmé. PHOTO ALEX BRANDON, ASSOCIATED PRESS Le président américain, Donald Trump « Nous espérons que le thème central de la réunion » entre Donald Trump et Vladimir Poutine en Alaska sera « un cessez-le-feu immédiat », a de son côté déclaré Volodymyr Zelensky. Le président ukrainien s'exprimait de Berlin, où il a été reçu par le chancelier allemand, Friedrich Merz, pour une visioconférence avec Donald Trump et les principaux dirigeants européens, ceux de l'UE et de l'OTAN. 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L'Alaska, carrefour d'un nouvel ordre mondial
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L'Alaska, carrefour d'un nouvel ordre mondial

À la veille de la rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine dans l'État américain le plus au nord, l'historien Zack Battat fait ressortir l'importance symbolique mais aussi stratégique de l'Alaska. Zach Battat Historien et spécialiste du Moyen-Orient, expert de la politique libanaise et des relations internationales Lorsque Donald Trump rencontrera Vladimir Poutine en Alaska, le symbolisme sera aussi lourd que l'ordre du jour. Le choix du lieu ne doit rien au hasard. L'Alaska est une charnière géographique entre les États-Unis et la Russie – séparée d'environ 88 kilomètres à son point le plus large dans le détroit de Béring, et de seulement 3,8 kilomètres à son point le plus étroit – et c'est un endroit où les histoires des deux nations se rejoignent d'une manière exceptionnelle. Pour le Canada, cet emplacement ne manque pas de résonance. L'Arctique, dont l'Alaska est l'une des principales portes d'entrée, est aussi une zone stratégique cruciale pour Ottawa. Les revendications territoriales, la surveillance militaire et l'ouverture de nouvelles routes maritimes concernent directement la souveraineté canadienne, et font de chaque geste diplomatique dans la région un signal à la fois pour Moscou et Washington. L'Alaska fut autrefois un territoire russe. En 1867, les États-Unis l'achetèrent à l'Empire russe pour 7,2 millions de dollars, une transaction raillée1 à l'époque comme étant la « folie de Seward », mais plus tard considérée comme l'une des acquisitions territoriales les plus avisées de l'histoire américaine. Cet accord fut conclu à un moment où la Russie, financièrement éprouvée après la guerre de Crimée, cherchait à se défaire de ses possessions nord-américaines lointaines et à empêcher la Grande-Bretagne de les saisir. Pour Washington, cet achat ne concernait pas uniquement les ressources : c'était une affirmation stratégique de sa présence dans le Pacifique Nord, un théâtre qui deviendrait vital dans les rivalités géopolitiques ultérieures. Ces rivalités s'intensifièrent au XXᵉ siècle. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les îles Aléoutiennes de l'Alaska furent brièvement2 occupées par les forces japonaises, faisant de ce territoire une ligne de front dans le conflit du Pacifique. Durant la guerre froide, l'Alaska devint un poste d'écoute clé et une base de déploiement pour les opérations militaires américaines visant à surveiller l'activité soviétique dans l'Arctique. Ses bases aériennes, ses installations radar et ses systèmes d'alerte précoce constituaient une composante essentielle du réseau de défense continental américain face à l'URSS. Une histoire commune Aujourd'hui, l'Arctique – dont l'Alaska est une importante porte d'entrée – est de nouveau un terrain de compétition stratégique. La fonte de la glace de mer ouvre de nouvelles routes maritimes3 et l'accès à des ressources naturelles inexploitées. Washington comme Moscou investissent massivement dans les capacités arctiques, et la région attire l'attention de la Chine et d'autres acteurs. Dans ce contexte, une rencontre Trump-Poutine en Alaska envoie un signal à plusieurs niveaux : elle reconnaît une histoire commune, souligne la proximité stratégique et place les discussions dans une zone qui, dans la mémoire symbolique, n'est ni entièrement américaine ni entièrement russe, mais significative pour les deux. L'ordre du jour probable ira au-delà de l'Ukraine. La politique européenne de Washington sous Trump diffère nettement de celle des dernières années. Un objectif clé pourrait être d'élaborer un « cadre de sécurité » qui, tout en maintenant l'influence américaine, réponde à certaines des préoccupations existentielles exprimées par la Russie à propos de l'expansion de l'OTAN et du rôle de Bruxelles et de Londres. Du point de vue du Kremlin, de telles discussions constituent une occasion de faire reconnaître sa sphère d'influence tout en plaidant pour un rééquilibrage plus large de la gouvernance mondiale. C'est là que la perspective historique s'élargit. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'ordre mondial repose sur des institutions dirigées par les États-Unis – le système des Nations unies4, l'architecture financière de Bretton Woods, l'OTAN et d'autres alliances. Celles-ci ont été conçues pour projeter et ancrer le leadership occidental, en particulier américain. Pourtant, le moment unipolaire de l'après-guerre froide, lorsque la primauté de Washington semblait incontestée, s'érode depuis plus de deux décennies. La guerre d'Irak de 2003, la crise financière de 2008 et les réponses inégales à la pandémie de COVID-19 ont toutes entamé le prestige américain et accéléré les appels à la multipolarité. Les puissances émergentes du Sud global – de l'Inde et du Brésil à l'Afrique du Sud et à l'Indonésie – sont de plus en plus réticentes à accepter un système dans lequel elles sont preneuses de règles plutôt que créatrices5 de règles. La Russie a cherché à exploiter ce sentiment, en approfondissant ses liens avec les partenaires des BRICS, en concluant des accords énergétiques et militaires avec des États non occidentaux, et en appelant à des réformes d'institutions comme le FMI et la Banque mondiale afin de refléter une répartition « plus équitable » de l'influence. La vision de Trump est sensiblement différente. Il a montré peu d'intérêt pour le démantèlement de la domination américaine ; il cherche plutôt à la préserver et à l'adapter à un ordre plus transactionnel et flexible, dans lequel Washington engage des relations bilatérales, minimise les engagements coûteux et utilise ses leviers – économiques, militaires et symboliques – pour maintenir sa primauté. L'Alaska, dès lors, est plus qu'un lieu de rencontre. C'est une métaphore. Il rappelle l'époque où la Russie et les États-Unis étaient des acteurs impériaux négociant d'immenses territoires. Il évoque les années de la guerre froide, lorsque leurs armées se faisaient face à travers une frontière glacée. Et aujourd'hui, il se présente comme une tribune où deux dirigeants, chacun avec des visions divergentes d'un « nouvel ordre mondial », tenteront de façonner l'équilibre des pouvoirs du XXIᵉ siècle. 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Une vidéo de recrutement fait réagir les internautes
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La Presse

time4 hours ago

  • La Presse

Une vidéo de recrutement fait réagir les internautes

Une vidéo de recrutement pour la police de l'immigration américaine publiée sur les réseaux sociaux de la Maison-Blanche mardi suscite la polémique auprès des internautes. La Presse La vidéo en question montre différentes arrestations musclées menées durant les derniers mois par l'United States Immigration and Customs Enforcement (ICE) et des agents du Département de la sécurité intérieure. Elle est accompagnée de la chanson Bad Boys du groupe reggae Inner Circle, popularisée dans les années 1990 par l'émission de docuréalité Cops et le film Bad Boys. L'ICE mène une campagne de recrutement massif afin de répondre aux nouvelles exigences de l'administration Trump en matière de déportations. Le Département de la sécurité intérieure affirme sur son site avoir reçu 100 000 candidatures « d'Américains patriotiques qui veulent aider à expulser les meurtriers, les membres de gangs, les pédophiles et les terroristes des États-Unis » afin de pourvoir les postes affichés. La vidéo de recrutement est polarisante sur les réseaux sociaux, des utilisateurs la dénoncent alors que d'autres démontrent leur appui à la nouvelle direction prise par le gouvernement américain. Ce n'est pas la première fois que la Maison-Blanche suscite la polémique avec ses publications sur le sujet. La mise en ligne de photos et de vidéos d'immigrants enchaînés se faisant déporter avait aussi beaucoup fait réagir à la fin janvier.

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